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Fissures

Notion et signification des fissures en droit

Le terme « fissures » désigne juridiquement principalement des séparations, des fentes ou des ruptures visibles ou perceptibles au toucher, à l’intérieur de matériaux ou d’ouvrages. Les fissures apparaissent fréquemment dans le contexte d’ouvrages, de bâtiments, d’immobilier et de biens mobiliers et revêtent une grande importance tant en droit de la construction qu’en droit des contrats d’entreprise ainsi qu’en droit locatif et en droit de la garantie des vices. Les aspects juridiques suivants, tels que la définition, la qualification, la pertinence et les conséquences juridiques des fissures, sont détaillés ci-après.


Définition des fissures dans un contexte juridique

Description générale

Les fissures sont des interruptions perceptibles de la continuité des matériaux, qui peuvent constituer des défauts structurels ou esthétiques. Elles peuvent affecter des éléments de construction, de la maçonnerie, du béton, du bois, de l’enduit, des carreaux ainsi que de nombreux autres matériaux. Elles deviennent juridiquement pertinentes lorsque leur présence est liée à l’absence de défauts dans les ouvrages, biens mobiliers ou immobiliers.

Distinction avec des phénomènes similaires

Toutes les altérations visibles de surface ne constituent pas des fissures. Il convient par exemple de distinguer les microfissures (fissures fines et superficielles généralement sans gravité) des fissures profondes affectant la structure porteuse. L’évaluation juridique dépend essentiellement de la nature, de l’ampleur, de la cause et de l’impact des fissures.


Les fissures et le droit des contrats d’entreprise

Notion de défaut selon le BGB

Dans le cadre d’un contrat d’entreprise (§§ 631 et suivants BGB), les fissures constituent fréquemment un défaut. Selon le § 633 al. 2 BGB, un défaut existe lorsque l’ouvrage n’a pas les caractéristiques convenues. Si les fissures ne sont ni expressément prévues contractuellement ni courantes, elles sont en principe déterminantes lors de la réception de l’ouvrage.

Distinction par rapport à l’état habituel

La qualification d’une fissure en tant que défaut dépend du fait qu’elle altère ou non l’aptitude à l’usage convenu contractuellement ou en réduit la valeur. Les microfissures mineures, inévitables pour des raisons techniques ou liées à l’âge, peuvent être tolérées et ne sont pas toujours considérées comme un défaut.

Normes techniques et fissures

Les réglementations techniques (par ex. les normes DIN) peuvent servir à préciser si et dans quelle mesure la présence de fissures doit être tolérée. Le dépassement de telles valeurs limites conduit en général à la constatation d’un défaut.


Fissures en droit locatif

Vices matériels dans les objets loués

En droit locatif (§§ 535 et suivants BGB), une fissure peut constituer un vice matériel qui altère l’aptitude du bien loué à l’usage prévu par le contrat (§ 536 BGB). Est déterminant le fait de savoir si la fissure réduit l’aptitude à l’usage ou détériore substantiellement le bien.

Exemples de jurisprudence

La jurisprudence distingue en fonction de la localisation, de la taille et des conséquences des fissures. De petites fissures purement esthétiques ne justifient en général pas une réduction du loyer, tandis que les fissurations plus importantes, notamment celles affectant le climat intérieur ou la structure de l’édifice, peuvent donner lieu à une réduction du loyer.


Fissures et droit immobilier

Acquisition et cession d’immeubles

Lors de l’achat d’appartements, de maisons ou de terrains, les fissures jouent un rôle central dans le cadre de la garantie des vices (§§ 434 et suivants BGB). Les acquéreurs peuvent faire valoir des droits en raison de vices matériels si les fissures existaient déjà au moment du transfert des risques et qu’aucune clause d’exonération contractuelle de responsabilité n’a été convenue.

Obligations de révélation et responsabilité

Les vendeurs ont l’obligation de révéler tout fissure importante et manifeste. L’omission de cette révélation peut entraîner des droits à indemnisation ou à l’annulation du contrat de vente si une dissimulation dolosive est constatée.


Droit de la construction et aspects de droit public

Importance des fissures pour le contrôle des constructions

En droit public de la construction, les fissures sont toujours pertinentes lorsqu’elles peuvent affecter la stabilité, la sécurité incendie ou la sécurité publique de l’immeuble. Les autorités de contrôle des constructions peuvent ordonner des mesures lorsque des fissures entraînent des dangers importants.

Responsabilité du propriétaire

Les propriétaires d’immeubles sont tenus de garantir la sécurité de leur bien. Si les fissures engendrent des dangers pour la sécurité publique ou le voisinage, des obligations d’agir, voire de rénover, existent.


Droits à la garantie et fissures

Suppression et remboursement des coûts

Si une fissure est qualifiée de défaut, des droits à la suppression du défaut, à l’exécution subsidiaire, à l’exécution autonome ainsi qu’au remboursement des frais (§§ 634, 637 BGB) existent. Dans chaque cas, il est déterminant de savoir si le défaut est insignifiant et quelles mesures correctives sont techniquement et économiquement raisonnables.

Prescription

Les droits à la garantie liés aux fissures sont soumis aux délais de prescription habituels du droit des contrats d’entreprise (généralement 5 ans pour les ouvrages, § 634a al. 1 n°2 BGB) ainsi qu’en droit de la vente (généralement 2 ans, § 438 BGB).


Charge de la preuve et expertise

Constatation et documentation

En cas de litige, la documentation appropriée des fissures (par ex. photos, protocoles de mesures, expertises) est essentielle. La charge de la preuve incombe généralement au demandeur, la détermination de la cause étant déterminante pour la répartition des responsabilités.

Distinction des dommages préexistants

Pour faire valoir un droit à la garantie, il faut prouver que la fissure existait déjà à la réception ou à la livraison du bien. Les fissures postérieures ou dues à l’âge n’engagent pas la responsabilité du fabricant ou du vendeur.


Particularités et exemples pratiques

Fissures dans les bâtiments neufs

Dans les constructions neuves, des fissures peuvent apparaître peu de temps après l’achèvement. Il convient dès lors d’examiner si elles sont dues à des défauts de conception, d’exécution, à des matériaux inadaptés ou à des phénomènes de tassement.

Fissures dans les bâtiments anciens et les biens d’occasion

Les fissurations habituelles des bâtiments anciens ne constituent généralement pas un défaut, dans la mesure où elles sont caractéristiques du bâti et prévisibles.


Conséquences juridiques et droits potentiels en présence de fissures

  • Suppression des défauts (exécution complémentaire) : L’entrepreneur ou le vendeur est tenu de réparer les fissures pertinentes ou de remplacer la chose concernée.
  • Réduction : Le maître d’ouvrage peut, dans certains cas, réduire la rémunération ou le loyer.
  • Indemnisation : S’il existe un dommage causé par des fissures imputables à une faute, des droits à indemnisation peuvent être envisagés.
  • Résolution : En cas de fissures importantes et irrémédiables, la résolution du contrat peut être envisagée.

Conclusion

Les fissures jouent un rôle essentiel en droit privé et en droit public. Leur appréciation juridique dépend de nombreux facteurs tels que la nature, l’ampleur, la cause et les conséquences de l’apparition des fissures. Elles influencent de nombreuses bases de revendications du Code civil allemand ainsi qu’en droit public de la construction. La défense des droits nécessite toujours une analyse différenciée au cas par cas, y compris la vérification des normes techniques. La documentation, la recherche des causes et, le cas échéant, le recours à des experts sont d’une importance capitale pour la revendication et la défense des droits liés aux fissures.

Questions fréquemment posées

Qui est responsable des fissures dans un bien immobilier après l’achat ?

Lors d’un achat immobilier, la responsabilité concernant les fissures est en règle générale déterminée dans le contrat de vente. Souvent, les biens sont vendus « en l’état », ce qui signifie que l’acheteur accepte les défauts connus et visibles. Pour les vices cachés, comme l’apparition ultérieure ou dissimulée de fissures, le vendeur n’est tenu responsable que s’il a agi de manière dolosive en les dissimulant. Le dol suppose que le vendeur connaissait l’existence des fissures et n’a pas informé l’acheteur alors qu’il en avait l’obligation. Si l’acheteur découvre des fissures après la remise des clés, il doit d’abord vérifier si ces défauts ont été exclus dans le contrat (par une clause d’exclusion de garantie) ou s’il existe un manquement du vendeur à son devoir d’information. Si le dol peut être prouvé à la charge du vendeur, l’acheteur peut exiger une réparation, des dommages et intérêts, ou, dans certains cas, demander l’annulation du contrat de vente.

Quelles conséquences juridiques peuvent découler de l’apparition de nouvelles fissures durant l’exécution de travaux de construction ?

L’apparition de fissures pendant les travaux de construction est considérée comme un vice de construction au sens du droit des contrats d’entreprise (§§ 633 et suivants BGB). Le maître d’ouvrage peut exiger de l’entrepreneur la réparation du vice (suppression du défaut). Ce n’est qu’en cas d’échec de la réparation que des droits supplémentaires, tels qu’une réduction du prix ou une résolution du contrat, peuvent être exercés par le maître d’ouvrage. Par ailleurs, l’apparition de nouvelles fissures peut entraîner un renversement de la charge de la preuve, si l’entrepreneur doit alors prouver que les fissures ne sont pas de son fait. Une documentation complète des phases de construction et une conservation soigneuse des preuves sont donc essentielles.

Un locataire peut-il demander une réduction de loyer en raison de fissures dans le logement ?

Les fissures sur les murs, plafonds ou sols, qui altèrent la capacité d’utilisation du bien loué, constituent en principe un vice matériel au sens du § 536 BGB. Si la qualité de vie ou la sécurité du logement s’en trouve affectée, le locataire a droit à une réduction du loyer à compter de la prise de connaissance du défaut, indépendamment de toute faute du bailleur. Le montant de la réduction dépend de l’ampleur, de la localisation des fissures et de l’importance de l’atteinte subie. Le locataire est toutefois tenu d’informer sans délai le bailleur des fissures et de lui donner la possibilité de remédier au défaut.

Comment un promoteur immobilier doit-il informer sur les fissures existantes ou potentielles ?

Un promoteur est tenu d’informer l’acquéreur d’un bien neuf ou rénové sur tous les défauts et risques connus. Cela inclut également les fissures existantes ou déjà identifiées ainsi que toute circonstance susceptible d’entraîner, avec une forte probabilité, l’apparition de nouvelles fissures (ex : phénomènes de tassement, défauts de matériaux, erreurs de conception). S’il omet de révéler ces éléments, l’acquéreur peut prétendre à la suppression du défaut, à l’indemnisation ou à l’annulation du contrat pour tromperie dolosive. Une documentation complète et une information en temps utile sont donc juridiquement indispensables pour le promoteur.

Quels sont les délais applicables pour la revendication des droits liés aux fissures ?

Les fissures qui constituent un vice sont soumises aux délais légaux de prescription. Pour les bâtiments et les travaux associés, le délai de garantie, selon le § 634a al. 1 n° 2 BGB, est de cinq ans à compter de la réception des travaux. Si un vice, tel que des fissures, est découvert durant ce délai, un droit à réclamation existe. À l’expiration du délai, tout droit est en principe éteint, sauf dol ; dans ce cas le délai est de dix ans. Pour les locations, les vices doivent être déclarés sans délai, afin de ne pas compromettre les droits à réduction ou à indemnisation.

Qui supporte la charge de la preuve en cas de litige sur l’origine des fissures ?

En cas de litige, c’est en principe à la partie qui fait valoir un droit de prouver qu’il s’agit d’un vice et que celui-ci relève de la sphère de responsabilité de son cocontractant. Pour les vices de construction apparus durant le délai légal de garantie, il est présumé, au bénéfice du maître d’ouvrage, que le vice (ici : les fissures) existait déjà à la réception de l’ouvrage. L’entrepreneur doit alors démontrer que les fissures sont apparues ultérieurement à la suite d’un usage inapproprié ou d’influences extérieures. Pour les biens immobiliers d’occasion ou en location, il appartient au demandeur de prouver que le vice n’est pas survenu après la remise ou le début du bail.

Quel rôle jouent les expertises dans les litiges juridiques relatifs aux fissures ?

Les expertises d’experts en construction jouent un rôle déterminant dans la clarification des questions techniques et causales liées aux fissures. Elles permettent de déterminer la cause, l’ancienneté et la gravité des fissures, et donc de désigner la responsabilité de chaque partie. En cas de litige, les expertises servent de moyen de preuve devant le tribunal ; leur neutralité et leur pertinence objective revêtent une importance capitale pour la défense efficace des droits. Les expertises judiciaires bénéficient d’un poids particulier face aux expertises privées commandées unilatéralement.