Notion et définition des frais administratifs
Les frais administratifs sont des prestations pécuniaires de droit public perçues par des organismes administratifs, notamment des autorités, pour des services publics individualisables. La perception des frais administratifs a pour but de répercuter, en tout ou en partie, le coût des actes administratifs, en particulier les demandes, autorisations, informations ou autres services administratifs, sur le demandeur de l’acte.
Contrairement aux impôts et aux redevances de droit privé, les frais administratifs supposent toujours un motif direct par une personne déterminée (usager de l’administration) et sont concrètement liés à une prestation administrative spécifique.
Bases juridiques des frais administratifs
Bases légales
La perception des frais administratifs est en principe régie par la loi. Les dispositions juridiques pertinentes se trouvent principalement dans les lois et règlements suivants :
- Lois sur les frais administratifs des Länder et du Bund (par ex. Loi fédérale sur les frais administratifs – VwKostG, remplacée depuis 2013 par la Loi fédérale sur les redevances – BGebG)
- Règlements spéciaux de tarification d’autorités ou entités administratives spécifiques (par ex. Règlement sur les frais pour cartes d’identité)
- Lois sectorielles avec des dispositions tarifaires spécifiques (par ex. Code de la construction, Code de la route)
- Lois communales sur les contributions et règlements communaux sur les tarifs
Les frais administratifs ne peuvent être perçus que sur la base d’une disposition légale, conformément au principe de la réserve de la loi (art. 20 al. 3 GG).
Loi fédérale sur les redevances (BGebG)
Pour les autorités fédérales, la Loi fédérale sur les redevances constitue la norme juridique centrale. Elle définit les notions, fixe les conditions, principes de calcul, naissance, exigibilité et procédure de fixation et de perception des frais administratifs.
Dispositions législatives des Länder
Les Länder disposent de leurs propres lois sur les frais administratifs, qui coexistent avec le droit fédéral. À cela s’ajoutent souvent des dispositions communales, telles que des règlements sur les frais pour des prestations au niveau local.
Distinction avec des notions juridiques proches
Frais administratifs vs impôts
Alors que les impôts servent à financer les missions publiques sans contrepartie individuelle, les frais administratifs sont toujours liés à un acte administratif particulier, imputable au débiteur individuel de la redevance.
Frais administratifs vs contributions
Les contributions sont perçues pour la possibilité d’utiliser un établissement ou un service public, sans que l’utilisation effective soit décisive. Les frais administratifs supposent, quant à eux, une utilisation effective et individualisée.
Frais administratifs vs redevances de droit privé
Les frais administratifs sont de nature publique et reposent sur une décision de l’autorité. Les redevances de droit privé découlent en revanche de contrats de droit civil.
Types et classification des frais administratifs
Frais administratifs comme notion générale
Au sens large, plusieurs types de frais sont regroupés sous le terme de frais administratifs, notamment :
- Frais administratifs au sens strict : Redevances pour des actes administratifs individuels (par ex. délivrance d’un certificat)
- Frais d’utilisation : Pour l’utilisation d’équipements et d’installations publics (par ex. bibliothèques, cimetières)
- Frais d’examen : Pour la réalisation d’examens (par ex. permis de conduire)
- Frais d’autorisation : Pour la délivrance d’autorisations ou d’agréments (par ex. permis de construire)
Fixation et principes de calcul
Les frais administratifs peuvent être fixés de manière forfaitaire, selon la valeur de l’objet, ou en fonction du temps passé. Les dispositions légales, issues de lois ou de règlements tarifaires, sont ici déterminantes. On distingue souvent entre des forfaits par cas et des fourchettes de frais (minimum et maximum).
Principes de calcul
Le montant du frais administratif doit être proportionné à l’effort administratif et ne pas viser la réalisation de recettes, sauf disposition légale expresse (principe de couverture des coûts et d’équivalence).
Exceptions et gratuité
Certaines actes administratifs sont exonérés de frais par la loi ou sur demande (par ex. entraide administrative, affaires sociales, prestations à des personnes démunies).
Naissance, exigibilité et conséquences juridiques du frais administratif
Fait générateur
Le frais administratif naît en principe à la réalisation de l’acte administratif générateur de frais, ou selon les modalités du règlement applicable. Dans certains cas, une obligation de paiement anticipé peut être imposée.
Exigibilité et recouvrement
Le frais administratif devient exigible dès notification de la décision de taxation et doit en règle générale être acquitté dans un délai fixé. En cas de non-paiement, l’autorité peut engager des mesures d’exécution forcée, telles que relance et poursuite.
Voies de recours
Le destinataire peut former un recours contre une décision de perception de frais ou contre son montant (par ex. recours administratif, recours contentieux). Le contrôle juridictionnel porte notamment sur la base légale, le caractère approprié et la méthode de calcul du frais.
Exemples d’application
Exemples typiques de situations donnant lieu à des frais administratifs :
- Délivrance de documents d’identité ou d’actes officiels
- Délivrance de permis de construire
- Immatriculation de véhicules automobiles
- Réalisation d’examens administratifs (par ex. examens d’aptitude)
- Déclaration ou radiation d’activité commerciale
Portée et finalité des frais administratifs
Les frais administratifs servent principalement à couvrir les coûts des prestations rendues par l’administration. Ils ont aussi une fonction de régulation, permettant de limiter un recours inutile ou abusif aux services administratifs. La perception de frais administratifs contribue à une répartition équitable des coûts entre la collectivité et les auteurs individuels.
Références bibliographiques
- Loi fédérale sur les redevances (BGebG)
- Lois sur les frais administratifs des Länder
- Lois communales sur les contributions
- Commentaires et ouvrages spécialisés pertinents sur l’administration publique et le droit des redevances
Remarque : La situation juridique actuelle, en particulier les modifications législatives ou les réglementations divergentes dans certains Länder, doit toujours être prise en compte.
Questions fréquemment posées
Qui est habilité à percevoir des frais administratifs ?
La perception des frais administratifs relève en principe des personnes morales de droit public, notamment l’État, les Länder, les communes et autres personnes morales de droit public, dès lors que des missions correspondantes et des droits de perception leur sont attribués par loi, règlement ou statut. La base juridique pour la perception des frais administratifs se trouve généralement dans des règlements de tarification spécifiques ou dans les lois des Länder. Par ailleurs, une base légale spéciale peut s’avérer nécessaire au cas par cas pour qu’une autorité soit autorisée à fixer des frais pour ses actes. Les entreprises privées, organisées selon le droit civil, et les personnes physiques ne sont pas habilitées à percevoir des frais administratifs au sens du droit public.
Selon quels critères le montant d’un frais administratif est-il déterminé ?
Le montant d’un frais administratif dépend essentiellement du fait générateur, qui doit être réglé par loi ou règlement. L’évaluation s’effectue souvent selon des montants forfaitaires ou à l’intérieur d’une fourchette déterminée. Les critères déterminants sont en général l’effort administratif, la valeur économique ou l’intérêt à l’acte, ainsi que l’étendue et la durée de l’activité administrative. Les principes de couverture des coûts et d’équivalence jouent ici un rôle décisif. Si une autorité dépasse le cadre fixé ou si des bases légales font défaut, la perception des frais concernés est illégale.
Les frais administratifs sont-ils soumis à un contrôle juridictionnel ?
Les frais administratifs peuvent faire l’objet d’un contrôle juridictionnel complet, notamment dans le cadre d’un recours contre un acte administratif onéreux. Le contrôle du juge porte tant sur la légalité formelle et matérielle de la perception que sur l’adéquation et la détermination du montant du frais. Le juge vérifie notamment l’existence d’une base légale ou statutaire suffisante, l’exactitude du calcul et le respect du droit fondamental à une protection juridictionnelle effective. Le juge contrôle également le respect du principe de prohibition de l’excès et du principe d’égalité de traitement.
Quels recours existent contre une décision de frais administratifs ?
Un recours gracieux peut en principe être exercé contre une décision relative à des frais administratifs, sauf si une réglementation sectorielle prévoit expressément une voie différente ou exclut une procédure préalable. Après un recours gracieux infructueux, le recours au tribunal administratif compétent est ouvert. L’intéressé peut contester le montant du frais, l’assujettissement même ou l’ensemble de la décision de perception. Délais et formalités résultent des dispositions pertinentes en matière de procédure administrative, notamment du code de la juridiction administrative (VwGO).
Existe-t-il des cas dans lesquels les frais administratifs sont supprimés ou réduits ?
Les frais administratifs sont supprimés ou réduits lorsque la loi le prévoit expressément. Parmi les exemples figurent des dispositions prévoyant l’exonération pour les bénéficiaires de prestations sociales spécifiques, pour des organismes reconnus d’utilité publique ou lors de mesures administratives particulières dans l’intérêt public. Des considérations d’équité peuvent également conduire, à la discrétion de l’autorité, à une réduction ou une exonération du frais, notamment si le paiement représenterait une charge excessive. Ces modalités sont détaillées dans les règlements ou lois spéciales ou dans les règlements communaux applicables.
Les créances de frais administratifs se prescrivent-elles ?
Les créances de frais administratifs sont soumises à la prescription de droit commun, dont le délai est en principe celui du Code civil (§ 195 BGB – délai de prescription de trois ans), à moins que des règles particulières ne s’appliquent. Le délai court à compter de la fin de l’année où la créance est née et où l’autorité en a eu connaissance ou aurait dû en avoir connaissance sans faute grave. À l’expiration du délai de prescription, la créance de frais administratifs n’est plus juridiquement exigible.
Dans quelle mesure le principe de couverture des coûts influence-t-il le montant des frais administratifs ?
Le principe de couverture des coûts exige que les frais administratifs soient en principe établis de façon à couvrir les coûts générés par l’acte administratif, sans les dépasser. Un excédent par rapport aux dépenses réelles est interdit et contraire au principe d’équivalence ainsi qu’aux limites légales d’habilitation tarifaire. Cependant, une couverture complète de tous les coûts n’est pas toujours exigée, des intérêts sociaux ou publics pouvant justifier une couverture partielle. Le calcul des frais doit être documenté par l’administration et est contrôlable par le juge en cas de doute.