Lexique juridique

Formateur

Définition et qualification juridique du formateur

Le terme formateur est un élément central du droit allemand de la formation professionnelle. Il désigne la personne physique ou morale qui, sur la base d’un contrat d’apprentissage, forme un apprenti à un métier reconnu selon l’article 1, alinéa 2 de la loi sur la formation professionnelle (BBiG), en lui apportant les qualifications professionnelles requises. Le statut et les obligations du formateur sont largement réglementés dans la BBiG ainsi que dans des textes complémentaires tels que le code de l’artisanat (HwO) et les règlements de formation pertinents.


Bases juridiques

Loi sur la formation professionnelle (BBiG)

Das Loi sur la formation professionnelle définit le cadre de la formation professionnelle en entreprise en Allemagne. L’article 14 BBiG précise les obligations du formateur envers l’apprenti et d’autres articles définissent les conditions nécessaires pour être formateur.

Définition selon la BBiG

Selon l’article 14, alinéa 1 de la BBiG, le formateur doit veiller à ce que l’apprenti acquière les aptitudes, connaissances et compétences professionnelles requises pour atteindre l’objectif de la formation. Il lui incombe également de garantir que la formation soit dispensée conformément au plan de formation.

Qui peut être formateur ?

Peut être formateur toute personne physique ou morale en mesure d’organiser correctement la formation. Sont notamment concernés les entrepreneurs individuels, les sociétés de capitaux, les autorités, les établissements de droit public ou les sociétés de personnes.

Représentation

La formation pratique n’est bien souvent pas assurée directement par le formateur lui-même, mais par un formateur désigné, possédant les compétences personnelles et techniques requises (§ 30 BBiG). Le formateur demeure toutefois pleinement responsable du bon déroulement de la formation.

Code de l’artisanat (HwO)

Pour les métiers artisanaux, s’applique également la Code de l’artisanat. L’article 21 HwO renvoie à des obligations et définitions similaires, et permet sous certaines conditions des regroupements d’entreprises pour exercer le rôle de formateur.


Conditions d’aptitude pour être formateur

Aptitude personnelle et professionnelle

La loi sur la formation professionnelle fixe les exigences à l’aptitude du formateur :

  • Aptitude professionnelle : Selon l’article 30 BBiG, la personne ou l’entité doit disposer des compétences professionnelles requises.
  • Aptitude personnelle : Une personne ne peut former si elle a été condamnée pour des infractions pertinentes ou a gravement enfreint la BBiG (§ 29 BBiG).

Aptitude matérielle et en personnel à la formation

Il convient en outre de s’assurer que l’entreprise formatrice dispose des moyens matériels nécessaires (ex.: machines, matières premières) et d’un personnel qualifié suffisant pour dispenser la formation.


Droits et obligations du formateur

Contrat d’apprentissage

Le formateur a l’obligation de conclure un Contrat d’apprentissage contrat écrit avec l’apprenti (§ 10 BBiG). Celui-ci doit, au minimum, préciser la profession, l’objectif de la formation, le début et la durée de la formation, la rémunération et les droits à congé.

Obligations dans la relation d’apprentissage

Selon l’article 14 BBiG, le formateur est notamment tenu de

  • organiser la formation de manière à ce que l’objectif puisse être atteint dans le délai prévu,
  • mettre gratuitement à disposition de l’apprenti les moyens de formation nécessaires,
  • encourager l’apprenti à fréquenter l’école professionnelle et à tenir les justificatifs de formation,
  • garantir l’organisation temporelle et le contenu de la formation conformément au plan de formation,
  • assurer la surveillance nécessaire,
  • et veiller à la protection et au bien-être de l’apprenti.

Obligations de surveillance et de participation

Les organismes compétents, le plus souvent les chambres de commerce et d’industrie ou chambres des métiers, contrôlent le respect des obligations du formateur. Elles examinent, entre autres, l’aptitude de l’entreprise et du formateur, vérifient les contrats et se tiennent à disposition en cas de conflit.


Différence entre formateur et maître d’apprentissage

Der Le formateur assume la responsabilité juridique de la relation d’apprentissage. Le maître d’apprentissage est généralement la personne salariée ou mandatée qui assure concrètement la formation pratique dans l’entreprise. Un formateur peut désigner un ou plusieurs maîtres d’apprentissage, mais reste à tout moment responsable du respect des prescriptions légales.


Fin et responsabilité

Fin de la formation et résiliation du contrat

La relation d’apprentissage prend normalement fin à la réussite de l’examen final, au plus tard à l’issue du temps d’apprentissage convenu (§ 21 BBiG). Le formateur peut résilier le contrat d’apprentissage uniquement dans certains cas exceptionnels, de façon immédiate ou, pendant la période d’essai, de façon ordinaire (§ 22 BBiG).

Responsabilité du formateur

Le formateur est responsable des dommages résultant de la violation de ses obligations de formation. Il est en outre garant de la délivrance conforme des attestations de formation et de l’observance des obligations en matière de responsabilité vis-à-vis des chambres, autorités et apprentis.


Cas particuliers et spécificités

Formation conjointe

Plusieurs entreprises formatrices peuvent se regrouper pour former un groupement d’apprentissage (§ 10 al. 5 BBiG). Des centres de formation extérieurs à l’entreprise peuvent aussi être sollicités pour certaines parties de la formation, tout en restant sous la responsabilité organisationnelle du formateur.

Établissements publics en tant que formateurs

Les autorités, établissements, organismes de droit public et organismes comparables peuvent également agir en qualité de formateurs, à condition de remplir les prescriptions légales.


Ouvrages et sources complémentaires

  • Loi sur la formation professionnelle (BBiG)
  • Code de l’artisanat (HwO)
  • Code de commerce (HGB)
  • Règlements d’apprentissage applicables aux métiers respectifs
  • Supports d’information des chambres de commerce et d’industrie
  • Manuels de formation professionnelle et commentaires spécialisés

Résumé

Der Le formateur est une constante essentielle de la formation professionnelle duale en Allemagne et assume la responsabilité juridique et de fait de l’acquisition des aptitudes, connaissances et compétences requises dans chaque domaine professionnel. Les prescriptions légales garantissent la qualité de la formation, protègent les droits de l’apprenti et assurent la pérennité de la relève professionnelle.

Questions fréquemment posées

Quelles sont les conditions légales à remplir par un formateur ?

Selon la loi sur la formation professionnelle (BBiG), le formateur doit satisfaire à certaines conditions pour pouvoir engager et former des apprentis légalement. L’entreprise ou la personne doit notamment présenter la fiabilité requise, ce qui signifie en particulier qu’il ne doit pas y avoir de condamnation pénale rendant inapte à la formation (§ 29 BBiG). De plus, l’entreprise doit offrir les moyens matériels et personnels adéquats : il doit notamment s’agir d’un centre de formation apte à transmettre toutes les aptitudes et connaissances exigées par le règlement de formation (§ 27 et suivants BBiG). Le formateur doit en outre veiller à disposer de suffisamment de personnel de formation qualifié, bénéficiant de la qualification professionnelle et pédagogique requise (par exemple conformément à l’AEVO).

Quelles sont les obligations d’un formateur pendant la relation d’apprentissage ?

Le formateur est tenu par la loi de transmettre à l’apprenti toutes les connaissances et aptitudes prévues par le plan de formation. Il a un devoir de protection, c’est-à-dire qu’il doit respecter et favoriser la personnalité de l’apprenti, ainsi que garantir que son intégrité physique et morale n’est pas menacée (§ 14 BBiG). Il doit également contrôler les justificatifs de formation, mettre à disposition un plan de formation, permettre à l’apprenti de fréquenter l’école professionnelle et promouvoir la réussite de l’apprentissage, notamment par des périodes de liberté et un accompagnement pour les examens. Il doit enfin verser la rémunération d’apprentissage prévue au contrat.

Quels droits le formateur a-t-il vis-à-vis de l’apprenti ?

Le formateur a le droit d’exiger de l’apprenti le respect des obligations contractuelles, en particulier la participation assidue aux activités de formation, la tenue des rapports de formation et le respect du règlement intérieur, dans la mesure où ces mesures servent la formation. Le formateur peut également, en cas de manquement grave (par ex. absences injustifiées, vol, infractions graves au règlement), mettre fin à la relation d’apprentissage même de façon extraordinaire après avertissement, conformément à la BBiG et à la loi sur la protection contre le licenciement (§ 22 BBiG).

Qui est responsable des dommages causés par les apprentis ?

D’un point de vue juridique, le formateur est en principe responsable des dommages causés par un apprenti dans le cadre de son activité professionnelle, à moins qu’ils ne résultent d’une faute intentionnelle ou d’une négligence grave de l’apprenti. Selon les principes de l’article 14, alinéa 1, n° 5 BBiG, le formateur assure les mesures de protection du travail et de prévention des accidents. Les dommages sont en général couverts par l’assurance responsabilité civile de l’entreprise ; en cas de faute lourde ou de préméditation, une responsabilité personnelle de l’apprenti peut toutefois être engagée (§ 823 BGB en lien avec § 19 BBiG).

Un formateur peut-il mettre fin à la formation de manière anticipée ?

Le formateur ne peut résilier la relation d’apprentissage que pour motif grave, de manière extraordinaire et immédiate (§ 22 BBiG). Un motif grave est constitué, par exemple, par la violation grave des obligations par l’apprenti ou par l’inaptitude durable à la formation professionnelle. Une résiliation ordinaire après la période d’essai par le formateur est exclue par la loi ; durant la période d’essai, une résiliation ordinaire sans justification est possible pour les deux parties.

Quels sont les droits de codécision du comité d’entreprise concernant les formateurs ?

Le comité d’entreprise dispose, conformément à l’article 99 de la loi sur la constitution des entreprises (BetrVG), d’un droit de codécision lors de l’embauche et de la sélection des formateurs chargés de l’encadrement direct des apprentis. Il doit en outre être consulté pour toutes les mesures d’organisation et de mise en œuvre de la formation professionnelle (§ 98 BetrVG), notamment pour l’amélioration des conditions de formation ou lors de la création de nouveaux postes ou règlements de formation.

Quelles sont les obligations de documentation du formateur ?

Le formateur est tenu de documenter par écrit la conclusion, les contenus essentiels et les modifications du contrat d’apprentissage (§ 11 BBiG). Par ailleurs, les rapports de formation (carnets de suivi) doivent être tenus et vérifiés régulièrement. À l’issue de la formation, le formateur doit remettre à l’apprenti, sur demande, un certificat de travail qualifié (§ 16 BBiG). Il est également tenu d’archiver les rapports de formation, les dossiers d’examen et les documents pertinents pendant la durée prescrite par la chambre compétente.