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Évaluation de l’impact sur l’environnement (EIE)

Définition et objectif de l’étude d’impact sur l’environnement (EIE)

L’étude d’impact sur l’environnement (EIE) est une procédure juridiquement contraignante visant à identifier, décrire et évaluer systématiquement les effets environnementaux de certains projets avant leur approbation. L’objectif de l’EIE est de détecter précocement d’éventuelles atteintes significatives à l’environnement et de les prendre en considération de manière adéquate lors de la décision sur l’autorisation des projets. L’EIE sert à la protection préventive de l’environnement et à la réalisation d’un niveau de protection élevé pour l’homme et l’environnement.

Bases juridiques de l’étude d’impact sur l’environnement

Directives internationales et européennes

Les principales prescriptions internationales remontent en particulier à la Convention d’Espoo de 1991, qui établit les règles fondamentales en matière d’études d’impact environnemental transfrontalières. Au niveau européen, la directive EIE 2011/92/UE dans sa version actuelle de la directive 2014/52/UE (directive modificative EIE) constitue la base juridique principale. Cette directive oblige tous les États membres à introduire la procédure EIE pour certains projets publics et privés et à l’appliquer selon des normes uniformes.

Transposition nationale en Allemagne

En Allemagne, l’EIE est régie de manière exhaustive par la Loi sur l’étude d’impact environnemental (UVPG). L’UVPG lie juridiquement l’EIE à la procédure d’autorisation pour de nombreux projets, complétée par des prescriptions spécifiques dans d’autres lois sectorielles, telles que le Code de l’urbanisme (BauGB), la Loi fédérale sur la protection contre les immissions (BImSchG), la Loi sur la gestion de l’eau (WHG) et la Loi sur l’énergie (EnWG). L’EIE constitue également, en tant qu’étape procédurale autonome, une partie intégrante de différentes procédures de planification spécialisées (par exemple pour les grands projets d’infrastructure ou installations industrielles).

Caractéristiques essentielles de l’EIE selon le droit allemand

  • Ancrage légal : notamment l’UVPG ainsi que les prescriptions du droit sectoriel et du droit de la planification concernés
  • Réalisation obligatoire pour les projets énumérés de manière exhaustive en annexe 1 de l’UVPG (par exemple, grandes installations, projets d’infrastructure)
  • Examen préliminaire au cas par cas lorsque l’obligation EIE dépend des spécificités du projet
  • Prise en compte des résultats comme partie intégrante et obligatoire de la décision de planification globale (« intégration de l’EIE »)

Procédure et déroulement de l’étude d’impact sur l’environnement

Obligation d’examen et champ d’application

L’obligation de l’EIE en Allemagne découle essentiellement d’une liste exhaustive en annexe 1 de l’UVPG, qui recense les charges environnementales notables. Pour les autres projets, un examen préliminaire (screening) est effectué afin de déterminer s’il existe un risque environnemental significatif. Les critères déterminants sont la nature, la taille et l’emplacement du projet ainsi que ses effets potentiels.

Étapes détaillées de la procédure

Dépôt de la demande et présentation des documents

Le maître d’ouvrage doit déposer une demande soumise à EIE auprès de l’autorité compétente. Il est tenu de fournir des documents complets, incluant la description du projet, les alternatives possibles et l’étude d’impact environnemental appelée rapport EIE.

Publication et participation du public

L’EIE est caractérisée par la transparence et la participation du public. L’ensemble des documents de demande doit être accessible, et le public (y compris les associations environnementales reconnues) est invité à formuler des observations. Il peut soulever des objections, développant ainsi un facteur significatif dans la prise de décision.

Participation des autorités

Les autorités compétentes participent de manière approfondie à la procédure. Elles formulent leurs avis, notamment en ce qui concerne leurs intérêts environnementaux (par exemple, protection contre les immissions, protection de la nature, gestion de l’eau).

Étude d’impact environnemental et évaluation

L’axe central de la procédure consiste en l’élaboration et l’évaluation de l’étude d’impact environnemental. Tous les effets environnementaux significatifs du projet sont décrits, évalués et documentés : impacts sur les êtres humains, les animaux, les plantes, le sol, l’eau, l’air, le climat, le paysage, les biens culturels et matériels, ainsi que les interactions entre ces biens protégés. L’évaluation inclut l’examen des alternatives et, le cas échéant, des mesures visant à prévenir, réduire ou compenser ces effets.

Étude d’impact sur l’environnement dans la procédure de décision

Le résultat de l’EIE doit être pris en compte dans la motivation de la décision d’autorisation. L’administration doit expliquer comment les aspects environnementaux ont été examinés et intégrés dans la décision globale (obligation de motivation selon le § 12 UVPG).

Étude d’impact sur l’environnement et voie de recours

Contestabilité des autorisations fondées sur une EIE

Les autorisations qui reposent sur une procédure EIE sont soumises au contrôle juridictionnel administratif. L’exécution incorrecte de l’EIE ou la prise en compte insuffisante des intérêts environnementaux peuvent entraîner l’illégalité de l’autorisation délivrée. Les violations des droits de participation du public sont également prises en compte lors de l’examen juridictionnel.

Droit d’action des associations environnementales et des personnes concernées

La Loi sur les recours en droit de l’environnement (UmwRG) prévoit que les associations environnementales reconnues peuvent intenter une action contre des autorisations soumises à l’obligation EIE ainsi qu’à l’encontre de procédures EIE défectueuses. Les personnes directement concernées disposent également du droit d’action selon les règles générales. Les différentes étapes de la procédure EIE donnent naissance à des droits particuliers de participation et de recours, en particulier en cas de violation des droits de participation.

Aspects particuliers et évolution de l’étude d’impact sur l’environnement

EIE transfrontalière

Pour les projets susceptibles d’avoir des effets sur des États voisins, la Convention d’Espoo ainsi que l’UVPG (§ 14 et suiv.) exigent une consultation internationale et une participation transfrontalière du public.

Évaluation environnementale stratégique (EES)

L’EIE doit être développée avec l’évaluation environnementale stratégique (EES), qui ne porte pas seulement sur des projets individuels mais aussi sur des plans et programmes. L’EES doit être menée conformément à la directive 2001/42/CE sur l’EES et à l’UVPG allemand.

Procédure électronique

Dans le cadre de la numérisation, les documents EIE sont de plus en plus publiés de manière électronique et les procédures sont traitées numériquement, ce qui vise à simplifier et renforcer l’accès à l’information et la participation du public.

Littérature et références complémentaires

  • Loi sur l’étude d’impact sur l’environnement (UVPG)
  • Directive EIE 2011/92/UE dans sa version en vigueur
  • Loi sur les recours en droit de l’environnement (UmwRG)
  • Convention d’Espoo
  • Loi fédérale sur la protection contre les immissions (BImSchG)

Résumé

L’étude d’impact sur l’environnement (EIE) est un élément central du droit de l’environnement allemand et européen. Elle garantit l’identification, la documentation et la prise en compte complètes des risques environnementaux lors de la planification et de l’autorisation de projets de construction. Sa mise en œuvre est strictement encadrée juridiquement, comprend une large participation du public et offre, par le biais du droit d’action des associations environnementales, un instrument efficace pour la défense des intérêts environnementaux et le contrôle des erreurs dans la procédure d’autorisation. Par là-même, l’EIE contribue de manière significative au développement durable et à la préservation des ressources naturelles.

Questions fréquemment posées

Qui est responsable de la réalisation d’une étude d’impact sur l’environnement (EIE) selon le droit allemand?

La compétence pour la réalisation d’une étude d’impact sur l’environnement (EIE) en Allemagne relève du droit spécial applicable dans le cadre duquel une décision d’autorisation est prise pour le projet concerné. En règle générale, il s’agit de l’autorité d’autorisation ou d’approbation compétente, qui est responsable de l’autorisation du projet. Par exemple, pour les installations industrielles relevant de la Loi fédérale sur la protection contre les immissions (BImSchG), les autorités de l’environnement compétentes ou le service de l’environnement de la commune ou du Land concerné sont responsables, tandis que pour les projets d’infrastructure tels que les routes ou lignes ferroviaires, ce sont les autorités d’approbation du plan qui sont compétentes. Il appartient à cette autorité d’initier correctement la procédure EIE, de la mener à bien et de tenir compte des résultats de l’EIE comme partie intégrante de la base de décision. L’autorité compétente doit s’assurer que le public et les autres autorités concernées sont associés conformément aux dispositions de l’UVPG (Loi sur l’étude d’impact sur l’environnement) et que toutes les informations environnementales nécessaires sont intégrées dans la prise de décision.

Quelles étapes procédurales sont impérativement à respecter dans le cadre de l’EIE?

La procédure EIE suit des étapes expressément réglementées par la loi, qui sont structurées de manière claire et doivent être observées obligatoirement. Parmi les étapes essentielles figurent d’abord l’examen préliminaire EIE (screening), à moins que le projet ne soit déjà explicitement mentionné comme soumis à l’obligation EIE. Suit ensuite la phase de « scoping », où le cadre de l’évaluation est déterminé conjointement avec les autorités et, le cas échéant, avec le public. Le maître d’ouvrage établit ensuite un rapport EIE (étude d’impact environnemental), dans lequel les effets probables sur l’environnement du projet sont exposés dans leur intégralité. L’autorité compétente vérifie ce rapport quant à sa complétude et sa plausibilité. Une participation du public est en principe imposée : les documents sont mis à disposition du public et chacun, concerné ou intéressé, peut présenter ses remarques. L’administration évalue toutes les remarques, ainsi que les avis des autorités spécialisées, et apprécie les conséquences environnementales en tenant compte de tous les intérêts. Pour finir, le résultat de l’EIE est intégré dans la décision finale d’autorisation, en règle générale sous la forme d’une « étude d’impact sur l’environnement selon § 2, alinéa 1 UVPG », et le résultat est rendu public. Chacune de ces étapes procédurales est juridiquement prescrite dans l’UVPG et dans différentes lois sectorielles.

Quelle est l’importance de la participation du public dans la procédure EIE ?

La participation du public joue un rôle central dans la procédure EIE et est réglementée de manière exhaustive par l’UVPG ainsi que par les lois sectorielles correspondantes. Elle constitue une expression du principe de participation démocratique et vise à intégrer dans la procédure à la fois l’implication des citoyens et l’expertise des associations environnementales et autres parties concernées par l’intérêt public. La participation se fait principalement par la mise à disposition (ou la publication numérique) des documents EIE, chaque personne pouvant soumettre dans un délai imparti des observations et des objections. L’administration est tenue d’examiner soigneusement ces remarques et d’en tenir compte dans sa décision. Par ailleurs, l’UVPG prévoit que les objections et suggestions peuvent être émises non seulement par les personnes directement concernées, mais également par tout intéressé (« principe de l’accès pour tous »). En cas de préoccupations majeures, des explications complémentaires ou des auditions doivent être organisées. La participation du public favorise la transparence et la traçabilité des décisions et constitue un mécanisme de protection juridique contre les erreurs en droit de l’environnement.

Dans quelle mesure les associations de protection de l’environnement peuvent-elles être habilitées à agir en justice dans la procédure EIE ?

Les associations de protection de l’environnement peuvent, conformément à la Loi sur les recours en droit de l’environnement (UmwRG) et aux dispositions de la Convention d’Aarhus, être habilitées à agir en justice en tant qu’associations reconnues dans la procédure EIE. Selon le § 2 UmwRG, ces associations bénéficient d’un statut juridique particulier : elles peuvent non seulement formuler des objections, mais aussi contester l’autorisation d’un projet dans la mesure où leurs missions statutaires sont concernées. Condition essentielle à cela : la loi sur l’EIE ou la réglementation sectorielle concernée doit prévoir une obligation de réaliser l’EIE ou d’associer les associations, et celles-ci doivent avoir été impliquées au moment de la mise à disposition des documents. Le contrôle juridictionnel porte en particulier sur les erreurs de procédure lors de l’EIE, telles qu’une participation publique ou administrative insuffisante, une évaluation incorrecte des impacts environnementaux ou une méconnaissance d’intérêts environnementaux majeurs. Les voies de recours des associations constituent un instrument essentiel pour contrôler le respect des prescriptions environnementales dans la procédure EIE.

Quelles sont les conséquences juridiques d’une EIE incorrecte ou omise pour la procédure d’autorisation ?

Si les prescriptions légales relatives à l’EIE ne sont pas respectées correctement dans le cadre d’une procédure d’autorisation ou d’approbation — notamment en cas d’absence ou de réalisation insuffisante de l’EIE, de participation publique incomplète ou de négligence des impacts environnementaux pertinents — cela entraîne des conséquences juridiques graves. Surtout, il y a un risque de contestation de l’autorisation ou de la décision d’approbation. Le droit allemand prévoit, selon le § 4, alinéa 1, phrase 1 UmwRG, qu’une EIE indûment omise ou mal réalisée peut entraîner l’annulation de la décision d’autorisation si des intérêts environnementaux majeurs n’ont pas été examinés correctement et que cela a eu une influence sur la décision. Par ailleurs, le réexamen de l’EIE par l’administration peut être ordonné (« correction d’erreurs de procédure »), sous réserve toutefois de délais et de conditions de fond strictes, notamment si des faits irréversibles ont déjà été créés. Les autorités et tribunaux concernés sont obligés de contrôler avec rigueur les éventuelles violations des prescriptions EIE et de les sanctionner conformément à la loi.

Dans quelles conditions une EIE transfrontalière est-elle requise selon le droit allemand ?

Une EIE transfrontalière doit toujours être effectuée lorsqu’un projet en Allemagne est susceptible d’avoir des effets importants sur l’environnement d’un autre État ou inversement, conformément à la Convention d’Espoo et à l’UVPG (§ 8 et suiv. UVPG). Dans de tels cas, l’autorité allemande compétente doit informer à un stade précoce le pays voisin concerné du projet, afin que ce pays et son public puissent participer à la procédure. L’information mutuelle, la consultation et la coopération sont des obligations juridiques formalisées. Ceci concerne particulièrement les grands projets d’infrastructures comme les centrales nucléaires, les aéroports ou les installations industrielles proches des frontières. La procédure détaillée dépend des dispositions du droit international, des directives européennes et de l’UVPG allemand. L’EIE transfrontalière est d’une importance particulière pour la protection de l’environnement au niveau international et contribue à la coordination européenne et mondiale de la protection des biens environnementaux communs.