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Infractions de presse

Notion et qualification juridique des délits de presse

Les délits de presse sont des infractions pénales et des contraventions commises dans le cadre de l’activité des organes de presse, notamment par le biais de publications dans les médias imprimés ou en ligne. La notion inclut à la fois des infractions spécifiquement ancrées en droit de la presse ainsi que des infractions générales réalisées au moyen d’imprimés, de journaux, de revues ou d’autres médias comparables. Les délits de presse occupent une position particulière, situés entre le droit fondamental à la liberté de la presse garanti par la Constitution (art. 5 al. 1 phrase 2 GG) et la protection d’autres biens juridiques.

Bases légales

Cadre constitutionnel

En Allemagne, la liberté de la presse est protégée par l’art. 5 al. 1 phrase 2 de la Loi fondamentale (GG). Toutefois, ce droit fondamental trouve ses limites dans les lois générales, la protection de la jeunesse et le droit à l’honneur personnel (art. 5 al. 2 GG). Les atteintes à la liberté de la presse, comme celles résultant de dispositions pénales visant certains contenus de presse, doivent toujours faire l’objet d’une appréciation particulièrement rigoureuse.

Normes pénales

Diverses infractions prévues par le Code pénal allemand (StGB) peuvent être qualifiées de délits de presse, à condition qu’elles soient commises par la publication dans des supports de presse. Les principales dispositions concernées sont :

Infractions à la protection de l’honneur

  • Injure (§ 185 StGB)
  • Diffamation (§ 186 StGB)
  • Calomnie (§ 187 StGB)

Ces qualifications sont pertinentes lorsqu’une publication porte atteinte aux droits de la personnalité.

Violation de secrets privés

  • Violation du secret privé (§ 203 StGB)
  • Atteinte à la vie privée par la prise d’images (§ 201a StGB)

Atteinte à l’ordre public

  • Incitation à la haine (§ 130 StGB)
  • Appel à commettre une infraction (§ 111 StGB)
  • Représentation d’actes violents (§ 131 StGB)

Dispositions pénales spécifiques à la presse

Das Loi sur la presse des Länder prévoit en complément des règles spécifiques de sanctions pénales ou administratives, par exemple en cas de violation des obligations relatives à l’empreinte (« Impressum ») ou en cas de publication de contenus interdits.

Questions de responsabilité en matière de délits de presse

Responsabilité des auteurs et des participants

En cas de délit de presse, différentes personnes peuvent être tenues pour responsables. Il s’agit notamment de :

  • Auteur : La personne ayant rédigé la déclaration incriminée.
  • Éditeurs/Rédacteurs : Personnes décidant de la publication.
  • Imprimeurs et diffuseurs techniques : Uniquement s’ils ont eu connaissance de l’infraction ou auraient dû en avoir connaissance.

Selon les lois régionales sur la presse, le principe s’applique en général que le « responsable au sens du droit de la presse » est désigné, généralement le rédacteur en chef, l’éditeur ou le directeur de publication (§ 7 des lois régionales sur la presse).

Responsabilité civile

En plus des conséquences pénales, un délit de presse peut également donner lieu à des prétentions civiles, notamment selon §§ 823, 1004 BGB (dommages-intérêts, injonction). En particulier, les atteintes à la personnalité peuvent entraîner d’importantes réclamations en dommages-intérêts.

Règles particulières de procédure pour les délits de presse

Champ d’application du « privilège des médias »

La poursuite pénale des délits de presse fait l’objet de particularités procédurales. Par exemple, des exigences accrues s’appliquent en matière de perquisition et de saisie dans les entreprises de presse (§ 97 StPO, § 53 StPO), afin de garantir le travail rédactionnel et la protection des sources.

Protection accrue contre les poursuites pénales

  • Interdiction de saisie : Les documents nécessaires à l’activité des imprimeries ne peuvent être saisis que dans des conditions très restrictives.
  • Protection des sources/informateurs : Le droit de protéger l’identité des informateurs est renforcé par le privilège des médias.

Distinction avec d’autres infractions

Les délits de presse se distinguent de la « criminalité médiatique » et des infractions générales en ce qu’ils sont directement liés à l’exercice de la presse. Les infractions sans rapport avec la publication dans la presse (par exemple, le vol) ne font pas partie de cette définition.

Importance et évolutions récentes

Médias numériques et délits de presse

Avec l’essor des médias en ligne et des réseaux sociaux, les délits de presse ont évolué. Les biens protégés traditionnels tels que le droit général à la personnalité et la protection de la jeunesse sont souvent concernés. De nouvelles formes d’atteinte à l’honneur et de diffusion d’information, via blogs, portails d’actualités et médias sociaux, jouent notamment un rôle croissant. Cette évolution pose de nouveaux défis à la pratique du droit, nécessitant une adaptation continue de la jurisprudence et de la législation.

Influences européennes et internationales

En plus du droit allemand, les délits de presse sont de plus en plus soumis à des règles de l’Union européenne et internationales, telles que la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), notamment l’art. 10 CEDH (liberté d’expression et liberté d’information).

Résumé

Les délits de presse englobent toutes les infractions pénales et contraventions réalisées par la presse dans la zone de tension entre la liberté de la presse et la protection des droits des tiers. Ils se caractérisent par une qualification juridique complexe, qui comprend des dispositions du droit pénal, du droit civil, du droit de la presse et du droit constitutionnel. Les particularités procédurales, les exigences élevées en matière d’intervention de l’État et les changements constants dus à l’évolution numérique rendent ce domaine du droit particulièrement complexe et significatif pour la pratique dans le secteur des médias.

Questions fréquemment posées

Quelles sont les conséquences juridiques d’une publication de fausses allégations dans la presse ?

La publication d’allégations factuelles inexactes peut avoir d’importantes conséquences juridiques. Sur le plan civil, la personne concernée peut faire valoir des droits à l’injonction, à la rétractation et à la publication d’une réponse. Selon les §§ 823, 1004 BGB, un droit à l’injonction existe lorsqu’il y a atteinte au droit général de la personnalité ; des dommages-intérêts peuvent aussi être exigés. Les droits de réponse en droit de la presse sont régis par la loi sur la presse de chaque Land et doivent être exécutés dans un délai court. Sur le plan pénal, les §§ 186 StGB (diffamation) et 187 StGB (calomnie) s’appliquent en particulier si la fausse allégation porte atteinte à l’honneur d’une personne. En outre, les obligations de diligence en droit de la presse peuvent également être violées selon chaque loi régionale sur la presse, entraînant des contraventions et des amendes. Les journalistes et les rédactions sont donc tenus de vérifier soigneusement les faits avant leur publication.

Dans quelles conditions la couverture journalistique d’un soupçon est-elle autorisée ?

Une couverture journalistique portant uniquement sur un soupçon non prouvé est soumise à des exigences juridiques strictes. Il faut tout d’abord qu’un minimum de faits avérés existe – de simples rumeurs ne suffisent pas. Il faut également distinguer clairement entre faits établis et soupçons ; le caractère suspicieux doit être explicitement indiqué. La personne concernée doit en principe être invitée à donner sa version des faits avant la publication (principe du contradictoire). Si cette audition fait défaut, la publication est en général illicite. De plus, les informations personnelles ne doivent pas être divulguées au-delà de ce qui est nécessaire à l’information du public. L’organe de presse doit soigneusement peser l’intérêt public à l’information au regard des intérêts de protection de la personne concernée – un principe qui découle du principe de proportionnalité.

Quelles obligations particulières de diligence incombent aux représentants de la presse lors de la couverture médiatique ?

Les représentants de la presse sont tenus par les lois régionales sur la presse ainsi que par les règles déontologiques journalistiques à une diligence particulière dans leurs publications. Cela implique une recherche et une vérification soigneuses des informations, en particulier en cas d’allégations graves ou susceptibles d’avoir des conséquences importantes pour les personnes concernées. L’origine des informations doit être vérifiée et indiquée autant que possible. Les sources originales doivent être consultées et analysées ; les spéculations doivent être expressément identifiées comme telles. Les reportages comportant des erreurs doivent être corrigés sans délai après en avoir eu connaissance (par exemple, sous forme de rétractation ou de rectification). La diffusion intentionnelle de fausses informations enfreint l’art. 6 de la loi régionale sur la presse concernée et peut entraîner des réclamations civiles, pénales ou en droit de la presse. En outre, la liberté de la presse trouve sa limite dans le droit à la personnalité des tiers.

Comment la responsabilité de l’éditeur, de la rédaction en chef et des auteurs est-elle régie en matière de délits de presse ?

La responsabilité pour un délit de presse est organisée selon une hiérarchie de responsabilités en droit de la presse, appelée chaîne de responsabilité. L’auteur de l’article est principalement responsable. Ensuite, le rédacteur responsable ou la rédaction en chef, qui supervise et autorise la publication, est tenu responsable à titre secondaire. En outre, l’éditeur peut être poursuivi en tant que responsable au sens du droit des médias, en cas de faute organisationnelle ou de violation des obligations de surveillance et de diligence. L’art. 7 des lois régionales sur la presse prévoit la désignation d’une personne responsable du contenu (obligation d’Empreinte), qui peut être poursuivie en justice. Des recours civils peuvent être exercés envers toutes les personnes ou institutions de la chaîne de responsabilité, la responsabilité respective pour le délit étant alors examinée pour chacune d’elles.

Quand une réponse (« Gegendarstellung ») doit-elle être publiée et dans quelle mesure ?

Une réponse doit être publiée selon les lois régionales sur la presse lorsqu’une personne ou une organisation est affectée par une affirmation factuelle qu’elle estime inexacte. La demande de publication d’une réponse doit être faite par écrit et immédiatement après la prise de connaissance de la publication. La réponse doit se rapporter spécifiquement à la publication contestée et ne pas contrevenir à la loi ni aux bonnes mœurs. La publication doit avoir lieu dans le même numéro et à un emplacement comparable à celle de l’article initial ; différer ou réduire la réponse n’est possible que si elle est manifestement inadmissible ou considérablement plus longue que la publication initiale. La presse est tenue de la publier, indépendamment de sa propre opinion, dès lors que les conditions légales sont remplies.

Quelles particularités s’appliquent à la poursuite des délits de presse en procédure pénale ?

Les délits de presse font l’objet dans le droit pénal de dispositions légales particulières. L’une d’elles est la nécessité d’une plainte de la victime (§ 194 StGB), qui doit être déposée dans un délai de trois mois. Le ministère public ne poursuit d’office ces délits que s’il existe un intérêt public particulier à la poursuite. En cas d’atteinte à l’honneur, la procédure pénale prévoit à l’art. 24 du Traité d’État sur les médias et dans les lois régionales sur la presse, notamment le principe d’accélération et un extrait du compte rendu d’audience. Par ailleurs, les journalistes bénéficient, sous certaines conditions, d’un droit de refuser de témoigner conformément à l’art. 53 du code de procédure pénale (protection des sources) ; ceci doit être pris en compte lors des enquêtes et devant les tribunaux.