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Gérontocratie

Définition et principes de la « Altenherrschaft »

La « Altenherrschaft » est un terme du droit allemand des associations et désigne l’appartenance organisationnelle d’anciens membres de corporations étudiantes (corps, burschenschaften, turnerschaften, etc.) ayant terminé leur activité de membre actif au cours de leurs études et ayant acquis le statut de dits « Alten Herren » (AHAH, AH, Alte Herren). L’organisation et la signification juridique de la Altenherrschaft s’étendent à de nombreux aspects du droit des associations, du droit des sociétés, du droit des fondations, du droit fiscal ainsi qu’à des questions de droit des sociétés dans le contexte des corporations étudiantes.

Évolution historique de la Altenherrschaft

La naissance de la « Altenherrschaft » au sein des associations d’étudiants remonte au XIXe siècle. Avec la structuration progressive des cercles de membres, on distinguait, outre les membres actifs et étudiants, ceux ayant terminé leurs études et adoptant alors le système du « Lebensbund ». La « Altenherrschaft » constituait donc souvent une structure organisationnelle distincte, parfois juridiquement indépendante, au sein de la corporation, souvent appelée « Altherrenverein » ou « Altherrenschaft ».

Nature juridique de la Altenherrschaft

La Altenherrschaft peut correspondre à différentes constructions juridiques. On la retrouve notamment sous les formes organisationnelles suivantes :

a) Association enregistrée (e. V.)

La Altenherrschaft est souvent constituée sous la forme d’une association enregistrée selon les §§ 21 et suivants du BGB. Elle possède ainsi sa propre personnalité juridique et doit être considérée comme une personne morale autonome, indépendante de l’association active. La Altenherrschaft peut ainsi conclure des contrats, acquérir des biens et ester en justice.

b) Association non dotée de la personnalité juridique

En plus de l’association enregistrée, la Altenherrschaft peut aussi exister en tant qu’association non dotée de la personnalité juridique (§§ 54 BGB). Dans ce cas, la personnalité juridique n’est pas atteinte ; les membres sont personnellement responsables des engagements dans certains cas.

c) Sous-division d’une corporation

Dans certains cas, la Altenherrschaft n’est pas une organisation autonome, mais constitue une sous-structure à côté de l’ »Aktivitas » au sein d’une seule et même association générale. Les statuts peuvent alors prévoir les droits et devoirs de la Altenherrschaft en tant que sous-division.

Adhésion et droits au sein de la Altenherrschaft

Acquisition de la qualité de membre

L’appartenance à la Altenherrschaft suppose en général d’avoir achevé sa qualité de membre actif dans une corporation, ainsi que d’avoir terminé ses études supérieures ou quitté la qualité de membre actif. Les statuts des corporations concernées et des associations « Altherren » fixent les critères concrets.

Droits et devoirs

Droit de vote et codécision

Les « Alten Herren » conservent souvent un droit de vote dans les organes et assemblées générales de l’association « Altherren ». Parfois, ils exercent aussi une influence sur la corporation active, par exemple via des dispositions statutaires ou une contribution financière (« Altherrenausschuss », conseil de surveillance).

Obligation de contribution

En général, une cotisation annuelle de membre doit être versée, dont le montant est fixé par les statuts ou une décision des membres. Ces ressources servent souvent à soutenir la corporation, notamment au maintien de la maison de corporation, à des projets sociaux ou académiques.

Autres droits

Les Alten Herren bénéficient généralement de droits particuliers lors des événements, tels que la participation à des fêtes de fondation, à des convents ou à des jubilés spéciaux de la corporation.

Bases légales et statutaires

Aspects relevant du droit des associations

Statuts

L’organisation interne de la Altenherrschaft est basée sur ses propres statuts. Ceux-ci doivent répondre à des exigences minimales selon le § 57 BGB (par exemple, fixation du nom, du siège, de l’objet et de l’acquisition de la qualité de membre).

Représentation et conseil d’administration

La représentation de la Altenherrschaft auprès des tiers est assurée par un conseil d’administration élu. Les modalités d’élection, de révocation et de gestion résultent des statuts et de la loi (§§ 26 et suivants BGB).

Responsabilité

Lorsque la Altenherrschaft fonctionne comme association enregistrée, seul le patrimoine de l’association est responsable (§ 31 BGB). Dans une association dépourvue de personnalité morale, une responsabilité directe des membres peut survenir.

Particularités relatives au droit des sociétés et au droit des fondations

Dans certaines formes particulières, des sociétés civiles (GbR) ou des fondations peuvent également remplir la fonction de « Altenherrschaft ». Cela est souvent le cas lorsque des biens (par exemple des maisons de corporation) sont gérés par une fondation soutenue par la Altenherrschaft. L’affiliation juridique dépend alors du droit applicable à la société ou la fondation en question.

Droits patrimoniaux et affectation des ressources

Gestion du patrimoine

La Altenherrschaft prend fréquemment en charge la gestion du patrimoine de la corporation. Les recettes (cotisations, dons ou événements) sont utilisées aux fins suivantes :

  • Entretien et rénovation des maisons de corporation
  • Bourses
  • Soutien aux projets culturels et scientifiques
  • Soutien social aux membres

But non lucratif et droit fiscal

De nombreuses Altenherrschaften poursuivent des buts d’utilité publique et satisfont aux exigences des §§ 51 et suivants AO (Abgabenordnung). Dans ces cas, il existe des avantages fiscaux, notamment en matière d’impôt sur les sociétés et de TVA. Le caractère d’utilité publique doit être garanti par les règles statutaires et une gestion effective.

Relations juridiques avec l’Aktivitas

Les relations entre la Altenherrschaft et l’Aktivitas sont généralement régies par des conventions de coopération, des statuts ou des règlements internes. Cela inclut entre autres :

  • Le soutien et l’aide financière à l’Aktivitas sous forme de subventions ou commissions
  • La participation aux processus de décision (par ex. droit de regard lors de l’admission de nouveaux membres)
  • L’utilisation en commun des installations de l’association

La Altenherrschaft reste alors, d’un point de vue organisationnel et financier, clairement distincte de l’Aktivitas.

Dissolution et succession

La dissolution d’une Altenherrschaft est soumise aux règles statutaires et légales (§§ 41, 73 et suivants BGB). En règle générale, la liquidation du patrimoine de l’association se fait au profit des buts statutaires, généralement au profit de la corporation, d’une association successeure ou d’un organisme d’utilité publique.

Importance de la Altenherrschaft dans le milieu universitaire et associatif

La Altenherrschaft joue un rôle déterminant dans la préservation des traditions, la stabilité financière durable et l’intégration sociale des corporations étudiantes. Elle constitue le lien entre la génération étudiante et les anciens diplômés, garantissant la continuité financière, juridique et humaine de la corporation concernée.

Littérature et liens complémentaires

  • Bürgerliches Gesetzbuch (BGB), §§ 21 et suivants, §§ 54 et suivants.
  • Abgabenordnung (AO), §§ 51 et suivants.
  • Études de littérature sur le droit des associations et sur les corporations étudiantes

Cet article présente un aperçu juridique complet du terme « Altenherrschaft » dans le contexte des associations et corporations, et met en lumière les aspects pertinents de droit, de statuts et de fiscalité.

Questions fréquentes

Qui porte la responsabilité juridique en cas d’existence d’une Altenherrschaft au sein d’une corporation étudiante ?

Au sein d’une Altenherrschaft d’une corporation étudiante existante, la responsabilité juridique incombe en premier lieu aux organes élus de la Altenherrenschaft, notamment le conseil d’administration ou autres représentants inscrits au registre des associations. Ces organes représentent la Altenherrschaft tant en interne qu’en externe selon les dispositions du BGB (§§ 26 et suivants, 54) ainsi que les statuts en vigueur. Ils sont juridiquement responsables de toute infraction à la loi, telle que les violations du droit associatif, du droit fiscal ou les manquements à la gestion du patrimoine. En cas de négligence grave ou de faute intentionnelle, une responsabilité personnelle des membres du conseil peut survenir, notamment lorsque le patrimoine de l’association est géré de manière abusive ou que de fausses déclarations sont faites aux autorités. De plus, la Altenherrschaft, en tant que sujet de droit autonome, est tenue de gérer correctement ses membres, de consigner convenablement les délibérations et de respecter l’ensemble des obligations légales pertinentes – par exemple le droit à la protection des données, le droit du travail pour d’éventuels salariés ou les règles de la responsabilité civile.

Quelles sont les conditions juridiques à respecter pour la gestion du patrimoine d’une Altenherrschaft ?

La gestion du patrimoine d’une Altenherrschaft est principalement régie par les règles de droit civil et d’association, notamment par le Bürgerliches Gesetzbuch (BGB). Le patrimoine de l’association doit être distinct de celui de ses membres et utilisé conformément à l’objectif associatif. Des prescriptions spécifiques découlent des statuts de la Altenherrschaft ainsi que d’aspects fiscaux, lorsque celle-ci est reconnue d’utilité publique (Abgabenordnung, §§ 51-68 AO). Cela implique notamment des obligations de comptabilité, la présentation d’un rapport financier annuel, parfois la tenue d’un audit des comptes et des devoirs de déclaration fiscale envers l’administration. Le conseil d’administration est tenu d’agir avec diligence, en utilisant fonds, investissements ou donations conformément à la loi. Les violations de ces obligations de gestion peuvent entraîner une responsabilité civile, voire pénale dans certains cas.

Quels droits de codécision possèdent les membres d’une Altenherrschaft selon le droit allemand ?

Les droits de codécision des membres d’une Altenherrschaft découlent essentiellement des dispositions générales du BGB sur les associations, notamment les §§ 32 à 34, et peuvent être précisés ou élargis par les statuts. Les domaines principaux de la codécision incluent notamment le droit de vote à l’assemblée générale, l’élection et la révocation du conseil d’administration, la participation aux modifications statutaires, et la décision sur l’utilisation du patrimoine. Chaque membre a le droit de présenter des propositions en assemblée générale et d’être informé correctement sur les affaires de l’association. Si ces droits sont restreints, par exemple par des décisions du conseil incompatibles avec les statuts ou par un refus de convoquer une assemblée générale, les membres disposent de différents moyens juridiques, y compris des actions civiles contre l’association.

Comment la responsabilité de la Altenherrschaft s’étend-elle envers les tiers (par ex. lors d’événements ou d’accidents) ?

La Altenherrschaft, en tant que personne morale, répond des engagements contractés par ses organes dans le cadre de l’activité définie par les statuts (§ 31 BGB). En cas d’événements qu’elle organise officiellement, elle répond donc en principe des dommages causés à des tiers par une faute de ses membres ou organes. Cela concerne aussi bien les risques classiques liés aux événements (ex : blessures, dommages matériels) que les préjudices liés au non-respect des obligations légales de sécurité. Cette responsabilité peut être partiellement couverte par des assurances adaptées, mais ne dispense pas de l’obligation d’assurer une organisation sécurisée. En cas de faute grave ou d’intention d’un membre, une responsabilité individuelle peut également être engagée.

Quelles obligations existent vis-à-vis de l’administration fiscale et quelles particularités sont à observer pour les Altenherrschaften ?

Les Altenherrschaften, qu’elles soient des associations enregistrées ou non, sont soumises à l’obligation fiscale de déposer chaque année une déclaration d’impôts. Cela inclut principalement l’impôt sur les sociétés, sauf en cas de reconnaissance du but d’utilité publique, ainsi que, le cas échéant, la TVA et la taxe professionnelle. Si l’utilité publique est reconnue selon les §§ 51 et suivants AO, des avantages fiscaux, comme des exonérations sur certains revenus, peuvent être accordés. Dans ce cas, des règles spécifiques s’appliquent, telles que l’affectation des moyens à des buts déterminés, leur utilisation rapide et des obligations particulières de documentation. Les reçus de dons ne peuvent être délivrés que si les conditions formelles sont remplies. Toute violation des obligations fiscales peut entraîner de lourdes sanctions financières, voire la perte de l’utilité publique.

Quelles sont les exigences légales pour la dissolution d’une Altenherrschaft ?

La dissolution d’une Altenherrschaft est essentiellement régie par le § 41 BGB et les stipulations des statuts. Une décision spécifique de dissolution de l’assemblée générale est requise, généralement à la majorité qualifiée (souvent 3/4 des voix). Après la résolution de dissolution, le conseil doit procéder à la liquidation – c’est-à-dire gérer le patrimoine associatif, régler les créances et utiliser le solde conformément aux buts statutaires ou légaux. Souvent, en particulier si la Altenherrschaft est reconnue d’utilité publique, le patrimoine est transféré à des organisations d’utilité publique. La dissolution et la désignation des liquidateurs doivent être notifiées au registre des associations compétent et à l’administration fiscale.

Quelles dispositions en matière de protection des données une Altenherrschaft doit-elle respecter ?

Les Altenherrschaften sont, selon le Règlement général européen sur la protection des données (RGPD), considérées comme des responsables de traitement, tenues de collecter et traiter les données personnelles de leurs membres, et le cas échéant de tiers (participants à des événements, prestataires) de manière licite, transparente et avec une finalité déterminée. Cela inclut notamment la tenue d’un registre des activités de traitement, l’information des personnes concernées de leurs droits, la conclusion de contrats de sous-traitance avec d’éventuels prestataires externes ainsi que la mise en place de mesures techniques et organisationnelles appropriées pour la sécurité des données. Toute violation peut entraîner des amendes importantes ; les personnes concernées disposent aussi d’un droit à l’injonction et à l’indemnisation. Lors de l’introduction de nouvelles technologies ou de transferts de données hors UE, des obligations de contrôle supplémentaires s’imposent.