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Fausse déclaration non assermentée

Fausse déclaration non assermentée

La fausse déclaration non assermentée est une infraction pénale du droit pénal allemand, liée à l’obligation de dire la vérité devant les juridictions étatiques. Elle vise la déclaration délibérément inexacte d’un témoin ou d’un expert sans prestation de serment devant un tribunal ou toute autre autorité compétente en la matière. Cette infraction survient surtout dans le cadre de témoignages, mais aussi dans d’autres situations, comme celle de l’expert. Les dispositions applicables se trouvent aux §§ 153 à 156 du Code pénal (StGB).


Définition et nature juridique

La fausse déclaration non assermentée constitue une infraction autonome, à côté du faux serment. Elle protège l’intérêt public à une bonne administration de la justice. Les fausses déclarations illicites peuvent durablement affecter la confiance dans les procédures judiciaires et rendre la recherche de la vérité plus difficile, voire impossible.Texte de l’article 153 StGB:

« Celui qui, devant une juridiction ou une autre autorité compétente pour recevoir des serments, dépose faussement sans prêter serment soit en tant que témoin soit en tant qu’expert, est puni d’une peine d’emprisonnement de trois mois à cinq ans. »


Éléments constitutifs de l’infraction

Sujet de l’infraction

Les auteurs possibles sont exclusivement les témoins et les experts. Les prévenus et les représentants des parties ne sont pas considérés comme des sujets actifs, car ils ne sont pas tenus à l’obligation de vérité – sauf en tant que témoin.

Objet de l’infraction

L’objet est la déclaration non assermentée. L’interrogatoire doit avoir lieu dans le cadre d’une audition officielle devant un tribunal ou une autorité habilitée à recevoir un serment.

Acte matériel : déclaration fausse

L’acte consiste en la présentation objectivement fausse de faits, en tant que témoin ou expert. La déclaration est considérée comme fausse lorsqu’elle contredit la réalité. L’appréciation de la véracité ou de la fausseté s’effectue objectivement. Ce qui importe, c’est la communication intellectuelle du témoin, et non son ressenti subjectif.

Élément subjectif de l’infraction

La condition requise est l’intention, c’est-à-dire que l’auteur doit être conscient de l’inexactitude de ses déclarations et vouloir les formuler néanmoins. Les fausses déclarations commises par négligence ne sont pas couvertes par l’infraction pénale mais sont réglementées séparément (§ 161 StGB).


Acte matériel et distinctions

Distinction avec la fausse déclaration sous serment (§ 154 StGB)

Lorsque la fausse déclaration est faite sous serment, il s’agit d’un cas particulièrement grave de fausse déclaration et elle relève du § 154 StGB, qui prévoit des peines plus sévères.

Distinction avec le parjure (§ 154 StGB)

La différence réside dans le fait qu’aucun serment n’est prêté lors de la déclaration non assermentée. Le parjure constitue donc une forme qualifiée de fausse déclaration et est généralement assujetti à des peines plus lourdes.

Distinction avec la fausse déclaration par négligence (§ 161 StGB)

Les actes commis par négligence ne sont punis que si la loi le prévoit explicitement. La fausse déclaration par négligence devant le tribunal peut, selon § 161 StGB, être sanctionnée d’une peine d’emprisonnement allant jusqu’à un an ou d’une amende.


Peine et fixation de la peine

Pour la fausse déclaration non assermentée, § 153 StGB prévoit une peine d’emprisonnement de trois mois à cinq ans. L’évaluation de la peine dépend notamment de la gravité de la fausse déclaration et de son impact sur la procédure.

Atténuation selon § 157 StGB

Le tribunal peut atténuer la peine à sa discrétion ou même y renoncer dans certains cas, si l’auteur corrige sa fausse déclaration à temps, c’est-à-dire avant la clôture de la procédure.


Tentative et rétractation

La tentative d’une fausse déclaration non assermentée est également punissable selon § 159 StGB. Une rétractation est possible si la correction est faite à temps, c’est-à-dire avant que la fausse déclaration n’ait d’influence sur la procédure et avant sa découverte.


Procédure et compétences

L’enquête sur les fausses déclarations non assermentées est souvent menée par le parquet, en particulier lorsque les tribunaux signalent un tel soupçon. La procédure suit les règles générales du code de procédure pénale.


Droits et obligations d’information

Avant toute déclaration, les témoins doivent être informés de leur obligation de dire la vérité. Une violation de l’obligation d’information peut, dans certains cas, entraîner des obstacles procéduraux ou mettre en cause la recevabilité de la déclaration.

Droit de refuser de témoigner

Les témoins peuvent, sous certaines conditions légales, refuser de témoigner, notamment pour ne pas s’incriminer eux-mêmes ou des proches (§ 52 StPO). Dans ces cas, l’absence de déclaration ou une fausse déclaration ne conduit pas automatiquement à une infraction pénale.


Pertinence et cas typiques d’application

La fausse déclaration non assermentée revêt une importance considérable, notamment en procédure civile et pénale, car elle protège l’intégrité de la recherche de la vérité judiciaire. Les cas typiques d’application concernent principalement les témoignages, les rapports d’experts, et, plus rarement, les procédures administratives ou disciplinaires impliquant une obligation de déclaration.


Aspects constitutionnels et cadre européen

L’infraction de fausse déclaration non assermentée est conforme à la Constitution, car l’intérêt de l’État à une bonne administration de la justice est mis en balance avec les intérêts individuels en matière de déclaration. Au niveau européen, il n’existe pas de réglementation totalement harmonisée ; cependant, le principe de l’obligation de vérité est reconnu dans de nombreux systèmes juridiques européens.


Références bibliographiques et textes complémentaires

  • Code pénal (StGB), notamment §§ 153-161
  • Code de procédure pénale (StPO)
  • Recueil de décisions de la Cour fédérale de justice (BGH) sur la fausse déclaration non assermentée
  • Littérature de commentaire : Münchener Kommentar zum StGB, Fischer, Beck-OK StGB

Résumé

La fausse déclaration non assermentée en droit allemand constitue une infraction importante pour la protection du déroulement judiciaire et de la recherche de la vérité. Elle vise toute déclaration délibérément inexacte de témoins ou d’experts devant les autorités compétentes. Les dispositions légales couvrent les conditions, le cadre des peines, les éventuelles atténuations, ainsi que les distinctions spéciales avec des délits voisins comme le parjure. La poursuite cohérente de ces infractions sert l’intégrité et la bonne administration de la justice.

Questions fréquemment posées

Quelles peines risquent d’être prononcées en cas de fausse déclaration non assermentée ?

En cas de fausse déclaration non assermentée selon § 153 StGB, une peine d’emprisonnement de trois mois à cinq ans peut être prononcée. La menace de peine est moindre que pour une fausse déclaration sous serment (§ 154 StGB), mais demeure significative, le législateur considérant aussi la fausse déclaration non assermentée comme une atteinte grave à la justice. Pour les cas moins graves, le tribunal peut réduire la peine à moins de trois mois d’emprisonnement ou prononcer une amende. À noter que généralement, un cas moins grave n’est retenu que lorsque des circonstances atténuantes existent, comme une importance particulièrement réduite du mensonge ou une situation de charge exceptionnelle de l’auteur.

Dans quelles procédures une fausse déclaration non assermentée peut-elle être punie ?

La fausse déclaration non assermentée est punissable si elle est formulée au cours d’une audition judiciaire. Cela vise surtout les témoignages, les expertises ou les déclarations de parties en procédure civile devant le tribunal. Toutes les auditions ne sont pas concernées : les déclarations faites devant la police, le parquet ou d’autres autorités d’enquête, mais pas devant un tribunal, ne sont en principe pas visées. Ce qui compte, c’est que la fausse déclaration ait été faite lors d’une procédure formelle (généralement orale) devant un tribunal, que ce soit en matière pénale, civile ou lors d’autres audiences judiciaires.

Le fait de taire des faits peut-il aussi être puni ?

Oui, dans certaines conditions, la dissimulation volontaire de faits peut également être considérée comme une fausse déclaration non assermentée. Il faut pour cela que le fait de se taire équivale à un mensonge actif, par exemple parce qu’il a été explicitement demandé de mentionner tous les faits pertinents ou parce qu’il ressort clairement des circonstances qu’une information complète était attendue du témoin. Le fait de prétendre avoir des « trous de mémoire », autrement dit d’affirmer ne pas se rappeler, peut aussi être qualifié de fausse déclaration non assermentée si cela est manifestement faux et que cela vise à tromper le tribunal.

Quel rôle joue l’intention dans la fausse déclaration non assermentée ?

La fausse déclaration non assermentée est une infraction intentionnelle, c’est-à-dire que l’auteur doit, en connaissance de cause et de volonté, faire une déclaration mensongère devant le tribunal. Les fausses déclarations commises par négligence, c’est-à-dire accidentellement ou par imprudence, ne constituent pas l’infraction. L’intention doit porter sur le fait que la déclaration est inexacte ou incomplète, et qu’elle est faite dans le cadre d’une procédure judiciaire. De plus, l’auteur doit savoir que sa déclaration est importante pour la décision judiciaire.

Existe-t-il des possibilités d’éviter la sanction si l’on corrige la fausse déclaration à temps ?

§ 158 StGB réglemente le repentir actif en matière de fausse déclaration non assermentée. Selon ce texte, l’auteur peut échapper à la sanction s’il corrige à temps sa fausse déclaration, sous certaines conditions. La correction est considérée comme opportune si elle intervient tant que la procédure dans laquelle la déclaration a été faite n’est pas encore terminée et avant que le tribunal ou le parquet n’ait eu connaissance de la fausseté autrement. La rectification doit être expresse et sans équivoque, de sorte qu’aucun doute ne subsiste sur le caractère erroné de la déclaration initiale et sur sa rectification.

Des experts ou des parties peuvent-ils également être poursuivis pour fausse déclaration non assermentée ?

Oui, l’infraction de fausse déclaration non assermentée selon § 153 StGB concerne non seulement les témoins mais aussi les parties, les experts et d’autres intervenants, dès lors qu’ils déposent dans le cadre d’une audition judiciaire. Ainsi, tous les acteurs de la procédure susceptibles d’influencer les constatations du tribunal sont soumis à l’obligation de vérité. Leurs déclarations doivent être véridiques, sous peine de sanctions pénales.

Quels sont les effets d’une fausse déclaration non assermentée sur la procédure judiciaire concernée ?

Une fausse déclaration non assermentée peut avoir une influence déterminante sur la procédure, en faussant la décision du tribunal et en empêchant une justice équitable. Si le tribunal découvre le mensonge au cours de la procédure, la déclaration peut être déclarée irrecevable, voire entraîner la suspension ou la reprise de la procédure. En outre, la découverte d’une fausse déclaration oblige régulièrement la justice à engager une procédure d’enquête pour fausse déclaration non assermentée, indépendamment de l’issue de la procédure initiale.