Notion et définition des frais de gestion
Les frais de gestion constituent une notion centrale en droit public et privé ainsi qu’en gestion d’entreprise. Ils désignent l’ensemble des dépenses occasionnées par l’exercice de tâches administratives, organisationnelles et de supervision, qui ne peuvent pas être directement attribuées à un processus de prestation spécifique. Les frais de gestion revêtent une importance particulière pour les entreprises, les assurances, les investissements financiers, les établissements publics et en droit social.
Dans le contexte juridique, les frais de gestion sont définis et réglementés plus précisément dans différentes lois, règlements ainsi que dans des normes infralégales et des directives. L’étendue, l’éligibilité, la possibilité de déduction et la répartition peuvent varier selon le domaine d’application et la branche du droit.
Frais de gestion en droit public
Droit des frais de gestion en Allemagne
En droit public, la notion de frais de gestion désigne le plus souvent les coûts encourus par les autorités dans le cadre de l’exercice d’actes souverains ou lors d’activités administratives. La définition et la perception des frais de gestion publique sont, entre autres, réglementées par la loi sur les frais de gestion administrative (VwKostG) ainsi que les lois régionales correspondantes.
Loi sur les frais de gestion administrative (VwKostG)
La loi sur les frais de gestion administrative réglemente les redevances et débours qui peuvent être perçus dans le cadre des procédures administratives. Les frais de gestion se composent ici de redevances (pour les actes administratifs conformément aux barèmes de redevances) et de débours (pour les coûts réellement encourus tels que les frais de port ou de voyage).Caractéristiques essentielles :
- Les frais de gestion sont dus pour certaines prestations administratives.
- Ils servent à financer des actes administratifs et procédures spécifiques.
- Le montant et l’exigibilité sont fixés par la loi, des règlements ou des instructions administratives.
Frais de gestion en droit communal
Les communes perçoivent divers types de frais de gestion pour couvrir leurs charges administratives dans le cadre de l’autonomie communale. Cela inclut, par exemple, les redevances pour les autorisations, permissions ou actes administratifs.
Frais de gestion en droit fiscal
En droit fiscal, la question se pose de savoir dans quelle mesure les frais de gestion sont déductibles en tant que charges d’exploitation ou frais professionnels. En principe, les frais de gestion destinés à l’acquisition, la sécurisation et la conservation des revenus sont fiscalement déductibles dans la mesure où ils sont professionnellement ou commercialement motivés.
Frais de gestion en droit social
Frais de gestion selon le SGB
Dans le Code de la sécurité sociale, la notion de frais de gestion est notamment utilisée dans les branches de l’assurance sociale (assurance maladie, accident, retraite et chômage). Sont ainsi considérés comme tels les frais supportés par les organismes pour la gestion de la branche d’assurance concernée, tels que les coûts de personnel, de matériel et de locaux.Exemple : Selon l’article 69 du SGB IV, les frais de gestion et de procédure ne doivent pas dépasser de manière disproportionnée les dépenses de prestations dans les assurances sociales.
Frais de gestion chez les organismes de prestations sociales
Les autres organismes de prestations sociales, comme les centres pour l’emploi ou les caisses d’allocations familiales, affichent également séparément leurs frais de gestion, lesquels sont particulièrement contrôlés et limités dans le cadre de la législation budgétaire.
Frais de gestion en droit civil
Frais de gestion dans les relations contractuelles
Les frais de gestion jouent également un rôle en droit civil, par exemple dans le cadre des contrats de location ou de succession, des relations de fiducie ou dans la gestion de fonds.
Exemple : Frais de gestion dans les relations de location
En droit locatif, les frais de gestion ne peuvent être imputés au locataire dans le cadre du décompte des charges que si cela a été expressément convenu dans le contrat de bail et s’il s’agit de charges récupérables au sens du règlement sur les charges locatives (BetrKV). Les frais de gestion pure (par ex. pour l’établissement des décomptes, la gestion de compte) ne sont généralement pas récupérables.
Exemple : Frais de gestion dans les placements financiers
En droit des placements et des investissements, les frais de gestion sont régulièrement indiqués comme partie des frais du fonds, par exemple en tant que commission de gestion ou frais de management. Ces coûts doivent être présentés de manière transparente pour les investisseurs dans les documents d’informations clés pour l’investisseur et dans le prospectus.
Frais de gestion dans la finance et le secteur de l’assurance
Frais de gestion dans les contrats d’assurance
Dans le secteur de l’assurance, les frais de gestion font régulièrement partie du ratio global des coûts d’un produit d’assurance. Ils comprennent les coûts de gestion des contrats, le service client, le personnel et l’organisation, et sont pris en compte dans le calcul de la prime d’assurance.
L’Autorité de contrôle des assurances exige une transparence et une limitation des frais de gestion. Selon les articles 5 et 9 de la loi sur la surveillance des assurances (VAG), les compagnies d’assurance sont tenues de maintenir leurs frais de gestion aussi bas que possible afin de préserver les intérêts des assurés.
Frais de gestion dans les fonds d’investissement
En droit des placements, les frais de gestion doivent être indiqués de manière complète et transparente dans le rapport annuel ainsi que dans le document d’informations clés pour l’investisseur (KID). Le montant des frais de gestion (ou de la commission de gestion) a une influence significative sur le rendement net de l’investisseur.
Frais de gestion en droit du travail et des sociétés
Frais de gestion en tant que charges d’exploitation
En droit commercial et des sociétés, les frais de gestion sont considérés comme des frais généraux non spécifiques liés à l’administration, la direction et le contrôle d’une entreprise. Ils font partie des frais généraux d’entreprise et sont fiscalement déductibles lors de la détermination du bénéfice.
Selon le droit commercial, les frais de gestion sont indiqués séparément dans le compte de résultat (§ 275 al. 2 HGB) sous la rubrique « frais de gestion ».
Frais de gestion en droit de la commande publique
Les frais de gestion sont également pris en compte dans les procédures de passation de marchés publics. Les donneurs d’ordre doivent chiffrer lors du calcul des coûts et de l’établissement des offres toutes les dépenses engagées dans le cadre du traitement de la procédure d’attribution et de l’exécution du contrat.
Distinction et problèmes de distinction
Les frais de gestion doivent être distingués d’autres catégories de coûts, notamment les coûts de production, de distribution ou d’exploitation. Une distinction précise est importante en pratique et en droit, car elle peut avoir des conséquences fiscales et en matière de contributions.Critères de distinction :
- Lien avec une activité administrative
- Pas d’attribution directe à un produit ou un service
- Caractère régulier et pérenne
Résumé
Les frais de gestion constituent une notion juridique aux applications multiples, présente dans quasiment toutes les branches du droit. Ils jouent un rôle central dans le calcul, le contrôle et la justification des coûts au sein des entreprises, des organisations et des administrations publiques. Leur forme et leurs conséquences juridiques dépendent du domaine en question. Une définition précise, une documentation et une comptabilisation rigoureuse des frais de gestion sont déterminantes pour le calcul des coûts et des performances, pour les appréciations fiscales et pour le respect des exigences légales.
Questions fréquemment posées
Quelles sont les exigences juridiques relatives à la perception des frais de gestion dans les administrations publiques ?
La perception des frais de gestion dans les administrations publiques en Allemagne est soumise aux exigences du droit des frais, notamment aux lois relatives aux procédures administratives (par exemple § 10 VwKostG ou les lois régionales sur les frais de gestion administrative) ainsi qu’aux dispositions spéciales des lois sectorielles. Celles-ci déterminent pour quels actes administratifs et prestations administratives des redevances et débours peuvent être perçus et selon quels critères leur montant doit être évalué. Une base légale est impérativement nécessaire, car la perception de frais constitue une atteinte à un droit fondamental (principe de légalité, art. 20 al. 3 GG). Par ailleurs, le droit matériel administratif peut, dans certains cas, réglementer de manière exhaustive si et dans quelle mesure des frais de gestion sont dus. Les barèmes de frais et débours sont généralement annexés aux lois et précisent les différents cas de figure. Sans autorisation légale expresse, la perception de frais de gestion n’est pas permise.
Quelles sont les exigences en matière de transparence et de traçabilité des frais de gestion ?
Le droit des frais exige légalement que les frais de gestion soient fixés de manière transparente et compréhensible pour le citoyen. Autrement dit, les faits générateurs de frais ainsi que leurs bases de calcul doivent être clairement indiqués dans la loi ou dans les règlements adéquats. Selon § 39 VwVfG, toute action administrative doit être motivée, ce qui implique que la fixation du coût doit s’accompagner d’une décision détaillée et compréhensible, généralement par voie d’un avis de frais. Cette décision doit inclure la base légale, les faits pertinents, les bases de calcul et, le cas échéant, les barèmes de tarification, afin que l’intéressé puisse vérifier le montant réclamé et, le cas échéant, le contester.
Dans quels cas les frais de gestion peuvent-ils être réduits ou annulés ?
La possibilité de réduction ou d’annulation des frais de gestion est en principe réglementée juridiquement dans les lois sur les frais et lois connexes ainsi que dans les règlements d’exécution. Un abandon partiel ou total des frais est notamment envisageable pour des raisons d’équité (§ 25 VwKostG, dispositions régionales parallèles), par exemple en cas de difficultés sociales particulières, d’intérêt public ou si le résultat économique s’avérait disproportionné. L’administration dispose ici d’un pouvoir discrétionnaire juridiquement encadré – elle doit effectuer une mise en balance en tenant particulièrement compte des principes d’égalité (art. 3 GG) ainsi que de la situation économique individuelle du débiteur. Une demande de remise, d’exonération ou de report des frais doit généralement être justifiée par écrit et accompagnée de pièces justificatives.
Quels recours juridiques existent pour les personnes concernées contre la fixation des frais de gestion ?
Les personnes concernées qui estiment qu’une décision de frais est illégale peuvent la contester par voie de recours. La voie normale est le recours administratif (Widerspruch) contre l’avis de frais conformément aux lois sur les procédures administratives ou – si une procédure précontentieuse est exclue – l’action devant le tribunal administratif (§ 68 et suivants VwGO). Il est alors essentiel de respecter les délais et de motiver en quoi la fixation des frais est jugée erronée en droit ou en fait. Les arguments portent souvent sur l’absence ou l’inexactitude de la base légale, un défaut dans l’exercice du pouvoir d’appréciation ou le caractère excessif des frais. Dans certains cas, la contestation peut avoir un effet suspensif.
Quelles règles particulières s’appliquent à la perception de frais dans les procédures administratives impliquant un élément d’extranéité ?
Lorsqu’une procédure administrative présente des aspects transfrontaliers, par exemple en raison de la participation de demandeurs étrangers ou de l’utilisation d’actes internationaux, des règles supplémentaires ou différentes peuvent s’appliquer, prévues par le droit international des coûts ou par des accords internationaux. Les législations nationales comportent en général aussi des dispositions spécifiques concernant les parties étrangères, notamment en ce qui concerne la devise, les modalités de paiement ou la notification des réclamations. Les compétences et les responsables du paiement peuvent également être déterminés différemment par des accords bilatéraux ou multilatéraux, notamment dans un contexte européen ou consulaire.
Quel rôle joue le principe du pollueur-payeur dans la fixation des frais de gestion ?
Le principe du pollueur-payeur est un principe directeur essentiel en matière de perception des frais de gestion et est expressément posé dans la plupart des dispositions relatives aux frais. Selon ce principe, c’est en règle générale la personne qui a provoqué l’acte administratif ou en a profité qui prend à sa charge les frais (voir § 13 al. 1 VwKostG). Ce principe vise à garantir que ce ne soit pas la collectivité, mais le bénéficiaire individuel qui supporte la dépense de ressources engagée par l’administration publique. Toutefois, la perception de frais ne doit pas entraîner une charge disproportionnée, d’où la nécessité de respecter les limites légales du droit des frais, telles que les plafonds et marges d’appréciation. Dans certains cas exceptionnels, des tiers ou la collectivité (par ex. en cas d’entraide administrative ou d’urgence) peuvent être tenus de supporter les frais si la loi le prévoit.