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Incapacité professionnelle

Notion et définition de l’incapacité professionnelle

L’incapacité professionnelle est un concept central en droit allemand de l’assurance, de la sécurité sociale et du travail. Elle désigne la situation dans laquelle une personne est, en raison d’une maladie, d’une blessure corporelle ou d’un affaiblissement de ses forces, substantiellement incapable d’exercer le dernier métier exercé ou une activité comparable. La définition exacte peut varier selon le domaine juridique concerné – en particulier dans l’assurance privée d’incapacité professionnelle, dans l’assurance retraite légale ainsi qu’en droit de la fonction publique.

Fondements juridiques

Assurance privée d’incapacité professionnelle

Dans le cadre de l’assurance privée d’incapacité professionnelle, la définition de l’incapacité professionnelle est fixée contractuellement. En général, une personne assurée est considérée comme incapable professionnellement si, en raison de limitations médicalement attestées de sa santé, elle n’est probablement plus en mesure d’exercer à au moins 50 % son dernier métier exercé pendant au moins six mois. Ce sont les activités concrètement exercées qui sont déterminantes et non une notion générale de capacité professionnelle.

Droit aux prestations et obligations de preuve

Pour bénéficier des prestations d’une assurance privée d’incapacité professionnelle, la personne assurée doit fournir des justificatifs détaillés des atteintes à la santé et de leur impact sur l’activité professionnelle. En règle générale, un rapport médical est exigé. L’assurance vérifie à la fois l’état de santé et la nature précise de l’activité professionnelle exercée au moment de la survenance.

Clauses de renvoi

De nombreux contrats d’assurance contiennent des clauses dites de renvoi. Celles-ci déterminent si et dans quelle mesure l’assureur peut renvoyer l’assuré à une autre activité raisonnablement exigible. On distingue le renvoi abstrait et le renvoi concret :

  • Renvoi abstrait : L’assuré peut être renvoyé à une autre profession comparable et raisonnable – indépendamment du fait qu’un tel emploi existe effectivement.
  • Renvoi concret : L’assuré doit avoir effectivement pris une autre activité, correspondant à ses connaissances et compétences, et comparable à sa précédente situation sociale.

Assurance retraite légale

En matière d’assurance retraite légale, on n’utilise pas expressément le terme « incapacité professionnelle », mais principalement celui de « réduction de la capacité de gain ». Jusqu’au 31 décembre 2000, il existait une pension spécifique pour incapacité professionnelle. Depuis 2001, celle-ci a été remplacée par la pension pour réduction de la capacité de gain.

Distinction : incapacité professionnelle et réduction de la capacité de gain

  • Incapacité professionnelle : Selon l’ancienne législation (§ 240 SGB VI), il y avait incapacité professionnelle lorsque l’assuré, pour des raisons de santé, ne pouvait plus exercer son métier à plus de la moitié du temps de travail habituel.
  • Réduction de la capacité de gain : Selon le droit actuel (§§ 43, 240 SGB VI), l’assurance retraite légale distingue entre incapacité partielle et incapacité totale de gain :
  • Réduction totale de la capacité de gain : Les assurés ne peuvent, en raison d’une maladie ou d’un handicap, travailler moins de trois heures par jour dans les conditions habituelles du marché du travail général, et ce pour une période prévisible.
  • Réduction partielle de la capacité de gain : La capacité de travail se situe entre trois et moins de six heures par jour.

Particularités pour les personnes nées avant 1961

Pour les assurés nés avant le 2 janvier 1961, un droit acquis subsiste : ils peuvent, sous certaines conditions, continuer à prétendre à une pension d’incapacité professionnelle (§ 240 al. 2 SGB VI).

Réglementations dans la fonction publique

En droit de la fonction publique, la notion d’incapacité de service correspond largement à l’incapacité professionnelle dans d’autres branches juridiques. Il y a incapacité de service lorsque les agentes ou agents publics sont durablement incapables d’assurer leurs obligations professionnelles pour des raisons de santé (§ 44 BBG, § 26 BeamtStG). À la différence de l’assurance d’incapacité professionnelle, on examine ici si l’exécution des fonctions de service est devenue impossible de manière générale.

Réaffectation limitée

S’il existe, au sein du service, des possibilités raisonnables de réaffectation, un transfert sur un autre poste conforme à l’état de santé peut avoir lieu avant qu’une incapacité de service ne soit reconnue.

Conditions et constatation de l’incapacité professionnelle

Conditions médicales

Condition impérative à la reconnaissance de l’incapacité professionnelle : il doit exister une limitation de la santé, médicalement constatée. Pour cela, des expertises médicales détaillées sont en général requises, documentant la nature, l’ampleur, l’évolution et la durée de l’atteinte.

Conditions professionnelles

L’activité concrètement exercée en dernier lieu est déterminante. Il faut examiner dans quelle mesure celle-ci peut encore être accomplie au vu des limitations de santé existantes. Sont alors prises en compte les compétences, l’expérience et la réalité du métier exercé.

Période de prévision

En assurance privée d’incapacité professionnelle, une limitation durable avec une prévision d’au moins six mois est généralement exigée. Pour l’assurance retraite légale, ce sont les dispositions légales du § 43 SGB VI (réduction durable prévisible de la capacité de gain) qui s’appliquent.

Délimitations et notions connexes

Incapacité de gain et réduction de la capacité de gain

Depuis la réforme de 2001, le terme d’incapacité de gain a été remplacé, dans le droit de l’assurance retraite légale, par celui de réduction de la capacité de gain. La différence avec l’incapacité professionnelle réside dans le fait qu’on ne se réfère plus au dernier métier exercé, mais à toute activité disponible sur le marché du travail général.

Incapacité de travail

L’incapacité de travail désigne l’impossibilité, en raison d’une maladie, d’accomplir temporairement le travail précédemment exercé. Elle est en général de courte durée et, à la différence de l’incapacité professionnelle, n’est pas conçue comme un état permanent.

Conséquences juridiques de l’incapacité professionnelle

Droit à prestation d’assurance

En cas d’incapacité professionnelle au sens du contrat d’assurance, il existe en principe un droit au versement d’une rente d’incapacité professionnelle ou à une exonération des cotisations. L’examen, le versement et un éventuel réexamen par l’assureur sont régis légalement et contractuellement.

Droit à une pension légale

Si les conditions pour prétendre à la pension pour réduction de la capacité de gain sont remplies, un droit au versement d’une pension de l’assurance retraite légale peut exister. Le montant de la pension dépend des cotisations individuelles versées et du degré de réduction de la capacité de gain.

Conséquences statutaires pour les agents publics

En cas de constatation d’incapacité de service par l’administration, l’agente ou l’agent peut être mis·e à la retraite. Ceci donne lieu au paiement d’une pension conformément aux dispositions statutaires applicables.

Questions de procédure et obligations de preuve

Dépôt de la demande et procédure administrative

Tant dans le domaine de la prévoyance privée que légale, une demande formelle est nécessaire. Il appartient au demandeur de fournir expertises médicales, avis et autres justificatifs. L’organisme compétent examine les documents transmis et statue sur la reconnaissance de l’incapacité professionnelle.

Réexamen et obligations de coopération

En assurance privée d’incapacité professionnelle notamment, l’assureur dispose généralement du droit de contrôler à intervalles raisonnables la persistance de l’incapacité professionnelle. L’assuré a l’obligation de participer activement à ces contrôles et de fournir les justificatifs requis, en particulier attestations ou expertises médicales.

Littérature et textes réglementaires complémentaires

  • Loi sur le contrat d’assurance (VVG), notamment §§ 172 et suivants
  • Code de la sécurité sociale, Livre VI (SGB VI), §§ 43, 240
  • Loi sur le statut des fonctionnaires (BeamtStG), § 26
  • Loi fédérale sur les fonctionnaires (BBG), § 44
  • Conditions types pour l’assurance d’incapacité professionnelle (MB/BU)

Résumé

L’incapacité professionnelle est une notion d’importance juridique considérable, tant en droit privé des assurances qu’en droit social ou de la fonction publique. Sa constatation se fonde sur des exigences médicales et professionnelles concrètes et constitue le point de départ des droits à prestations à l’encontre des assureurs privés, de l’assurance retraite légale ou des employeurs publics. La réglementation juridique et la gestion des cas individuels sont complexes et souvent en litige devant les tribunaux. Il est vivement recommandé, en raison des exigences élevées en matière de preuve et de procédure, de documenter avec soin chaque élément et de se conformer strictement aux prescriptions juridiques en vigueur.

Questions fréquemment posées

Quelles sont les conditions juridiques requises pour la reconnaissance d’une incapacité professionnelle ?

Pour faire reconnaître une incapacité professionnelle au sens du droit, plusieurs conditions doivent être remplies. Tout d’abord, la personne assurée doit être, en raison d’une maladie, d’un accident ou d’un affaiblissement important de ses forces lié à l’âge, durablement – en règle générale pour au moins six mois – incapable d’exercer son dernier métier ou une activité comparable. Le degré de la limitation doit dépasser un certain seuil, généralement au moins 50 % de la capacité de travail antérieure doit être perdue. Selon la structure du contrat et la réglementation légale, le dernier métier exercé est interprété de manière stricte (« renvoi concret »), ou il peut également être fait référence à d’autres activités raisonnablement exigibles, exercées ou pouvant être apprises (« renvoi abstrait »). Les expertises médicales ainsi que les descriptions détaillées des activités font office de preuves ; en cas de litige, une procédure de preuve devant le tribunal peut être nécessaire. La reconnaissance juridique au sens de l’assurance suppose en outre, en règle générale, le dépôt d’une demande auprès de l’assureur et que l’incapacité professionnelle ainsi que ses causes soient pleinement justifiées et documentées.

Quelles obligations de coopération incombent à l’assuré lors de la demande de prestations ?

Dans le cadre d’une demande de prestations au titre d’une assurance d’incapacité professionnelle, l’assuré est tenu à des obligations de coopération étendues. Cela inclut notamment la réponse complète et sincère à toutes les questions médicales posées dans le formulaire, ainsi que la transmission en temps utile de tous les documents pertinents tels que certificats médicaux, expertises et descriptions d’activité. L’assuré doit autoriser l’assureur, sur demande, à recueillir d’autres informations médicales et, le cas échéant, se soumettre à des examens complémentaires réalisés par des médecins mandatés par l’assurance. Si l’assuré ne respecte pas, ou de façon incomplète, ces obligations, cela peut aller jusqu’au refus de la prestation ou, dans des cas extrêmes, à la résiliation ou la contestation du contrat par l’assureur. Par ailleurs, pendant l’examen du droit à prestation, il existe un devoir d’informer sur toute modification de l’état de santé ou en cas de reprise d’une activité professionnelle.

Quel rôle joue la clause dite de renvoi abstrait et concret dans le contexte juridique ?

La question du renvoi est un aspect juridique central dans l’évaluation de l’incapacité professionnelle. Le renvoi concret permet à l’assureur de refuser la prestation d’incapacité professionnelle si l’assuré exerce effectivement une autre activité correspondant à sa formation, son expérience et à sa situation sociale antérieure, et qu’il peut ainsi subvenir à ses besoins. Il en va différemment du renvoi abstrait : ici, l’assureur peut refuser la prestation si, théoriquement, donc selon la qualification et la capacité de l’assuré, il pourrait exercer une autre activité raisonnable – même si cela n’est pas effectivement le cas. Les conditions d’assurance récentes tendent à exclure de plus en plus le renvoi abstrait, ce qui renforce significativement la protection des assurés. Les effets juridiques d’un renvoi, notamment sa validité et sa portée, sont régulièrement en litige devant les tribunaux et dépendent particulièrement des conditions contractuelles.

Quelle procédure judiciaire est prévue en cas de litige sur la reconnaissance de l’incapacité professionnelle ?

En cas de litige concernant la reconnaissance de l’incapacité professionnelle, la voie civile devant les juridictions ordinaires est ouverte. Le tribunal compétent est en général le tribunal de grande instance, ou le tribunal d’instance pour les litiges de faible valeur. La procédure suit les règles du Code de procédure civile (ZPO). Le demandeur (généralement l’assuré) doit exposer et prouver de manière circonstanciée que les conditions d’incapacité professionnelle au sens des conditions d’assurance sont remplies. Cela se fait typiquement par la présentation de documents médicaux, tels que rapports et expertises. Lors de l’instruction, le tribunal peut ordonner une expertise médicale indépendante. L’incapacité professionnelle doit être examinée en détail dans chaque cas particulier quant à la cause, à l’étendue et à la durée. Si nécessaire, la description précise du dernier poste de travail peut être étayée par des témoignages. Le jugement est contraignant pour les parties et peut faire l’objet d’un appel ou, le cas échéant, d’un pourvoi en cassation.

Existe-t-il des délais légaux à respecter pour faire valoir un droit à prestation ?

La demande de prestations issues de l’assurance d’incapacité professionnelle est soumise à certains délais légaux et contractuels. Les dispositions générales relatives à la prescription du Code civil (BGB) s’appliquent initialement : les droits à prestations se prescrivent en principe trois ans après la naissance du droit et la connaissance, par le créancier, des circonstances à l’origine du droit. En outre, de nombreuses conditions d’assurance imposent une notification immédiate de l’incapacité professionnelle après sa survenance, généralement dans un délai de trois mois. Si ce délai n’est pas respecté, cela peut entraîner la perte définitive du droit à prestation, sauf si l’omission n’est pas fautive. Il convient également de noter que des justificatifs réguliers concernant la persistance de l’incapacité professionnelle doivent être fournis, faute de quoi l’assureur peut suspendre les paiements en cours. En cas de refus de prestation par l’assurance, le délai de prescription pour une action en justice commence en principe à courir à partir du refus définitif.

Dans quelles conditions l’assureur peut-il refuser ou suspendre sa prestation ?

L’assureur peut refuser ou suspendre sa prestation pour divers motifs juridiques. Cela est admissible, par exemple, lorsqu’aucune confirmation médicale suffisante d’incapacité professionnelle n’est présentée, ou si l’assuré ne respecte pas ses obligations de coopération (par exemple, participation à des examens médicaux ou présentation de justificatifs). Un autre motif de refus de prestation survient en cas de renseignements contradictoires ou erronés dans la demande (violation de l’obligation précontractuelle d’information). Dans ce cas, l’assureur peut, dans certaines circonstances, contester le contrat ou s’en retirer rétroactivement. Pendant le versement des prestations, l’assureur est en droit de faire vérifier régulièrement l’état de santé. S’il s’avère que l’incapacité professionnelle n’existe plus — par exemple en raison d’une amélioration de l’état de santé ou de la reprise d’une activité similaire à l’ancienne profession —, le paiement peut être interrompu. En cas de faute grave de la part de l’assuré, notamment si l’incapacité professionnelle a été provoquée par un acte répréhensible, une exclusion de prestation peut également s’appliquer.

Quelle est la portée de la clause dite de réexamen dans le contrat d’assurance ?

La clause de réexamen accorde à la compagnie d’assurance le droit de vérifier, à intervalles réguliers ou particuliers, après la première reconnaissance d’une incapacité professionnelle, si les conditions de l’incapacité perdurent. D’un point de vue juridique, il est précisé que, dans le cadre d’un tel réexamen, l’assureur doit apporter la preuve d’une amélioration de l’état de santé ou d’une modification de la situation professionnelle. À cette fin, l’assurance peut exiger la présentation d’expertises médicales récentes ainsi que des informations complémentaires sur l’activité professionnelle actuelle et ses exigences. Si, à l’issue de ce réexamen, il est constaté que l’état de l’assuré s’est sensiblement amélioré ou que celui-ci est désormais en mesure de reprendre une activité comparable, l’assurance peut modifier ou suspendre les prestations avec un préavis raisonnable. La clause de réexamen nécessite une analyse juridique approfondie, afin de s’assurer que la décision repose sur une nouvelle base factuelle et qu’aucune erreur de procédure n’a été commise.