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Hostilité envers le droit

Notion et signification de l’hostilité envers le droit

La notion Hostilité envers le droit désigne le refus, le mépris ou la lutte active contre l’ordre juridique existant, ses principes et ses normes. L’hostilité envers le droit se manifeste par des attitudes, opinions, comportements ou actions dirigés contre les valeurs fondamentales, les principes et les lois d’un État de droit et de ses normes sociales. Le terme est utilisé en science juridique, en dogmatique du droit pénal, en droit constitutionnel et dans l’éducation politique pour décrire des phénomènes, groupes et personnes qui s’opposent explicitement à l’ordre juridique existant.

Développement historique et systématique juridique

Histoire du terme et classification en théorie du droit

L’utilisation du terme hostilité envers le droit se retrouve surtout dans les discours théoriques, pénaux et constitutionnels. Dès le XIXe siècle, la classification d’individus ou de groupes comme « hostiles au droit » apparaît dans le contexte de bouleversements sociaux et de crises systémiques du droit. Dans les théories du totalitarisme du XXe siècle, l’hostilité envers le droit a été reprise pour désigner l’attitude de certaines idéologies face à l’État de droit démocratique.

Distinction par rapport à des notions voisines

L’hostilité envers le droit se distingue de notions telles que infraction à la loi, illicéité ou comportement déviant. Tandis que ces notions désignent un acte isolé en contradiction avec l’ordre juridique en vigueur, l’hostilité envers le droit implique un rejet ou une hostilité fondamentale à l’égard du droit et de ses institutions mêmes, souvent avec une motivation politico-idéologique.

Formes d’apparition et signification juridique

Dimension de politique juridique

L’hostilité envers le droit peut se manifester tant individuellement que collectivement, par des groupes, partis ou mouvements. Sa portée juridique réside dans le rejet de principes fondamentaux de l’État de droit, tels que la séparation des pouvoirs, les droits fondamentaux ou le principe de légalité de l’administration. L’hostilité envers le droit ne vise donc pas seulement certaines lois, mais l’ensemble du système juridique.

Aspects de droit pénal

En droit pénal, l’hostilité envers le droit joue un rôle notamment dans la poursuite des activités anticonstitutionnelles et des infractions à motivation politique (mot-clé : droit pénal de protection de l’État). Les infractions commises dans une démarche hostile au droit sont souvent considérées comme particulièrement dangereuses car elles visent à supprimer ou sérieusement endommager l’ordre juridique et étatique.

Infractions de protection de l’État

Les incriminations typiques visant une motivation hostile au droit au sens du droit pénal comprennent par exemple :

  • Constitution ou soutien à une organisation anticonstitutionnelle (§§ 129a, 129b StGB)
  • Préparation à un acte de violence grave mettant en danger l’État (§ 89a StGB)
  • Incitation publique à commettre des infractions (§ 111 StGB)

Détermination de la peine et analyse du danger

Lors de la fixation de la peine, une orientation manifestement hostile au droit peut influencer la fourchette de peine. Les tribunaux examinent, à travers les actes et la motivation de l’auteur, s’il existe une attitude hostile au droit contribuant à une dangerosité particulière. Cela englobe aussi les motivations terroristes ou extrémistes.

Pertinence constitutionnelle

En droit constitutionnel, la notion prend une importance particulière dans le contexte de la libre ordre démocratique fondamentale et de l’« État de droit résilient ».

Hostilité à la Constitution et retrait des droits fondamentaux

Des actes d’hostilité envers le droit peuvent conduire à la déchéance de droits fondamentaux centraux, par exemple du droit fondamental à la liberté d’expression (art. 5 al. 3 GG) ou de la liberté de réunion (art. 8 GG), lorsqu’ils sont utilisés pour combattre l’ordre constitutionnel. La Loi fondamentale (art. 18 GG) prévoit, sous certaines conditions, le retrait de droits fondamentaux.

Interdiction des partis

Les partis qui, par leurs objectifs et actions, visent à saper ou à abolir l’ordre fondamental libre et démocratique sont considérés comme hostiles au droit et peuvent, selon l’art. 21 al. 2 GG, être interdits par la Cour constitutionnelle fédérale.

Aspects sociologiques du droit

L’hostilité envers le droit est également vue en sociologie comme un comportement anti-normatif au sein d’une société. Elle peut être l’expression d’une anomie individuelle ou collective, conduisant des personnes ou des groupes à considérer le système juridique comme illégitime et à agir activement contre ses fondements. La recherche sur les mouvements hostiles au droit inclut des phénomènes tels que l’extrémisme de droite, de gauche, le fondamentalisme religieux ou les subcultures hostiles à l’État.

Prévention et lutte

L’approche juridique et sociétale de l’hostilité envers le droit comprend des mesures préventives et répressives :

  • Prévention : Les programmes d’éducation politique, de promotion de la démocratie et de renforcement de la conscience juridique contribuent à prévenir des attitudes hostiles au droit.
  • Lutte : Des autorités telles que la protection de la Constitution surveillent les groupes et individus identifiés comme ayant une attitude hostile au droit afin de détecter rapidement les menaces à la sécurité publique et à l’ordre constitutionnel.

Lien avec les ordres juridiques internationaux

L’hostilité envers le droit est également problématisée au niveau international. Le terme est utilisé, en contexte européen par exemple, dans la prévention du terrorisme, la lutte contre les mouvements extrémistes ou dans la protection internationale des droits de l’homme.

Conclusion

L’hostilité envers le droit décrit un phénomène dépassant la simple infraction et remettant en cause ou combattant les fondements mêmes de l’État de droit. L’État y répond par tout un arsenal de mesures préventives et répressives relevant aussi bien du droit pénal, constitutionnel que socio-politique. L’analyse, l’observation et la classification approfondies de l’hostilité envers le droit restent un défi permanent dans la tension entre sécurité, liberté et État de droit.

Questions fréquentes

Quelles conséquences pénales une hostilité envers le droit peut-elle avoir ?

L’hostilité envers le droit en tant que telle n’est pas une infraction pénale spécifique en droit allemand, néanmoins de nombreux faits pénalement répréhensibles peuvent découler d’une telle attitude. Par exemple, l’utilisation de symboles d’organisations anticonstitutionnelles (§ 86a StGB), l’incitation à la haine (§ 130 StGB) ou la constitution d’une association criminelle (§ 129 StGB) sont souvent rattachés à un contexte où les convictions hostiles au droit jouent un rôle. En outre, des actes de violence ou des dégradations de biens commis par rejet des valeurs démocratiques fondamentales peuvent entraîner un alourdissement des peines, dès lors qu’un mobile politique ou répréhensible est aggravant. Par ailleurs, pour certaines infractions graves commises dans un contexte hostile au droit, on considère qu’il existe un danger particulier pour la collectivité, ce qui peut influencer l’appréciation de la peine.

Dans quelle mesure l’hostilité envers le droit est-elle protégée par la Loi fondamentale ?

La Loi fondamentale protège la liberté d’opinion selon l’art. 5 al. 1 GG. Toutefois, cette liberté trouve ses limites à l’art. 5 al. 2 GG, dès lors qu’elle porte atteinte à l’honneur personnel ou contrevient à d’autres lois générales. Les convictions hostiles au droit exprimées comme simple opinion et ne donnant pas lieu à d’autres infractions restent donc couvertes par la liberté d’opinion. Mais dès lors que des propos ou actes mettent en danger l’ordre démocratique fondamental, la « démocratie défensive » s’applique en particulier. Cela permet par exemple d’interdire la diffusion de certains contenus ou d’interdire des rassemblements. La Cour constitutionnelle fédérale fixe une limite juridique générale, notamment lorsque les activités hostiles au droit mettent en danger concret les droits d’autrui ou la sécurité publique.

Quel rôle joue l’hostilité envers le droit dans le droit des associations et des partis ?

La loi sur les associations (§§ 3 sqq. VereinsG) prévoit que les associations dont les buts ou activités contreviennent aux lois pénales ou à l’ordre constitutionnel peuvent être interdites. Les associations hostiles au droit qui promeuvent ou poursuivent des objectifs anticonstitutionnels sont donc soumises à une surveillance et à un risque d’interdiction particuliers. Les partis ayant pour but manifeste de porter atteinte ou d’abolir l’ordre fondamental libre et démocratique peuvent également, conformément à l’art. 21 al. 2 GG, être interdits par la Cour constitutionnelle fédérale. Par le passé, cette disposition a été appliquée ou examinée pour plusieurs partis – en particulier extrémistes.

Quelles mesures les autorités peuvent-elles prendre contre les tendances hostiles au droit ?

Outre la poursuite pénale, le droit de réunion, le droit de police, ainsi que le droit des associations et des partis jouent un rôle dans la lutte contre les tendances hostiles au droit. Les autorités sont habilitées à interdire ou dissoudre des rassemblements présentant un danger pour la sécurité ou l’ordre public en raison de leur nature hostile au droit (§§ 15 VersammlG, § 13a NRVersG). De plus, les groupes ou individus concernés font l’objet d’une surveillance par la protection de la Constitution (§ 3 BVerfSchG), et les informations ainsi recueillies peuvent servir de base à d’autres mesures telles que l’interdiction d’exercer dans le service public (§ 33 BeamtStG). L’Office fédéral de la police criminelle et les polices des Länder peuvent également intervenir de manière préventive, notamment dans le cadre de mesures d’analyse de menace.

Comment la notion d’hostilité envers le droit est-elle prise en compte en procédure judiciaire ?

Les tribunaux tiennent compte des motivations hostiles au droit surtout lors de la fixation de la peine, c’est-à-dire pour déterminer la sanction applicable. Un mobile hostile au droit peut aggraver la peine, notamment si l’infraction vise à porter atteinte ou à supprimer l’ordre fondamental libre et démocratique. En outre, dans le cadre d’évaluations pronostiques (par exemple dans l’exécution des peines ou la surveillance judiciaire), il est examiné dans quelle mesure une personne représente toujours un danger pour la société ou l’ordre étatique en raison de ses convictions hostiles au droit. Dans la fonction publique, par exemple au service public, une telle attitude peut également entraîner des mesures disciplinaires ou statutaires.

Quelle influence l’hostilité envers le droit a-t-elle sur l’accès à la fonction publique ?

Le devoir de fidélité constitutionnelle (art. 33 al. 5 GG) impose à tous les fonctionnaires et agents de respecter l’ordre fondamental libre et démocratique. Les personnes ayant manifesté des convictions hostiles au droit ou des activités en ce sens peuvent se voir refuser l’accès à la fonction publique ou, si elles sont déjà en poste, être soumises à des mesures disciplinaires allant jusqu’au licenciement. Les autorités compétentes vérifient régulièrement, à l’aide des rapports des services de protection de la Constitution ou de dossiers d’enquête, s’il existe des éléments pertinents.

Quelle est l’importance de l’hostilité envers le droit dans le contexte de la protection de la Constitution ?

La protection de la Constitution joue un rôle essentiel dans l’observation et l’évaluation des tendances hostiles au droit. L’Office fédéral de protection de la Constitution ainsi que les offices régionaux surveillent les associations, réseaux ou individus présentant des activités susceptibles de porter atteinte à l’ordre fondamental libre et démocratique (§ 3 BVerfSchG). Les informations recueillies servent non seulement à la prévention et à la protection contre les dangers, mais aussi de base à de possibles procédures d’interdiction ou autres mesures administratives. L’action de la protection de la Constitution est juridiquement encadrée de près et soumise à des conditions strictes ainsi qu’à un contrôle parlementaire.