Concept et définition juridique de l’expulsion
Die Expulsion est une mesure d’autorité visant à mettre fin de manière coercitive au séjour d’une personne étrangère sur le territoire d’un État. Elle intervient lorsque cette personne ne dispose plus d’un titre de séjour valide et séjourne donc de façon irrégulière sur le territoire. L’expulsion fait partie du droit des étrangers et du droit du séjour et vise principalement à faire appliquer la législation nationale sur l’expulsion et le séjour.
En droit allemand, l’expulsion est notamment régie par la loi sur le séjour (AufenthG) et constitue l’exécution forcée d’une obligation de quitter le territoire existante par des mesures administratives ou policières. L’objectif est de reconduire la personne dans son pays d’origine ou dans un autre État prêt à l’accueillir.
Fondements juridiques de l’expulsion
Sources juridiques nationales
Les principales dispositions concernant l’expulsion se trouvent dans le droit allemand des étrangers, notamment dans les lois suivantes :
- Loi sur le séjour (AufenthG) : Les §§ 57-58a AufenthG définissent les conditions, la procédure et les exceptions relatives à l’expulsion.
- Loi sur l’asile (AsylG) : Des liens se situent principalement dans le contexte des procédures d’asile rejetées (§§ 34 et suivants AsylG).
- Loi fondamentale (GG) : Pertinence notamment en raison de l’interdiction de renvoi vers des États où la peine de mort, la torture, etc. sont à craindre (art. 16a GG, art. 1 GG, art. 2 GG).
Dispositions de droit international et européen
Les obligations internationales façonnent également de manière significative le droit de l’expulsion, notamment :
- Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) : L’art. 3 CEDH interdit l’expulsion si des tortures ou des traitements inhumains sont à craindre dans l’État de destination.
- Convention de Genève sur les réfugiés (CGR) : Le principe de non-refoulement (art. 33 CGR) interdit d’expulser des réfugiés vers des pays où leur vie ou leur intégrité physique sont en danger.
- Règlement Dublin III : Détermine la compétence pour le traitement des demandes d’asile au sein de l’Union européenne.
Conditions et déroulement de l’expulsion
Naissance de l’obligation de quitter le territoire
Une obligation de quitter le territoire existe lorsqu’un titre de séjour a expiré, n’a pas été délivré ou a été retiré (§ 50 AufenthG). Elle s’applique également lorsqu’une demande d’asile est rejetée et qu’aucun autre titre de séjour pour une autre raison n’existe.
Ordonnance d’expulsion
L’ordonnance d’expulsion est délivrée par l’autorité compétente des étrangers. En règle générale, un délai de départ est accordé à la personne concernée avant l’expulsion. Si le départ volontaire n’a pas lieu, l’expulsion peut être exécutée. Une menace d’expulsion selon § 59 AufenthG est nécessaire avant que la mesure soit mise à exécution.
Exécution de l’expulsion
L’exécution est organisée par l’autorité responsable, qui peut être la police ou le service des étrangers. Elle comprend l’arrestation, le cas échéant la mise en rétention administrative (« détention en vue d’expulsion »), et l’acheminement de la personne concernée à la frontière.
Détention en vue d’expulsion
La détention en vue d’expulsion ne peut être ordonnée selon §§ 62 et suivants AufenthG que sous des conditions strictes, par exemple en cas de risque de fuite ou de non-respect des obligations de se présenter. Un juge doit ordonner la détention.
Obligations de collaboration
Les personnes concernées sont tenues de collaborer à l’établissement de leur identité et à l’obtention de documents de voyage (§ 82 AufenthG).
Obstacles juridiques et interdictions d’expulsion
Interdictions d’expulsion
Il existe différentes interdictions d’expulsion légalement contraignantes :
- Obstacles impératifs à l’expulsion : Ils résultent de dispositions nationales (par ex. art. 16a GG, § 60 al. 1-7 AufenthG) ou d’obligations internationales telles que le principe de non-refoulement.
- Admission provisoire : Si une interdiction d’expulsion ne suffit pas pour qu’un titre de séjour soit délivré, une admission provisoire (§ 60a AufenthG) peut être accordée.
Motifs humanitaires et médicaux
L’expulsion peut être suspendue pour des raisons humanitaires ou de santé urgentes, par exemple en cas d’urgence médicale aiguë (§ 60a al. 2 AufenthG).
Droits de protection particuliers
Les femmes enceintes, les mineurs et les familles peuvent, dans certains cas, bénéficier d’une protection particulière contre l’expulsion, notamment par la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant ou par des dispositions nationales.
Voies de recours contre l’expulsion
Voies de droit
Les personnes concernées peuvent former des recours contre une menace d’expulsion ou une ordonnance d’expulsion, notamment :
- Opposition et recours : Des voies de recours sont possibles contre les actes administratifs, par exemple devant le tribunal administratif.
- Référé administratif (§ 80 al. 5 VwGO) : En cas de risque d’expulsion immédiate, une demande de référé peut être introduite.
Protection juridique provisoire
Jusqu’à la décision définitive sur le recours, l’expulsion est généralement suspendue (§ 71 AsylG en liaison avec § 80 al. 5 VwGO).
Conséquences d’une expulsion
Interdictions d’entrée et de séjour
Après une expulsion, une interdiction de retour et de séjour temporaire – ou dans des cas exceptionnels permanente – peut être prononcée pour l’Allemagne ou l’espace Schengen (§ 11 AufenthG).
Documentation et transmission des données
L’exécution et les motifs de l’expulsion sont documentés par l’administration et, le cas échéant, transmis à d’autres États membres ou organisations internationales (par ex. Frontex).
Expulsion dans une perspective internationale comparative
D’autres États réglementent les expulsions selon leur droit national, mais certaines similitudes existent, telles que l’interdiction des retours en cas de danger pour la vie ou l’intégrité physique, des exceptions pour familles ou mineurs, et la participation d’organisations internationales.
Critiques et débat sociétal
Les expulsions font régulièrement l’objet de débats sociaux et politiques. Sont abordés notamment les aspects de la dignité humaine, l’efficacité des procédures, ainsi que la prise en compte des groupes particulièrement vulnérables. La recherche d’un équilibre entre la souveraineté de l’État et les obligations internationales est un enjeu central.
Conclusion : L’expulsion est un acte juridique complexe et multiforme, encadré par de nombreuses dispositions nationales et internationales. Les cadres juridiques visent à concilier les intérêts d’ordre public de l’État et la protection des droits individuels. De nombreux recours garantissent une protection juridique étendue aux personnes concernées.
Questions fréquemment posées
Qui est concerné par une expulsion ?
Sont en principe concernées par une expulsion les personnes qui séjournent sans statut de séjour sécurisé sur le territoire de la République fédérale d’Allemagne. Il s’agit notamment d’étrangères et d’étrangers dont la demande d’asile ou le titre de séjour a été définitivement refusé et qui ne disposent ni d’une admission provisoire (suspension temporaire de l’expulsion) ni d’un autre titre de séjour régulier. Sont également concernées les personnes dont le permis d’établissement ou le titre de séjour a été retiré (par exemple à cause de délits graves). Les mineurs et les groupes particulièrement vulnérables bénéficient d’une protection juridique renforcée. De plus, une expulsion ne peut avoir lieu si des empêchements juridiques ou factuels existent, par exemple en cas de risque de torture, de peine de mort ou de graves dangers pour la santé dans le pays d’origine.
Quelles conditions juridiques doivent être réunies pour qu’une expulsion soit possible ?
Une expulsion ne peut avoir lieu que lorsqu’un ordre de quitter le territoire est devenu définitif, lorsqu’il existe une obligation exécutoire de quitter le territoire et que la menace d’expulsion a été notifiée. L’autorité doit vérifier l’existence d’interdictions d’expulsion conformément au § 60 de la loi sur le séjour (AufenthG), en particulier s’il existe un risque d’atteinte à la vie, à l’intégrité physique ou à la liberté dans le pays d’origine. En outre, il convient d’attendre la fin des procédures judiciaires ou des procédures d’asile susceptibles de légaliser temporairement le séjour en Allemagne. Avant l’expulsion, il faut également vérifier s’il existe des « voies de circulation ordinaires » vers le pays d’origine et si l’ambassade ou le consulat compétent délivre des documents de voyage de remplacement.
Comment se déroule concrètement une expulsion ?
La procédure d’expulsion commence généralement par la notification de la menace d’expulsion et la fixation d’un délai de départ. Si, après l’expiration de ce délai, il n’existe toujours pas de statut de séjour légal, l’expulsion est en général exécutée sans préavis. La personne concernée est alors placée en rétention, si besoin par usage de la force, et conduite à un aéroport ou à un poste frontière. L’intervention des forces de police est fréquente. Dans certains cas, les personnes concernées peuvent être placées en détention en vue d’expulsion, notamment en cas de risque de fuite ou de dissimulation (§ 62 AufenthG). Le départ s’effectue ensuite par train, bateau ou avion, généralement sous escorte policière.
Quels sont les moyens juridiques pour empêcher une expulsion ?
Face à une expulsion imminente, il existe divers recours judiciaires et extrajudiciaires. Des voies de droit telles qu’un recours ou un référé (nommé « demande de protection juridique provisoire ») devant le tribunal administratif peuvent être introduits immédiatement après réception de la menace d’expulsion ou de l’obligation de quitter le territoire. Dans la procédure d’asile, une demande ultérieure d’asile ou une demande de protection contre l’expulsion temporaire peut être déposée. Il est également possible de présenter de nouveaux éléments ou des circonstances jusqu’alors inconnues (par exemple, de nouvelles preuves d’interdictions d’expulsion ou des risques sanitaires). Enfin, une admission provisoire peut être sollicitée temporairement en présence d’obstacles de fait ou de droit tels que l’absence de documents de voyage ou l’incapacité de voyager.
Qu’est-ce que la détention en vue d’expulsion et quand est-elle prononcée ?
La détention en vue d’expulsion est une mesure de rétention administrative destinée à garantir l’exécution de l’expulsion lorsqu’il existe un risque que la personne concernée tente de se soustraire à la procédure. Elle est ordonnée par un juge (§ 62 et suivants AufenthG) et limitée à la durée strictement nécessaire. La durée de la détention ne doit pas dépasser six mois, mais, à titre exceptionnel, elle peut être prolongée jusqu’à 18 mois si l’expulsion ne peut être réalisée en raison du défaut de coopération de la personne concernée. Elle peut également être ordonnée lorsque la personne séjourne illégalement en Allemagne ou a déjà tenté de se soustraire à une mesure d’expulsion par le passé.
Quelles règles de protection particulières s’appliquent aux expulsions ?
Des dispositions de protection particulières s’appliquent aux personnes vulnérables, en particulier les mineurs, femmes enceintes, personnes gravement malades ou handicapées. Leur expulsion est soumise à des critères de contrôle plus stricts. Pour les mineurs, l’intérêt supérieur de l’enfant prime toujours (§ 58 AufenthG). Les femmes enceintes ou personnes malades ne peuvent pas être expulsées si l’expulsion présente un risque concret pour leur santé ou leur vie. De façon générale, le principe de non-refoulement en droit international public s’applique, interdisant l’expulsion vers des pays où des risques de torture, de peine de mort ou de traitements inhumains existent.
Quelles conséquences une expulsion a-t-elle sur un éventuel retour en Allemagne ?
Après exécution d’une expulsion, une interdiction de retour (interdiction d’entrée et de séjour) est généralement prononcée, empêchant la personne concernée de revenir ou de séjourner en Allemagne ou dans l’espace Schengen pour une période donnée (souvent comprise entre un et dix ans). La durée de l’interdiction dépend des circonstances du cas et peut, à titre exceptionnel, être réduite ou levée, notamment pour motif humanitaire grave ou lors d’un départ volontaire avéré. Les demandes de levée de l’interdiction doivent en principe être déposées auprès de l’autorité compétente des étrangers ou de l’ambassade.