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Évaluation environnementale

Définition et signification de l’évaluation environnementale

L’évaluation environnementale constitue un élément central du droit de l’environnement et comprend divers processus réglementés légalement, permettant d’identifier, de décrire et d’évaluer de manière systématique les impacts environnementaux des projets, programmes et plans envisagés. L’objectif de l’évaluation environnementale est de détecter dès que possible les effets négatifs sur l’environnement et de les prendre en compte dans le processus décisionnel. Une telle évaluation vise donc à la protection préventive de l’environnement et au développement durable.

Bases juridiques de l’évaluation environnementale

Directives européennes

L’obligation de réaliser des évaluations environnementales est principalement déterminée par des directives européennes. Les principales dispositions proviennent notamment de la Directive 2011/92/UE relative à l’évaluation des incidences de certains projets publics et privés sur l’environnement (« Directive EIE ») ainsi que de la Directive 2001/42/CE concernant l’évaluation des incidences de certains plans et programmes sur l’environnement (« Directive SEA »). Ces exigences doivent être transposées dans les législations nationales des États membres, dont le droit allemand.

Droit allemand

Étude d’impact sur l’environnement (EIE)

En droit allemand, l’étude d’impact sur l’environnement (EIE) est régie de manière exhaustive en tant qu’instrument central de l’évaluation environnementale par la loi sur l’étude d’impact environnemental (UVPG). L’EIE est un élément de procédure interne à l’autorité, non autonome, qui s’applique lorsque certains projets (par exemple, grands chantiers, projets d’infrastructure, installations soumises à la Loi fédérale sur la protection contre les nuisances immissions) nécessitent une autorisation. Les seuils et catalogues d’installations définis dans l’UVPG déterminent pour quels projets une EIE est obligatoire.

Évaluation environnementale stratégique (EES)

L’évaluation environnementale stratégique (EES) est également réglementée dans l’UVPG et concerne l’évaluation environnementale lors de l’élaboration de plans et programmes, notamment dans l’aménagement du territoire et l’urbanisme. L’objectif de l’EES est d’évaluer les incidences environnementales de manière globale dès le niveau de la planification.

Autres dispositions nationales

D’autres dispositions exigeant des évaluations environnementales dans des législations sectorielles spécifiques figurent par exemple dans le Code de l’urbanisme (BauGB) pour l’évaluation environnementale dans les plans d’urbanisme, dans la Loi sur le régime des eaux (WHG) ainsi que dans la loi sur l’évaluation et la lutte contre le bruit.

Déroulement et contenu de l’évaluation environnementale

Étapes de la procédure

L’évaluation environnementale comprend juridiquement plusieurs étapes procédurales :

  1. Examen préliminaire au cas par cas (Screening) : Il est vérifié s’il y a lieu de réaliser une évaluation environnementale (par exemple, pour des projets en dessous de certains seuils).
  2. Définition du champ d’investigation (Scoping) : L’étendue et le niveau de détail de l’évaluation environnementale sont déterminés.
  3. Identification et description des impacts environnementaux : Analyse des effets significatifs prévisibles sur l’homme, les animaux, les plantes, le sol, l’eau, l’air, le climat, le paysage, les biens culturels et matériels.
  4. Rapport environnemental/rapport EIE : Documentation des impacts environnementaux identifiés et des alternatives possibles, ainsi que des mesures pour éviter, réduire ou compenser les effets négatifs.
  5. Participation des autorités et du public : Information précoce, participation et mise à disposition publique des documents environnementaux.
  6. Prise en compte dans le processus décisionnel : Les résultats de l’évaluation environnementale doivent impérativement être pris en compte lors de la décision d’autorisation.
  7. Obligations de suivi : Pour certains projets, il peut être nécessaire de surveiller les effets environnementaux réels (suivi environnemental).

Exigences de contenu

Le cadre juridique impose que, notamment, les aspects suivants soient pris en compte lors de l’évaluation environnementale :

  • Impacts sur la santé humaine, la flore, la faune et la biodiversité
  • Impacts sur l’eau, le sol, l’air, le climat et le paysage
  • Interactions entre les différents éléments de l’environnement
  • Impacts sur les biens culturels et matériels

Il convient d’inclure non seulement les impacts directs, mais aussi les effets indirects, secondaires, cumulatifs, à court, moyen et long terme, permanents et temporaires, positifs et négatifs.

Évaluation environnementale et droits de participation

Un élément essentiel de l’évaluation environnementale réside dans la participation du public (§ 18 et suivants UVPG) et des autorités concernées. Les droits de participation, mis en œuvre conformément à la Convention d’Aarhus, sont conçus de manière approfondie et garantissent un accès effectif à l’information ainsi que la possibilité de déposer des observations. Les résultats de l’évaluation environnementale ainsi que la prise en compte des observations doivent être rendus publics et documentés.

Conséquences juridiques en cas de manquement aux obligations relatives à l’évaluation environnementale

L’absence ou la réalisation défectueuse d’une évaluation environnementale peut avoir d’importantes conséquences juridiques. Il s’agit notamment :

  • L’annulation de l’autorisation du projet par les tribunaux
  • Réalisation ou complément ultérieur de l’évaluation environnementale dans le cadre de la procédure judiciaire (remédiation)
  • Retards et coûts supplémentaires pour le maître d’ouvrage
  • Amendes administratives ou sanctions pénales dans les cas particulièrement graves

Lien avec d’autres procédures d’évaluation

L’évaluation environnementale doit être distinguée d’autres procédures d’évaluation spécialisées, telles que l’évaluation d’incidences Natura 2000 selon l’article 34 BNatSchG ou l’évaluation de la protection des espèces. Toutefois, une articulation tant sur le contenu que sur la procédure est prévue légalement, de sorte que les résultats d’autres évaluations sont intégrés dans l’évaluation environnementale.

Aspects internationaux

Au-delà des directives européennes, il existe des obligations internationales en matière d’évaluation environnementale, notamment dans le cadre de la Convention d’Espoo (Convention sur l’évaluation de l’impact sur l’environnement dans un contexte transfrontière) ainsi qu’au titre d’accords internationaux relatifs à la protection de la nature et de l’environnement.

Résumé

L’évaluation environnementale est une procédure légalement réglementée et à plusieurs niveaux, qui fait partie intégrante de nombreuses décisions administratives concernant des mesures ayant un impact sur l’environnement. Elle vise à la protection préventive de l’environnement et à la transparence du processus décisionnel, en permettant d’identifier, de documenter et de rendre publics les impacts environnementaux des projets et plans dès une phase précoce. Le respect des exigences juridiques en matière d’évaluation environnementale est essentiel pour la légalité des projets impactant l’environnement et pour l’exercice des droits de participation.


Remarque : Vous trouverez de plus amples informations et les textes législatifs actuels notamment dans la loi sur l’étude d’impact sur l’environnement (UVPG) ainsi que sur les sites des autorités environnementales compétentes.

Foire aux questions

Qui est tenu, selon le droit allemand, d’effectuer une évaluation environnementale ?

L’obligation de procéder à une évaluation environnementale résulte en Allemagne principalement de la loi sur l’étude d’impact sur l’environnement (UVPG) ainsi que d’autres dispositions sectorielles, par exemple dans le Code de l’urbanisme (BauGB) ou la Loi sur le régime des eaux (WHG). Cette obligation incombe en règle générale au maître d’ouvrage, c’est-à-dire à la personne physique ou morale qui souhaite planifier et réaliser un projet, un plan ou un programme déterminé. Les maîtres d’ouvrage typiques comprennent les communes, les autorités régionales, les entreprises ou même des particuliers, dans la mesure où ils initient des projets nécessitant une autorisation. L’essentiel est de savoir si le projet relève du champ d’application de l’UVPG ou des lois sectorielles correspondantes. Dans de nombreux cas, la réalisation de l’évaluation environnementale suppose une déclaration officielle ou une demande d’autorisation auprès de l’autorité compétente (par exemple, Office de l’environnement ou service de contrôle des constructions). L’autorité décide alors si une évaluation environnementale doit être réalisée et en supervise la correcte mise en œuvre tout au long de la procédure.

Dans quelle mesure l’évaluation environnementale crée-t-elle des obligations et des effets juridiques ?

Une évaluation environnementale engendre d’importantes conséquences juridiques pour le projet. Il faut notamment prouver que les incidences environnementales ont été évaluées de manière complète et correcte. Les résultats de l’évaluation environnementale (dit rapport environnemental dans la procédure d’élaboration des plans d’urbanisme ou rapport EIE lors des autorisations) doivent impérativement être pris en compte dans la procédure d’autorisation. Les autorités sont tenues d’intégrer tous les effets pertinents sur l’environnement dans leur décision. Si des impacts significatifs sont détectés, cela peut entraîner le refus de l’autorisation, l’imposition de conditions, des mesures compensatoires ou une adaptation du projet. De plus, des erreurs de procédure, telles qu’une évaluation environnementale omise ou défectueuse, peuvent être contestées en justice par les personnes concernées ou des associations environnementales reconnues et entraîner l’annulation d’un arrêté.

Quelles étapes de procédure l’UVPG prescrit-il obligatoirement lors d’une évaluation environnementale ?

L’UVPG prévoit le déroulement de l’évaluation environnementale en plusieurs étapes légalement définies : Tout d’abord a lieu l’examen préliminaire au cas par cas (screening), qui détermine si une évaluation environnementale est requise. Vient ensuite la définition du champ d’investigation (scoping), qui précise quels effets et biens protégés doivent être examinés. Il s’ensuit l’élaboration des documents relatifs aux effets environnementaux (rapport environnemental ou rapport EIE). Le public et les autorités concernées sont associés au processus (mise à disposition publique, participation, audition). Enfin, l’autorité procède à l’évaluation des effets environnementaux et à la prise en compte des résultats lors de l’autorisation ou d’autres décisions. Chacune de ces étapes est décrite en détail dans l’UVPG et les violations de la procédure peuvent constituer une irrégularité juridique.

Quelles sont les conséquences juridiques d’une évaluation environnementale omise ou erronée ?

Si des erreurs surviennent lors de l’évaluation environnementale – par exemple en raison d’une identification ou évaluation insuffisante des effets environnementaux, d’une participation publique défaillante ou de l’absence de prise en compte des résultats dans la procédure d’autorisation – cela peut conduire à d’importantes conséquences juridiques. Dans la plupart des cas, il est possible de former un recours administratif ou d’intenter une action devant les tribunaux administratifs contre l’autorisation délivrée. Les associations environnementales, en particulier, bénéficient du droit d’action selon l’article 2 de la Loi sur les recours en droit de l’environnement (UmwRG) pour faire valoir ces vices de procédure. Si l’évaluation environnementale est totalement omise, l’acte administratif est généralement illégal et doit être annulé. Les mesures concernées peuvent alors être suspendues jusqu’à ce qu’une évaluation environnementale régulière soit réalisée.

Dans quelle mesure les résultats de l’évaluation environnementale lient-ils juridiquement les autorités et les maîtres d’ouvrage ?

Les résultats de l’évaluation environnementale lient les autorités décisionnelles en ce qu’ils doivent impérativement être intégrés dans l’examen et la décision concernant l’autorisation du projet. Ces autorités doivent évaluer les incidences environnementales et en tenir compte de manière documentée. Pour le maître d’ouvrage, cela signifie qu’il doit mettre en œuvre les prescriptions de l’autorité et toute mesure imposée visant à éviter, réduire ou compenser les effets sur l’environnement. Le défaut de prise en compte, ou une prise en compte insuffisante des résultats, peut rendre l’autorisation contestable et entraîner son annulation par voie judiciaire.

Quels biens protégés de l’environnement doivent être pris en compte juridiquement dans l’évaluation environnementale ?

Selon les prescriptions légales, notamment l’article 2 UVPG, tous les biens protégés pertinents doivent être étudiés lors de l’évaluation environnementale. Cela inclut l’homme (en particulier la santé humaine), les animaux, les plantes, la diversité biologique, le sol, l’eau, l’air, le climat, le paysage, les biens culturels et autres biens matériels, ainsi que les interactions entre eux. L’obligation légale de prendre en compte ces biens protégés s’applique indépendamment du type de projet, et ceux-ci doivent être évalués et documentés de façon exhaustive dans l’évaluation environnementale.

Quels recours sont à la disposition des personnes concernées et des associations environnementales contre les résultats de l’évaluation environnementale ?

Les personnes dont les droits pourraient être affectés par le projet (par exemple, les voisins), ainsi que les associations environnementales reconnues, ont la possibilité d’introduire des recours contre des autorisations ayant une incidence sur l’environnement. La Loi sur les recours en droit de l’environnement (UmwRG) accorde aux associations environnementales un large droit d’action à l’encontre des décisions prises en violation des prescriptions procédurales environnementales, notamment de l’évaluation environnementale. Les personnes concernées peuvent également former un recours administratif ou une action en justice pour faire constater qu’une évaluation environnementale a été mal menée ou n’a pas eu lieu. Dans les deux cas, cela peut conduire à l’annulation ou, au moins, à la suspension de l’autorisation ainsi qu’à la régularisation d’une évaluation environnementale conforme.