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Frontière intérieure

Explication du terme et définition de la frontière intérieure

Die Frontière intérieure est un terme juridique qui revêt une importance centrale notamment dans le contexte du droit européen et des ordres juridiques nationaux des États membres de l’Union européenne (UE) ainsi que des États associés à Schengen. Le terme est utilisé pour distinguer les frontières extérieures (« frontières extérieures ») et désigne celles qui séparent les territoires des États parties à la Convention de Schengen ou qui se situent à l’intérieur d’un marché commun. Les frontières intérieures s’opposent ainsi aux frontières extérieures qui délimitent un territoire national vis-à-vis des États tiers.

Cadre juridique de la frontière intérieure

Fondements de droit européen

La signification juridique de la frontière intérieure découle principalement du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), de la Convention d’application de Schengen ainsi que d’autres directives et règlements de l’Union européenne. C’est notamment l’acquis de Schengen qui a permis la suppression des contrôles des personnes aux frontières intérieures.

Notion de frontière intérieure en droit de l’Union

Selon l’article 2 n° 1 du Code frontières Schengen (Règlement (UE) 2016/399) les frontières intérieures sont « les frontières terrestres communes, y compris les frontières fluviales et lacustres, des États membres appliquant la Convention de Schengen et, en outre, leurs aéroports et ports maritimes pour les liaisons internes entre territoires soumis à l’application de ladite Convention. »

Dispositions légales nationales

La transposition interne des dispositions relatives aux frontières intérieures se fonde sur des prescriptions de l’Union et figure dans les lois nationales sur la protection des frontières, les passeports et le séjour des États membres. Les normes pertinentes s’alignent sur la définition et les exigences du cadre juridique de Schengen.

Fonction et importance de la frontière intérieure

Suppression des contrôles

La création de l’espace Schengen visait à faciliter la libre circulation des personnes et des marchandises au sein de l’Europe, ce qui a entraîné la suppression des contrôles systématiques des personnes aux frontières intérieures. Dès lors, la frontière intérieure a surtout un caractère symbolique et administratif, car d’un point de vue juridique, il n’existe plus de points de passage frontaliers soumis à des contrôles systématiques.

Pouvoirs de contrôle et d’intervention

La suppression des contrôles fixes aux frontières intérieures ne signifie pas la disparition totale des pouvoirs étatiques d’intervention. Selon l’article 23 du Code frontières Schengen les États membres peuvent continuer d’exercer des compétences nationales en matière de poursuites pénales et de prévention des dangers, telles que les vérifications motivées par des circonstances particulières. Toutefois, ces mesures ne doivent pas avoir les effets de contrôles systématiques aux frontières.

Réintroduction des contrôles aux frontières intérieures

La réintroduction temporaire des contrôles aux frontières intérieures est autorisée selon les articles 25 et suivants du Code frontières Schengen dans certaines conditions, lorsqu’une menace grave pour l’ordre public ou la sécurité intérieure est constatée. Il s’agit toujours de cas exceptionnels, limités dans le temps et strictement nécessaires.

Distinction avec d’autres types de frontières

Différence avec la frontière extérieure

Die Frontière extérieure est la limite de l’Union européenne avec des États qui ne font pas partie de l’espace Schengen. Elle fait l’objet de contrôles systématiques et est soumise à une réglementation spécifique en matière de protection, de surveillance et de passage des personnes.

Autres frontières internes

La notion de frontière intérieure s’applique également à des liaisons internes, telles que les lignes ferroviaires, les routes ou les aéroports, pour lesquelles aucun contrôle n’a lieu lorsqu’il s’agit de voyages à l’intérieur de l’espace Schengen. Des règles particulières existent toutefois pour les vols, les ports maritimes et fluviaux.

Conséquences juridiques et effets pratiques

Droit de franchissement sans entrave

Dans l’espace juridique européen, la frontière intérieure implique le droit de se déplacer librement et sans contrôle entre les États concernés. Des restrictions sont possibles à titre exceptionnel et dans des conditions juridiques strictes.

Importance pour la circulation des marchandises et la douane

Dans le marché intérieur de l’UE, les frontières intérieures jouent également un rôle en ce qui concerne la libre circulation des marchandises. Les barrières douanières et les restrictions à l’importation sont largement supprimées aux frontières intérieures. Il subsiste toutefois des obligations de déclaration, par exemple en ce qui concerne les dispositions douanières fiscales au sein des États membres.

Protection des données et coopération policière

La suppression du contrôle physique des frontières s’accompagne d’une coopération policière et judiciaire renforcée. Les bases de données sont mises à disposition via des systèmes d’information tels que le Système d’Information Schengen (SIS) pour un usage transfrontalier.

Dispositions particulières et évolutions actuelles

Protection de la santé et pandémie

Pendant la pandémie de COVID-19, de nombreux États membres ont temporairement fermé ou contrôlé leurs frontières intérieures pour des raisons de santé publique. Ces mesures ont été prises sur la base du droit de l’Union et des législations nationales.

Aspects de politique de sécurité

Face aux menaces terroristes ou à des défis sécuritaires particuliers, plusieurs États ont eu recours à la réintroduction temporaire des contrôles frontaliers. La légalité et la proportionnalité de ces mesures sont soumises au contrôle permanent de la Cour de justice de l’Union européenne et des autorités compétentes.

Références et textes complémentaires

  • Règlement (UE) 2016/399 établissant un code de l’Union relatif au régime de franchissement des frontières par les personnes (Code frontières Schengen).
  • Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), en particulier le titre V.
  • Convention de Schengen et sa Convention d’application.
  • Bases juridiques nationales, par ex. la loi fédérale sur la police aux frontières (Allemagne).

Résumé : La frontière intérieure est une notion de droit européen et national qui désigne la limite entre les États Schengen où, par principe, les contrôles frontaliers réguliers sont supprimés. Ce concept concerne de nombreux aspects juridiques liés à l’espace Schengen, au marché intérieur et à la protection des frontières, et se trouve au cœur de la mise en œuvre de la libre circulation des personnes et des marchandises en Europe. La réintroduction temporaire des contrôles à la frontière intérieure est possible dans des conditions strictes et soumise à des exigences juridiques sévères.

Questions fréquemment posées

Quelles sont les dispositions juridiques relatives à la suppression des contrôles aux frontières intérieures au sein de l’Union européenne ?

La suppression des contrôles aux frontières intérieures au sein de l’Union européenne est principalement régie par le Code frontières Schengen (Règlement (UE) 2016/399), qui fait office de référence depuis 2016 pour le contrôle des frontières dans l’espace Schengen. Selon l’article 22 du Code frontières Schengen, les frontières intérieures entre États contractants peuvent être franchies en tout point sans contrôle des personnes. Les dispositions nationales qui ne correspondent pas au cadre juridique de Schengen sont écartées à cet égard. Des exceptions permettent toutefois la réintroduction temporaire de contrôles, par exemple en cas de menace grave pour l’ordre public ou la sécurité intérieure (art. 25 et suiv. Code frontières Schengen). Ces mesures doivent être limitées dans le temps, proportionnées, transparentes et faire l’objet d’une notification aux institutions européennes ainsi qu’aux autres États membres.

Dans quelles conditions les contrôles aux frontières intérieures peuvent-ils être temporairement rétablis ?

La réintroduction des contrôles aux frontières intérieures est, selon le Code frontières Schengen, strictement encadrée. Conformément à l’article 25, cela n’est possible qu’en présence d’une menace grave pour l’ordre public ou la sécurité intérieure d’un État membre. La mesure doit être annoncée à l’avance et ne pas dépasser 30 jours ou, en cas d’événements prévisibles, un maximum de six mois. En cas de circonstances exceptionnelles, notamment lors de menaces persistantes, la durée peut être portée à deux ans maximum (art. 25, alinéa 4, art. 29). Les motifs et la proportionnalité de la mesure doivent être documentés en détail, et la Commission ainsi que les autres États membres de l’UE doivent être informés.

Comment les violations potentielles du droit en lien avec les contrôles aux frontières intérieures sont-elles vérifiées ?

Les violations juridiques liées aux contrôles aux frontières intérieures peuvent faire l’objet de contrôles à différents niveaux. Les personnes concernées peuvent saisir la justice nationale pour vérifier, par exemple, la légalité d’un contrôle ou d’un refoulement. Par ailleurs, la Commission européenne est habilitée à engager des procédures en manquement si le Code frontières Schengen n’est pas respecté. La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) peut également être saisie pour des questions préjudicielles ou des recours directs afin d’interpréter et appliquer les dispositions concernées. Enfin, un contrôle politique est exercé au niveau de l’UE, les États membres devant régulièrement rendre compte de la mise en œuvre des contrôles aux frontières intérieures.

Quels sont les effets juridiques des contrôles provisoires aux frontières sur la libre circulation des personnes ?

Des contrôles provisoires aux frontières ne remettent pas en cause la liberté de circulation au sein de l’espace Schengen, mais limitent temporairement la possibilité de franchir librement, sans contrôle, la frontière intérieure en tout point. Dans ce contexte, seuls des contrôles d’identité et de frontière proportionnés à la situation peuvent être menés, afin de respecter le principe de proportionnalité. Les contrôles doivent être ciblés, limités dans le temps et motivés par des circonstances précises et ne sauraient aboutir à une réintroduction de fait de contrôles continuels. Les règles habituelles relatives à l’entrée et au séjour continuent à s’appliquer aux citoyens de l’Union et aux ressortissants de pays tiers. Ces mesures ne doivent pas entraîner, en principe, de discrimination ou de traitement inégal.

Dans quelle mesure le Système d’Information Schengen (SIS) peut-il être utilisé lors de contrôles aux frontières intérieures ?

Le Système d’Information Schengen (SIS) est un instrument central pour soutenir la coopération entre les États membres dans la garantie de la sécurité intérieure. Même dans le cadre de contrôles aux frontières intérieures autorisés, il est possible de consulter des données à caractère personnel via le SIS, par exemple pour vérifier des alertes de recherche ou des interdictions d’entrée et de séjour. L’utilisation du SIS est soumise aux mêmes principes d’état de droit et de protection des données que pour les contrôles aux frontières extérieures, notamment en matière de finalité, de durées de conservation et de droits des personnes concernées. Cela vise à garantir que les droits fondamentaux, tels que la protection des données et l’autodétermination informationnelle, ne soient pas restreints de manière disproportionnée.

Quelles obligations d’information incombent aux États membres lors de la réintroduction ou de la prolongation de contrôles aux frontières intérieures ?

Selon le Code frontières Schengen, les États membres sont tenus d’informer la Commission européenne, le Parlement européen, les autres États membres et le public en temps utile, au plus tard quatre semaines avant la réintroduction des contrôles. L’information doit indiquer les motifs de la mesure, sa durée prévisible, le lieu et la période d’application. En cas de nécessité urgente et imprévue, ce délai est réduit, mais l’information doit être transmise immédiatement (art. 27). Toute prolongation de la mesure doit également être justifiée et communiquée. Après la levée des contrôles, les États membres doivent par ailleurs présenter un rapport final sur la mise en œuvre, les résultats et les impacts éventuels sur la circulation transfrontalière.

Comment les décisions des tribunaux influencent-elles la pratique des contrôles aux frontières intérieures dans l’UE ?

Les décisions judiciaires, en particulier celles de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), ont une influence déterminante sur l’interprétation et l’application des règles relatives aux contrôles aux frontières intérieures. Par exemple, la CJUE a établi que la réintroduction des contrôles ne peut intervenir que dans des conditions strictes et pour une durée limitée. Les mesures nationales ne doivent pas restreindre de manière excessive la liberté de circulation dans l’espace Schengen et doivent toujours être proportionnées. Les juridictions vérifient, au cas par cas, si une menace réelle, objective et sérieuse existait et si la mesure était appropriée en termes de durée et d’étendue. Ces jugements sont contraignants et entraînent régulièrement des ajustements des pratiques nationales et administratives.