Notion et principes fondamentaux de la prise en compte des revenus
Die Prise en compte des revenus désigne dans le système juridique allemand la considération des revenus d’une ou de plusieurs personnes lors de l’attribution ou du calcul de prestations sociales, de droits à pension alimentaire ou d’autres prétentions de l’État ou de droit privé. L’objectif est de déterminer le besoin ou la capacité financière de la personne concernée et, en conséquence, d’adapter ou de modifier les prétentions. La prise en compte des revenus revêt une importance centrale en droit social, en droit de la famille et dans d’autres branches du droit.
Cadre juridique de la prise en compte des revenus
Principes légaux généraux
La prise en compte des revenus est principalement réglementée dans différentes lois, dont la nature et les domaines d’application varient fortement. Parmi les bases légales importantes figurent notamment :
- Code de la sécurité sociale (SGB) : en particulier le deuxième livre du Code de la sécurité sociale (SGB II – Garantie de base pour demandeurs d’emploi), le douzième livre du Code de la sécurité sociale (SGB XII – Aide sociale) ainsi que le troisième livre du Code de la sécurité sociale (SGB III – Promotion de l’emploi).
- Loi fédérale sur les allocations familiales (BKGG) : concernant les allocations familiales.
- Loi fédérale sur les allocations parentales et le congé parental (BEEG) : concernant l’allocation parentale.
- Code civil allemand (BGB) : notamment en ce qui concerne le droit à pension alimentaire et le calcul des créances alimentaires.
- Loi sur l’avance sur pension alimentaire (UVG) : pour le versement d’avances sur pension alimentaire.
La mise en œuvre concrète de la prise en compte des revenus varie selon la branche du droit et le type de prestation.
Prise en compte sociale des revenus
Dans le contexte du droit social, la prise en compte des revenus s’effectue principalement pour vérifier le besoin et garantir que les prestations sociales ne sont accordées qu’en cas de nécessité avérée. Les normes pertinentes comprennent notamment :
SGB II – Garantie de base pour demandeurs d’emploi
Le SGB II précise aux §§ 11 et suivants quels types de revenus sont pris en compte pour l’ALG II (allocation chômage II) et l’allocation sociale. Sont considérées comme revenu toutes les entrées en argent ou en valeur, sauf exceptions prévues par la loi. Les revenus provenant d’une activité professionnelle, des paiements de pension alimentaire, des rentes, des revenus du capital et d’autres entrées régulières ou exceptionnelles sont inclus dans la notion de revenu. Certains revenus, comme par exemple les allocations familiales, peuvent être pris en compte selon des modalités particulières.
Des règles particulières concernent les abattements (§ 11b SGB II) et la déduction de certaines dépenses (comme les frais professionnels).
SGB XII – Aide sociale
De manière analogue aux dispositions du SGB II, le SGB XII (aux §§ 82 et suivants) régit la prise en compte des revenus sur l’aide sociale. Les dispositions sont similaires, mais il existe parfois des différences concernant les abattements et la prise en compte de certaines catégories de revenus.
Droit à l’aide au logement
La prise en compte des revenus dans la loi sur l’aide au logement (WoGG) est réglementée à l’article 13 et suivants. Sont notamment pris en compte le revenu total du ménage ainsi que les montants déductibles.
Prise en compte familiale des revenus
Im Droit à pension alimentaire Conformément aux §§ 1601 et suivants du BGB, le revenu du débiteur ou du bénéficiaire de la pension est pris en compte pour déterminer les droits à pension alimentaire. Pour le calcul de la pension alimentaire, tous les revenus, y compris les avantages en nature ou les revenus d’activités annexes, sont ajoutés, tout en tenant compte ici aussi de certains abattements et montants exonérés.
La table de Düsseldorf et les lignes directrices des tribunaux supérieurs offrent des repères pratiques et prennent en considération la prise en compte des revenus dans le détail.
Autres domaines de la prise en compte des revenus
La prise en compte des revenus joue également un rôle déterminant en droit des retraites (par ex. pour la pension de veuve ou de veuf selon § 97 SGB VI) ainsi que lors de la mise en place de subventions et de prestations publiques, telles que l’allocation parentale.
Principes et méthodes de la prise en compte des revenus
Notion de revenu
La notion de revenu est définie différemment selon la branche du droit. Toutefois, il est commun aux différentes dispositions que tant les revenus réguliers que ponctuels soient pris en compte. Cela inclut notamment :
- Revenus d’une activité salariée ou indépendante
- Revenus issus de la location et de la sous-location
- Revenus du capital
- Prestations reçues au titre d’autres lois sociales (par ex. ALG I)
- Pensions alimentaires
Selon la réglementation, il existe des exceptions spécifiques pour certains types de revenus (par exemple, indemnité pour préjudice corporel, certaines aides ou bourses).
Montants exonérés et montants déductibles
Un élément essentiel de la prise en compte des revenus est la considération des montants exonérés et des montants déductibles. Ceux-ci sont destinés à inciter à l’exercice d’une activité professionnelle et à garantir que certaines dépenses nécessaires ou un minimum vital restent protégés. Exemples de sommes déductibles :
- Forfait pour frais professionnels
- Abattement pour parent isolé
- Montants pour la prévoyance vieillesse privée
- Cotisations à l’assurance maladie, dépendance et retraite
La nature et le montant des abattements sont précisément définis par la loi et varient selon la prestation concernée et la situation de vie.
Communauté de besoins et communauté de ménage
Dans le cadre de l’aide sociale et du minimum vital, il faut également vérifier s’il existe une communauté de besoins ou de ménage au sens de la loi. Dans ce cas, les revenus de tous les membres de la communauté de besoins sont pris en compte pour le calcul du droit global.
Effets et protection juridique
La prise en compte des revenus a des conséquences importantes sur le montant et le droit aux prestations sociales ou aux pensions alimentaires. Des déclarations erronées ou omises sur les revenus peuvent entraîner des demandes de remboursement, des réductions de prestations ou des sanctions.
Aspects procéduraux
Les personnes concernées ont notamment en droit social droit à une procédure administrative selon le Code de la sécurité sociale, incluant l’audition, la consultation du dossier et un recours devant le tribunal administratif en cas de litige concernant la prise en compte des revenus.
Récupération et sanctions
Si un contrôle révèle que des revenus n’ont pas été correctement déclarés ou qu’une prise en compte a été à tort omise, des prestations peuvent être récupérées. Il existe également un risque de sanctions, d’amendes ou de pénalités le cas échéant.
Importance pratique et développements actuels
La prise en compte des revenus est un critère d’évaluation central pour garantir l’octroi de prestations sociales et alimentaires adaptées aux besoins. Elle évolue continuellement en raison des changements sociaux et économiques, par exemple dans le cadre de la réforme des prestations de transfert public ou de l’élargissement des mécanismes de contrôle et de vérification numériques.
Les évolutions actuelles concernent notamment la numérisation des procédures administratives, l’intensification des échanges de données ainsi que l’ajustement des abattements dans le cadre de réformes législatives.
Résumé
La prise en compte des revenus est un instrument complexe et fondamental du droit social, familial et alimentaire allemand. Sa mise en œuvre précise dépend de la base légale applicable et est soumise à de nombreuses règles spéciales, exceptions et particularités. Son application correcte est déterminante pour une répartition équitable et conforme à la loi des prestations publiques ainsi que pour la détermination des droits privés. Les ajustements continus des dispositions légales garantissent que la prise en compte des revenus reste adaptée aux réalités actuelles de vie et d’emploi et qu’elle serve les objectifs de l’État social.
Questions fréquemment posées
Mon revenu est-il toujours entièrement pris en compte dans le calcul des prestations sociales ?
En principe, le revenu total perçu est pris en compte lors du calcul des prestations sociales telles que l’allocation chômage II (Bürgergeld), l’aide au logement ou la majoration pour enfant. Il convient toutefois de différencier les types de revenus effectivement pris en compte : tous les revenus ne sont pas intégralement imputés. Il existe, par exemple, des revenus exonérés d’impôt, certaines primes exceptionnelles ou des abattements prévus par la loi qui sont totalement ou partiellement exclus de la prise en compte. Les frais professionnels, montants forfaitaires ou montants déductibles peuvent également être retranchés du revenu brut avant de déterminer le revenu pris en compte. Le moment de la perception du revenu est aussi important : en règle générale, c’est le principe de l’encaissement qui s’applique, c’est-à-dire que le revenu est pris en compte le mois où il est effectivement perçu par le bénéficiaire. Des particularités s’appliquent par ailleurs aux activités indépendantes, car une estimation du revenu annuel peut y être réalisée. Il convient dans tous les cas d’examiner quels abattements et modalités d’imputation s’appliquent au cas individuel afin de pouvoir évaluer avec sécurité juridique quel montant de revenu sera effectivement imputé sur une prestation sociale.
Quels abattements existent dans la prise en compte des revenus ?
Il existe différents abattements, en partie définis par la loi et qui varient selon la nature de la prestation. Pour le Bürgergeld (anciennement allocation chômage II), il existe par exemple un abattement de base sur les revenus du travail : 100 euros par mois de revenus issus d’une activité professionnelle sont en principe non imposables. Au-delà, des abattements proportionnels s’appliquent sur d’autres parts de revenu jusqu’à certains plafonds. Par exemple, 20 % des 520 euros suivants sont exemptés. S’ajoutent à cette progressivité des abattements supplémentaires, notamment en cas d’enfants mineurs, de revenus de formation ou d’activité bénévole. Il peut également exister des abattements spécifiques pour les pensions alimentaires, les retraites ou les assurances. Le montant précis des abattements et leur applicabilité sont détaillés dans les lois concernées (SGB II, SGB XII, Loi sur l’aide au logement, etc.) ; un calcul individuel est toujours nécessaire.
Comment les revenus issus d’une activité indépendante sont-ils pris en compte ?
Pour les revenus d’une activité indépendante, contrairement aux personnes employées, une estimation prévisionnelle du revenu annuel est effectuée. En règle générale, les administrations effectuent une estimation provisoire du revenu sur la base de factures, tableaux et dépenses d’exploitation estimées. À la fin de la période d’attribution, un contrôle dit définitif est effectué, où les revenus effectivement perçus sont vérifiés à l’aide des avis d’imposition et des décomptes définitifs. Les dépenses d’exploitation peuvent être déduites selon le forfait ou sur présentation de justificatifs concrets. Les abattements usuels s’appliquent également ici. En cas d’écart lors du contrôle final, il peut y avoir une demande de remboursement (remboursement à l’administration) ou un complément de versement (versement supplémentaire au bénéficiaire).
Les revenus de mon partenaire ou de mes enfants sont-ils pris en compte ?
Dans le cadre de la communauté de besoins selon le SGB II, non seulement son propre revenu, mais aussi celui du partenaire (époux, partenaire de vie) et, le cas échéant, celui des enfants sont pris en compte. Les revenus des membres de la communauté de besoins sont imputés proportionnellement sur la demande totale, en tenant également compte des abattements et déductions qui leur sont applicables. Pour les colocataires non mariés ou non apparentés (comme en colocation), d’autres règles s’appliquent, car ils ne forment en principe pas une communauté de besoins, sauf s’il existe une communauté de responsabilité et de solidarité, à vérifier séparément.
Quels justificatifs l’administration exige-t-elle pour la prise en compte des revenus ?
Pour une prise en compte légalement sûre des revenus, les autorités compétentes exigent de nombreux justificatifs. Il s’agit notamment des attestations de revenus, bulletins de salaire, relevés bancaires, avis d’imposition (notamment pour les indépendants), attestations de paiements reçus au titre de pension alimentaire, attestations de retraite, justificatifs de revenus annexes, contrats de location pour les revenus locatifs ainsi que, le cas échéant, contrats de revenus de capitaux ou d’intérêts. L’obligation de fournir des justificatifs incombe en principe au demandeur. L’administration examine la plausibilité et l’authenticité des documents et, en cas de justificatifs manquants ou incomplets, elle peut refuser des prestations ou n’en accorder que provisoirement. En cas de doute, une déclaration sous serment peut également être exigée.
À quel moment un revenu est-il considéré comme perçu et pris en compte ?
En matière de prise en compte des revenus, le principe de l’encaissement s’applique en général (§ 11, al. 2 SGB II) : les revenus sont pris en compte le mois où ils sont effectivement mis à disposition du bénéficiaire, c’est-à-dire crédités sur son compte ou versés en espèces. Il existe des exceptions, par exemple pour les revenus exceptionnels, qui peuvent être répartis sur plusieurs mois. Les augmentations rétroactives de revenu (par exemple, suites à des paiements différés) sont également traitées selon le principe de l’encaissement. Cela peut avoir des effets importants sur le calcul de la prestation pour le mois de prise en compte déterminé.
Quelles sont les conséquences d’une déclaration inexacte ou omise de revenus dans les demandes ?
Toute personne qui omet de déclarer des revenus lors d’une demande de prestations sociales, déclare des montants trop faibles ou fournit de fausses indications s’expose à des conséquences pénales et civiles. Cela peut entraîner un remboursement des prestations perçues à tort (trop-perçu), le paiement d’intérêts sur les montants récupérés, des sanctions administratives ou même des poursuites pour fraude (§ 263 StGB). En outre, l’administration peut refuser tout ou partie des prestations futures (§ 66 SGB I). Par conséquent, il existe une obligation de signaler tout changement pertinent concernant les revenus ; chaque modification de la situation financière doit être signalée immédiatement à l’administration afin d’éviter des désavantages juridiques.