Notion et qualification juridique du patrimoine spécial ERP
Das Patrimoine spécial ERP (ERP-SV) est un patrimoine spécial du Bund, juridiquement autonome en Allemagne, créé sur la base de la loi relative au patrimoine spécial du Bund « European Recovery Programm » (Loi sur le patrimoine spécial ERP – ERP-SVG). Historiquement, il repose sur les fonds américains mis à disposition dans le cadre du Plan Marshall après la Seconde Guerre mondiale. Ce patrimoine spécial vise principalement à soutenir l’économie, en particulier les entreprises de taille moyenne, et à financer des mesures de politique structurelle et liées à l’innovation.
Fondements juridiques et origine
Fondements légaux
Le patrimoine spécial ERP est régi par la Loi sur le patrimoine spécial ERP (ERP-SVG) , qui fixe le cadre juridique de la gestion, de la valorisation et de l’utilisation d’intérêt général du patrimoine. La loi précise notamment :
- L’affectation des ressources attribuées au patrimoine spécial ERP,
- Les principes de gestion patrimoniale,
- Les compétences au sein de la structure des organes.
Origine et évolution historique
Le patrimoine provient des allocations des programmes américains d’aide économique (Plan Marshall) entre 1948 et 1952. Initialement placé sous l’administration du « Verwaltungsamt für Wirtschaftshilfe » (VAW), il est géré, depuis 1965 et l’entrée en vigueur de la loi ERP-SVG, comme un patrimoine fédéral juridiquement autonome. Le patrimoine est qualifié de « patrimoine spécial du Bund sans personnalité juridique propre ».
Structure du patrimoine et administration
Nature juridique du patrimoine spécial ERP
En tant qu’instrument de droit public, le ERP-SV constitue un patrimoine spécial du Bund au sens de l’art. 110 al. 1 de la Loi fondamentale (GG). Selon le droit budgétaire, les patrimoines spéciaux sont des masses patrimoniales distinctes économiquement, juridiquement et administrativement du budget fédéral, créées pour un objet défini.
Le patrimoine spécial n’est pas une entité juridique propre, mais fait partie du Bund, tout en agissant de façon autonome sur le plan économique et financier conformément à son affectation budgétaire.
Structure organique et organes
Composition et comités
La Commission de gestion ERPest l’organe central d’administration, dont la composition et les compétences sont déterminées par la loi ERP-SVG et le règlement intérieur. La commission décide des principes d’utilisation des fonds et veille à leur emploi conforme à l’objectif visé. La gestion et l’administration sont assurées par le Ministère fédéral de l’Économie et de la Protection du Climat (BMWK) en tant qu’autorité suprême.
Participation d’autres institutions
L’utilisation opérationnelle effective des fonds est souvent assurée par la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW) et d’autres organes mandatés, sur la base des dispositions légales correspondantes et d’accords administratifs.
Objet et utilisation
Affectation des fonds
L’affectation des fonds est précisée juridiquement dans la loi ERP-SVG et dans les principes d’aide applicables. Les axes prioritaires sont :
- Soutien aux petites et moyennes entreprises (PME),
- mesures de politique structurelle,
- soutien à l’innovation,
- création d’entreprises et croissance des sociétés,
- qualification et formation.
Le maintien durable du patrimoine, grâce au remboursement et à la réinjection via des instruments financiers renouvelables, est fondamental.
Instruments de soutien et forme juridique du financement
Les instruments courants comprennent notamment :
- prêts à taux préférentiels,
- capital d’investissement,
- cautions et garanties,
- formes de financement innovantes.
Le cadre juridique en découle du droit budgétaire, de la loi sur les établissements de crédit (KWG), ainsi que des règles d’attribution et d’affectation. La contractualisation se fait selon les principes du droit privé dans le respect des objectifs d’intérêt public.
Surveillance et contrôle
Contrôle budgétaire
Le patrimoine spécial est soumis à la surveillance budgétaire du Bund. Le contrôle est exercé par :
- le Bundestag allemand (droit budgétaire, art. 110 GG, contrôle parlementaire),
- le Ministère fédéral des Finances (surveillance administrative),
- la Cour fédérale des comptes (contrôle technique et financier).
Les recettes et dépenses budgétaires sont gérées séparément du budget fédéral, mais restent soumises aux principes de la loi fédérale sur la gestion budgétaire (BHO).
Obligations de rapport et transparence
La loi ERP-SVG impose une obligation de rapport régulier au Bundestag et la publication de comptes annuels audités. D’autres obligations de transparence résultent des mécanismes de contrôle budgétaire ainsi que du droit d’accès à l’information.
Relation avec le droit européen et international
Le patrimoine spécial ERP est un patrimoine strictement national ; toutefois, ses activités de soutien peuvent être soumises aux restrictions du droit européen des aides d’État (art. 107 et suivants TFUE). L’octroi de fonds doit être examiné au regard de ce droit et, si nécessaire, notifié à la Commission européenne.
Autres questions juridiques
Situation juridique et points controversés
L’ERP-SV n’est pas une personne morale indépendante, mais il dispose d’une capacité d’action dans le cadre de sa mission. Le porteur juridique est toujours la République fédérale d’Allemagne. Les litiges portent souvent sur le traitement budgétaire, la comptabilisation, la situation juridique des bénéficiaires et l’application des principes fédéraux généraux d’aide.
Protection contre l’insolvabilité
Le patrimoine spécial ERP jouit, dans le cadre de son autonomie, d’une protection contre l’insolvabilité en raison de sa séparation du patrimoine fédéral. Une faillite est exclue pour le Bund – et donc également pour ce patrimoine spécial.
Littérature et réglementations complémentaires
Principaux fondements légaux :
- Loi sur le patrimoine spécial ERP (ERP-SVG)
- Loi fédérale sur la gestion budgétaire (BHO)
- Principales instructions administratives
Des informations complémentaires sont fournies par les rapports périodiques du BMWK, les rapports annuels de la Cour fédérale des comptes et les règlements d’aide de la KfW.
Résumé
Das Patrimoine spécial ERP est un instrument majeur de soutien à l’économie allemande, juridiquement détaillé au niveau fédéral, avec une affectation clairement définie, une gouvernance détaillée et un contrôle budgétaire et du droit des aides exhaustif. Issu des fonds du Plan Marshall, il vise avant tout à promouvoir un développement économique durable et l’innovation dans l’intérêt général, sa structuration juridique tenant compte de nombreuses dispositions au niveau fédéral et européen.
Questions fréquemment posées
Qui est porteur et dépositaire du patrimoine spécial ERP au sens juridique ?
Le patrimoine spécial ERP est un patrimoine juridiquement non indépendant du Bund, qui, conformément à l’article 1, alinéa 1 de la loi ERP, appartient au Bund mais est géré séparément de ses fonds budgétaires. Sa gestion est assurée par le Ministère fédéral de l’Économie et de la Protection du Climat (BMWK) en tant que ministère compétent, qui décide de l’utilisation des moyens conformément à sa mission légale. La Cour fédérale des comptes vérifie la gestion et l’utilisation régulières des fonds. D’un point de vue bancaire, la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW) assume certaines tâches liées à l’exécution des programmes de soutien en tant qu’établissement de crédit mandaté, mais sans fonctions de dépositaire ou de porteur. Le patrimoine spécial reste toujours attribué au budget fédéral, tout en étant organisé juridiquement de manière autonome.
Quelles sont les bases légales qui régissent le patrimoine spécial ERP ?
Les principales dispositions légales concernant le patrimoine spécial ERP se trouvent essentiellement dans la loi sur la gestion du patrimoine spécial ERP (loi ERP). D’autres dispositions figurent dans la loi sur les principes budgétaires (HGrG), la loi fédérale sur la gestion budgétaire (BHO) ainsi que dans des directives administratives spécifiques, des règlements ou des décisions individuelles du Bundestag. Les dispositions de la loi ERP prévalent en cas de dérogation ou de modification des règles budgétaires générales. Le patrimoine spécial ERP est également soumis aux obligations de contrôle et de rapport envers le Bundestag et la Cour fédérale des comptes, conformément aux bases juridiques applicables.
Comment l’utilisation des fonds du patrimoine spécial ERP est-elle juridiquement encadrée ?
L’utilisation des fonds du patrimoine spécial ERP obéit à des exigences juridiques strictes. En principe, les fonds ne peuvent être employés que dans des buts prévus par les plans économiques et les décisions individuelles adoptés pour chaque période de soutien. L’affectation suit des plans économiques élaborés annuellement par le Ministère fédéral de l’Économie et de la Protection du Climat et approuvés par le Bundestag. Les investissements et attributions provenant du patrimoine spécial doivent être effectués dans la transparence, l’affectation définie et un contrôle possible. Par ailleurs, les règlements budgétaires et la législation sur les marchés publics s’appliquent, tout comme le principe d’économie et d’efficience. Les utilisations détournées ou non autorisées constituent des dépassements budgétaires illégaux et peuvent avoir des conséquences.
Sous quelle forme s’exerce le contrôle parlementaire des fonds issus du patrimoine spécial ERP ?
Le contrôle parlementaire du patrimoine spécial ERP est un élément juridique central. Le Bundestag exerce ce contrôle principalement par l’intermédiaire de ses commissions des finances, notamment dans le cadre de l’approbation et du suivi des plans économiques annuels. De plus, la Cour fédérale des comptes a l’obligation de vérifier l’emploi approprié et économique des fonds et de rendre compte. Le Ministère fédéral de l’Économie et de la Protection du Climat doit également, conformément à la loi, présenter régulièrement au Bundestag des rapports sur la situation et l’évolution du patrimoine spécial. Des demandes de modification ou des audits spéciaux peuvent également être initiés par les parlementaires.
Quelles particularités budgétaires concernent le patrimoine spécial ERP par rapport au budget fédéral ?
Le patrimoine spécial ERP occupe une position particulière dans le droit budgétaire allemand. Il est géré séparément, juridiquement et financièrement, du reste du budget fédéral (§ 1 loi ERP), mais selon les principes de la loi fédérale sur la gestion budgétaire dès lors que la loi ERP ne prévoit pas de dispositions différentes. Notamment, les recettes et dépenses du patrimoine spécial ne sont pas consolidées avec le budget général du Bund, mais gérées dans des plans économiques distincts. Les excédents ne sont pas affectés automatiquement au budget fédéral, mais restent dans le patrimoine spécial pour réinvestissement ou usage lié à des programmes. Tout mélange est exclu par la législation budgétaire.
Quel rôle jouent les exigences du droit européen en lien avec le patrimoine spécial ERP ?
Les exigences européennes concernent le patrimoine spécial ERP, en particulier en ce qui concerne le droit des aides d’État de l’Union européenne. Étant donné que les programmes d’aide financés par le patrimoine spécial avantagent souvent des entreprises, il convient d’examiner si les mesures constituent des aides d’État au sens de l’art. 107 TFUE. Dans ce cas, les programmes doivent soit s’inscrire dans un règlement d’exemption existant (par exemple, le règlement général d’exemption par catégorie), soit être notifiés à la Commission européenne et approuvés par celle-ci. Il en résulte l’obligation d’un examen juridique approfondi et, le cas échéant, d’adapter les conditions de l’aide afin d’éviter les conflits avec le droit européen dérivé.
Quand et comment le patrimoine spécial ERP peut-il être juridiquement dissous ?
La dissolution juridique du patrimoine spécial ERP nécessite une base législative. Cette dissolution ne peut être opérée que par une loi fédérale formelle prévoyant à la fois l’abrogation générale de la loi ERP et la réglementation sur l’usage futur ou la restitution des fonds existants. La loi doit notamment préciser à qui revient le patrimoine, la manière de conduire le règlement des engagements en cours et la poursuite ou la cessation des programmes d’aide encore en vigueur. Une simple mesure budgétaire ou un arrêté ministériel n’est pas suffisant pour dissoudre le patrimoine, celui-ci reposant sur une base légale.