Lexique juridique

Entrée

Notion et nature juridique de l’entrée sur le territoire

Die Entrée sur le territoire désigne, dans un contexte juridique, le franchissement immédiat d’une frontière nationale depuis un autre État vers le territoire national, impliquant l’accès effectif à ce territoire par une personne ou certains biens. L’entrée constitue un seuil majeur pour l’application de diverses normes juridiques nationales et supranationales. Elle sert notamment de point d’ancrage fondamental en droit de la migration, du séjour, des douanes et du droit pénal pour différencier divers droits et obligations.

Distinction d’autres notions

L’entrée est distincte du séjour, dont l’évaluation juridique ne devient pertinente qu’après une entrée réussie. Le transit est également à différencier de l’entrée, lorsqu’une personne ne fait que traverser le territoire national, auquel cas les règles de droit territorial s’appliquent de manière particulière (par exemple, zones de transit aéroportuaires).

Cadre juridique de l’entrée sur le territoire

Fondements juridiques nationaux

Droit général d’entrée

En droit allemand, ce sont notamment la loi sur le séjour (AufenthG), la loi sur la libre circulation/UE (FreizügG/EU) ainsi que la loi sur l’asile (AsylG) qui régissent les conditions d’entrée des étrangers sur le territoire fédéral. En principe, l’entrée en Allemagne des ressortissants de pays tiers n’est autorisée que dans le respect des dispositions légales. Cela implique souvent l’obligation de présenter un passeport en cours de validité et, le cas échéant, un visa ou un autre titre de séjour.

Obligation de passeport et de visa

Pour l’entrée sur le territoire, les étrangers doivent disposer, selon § 3 al. 1 AufenthG, d’un passeport ou d’un document de remplacement de passeport reconnu et valide. Les exigences en matière de visa résultent de § 4 AufenthG en liaison avec le Code des Visas (VO (CE) n° 810/2009) et des règlements nationaux. L’octroi d’un visa ou d’un titre de séjour dépend du motif de l’entrée et de la durée prévue du séjour.

Contrôles aux frontières

Les bases juridiques des contrôles aux frontières sont la loi fédérale sur la police des frontières (BPolG) ainsi que les dispositions pertinentes du Code frontières Schengen (règlement (UE) 2016/399). Selon celles-ci, des contrôles systématiques des personnes sont effectués aux frontières extérieures, alors qu’il n’y a généralement pas de contrôles aux frontières intérieures, sauf en cas de réintroduction temporaire pour des raisons d’ordre public ou de sécurité.

Dispositions supranationales et internationales

Accord de Schengen et Code frontières Schengen

Avec l’entrée en vigueur de la Convention d’application de Schengen et du Code frontières Schengen, un cadre juridique unifié a été créé pour l’entrée, notamment dans l’espace Schengen. Ceci a supprimé les contrôles aux frontières intérieures entre les États membres, tandis que les conditions d’entrée aux frontières extérieures et les mécanismes de contrôle associés sont fixés de manière contraignante.

Dispositions du droit européen

Dans l’espace européen, diverses réglementations et directives régissent l’entrée des citoyens de l’Union ainsi que de leurs familles. La directive 2004/38/CE supprime, sous certaines conditions, l’obligation de visa ou de titre de séjour pour l’entrée dans d’autres États membres pour les citoyens de l’UE et leurs proches.

Accords bilatéraux et multilatéraux

En plus des règlements relevant du droit de l’Union, de nombreux accords interétatiques prévoient des facilités ou des conditions particulières d’entrée, par exemple des accords de facilitation de visa avec des États hors Union européenne.

Interdictions et restrictions d’entrée

Interdictions nationales d’entrée

Les États peuvent interdire totalement ou partiellement l’entrée pour des raisons d’ordre ou de sécurité publique, de santé ou de relations internationales. Les bases juridiques en droit allemand figurent notamment à l’article § 11 AufenthG (interdiction de réadmission, interdiction d’entrée). De telles mesures sont en principe limitées dans le temps et soumises à des exigences procédurales telles que les obligations de notification et les voies de recours.

Options de réaction en cas d’entrée illégale

Une entrée sans le visa ou le document de voyage requis est considérée comme une entrée illégale (§ 14 AufenthG). Celle-ci peut constituer une infraction pénale (§ 95 AufenthG) ou une contravention administrative (§ 98 AufenthG) et entraîne généralement des mesures relevant du droit d’asile, du séjour ou du droit pénal telles que le refus d’entrée, le refoulement ou l’expulsion.

Entrée par dérogation

Il existe des cas d’exception, par exemple pour les demandeurs d’asile conformément à § 18 AsylG : en cas de dépôt d’une demande d’asile à la frontière, une procédure particulière d’examen et de droit de séjour est appliquée avant qu’une décision ne soit prise sur l’autorisation ou le refus d’entrée.

Groupes de personnes et motifs particuliers d’entrée

Diplomates et organisations internationales

Pour les membres du service diplomatique et consulaire ainsi que pour les employés d’organisations internationales, s’appliquent des règles spéciales fondées en droit international (statut diplomatique, immunités, passeports spéciaux), facilitant ou privilégiant leur entrée.

Entrée pour motifs humanitaires

Les personnes demandant une protection internationale ou une admission humanitaire bénéficient de règles spécifiques, dont l’octroi d’une protection temporaire peut être accordé conformément à l’art. 24 de la directive 2001/55/CE (en cas d’afflux massif de déplacés).

Procédure et obligations à l’entrée

Procédure de contrôle aux frontières

Au franchissement de la frontière nationale, des postes de passage doivent être utilisés (§ 13 al. 2 AufenthG, Code frontières Schengen), sauf exception. Les autorités de contrôle vérifient les documents de voyage et les conditions d’entrée, et peuvent refuser l’accès si celles-ci ne sont pas remplies.

Enregistrement et obligation de déclaration

Certaines législations imposent l’obligation de se déclarer auprès des autorités compétentes après l’entrée sur le territoire (par exemple § 27 de la loi fédérale sur l’enregistrement en Allemagne, obligation de déclaration lors de l’emménagement dans un logement).

Entrée dans le contexte du droit douanier

Outre les règles relatives aux personnes, l’importation de marchandises est soumise à des réglementations douanières et fiscales particulières applicables lors de l’entrée. Les infractions peuvent entraîner des sanctions administratives ou pénales.

Résumé

L’entrée sur le territoire est un acte juridiquement considérable qui concerne de nombreux domaines juridiques et est encadrée par des dispositions nationales, européennes et internationales. Elle est déterminante pour le début du séjour et l’application des règles migratoires et de protection des frontières. Les conditions, obligations et éventuelles sanctions sont définies de manière différenciée et dépendent principalement de la nationalité, du motif d’entrée, des documents présentés et, le cas échéant, de la nécessité d’une protection particulière. Les réglementations relatives à l’entrée sont soumises à une évolution juridique continue, tenant compte tant des développements sécuritaires que des politiques migratoires et d’intégration.

Questions fréquentes

Quels documents sont obligatoirement requis pour entrer en Allemagne ?

Pour une entrée légale en Allemagne, il est en principe nécessaire de présenter un document de voyage valide (en général un passeport) ainsi que, selon la nationalité, le visa correspondant. Pour les ressortissants des États membres de l’UE, une carte d’identité valide suffit. Les ressortissants de pays tiers (hors UE, EEE et Suisse) doivent généralement présenter, en plus d’un passeport valide au moins trois mois après la date de sortie prévue, un visa national ou Schengen. Des exceptions existent pour les États dispensés de visa selon la liste en vigueur du ministère fédéral des affaires étrangères. D’autres justificatifs peuvent également être exigés, tels que la preuve du motif du voyage (par exemple, invitations, réservations d’hôtel, billets d’avion), des moyens financiers suffisants pour le séjour ainsi qu’une assurance maladie couvrant l’étranger avec un montant minimal. Les agents aux frontières sont habilités à vérifier l’authenticité et la validité de tous les documents présentés et à constater le respect des exigences légales d’entrée.

Dans quelles circonstances l’entrée en Allemagne peut-elle être légalement refusée ?

L’entrée en Allemagne peut être refusée pour divers motifs juridiques. Cela vaut notamment en cas d’interdiction d’entrée ou de séjour (par exemple sur la base de l’article § 11 de la loi sur le séjour), de présentation de documents falsifiés ou incomplets, d’impossibilité de justifier le motif du séjour, ou de suspicion de menace pour l’ordre et la sécurité publics (par exemple, mentions dans le Système d’Information Schengen [SIS] concernant des interdictions d’entrée ou des signalements). Un refus peut également être prononcé si les conditions d’une entrée sans visa ne sont pas remplies ou s’il existe des doutes sur la volonté de retour. La décision de refus revient à la police fédérale et doit être notifiée à la personne concernée oralement avec motivation ; il existe également un droit de documentation écrite et de réclamation.

Quel rôle joue l’objectif du séjour dans la vérification à l’entrée ?

Le but du séjour est un aspect juridique essentiel lors de la vérification à l’entrée, car il détermine le type de visa ou de titre de séjour nécessaire. Les motifs classiques du séjour sont le tourisme, le voyage d’affaires, les études, le regroupement familial ou l’activité professionnelle. Chaque catégorie est soumise à des conditions légales spécifiques et à des obligations de justificatifs devant être présentés dès l’entrée. Les autorités frontalières peuvent exiger, lors du contrôle, la preuve du motif du séjour, comprenant par exemple des invitations, attestations d’inscription, contrats de travail ou autres documents pertinents. Un objectif du séjour divergant de celui indiqué dans le visa peut conduire à un refus d’entrée, la conformité et la plausibilité du droit de séjour devant être assurées.

Quelle est la signification juridique de la durée du séjour prévu lors de l’entrée ?

La durée prévue du séjour distingue fondamentalement entre séjour de courte durée et séjour de longue durée. Pour des séjours de courte durée jusqu’à 90 jours sur une période de 180 jours (par exemple pour le tourisme ou les voyages d’affaires), un visa Schengen suffit ou une exemption de visa s’applique pour certains États. Pour un séjour de plus longue durée, un visa national (visa D) doit être demandé avant l’entrée, permettant d’entamer le motif de séjour souhaité (par exemple travail, études). Le non-respect de la durée autorisée constitue une entrée ou un séjour illégal (§ 95 de la loi sur le séjour) et peut entraîner des mesures telles que l’expulsion, une interdiction d’entrée ou même des poursuites pénales.

Quelles sont les conséquences juridiques du non-respect des réglementations relatives à l’entrée ?

Un non-respect des conditions d’entrée peut avoir de nombreuses conséquences juridiques. Cela va du refus immédiat à la frontière et à l’imposition d’interdictions d’entrée et de séjour jusqu’à des amendes ou des plaintes pénales selon § 95 de la loi sur le séjour en cas d’entrée illégale intentionnelle. De plus, un visa ou un titre de séjour précédemment délivré peut être retiré en cas d’irrégularités ou de tromperie avérée lors de la procédure. Les violations répétées ou particulièrement graves peuvent entraîner des inscriptions dans le Système d’Information Schengen, ce qui rend impossible toute entrée dans l’espace Schengen jusqu’à la suppression de l’inscription.

Quelles particularités s’appliquent aux mineurs lors de l’entrée en Allemagne ?

Des dispositions juridiques spécifiques existent pour protéger les mineurs voyageurs. Pour les mineurs voyageant seuls ou accompagnés d’un seul parent, une autorisation écrite formelle du/des détenteur(s) de l’autorité parentale non accompagnant(s) est requise, souvent en version certifiée et accompagnée de copies des documents d’identité des détenteurs de l’autorité parentale. L’absence des justificatifs nécessaires peut conduire à une rétention temporaire à la frontière afin d’exclure tout danger pour l’enfant. Des règles spécifiques régissent également la prise en charge des mineurs après l‘entrée, telle que désignation d’un représentant légal pour les séjours prolongés.

Quelles dispositions légales régissent l’entrée en matière de protection de la santé et de prévention des épidémies ?

Les principales dispositions légales concernant la protection sanitaire et la prévention des épidémies lors de l’entrée en Allemagne se trouvent dans la loi sur la protection contre les infections (IfSG) ainsi que dans des règlements spéciaux, tels que les ordonnances d’entrée en situation de pandémie (par exemple, pandémie de COVID-19). Outre la liste des zones à risque ou à forte incidence, il peut être exigé de fournir la preuve de vaccinations, de rétablissement ou de tests récents (par exemple, preuve d’un test PCR négatif datant de moins de 48 heures). Le non-respect des obligations de déclaration ou de preuve peut entraîner un refus d’entrée, une mise en quarantaine ou des amendes. Les contrôles relèvent en particulier de la police fédérale et des autorités sanitaires.