Lexique juridique

Frais de tiers

Concept et définition de la dépense par un tiers

Le concept de dépense par un tiers est significatif en droit allemand et utilisé dans divers domaines juridiques, notamment en droit civil, en droit public ainsi qu’en droit fiscal. La dépense par un tiers désigne, de façon générale, l’engagement d’argent, de main-d’œuvre ou de moyens matériels par une personne (un tiers), réalisé dans l’intérêt d’une autre personne ou sur son initiative, sans que cette personne soit elle-même directement tenue par une obligation juridique. Ce qui caractérise la dépense par un tiers, c’est que ce n’est pas l’obligé ou la personne directement concernée qui supporte les dépenses, mais un tiers extérieur.

Principes fondamentaux et distinction

La dépense par un tiers se distingue des dépenses pour compte d’autrui et des dépenses propres. Alors qu’avec la dépense propre, la personne concernée agit elle-même, et que la dépense pour compte d’autrui survient généralement dans le cadre de relations de représentation ou de mandat, il y a dépense par un tiers lorsque la personne effectuant la dépense n’est, ni objectivement ni subjectivement, l’obligé ou l’intéressé économique. Une question de distinction typique consiste à savoir si la dépense par un tiers a lieu dans l’intérêt propre (autonome) ou dans l’intérêt d’autrui, et si des droits de recours ou de substitution en découlent.

Qualification juridique de la dépense par un tiers

Dépense par un tiers en droit civil

En droit civil, la dépense par un tiers joue un rôle central dans l’application des règles sur le remboursement de dépenses (voir §§ 670, 683 BGB) ainsi que dans le cadre des demandes de réparation civile. La dépense par un tiers devient particulièrement pertinente lorsque les coûts ou prestations d’un tiers doivent par la suite être attribués à une partie, par exemple dans le cadre de situations de gestion d’affaires ou de représentation.

Application dans la gestion d’affaires sans mandat

Selon les dispositions concernant la gestion d’affaires sans mandat (GoA), des dépenses engagées par un tiers dans l’intérêt d’autrui peuvent, sous certaines conditions, être réclamées à ce dernier. Il est toutefois déterminant que le gérant tiers agisse effectivement dans l’intérêt du maître de l’affaire et avec la volonté d’agir pour autrui (§§ 683, 684 BGB).

Dépense par un tiers en droit des baux et en droit des contrats de louage d’ouvrage

En droit des baux et des contrats de louage d’ouvrage, une dépense par un tiers peut intervenir lorsque, par exemple, des locataires ou des commanditaires font effectuer des réparations nécessaires non par eux-mêmes, mais par des tiers, et souhaitent ensuite se faire rembourser ou obtenir une indemnisation. Il est ici fondamental de déterminer dans quelle mesure il existe un lien concret entre la dépense par un tiers et l’obligation contractuelle.

Dépense par un tiers en droit public

En droit public, on rencontre la dépense par un tiers notamment dans le droit des coûts et redevances. Il peut arriver que des frais soient pris en charge par un tiers (par exemple lors de mesures administratives), alors même que celui-ci n’est pas destinataire direct de l’acte administratif. La question de savoir si et comment la dépense par un tiers doit être imputée ou remboursée concerne souvent l’imputation de redevances et contributions de droit public.

Dépense par un tiers et contributions d’aménagement

Lors de la perception de contributions d’aménagement conformément au Code de l’urbanisme allemand (BauGB), se pose régulièrement la question de savoir si les dépenses de tiers (telles celles des promoteurs immobiliers) doivent être prises en compte lors de la perception de la contribution. Il existe à ce propos une jurisprudence nuancée, selon laquelle la dépense par un tiers ne peut être imputée à la baisse de la contribution que si le tiers n’en retire aucun avantage économique et si la dépense a été engagée exclusivement pour satisfaire des obligations de droit public.

Dépense par un tiers en droit fiscal

En droit fiscal, le traitement de la dépense par un tiers est important pour la mesure des avantages ou désavantages fiscaux. La dépense par un tiers peut jouer un rôle lors de la déduction de frais professionnels, de charges d’exploitation ou de charges spéciales.

Déductibilité et imputation de la dépense par un tiers

L’imputation fiscale dépend du principe de porteur économique : celui qui supporte effectivement la charge économique est en principe habilité à la faire valoir en diminution fiscale. Si toutefois la charge est supportée par un tiers, des particularités doivent être observées. Par exemple, l’administration fiscale n’admet en règle générale aucune charge d’exploitation ni aucun frais professionnel lorsque la charge a entièrement été supportée par une personne n’appartenant pas à l’entreprise. Des règles spéciales existent pour les charges spéciales ou les dépenses exceptionnelles.

Dépense par un tiers dans le cadre d’un don sous forme de dépense par un tiers

Un cas particulier d’application est le don sous forme de dépense par un tiers : Lorsqu’un tiers engage des dépenses dans l’intérêt d’une organisation d’utilité publique, un reçu de don peut, sous certaines conditions, être délivré en faveur de ce tiers – à condition que la dépense ait été faite volontairement et sans contrepartie.

Exemples pratiques et jurisprudence

Exemples de dépense par un tiers

  • Un membre de la famille rénove à ses frais la maison d’un parent.
  • Une entreprise prend en charge les frais de réparation d’un bien immobilier appartenant à une autre société.
  • Un voisin mandate un artisan pour rénover une clôture commune, bien que l’obligation, selon le droit voisinage, incombe à l’autre voisin.

Jurisprudence importante concernant la dépense par un tiers

La jurisprudence a mis en lumière différentes facettes de la dépense par un tiers :

  • BGH, arrêt du 7 juillet 1994 – III ZR 35/93 : Reconnaissance de la dépense par un tiers comme frais indemnisable dans le cadre de la gestion d’affaires sans mandat.
  • BFH, arrêt du 20 juin 2012 – X R 33/10 : La prise en compte fiscale d’une dépense par un tiers suppose que le contribuable supporte la charge économique.
  • OVG NRW, décision du 21 février 2006 – 15 B 1175/05 : Concernant la dépense par un tiers en droit des redevances publiques et ses effets sur la détermination des contributions.

Importance et limites de la dépense par un tiers

L’évaluation juridique de la dépense par un tiers revêt une importance décisive pour de nombreux cas pratiques. Elle concerne en particulier les questions liées au droit au remboursement des dépenses, à l’imputation des frais dans le cadre des contrats, ainsi qu’à la prise en compte fiscale des dépenses. Les limites apparaissent lorsque la dépense effectuée par un tiers ne peut être clairement attribuée à la personne économiquement ou juridiquement bénéficiée, ou qu’aucune charge juridique ou économique n’existe.

Conclusion

La dépense par un tiers représente un concept important en droit allemand, avec de multiples répercussions sur les droits et prestations en matière civile, publique et fiscale. La qualification et l’imputation exactes de la dépense par un tiers requièrent toujours un examen soigneux de chaque situation afin de déterminer de façon appropriée les questions de responsabilité, les droits au remboursement ou la déductibilité. Sa pertinence découle surtout de l’interface entre obligation légale, intérêt économique et dépense effectivement réalisée par un tiers dans l’intérêt d’autrui.

Questions fréquemment posées

Qui est juridiquement tenu de supporter la dépense par un tiers ?

En droit, l’obligation de supporter la dépense par un tiers dépend principalement des accords contractuels ainsi que des règles légales. En règle générale, lorsqu’un entrepreneur est mandaté par un donneur d’ordre, une distinction existe entre dépense propre et dépense par un tiers. Si l’entrepreneur mandate des tiers en son propre nom, il supporte en principe le risque des coûts et peut refacturer ces coûts comme partie de sa créance d’honoraires, si cela a été convenu contractuellement. En revanche, s’il s’agit d’un simple poste de passage, c’est-à-dire d’un remboursement pur de frais, c’est le donneur d’ordre qui est tenu de prendre en charge la dépense par un tiers. En cas de doute, le contenu exact du contrat et son interprétation selon la volonté des parties sont déterminants. S’il n’existe pas de clause claire, les règles générales du droit du contrat d’entreprise ou du mandat (§§ 631 s., §§ 662 s. BGB) s’appliquent, selon lesquelles le donneur d’ordre supporte en principe les dépenses nécessaires et conformes à l’objet du contrat.

Quelles obligations légales existent en matière d’affichage de la dépense par un tiers sur les factures ?

D’un point de vue juridique, l’affichage correct de la dépense par un tiers sur les factures est particulièrement important pour la transparence et le traitement fiscal. Selon l’article 14 de la loi allemande sur la TVA (UStG), l’émetteur de la facture est tenu d’indiquer de manière claire et compréhensible toutes les prestations et les coûts y afférents. Les dépenses par un tiers qualifiées de flux financiers transférés (postes de passage) doivent être mentionnées séparément et expliquées afin de garantir un traitement correct de la TVA – car elles ne sont en principe pas soumises à l’assujettissement du prestataire. En l’absence de séparation, des inconvénients fiscaux et des risques de responsabilité peuvent survenir. En particulier, les professions telles que les experts-comptables ou les Rechtsanwalt sont tenues, selon leurs règles professionnelles respectives (par ex. § 10 RVG pour les Rechtsanwalt), de présenter de façon appropriée et détaillée la dépense par un tiers.

Dans quelle mesure le donneur d’ordre peut-il exiger une justification ou une motivation des dépenses par un tiers ?

Le donneur d’ordre dispose en droit allemand d’un droit étendu à l’information concernant les dépenses par un tiers encourues, en particulier lorsque ces coûts doivent être répercutés. L’article 675 BGB (contrat de gestion d’affaires) prévoit une obligation de reddition de comptes et d’information envers le donneur d’ordre. L’entrepreneur est tenu de justifier en détail, à la demande, l’origine, la nécessité et le montant de la dépense par un tiers, par exemple par la présentation de factures ou de justificatifs émanant des tiers mandatés. Si seule une rubrique générale ou non explicitée est indiquée, le donneur d’ordre peut refuser le paiement jusqu’à la présentation d’une explication régulière (§ 273 BGB, droit de rétention). Un droit à justificatif n’existe toutefois que pour les dépenses par un tiers effectivement engagées et légitimes, non pour des frais généraux ou des coûts calculés.

Le donneur d’ordre doit-il payer la dépense par un tiers même si celle-ci n’a pas été préalablement autorisée ?

L’obligation juridique du donneur d’ordre d’assumer des dépenses par un tiers sans autorisation préalable est étroitement liée au principe de nécessité et d’opportunité. Selon l’article 670 BGB (remboursement de dépenses), le prestataire n’a droit au remboursement que des dépenses nécessaires à la sauvegarde de l’intérêt du donneur d’ordre. Si des prestations de tiers ont été commandées sans consentement exprès ou accord contractuel, il convient toujours de vérifier si les dépenses étaient objectivement nécessaires ou motivées par une urgence justifiée. En l’absence de nécessité ou si le donneur d’ordre aurait probablement refusé les frais, le droit au remboursement peut disparaître. Il est recommandé de convenir expressément des cas nécessitant une autorisation préalable et des cas où le recours à des tiers à l’initiative propre est permis.

Quels sont les risques de responsabilité en cas de répercussion erronée de la dépense par un tiers ?

La répercussion erronée ou inappropriée de la dépense par un tiers peut entraîner des risques de responsabilité civile, voire pénale. La facturation de dépenses par un tiers non justifiées ou non encourues peut être qualifiée d’escroquerie au sens de l’article 263 du Code pénal allemand. Sur le plan civil, existent des risques de remboursement et de demande de dommages et intérêts de la part du donneur d’ordre, notamment si l’on prouve que des montants non valables ou excessifs ont été facturés. Une mention erronée sur les factures peut également entraîner des problèmes de déclaration du chiffre d’affaires et, partant, des inconvénients fiscaux : le fisc peut refuser la déduction de TVA ou réclamer des arriérés de la part du prestataire. Cela est particulièrement réglementé pour les professions astreintes à un devoir particulier de loyauté, telles que les Rechtsanwalt ou architectes, qui s’exposent en cas d’infractions à des sanctions professionnelles.

Existe-t-il des différences dans le traitement de la dépense par un tiers selon les types de contrat ?

Oui, d’un point de vue juridique, le traitement de la dépense par un tiers diffère selon le type de contrat. Pour les contrats de louage d’ouvrage (§ 631 BGB), la dépense par un tiers fait en principe partie de la prestation de l’entrepreneur, sauf disposition contractuelle prévoyant une charge séparée pour le donneur d’ordre. En matière de contrats de gestion d’affaires ou de prestations de services (§ 675 BGB), il convient également de distinguer si la répercussion des dépenses par un tiers est explicitement prévue ou seulement implicite. En droit des baux, notamment concernant la location commerciale, la dépense par un tiers peut apparaître sous forme de charges locatives et n’est récupérable selon le règlement sur les charges locatives (BetrKV) que si cela a été expressément convenu. Dans les marchés publics, d’autres dispositions spécifiques s’appliquent, notamment l’exigence d’économie et de transparence dans la répercussion des coûts externes.

Dans quel délai les droits à remboursement de la dépense par un tiers peuvent-ils être exercés ?

La prescription des droits relatifs à la dépense par un tiers dépend du fondement de la créance. En règle générale, il s’agit d’une créance de remboursement de dépenses selon les §§ 670, 675 BGB, soumise au délai de prescription standard de trois ans prévu par l’article 195 BGB. Le délai commence à courir à la fin de l’année où la créance a pris naissance et où le créancier a connu ou aurait pu connaître, sans négligence grave, les circonstances génératrices de la créance (§ 199 BGB). En cas de lien avec un contrat de louage d’ouvrage, la prescription commence généralement avec la réception de l’ouvrage, si le droit au remboursement en dépend. Il est toutefois important de vérifier si des délais de prescription différents ou des clauses d’exclusion ont été prévus par des conditions générales de vente (CGV) ou des contrats individuels.