Notion et définition de l’illicéité policière
Die Illicéité policière est un concept central du droit de la police et de l’ordre dans le droit public allemand. Il désigne un état ou un comportement illicite qui viole des dispositions du droit de la police ou de l’ordre, ce qui cause ou risque de causer une atteinte à la sécurité ou à l’ordre public. La constatation d’une illicéité policière constitue en droit de l’ordre la condition essentielle à l’intervention policière ou administrative et fonde toute mesure de prévention du danger par la police.
Bases juridiques de l’illicéité policière
Normes de droit policier
Les bases légales de l’illicéité policière résultent principalement des lois policières des Länder (par exemple, loi de police de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, loi de police de Bavière), ainsi que des lois générales relatives à la prévention des dangers et, en partie, de dispositions de droit fédéral (par exemple, Loi fédérale sur la police).
Sécurité publique et ordre public
Le rattachement central de l’illicéité policière consiste dans l’atteinte à la sécurité publique ou l’ordre public:
- Sécurité publique protège l’intégrité de l’ordre juridique objectif, les droits subjectifs et les biens juridiques des individus ainsi que la pérennité de l’État et de ses institutions.
- Ordre public désigne l’ensemble des règles non écrites relatives au comportement de chacun dans l’espace public, dont le respect est considéré comme une condition indispensable à une coexistence ordonnée.
La violation de ces biens protégés par un acte ou une situation constitue l’illicéité policière.
Types et domaines d’application de l’illicéité policière
Troubleurs par comportement et par état
En droit de la police, on distingue dans le cadre de l’illicéité policière entre la qualité de troubleur par comportement und et d’État :
- Illicéité policière par comportement: Existe lorsqu’un comportement humain (action ou omission) cause un danger pour la sécurité ou l’ordre public. Exemple : crier bruyamment la nuit, perturbant le repos nocturne.
- Illicéité policière par état: Existe lorsqu’il y a une situation illicite au regard du droit policier (indépendamment d’un comportement concret), par exemple une tuile risquant de tomber sur la voie publique.
Cette distinction est déterminante pour le choix correct du destinataire des mesures policières.
Danger et trouble
- Danger illicite au sens policier: Situation dans laquelle il existe une possibilité de survenance d’un dommage pour les biens juridiques protégés (§ 14 OBG NRW, § 8 PolG BW).
- Trouble illicite au sens policier: Situation dans laquelle une atteinte à la sécurité ou à l’ordre public est déjà survenue.
Conditions et conséquences juridiques de l’illicéité policière
Conditions d’intervention policière
Pour qu’une intervention policière ou administrative soit licite, la présence d’une illicéité policière est une condition impérative. Il doit exister un danger ou un trouble concret. Une simple possibilité abstraite sans référence à une atteinte spécifique au bien juridique ne suffit généralement pas.
Conséquences juridiques
La constatation d’une illicéité policière autorise et oblige en règle générale la police ou l’autorité administrative à agir. Les conséquences juridiques possibles sont :
- Actes administratifs pour prévenir ou faire cesser le danger (par exemple, expulsion, mise en sûreté),
- Exécution immédiate de mesures,
- Exécution par substitution (par exemple, enlèvement d’objets dangereux aux frais de l’obligé).
Distinction entre contravention administrative et infraction pénale
Contraventions administratives
L’illicéité policière ne doit pas être confondue avec la contravention au sens de la loi sur les infractions administratives (OWiG). Alors que la contravention est un comportement interdit et sanctionné d’une amende par la loi, l’illicéité policière décrit toute atteinte à la sécurité ou à l’ordre public, indépendamment de l’existence ou non d’une sanction administrative pécuniaire.
Pertinence en droit pénal
Toute illicéité policière ne constitue pas nécessairement une infraction pénale. À l’inverse, de nombreuses dispositions pénales sont également des obligations de comportement en droit de la police, dont la violation peut aussi constituer une illicéité policière au sens strict.
Importance dogmatique et fonction du concept
La notion d’illicéité policière sert de critère matériel central pour déterminer les pouvoirs d’intervention de la police et des autorités administratives. Ce n’est que par le comportement ou la situation illicite au sens policier que des mesures administratives peuvent être prises pour prévenir ou écarter un danger. La définition précise et l’interprétation du terme ont une incidence directe sur les atteintes aux droits fondamentaux et sur la nécessité ainsi que la proportionnalité des mesures d’autorité.
Indications bibliographiques
- Koch, Hans-Joachim : « Police et droit de l’ordre », Munich, édition actuelle
- Gusy, Christoph : « Police et droit de l’ordre », Tübingen, édition actuelle
- Schmidt-Aßmann, Eberhard : « Droit général de la police et de l’ordre », édition actuelle
Résumé : L’illicéité policière constitue le fondement juridique de l’action de la police et de l’autorité administrative dans le domaine de la prévention des dangers. Elle caractérise une situation ou un comportement qui porte atteinte aux biens protégés que sont la sécurité ou l’ordre public. La constatation d’une illicéité policière permet la prise de mesures légales allant de l’intervention préventive jusqu’à l’exécution directe pour éliminer le danger. La qualification juridique exacte et la distinction avec des notions connexes sont indispensables au contrôle de l’action publique dans un État de droit et garantissent la protection des droits fondamentaux individuels dans le contexte de la police administrative.
Questions fréquentes
Quelles conséquences juridiques l’illicéité policière peut-elle avoir pour les personnes concernées ?
En cas d’illicéité policière, c’est-à-dire d’un comportement contrevenant au droit de la police, les personnes concernées peuvent être exposées à des conséquences juridiques variées. La nature et la gravité de la violation sont déterminantes. Par exemple, le non-respect d’un ordre policier peut entraîner des mesures de contrainte selon les lois policières applicables du Land, telles qu’amende, contrainte directe ou exécution par substitution. Une illicéité policière peut également entraîner des conséquences relevant du droit des contraventions ou du droit pénal lorsque d’autres normes, en plus du droit de la police, sont enfreintes, telles que l’art. 113 du Code pénal (résistance à l’autorité). En outre, la personne concernée peut se voir imposer des frais pour les mesures policières occasionnées par son comportement illicite, ce qui concerne aussi bien des coûts directs (frais d’intervention, de déblaiement, etc.) que des coûts consécutifs. Dans les cas particulièrement graves, il existe un risque de réclamations en dommages-intérêts si des tiers ont été lésés. D’autres voies de recours administratifs existent, comme les interdictions ou les arrêtés de prévention, susceptibles d’exécution individuelle.
Une action illicite au sens policier peut-elle exister sans faute pénale ?
Oui, dans le contexte du droit de la police, la constatation d’une illicéité policière ne dépend généralement pas de la question de la faute au sens pénal de la personne agissante. Ce qui importe, c’est la présence d’un danger pour la sécurité ou l’ordre public, objectivement causé ou maintenu par le comportement de la personne concernée. Le droit de la police vise principalement la prévention et ne requiert donc pas nécessairement l’intention ou la négligence. La seule création objective d’un danger suffit à engager une responsabilité policière. Seuls dans des cas limites, comme l’impossibilité d’agir ou l’absence de marge de manœuvre (exclusion de la responsabilité), l’élément subjectif peut jouer un rôle. En règle générale, la faute subjective – exigée en droit pénal – n’est pas une condition à la responsabilité en droit de la police.
Qui est considéré comme ‘troubleur’ au sens du droit policier en cas d’illicéité policière ?
La qualité de ‘troubleur’ en droit de la police distingue le troubleur par comportement du troubleur par état. Est troubleur par comportement celui qui, par son action ou son omission, porte immédiatement atteinte à la sécurité ou à l’ordre public, c’est-à-dire cause ou maintient un danger par un comportement illicite. Est troubleur par état celui qui détient le pouvoir de fait sur une situation illicite, par exemple comme propriétaire ou possesseur d’un bien à l’origine du danger (ex : clôture de chantier non sécurisée présentant un risque de chute). Ces deux formes de responsabilité impliquent chacune une responsabilité en droit policier pouvant entraîner des mesures à l’encontre de la personne ou de la personne morale concernée. Dans des cas exceptionnels, le ‘non-troubleur’ peut également être mis à contribution, notamment pour prévenir un danger.
Les illicéités policières peuvent-elles être prescrites et quels sont les délais applicables ?
La poursuite des illicéités policières relève de règles administratives propres, qui diffèrent partiellement du droit pénal et du droit relatif aux contraventions administratives. Les mesures de prévention des dangers (par exemple, arrêtés, mesures de sûreté, expulsions) supposent en principe une situation illicite persistante ou actuelle, de sorte qu’une prescription classique n’est en général pas applicable pour les mesures immédiates. Toutefois, la poursuite d’infractions administratives ou pénales en lien avec une illicéité policière suit les délais de prescription prévus par la loi sur les infractions administratives (OWiG) ou le code pénal (StGB). Les avis de frais résultant de mesures ordonnées peuvent également être prescrits ; les délais applicables résultent en principe du droit de l’exécution administrative. La durée concrète dépend de la législation fédérale ou régionale ainsi que de la nature de la mesure ; il s’agit le plus souvent (selon l’infraction) de délais de trois à cinq ans.
Quels sont les moyens de contester une mesure policière consécutive à une illicéité policière ?
Les personnes concernées peuvent, en principe, contester les mesures policières prises en raison d’une supposée illicéité policière par des voies de recours telles que l’opposition (Widerspruch) et le recours devant les juridictions administratives. En cas de décisions contraignantes (par exemple, expulsion, interdiction administrative, mise en sûreté), la contestation passe d’abord par une opposition, puis, le cas échéant, par une action devant le tribunal administratif. En cas d’urgence ou de mesures immédiatement exécutoires, seule la demande de rétablissement de l’effet suspensif selon l’article 80, alinéa 5, VwGO peut subsister. Une demande en référé peut également être introduite s’il n’est pas possible d’attendre la procédure principale. Les frais imposés peuvent, eux aussi, faire l’objet d’une opposition, voire d’un recours. Les chances de succès dépendent principalement de la légalité de la mesure policière, notamment sur le plan de la proportionnalité et de la nécessité.
Quel est le rôle du principe d’opportunité dans la sanction de l’illicéité policière ?
Le principe d’opportunité, selon lequel l’autorité compétente décide, dans les limites de sa marge d’appréciation, si et comment elle agit contre une illicéité policière constatée, est fondamental dans l’action policière. Il s’applique notamment dans la prévention des dangers : la police n’est pas systématiquement tenue de réagir immédiatement à chaque comportement illicite par des mesures répressives. Elle dispose au contraire d’un pouvoir d’appréciation quant à la nécessité et à la nature des mesures à adopter, notamment au regard du principe de proportionnalité. Cette marge est toutefois limitée par la loi et la jurisprudence ; en cas de danger grave ou de trouble important déjà survenu, elle est réduite à néant et la police a l’obligation d’agir (‘obligation d’intervention’). En cas d’infractions mineures, elle peut s’abstenir d’agir ou recourir au moyen le moins sévère. Le principe d’opportunité s’applique aussi lors de la perception de frais, en particulier s’agissant de la modicité ou de la charge financière.
Quel rapport une illicéité policière entretient-elle avec les droits fondamentaux de la personne concernée ?
Les droits fondamentaux des personnes concernées doivent toujours être pris en considération et mis en balance dans le contexte des illicéités policières. L’intervention policière à des fins de prévention constitue généralement une atteinte à des droits fondamentaux – tels que la liberté générale d’action (art. 2 al. 1 GG), la liberté personnelle (art. 2 al. 2 GG), l’inviolabilité du domicile (art. 13 GG) ou le droit de propriété (art. 14 GG). Les mesures policières doivent donc toujours être proportionnées, c’est-à-dire appropriées, nécessaires et raisonnables. Une mise en balance des intérêts est requise au cas par cas, en particulier en tenant compte de la gravité du danger, de l’ampleur de l’intervention et du degré de protection des droits fondamentaux concernés. Toute intrusion disproportionnée ou illégale est interdite et peut faire l’objet d’un recours devant la juridiction administrative. La police est tenue de choisir le moyen le moins intrusif parmi les solutions envisageables et de respecter la protection des droits fondamentaux des personnes concernées.