Lexique juridique

Wiki»Legal Lexikon»Rechtsbegriffe (allgemein)»Exception de mise en demeure

Exception de mise en demeure

Notion et fondements de l’exception d’ajournement

Die Exception d’ajournement est une notion issue du droit processuel civil allemand ainsi que du droit de l’exécution forcée. Elle désigne le droit d’un débiteur d’opposer à un créancier que celui-ci ne peut faire valoir sa créance que par le biais d’une procédure judiciaire d’ajournement (Aufgebotsverfahren). À cet égard, l’exception agit comme un moyen de défense procédural, qui suspend la satisfaction du créancier jusqu’à la clôture de la procédure d’ajournement correspondante. L’exception d’ajournement joue notamment un rôle pour les créances à l’égard du débiteur qui sont dues à un groupe indéterminé de titulaires de droits, par exemple en cas de créances issues de titres au porteur ou à ordre, ou dans le contexte du règlement des successions.

Qualification juridique de l’exception d’ajournement

Évolution historique

Les origines de l’exception d’ajournement remontent au XIXe siècle et sont étroitement liées au développement de l’exécution forcée moderne et à la protection du débiteur contre des revendications multiples. Dans le cadre des codifications juridiques des XIXe et XXe siècles, l’exception a été intégrée au droit civil allemand par des dispositions légales.

Fondements légaux

L’exception d’ajournement est prévue dans plusieurs lois du droit allemand :

  • Code civil allemand (BGB)

– Elle revêt une importance particulière dans le cadre du § 372 BGB (« Consignation pour plusieurs ayants droit »). Si, au titre d’une créance, plusieurs personnes peuvent être considérées comme créanciers et qu’il n’est pas clair à qui revient la créance, le débiteur peut refuser la prestation jusqu’à ce qu’une procédure judiciaire d’ajournement ait déterminé le véritable titulaire de la créance.

  • Loi sur la procédure d’ajournement (AufgebG)

– La loi sur l’ajournement réglemente la procédure d’exclusion de droits inconnus ou incertains sur des objets ou créances déterminés.

  • Code de procédure civile (ZPO)

– Selon le § 1179a, al. 2, phrase 2 du BGB en lien avec des renvois dans la ZPO, des dispositions similaires s’appliquent notamment aux hypothèques.

L’exception d’ajournement intervient également dans le cadre des §§ 987 et suivants de la ZPO (procédure d’exécution) et d’autres réglementations spéciales.

Fonction et objectif de l’exception d’ajournement

Protection du débiteur

L’objectif principal de l’exception d’ajournement est de protéger le débiteur contre le risque d’une double revendication en cas d’incertitude sur la qualité de créancier. Cette situation se présente lorsque plusieurs parties revendiquent des droits sur une même créance ou lorsque la titularité est douteuse. Par l’invocation de cette exception, le débiteur peut exiger que le créancier justifie d’abord sa qualité par le biais d’une procédure judiciaire d’ajournement.

Conditions de la mise en œuvre

L’exception d’ajournement ne peut être soulevée que sous certaines conditions :

  1. Incertitude sur la qualité de créancier

– Il doit exister, de manière objective, un doute sur l’identité du véritable titulaire de la créance.

  1. Fondement juridique de la procédure d’ajournement

– La créance invoquée doit pouvoir, selon la loi, être clarifiée par une procédure d’ajournement.

  1. Invocation de l’exception en justice

– Le débiteur doit formellement invoquer son droit à l’exception d’ajournement au cours du procès en cours.

Conséquences juridiques de l’exception

Tant que la procédure d’ajournement n’a pas été menée ou achevée, le droit du débiteur de refuser la prestation subsiste. Le créancier est tenu de mettre en œuvre la procédure s’il souhaite obtenir la prestation. Ce n’est qu’après l’achèvement de la procédure et, le cas échéant, une décision exécutoire que la satisfaction du créancier peut avoir lieu.

Domaines d’application de l’exception d’ajournement

Droit des lettres de change et des chèques

En droit des lettres de change et des chèques, le débiteur peut recourir à l’exception d’ajournement, par exemple lorsque plusieurs personnes se présentent comme porteurs ou lorsque des doutes existent sur la titularité. Dans ces cas, la loi prévoit expressément la possibilité de refuser la prestation jusqu’à la décision issue de la procédure d’ajournement.

Créances issues de titres au porteur et à ordre

Dans le cas de titres au porteur comme les obligations ou les livrets d’épargne, il arrive fréquemment que le titre soit perdu et que le véritable titulaire ne soit pas identifié. L’exception d’ajournement permet alors au débiteur de refuser la prestation jusqu’à la présentation de la décision d’ajournement.

Gestion de la succession et succession héréditaire

Dans le cadre du règlement des successions, le débiteur peut soulever l’exception d’ajournement contre les prétentions d’héritiers supposés afin d’éviter que plusieurs héritiers ne puissent accéder au même bien de la succession.

Hypothèques et sûretés réelles immobilières

Le droit du registre foncier prévoit des règles similaires en cas d’incertitude sur l’identité du titulaire d’une hypothèque ou d’une garantie immobilière (par exemple, en cas de perte du titre hypothécaire).

Questions procédurales et portée processuelle

Mise en œuvre procédurale

L’exception d’ajournement est une exception procédurale. Elle doit être expressément invoquée dans le cadre d’une procédure judiciaire. À défaut, elle ne peut plus être soulevée ultérieurement. L’exception n’interrompt généralement pas la procédure, mais suspend simplement l’obligation d’exécuter tant que la décision dans la procédure d’ajournement n’est pas rendue.

Effets sur l’exécution

Si l’exception d’ajournement est soulevée dans le cadre d’une procédure d’exécution forcée, le débiteur peut ainsi, le cas échéant, faire obstacle à l’exécution tant que la procédure judiciaire d’ajournement est en cours.

Distinction avec d’autres exceptions et institutions juridiques

Différence avec l’exception de consignation

Alors que l’exception de consignation permet au débiteur de consigner la prestation due auprès du tribunal pour se libérer de son obligation, l’exception d’ajournement protège uniquement contre le risque de devoir verser la prestation à un ayant droit apparent mais non légitime.

Différence avec d’autres droits de refus de prestation

L’exception d’ajournement possède un champ d’application spécifique dans la procédure d’ajournement. Les droits classiques de refus de prestation, tels que l’exception d’inexécution du contrat (§ 320 BGB) ou le droit de rétention (§ 273 BGB), diffèrent quant à leurs conditions et conséquences juridiques.

Résumé

L’exception d’ajournement constitue un moyen de défense important du débiteur, notamment lorsqu’il subsiste un doute juridique quant à la qualité du créancier. Elle sert à garantir la sécurité juridique et protège le débiteur contre des revendications multiples. Cette exception est étroitement liée à la procédure judiciaire d’ajournement, peut être invoquée dans différents domaines juridiques et possède une importance procédurale considérable. La maîtrise des conditions et des effets juridiques de l’exception d’ajournement est essentielle pour la mise en œuvre et la défense pratiques de prétentions en cas d’incertitude sur la qualité du créancier.

Questions fréquemment posées

Comment et dans quelles procédures judiciaires l’exception d’ajournement peut-elle être invoquée ?

En principe, l’exception d’ajournement peut être soulevée dans toute procédure judiciaire portant sur des créances issues de titres au porteur ou à ordre (ex. : lettres de change, chèques, livrets d’épargne) dont la perte ou la destruction est alléguée et pour lesquelles la loi prévoit la procédure d’ajournement. L’exception est notamment pertinente dans la procédure contentieuse civile ordinaire, surtout en cas de revendication de créances issues de titres perdus ou détruits. Elle peut être présentée tant dans une procédure écrite qu’orale. L’invocation a lieu au plus tard dans le procès, sous la forme d’une défense du défendeur, par exemple par une réponse à la demande ou lors de l’audience. Il est important que l’exception soit expressément soulevée ; une simple contestation de la créance ne suffit généralement pas.

Quelles sont les conséquences juridiques d’une invocation réussie de l’exception d’ajournement en procédure civile ?

Si l’exception d’ajournement est soulevée avec succès, cela a pour effet d’opposer une exception à la revendication du demandeur tirée du titre concerné tant que la procédure légale d’ajournement n’est pas menée et qu’un jugement d’exclusion (titre d’amortissement) n’a pas été produit. Le tribunal ne peut accorder la créance revendiquée sur le fondement du titre litigieux. En pratique, cela signifie que le demandeur ne peut pas gagner le procès tant qu’il ne prouve pas que le titre a été déclaré nul. L’action est en général rejetée comme actuellement non fondée (et non définitivement non fondée), à charge pour le demandeur de saisir à nouveau le tribunal après l’amortissement du titre en bonne et due forme.

Qui peut invoquer l’exception d’ajournement et à qui incombe la charge de la preuve ?

En principe, c’est le débiteur figurant sur le titre qui est habilité à invoquer l’exception d’ajournement, c’est-à-dire notamment l’émetteur ou le tiré, par exemple l’obligé au paiement d’un chèque ou d’une lettre de change. D’autres personnes présentant un intérêt juridique peuvent également l’invoquer, pour autant qu’elles soient poursuivies en restitution ou en exécution. Toutefois, la charge de la preuve concernant la perte, la destruction ou la disparition du titre incombe en général à celui qui invoque les droits issus du titre (demandeur). L’opposant doit seulement faire valoir l’absence du titre ; c’est en revanche au demandeur de prouver que sa revendication n’est pas abusive.

Les créanciers perdent-ils définitivement leurs droits du fait de l’exception d’ajournement ?

Non, les droits du créancier issus du titre ne sont pas définitivement anéantis par l’invocation de l’exception d’ajournement. Cette exception n’a qu’un effet suspensif : la créance n’est pas exigible tant que le titre existe et jusqu’à sa déclaration de nullité. Une fois la procédure d’ajournement menée à bien et le jugement d’exclusion présenté, le droit renaît et peut à nouveau être poursuivi en justice. À moins que la créance ne se soit éteinte entre-temps par prescription ou par un autre obstacle juridique, le droit matériel est préservé.

Quelles sont les exigences formelles à respecter pour soulever l’exception d’ajournement ?

La loi n’impose pas de conditions formelles particulières pour soulever l’exception d’ajournement – il n’est pas nécessaire de la désigner expressément comme « exception d’ajournement », elle peut aussi être invoquée dans la forme et sur le fond. Ce qui importe, c’est que le tribunal comprenne que la revendication d’un droit issu d’un titre est contestée au motif que l’adversaire ne détient pas le titre et qu’une procédure d’ajournement doit être engagée. Il est toutefois conseillé de soulever cette exception de façon claire et détaillée dans un acte de procédure ou lors de l’audience, afin d’éviter toute contestation sur la forme de son invocation.

L’exception d’ajournement est-elle également applicable aux titres électroniques ou en forme entièrement dématérialisée ?

L’exception d’ajournement classique concerne les titres revêtant une forme matérielle, susceptibles d’être perdus ou détruits. Pour les titres électroniques ou obligations numériques, tels que rendus possibles par la loi sur les titres électroniques (eWpG), l’applicabilité de l’exception d’ajournement est à ce jour légalement limitée ou controversée, puisqu’il n’existe plus ici de risque de perte du support matériel. Les dispositions légales spéciales applicables prévoient régulièrement leurs propres procédures en cas de défaut, de perte ou de suppression indue, si bien que l’exception d’ajournement classique ne joue qu’un rôle restreint, voire aucun, dans ce contexte. Selon le droit en vigueur, l’exclusion ou l’amortissement des titres électroniques s’effectue via les procédures numériques prévues à cet effet.

L’invocation de l’exception d’ajournement peut-elle être forclose ou frappée de déchéance ?

En principe, l’exception d’ajournement constitue une exception dite perpétuelle qui peut être invoquée à tout stade de la procédure, même en appel ou en cassation, tant qu’il n’existe pas de décision définitive sur la créance. Une forclusion, c’est-à-dire une exclusion pour tardiveté, ne s’applique généralement pas. Exceptionnellement, l’invocation peut être exclue pour abus de droit, par exemple si le débiteur a sciemment fait naître chez le demandeur la confiance qu’il renonçait à l’exception. Ces situations sont toutefois rares et nécessitent un examen approfondi au cas par cas.