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Enregistrement audio, illicite

Notion et qualification juridique de l’enregistrement sonore illicite

Un(e) enregistrement sonore illicite désigne en droit allemand un enregistrement sonore (enregistrement audio) de conversations ou de bruits réalisé en violation des dispositions légales en vigueur et sans le consentement requis des personnes concernées. De tels enregistrements portent généralement atteinte au droit général de la personnalité et peuvent entraîner des conséquences civiles et pénales. La licéité ou l’illicéité d’un enregistrement sonore dépend de diverses dispositions légales, notamment du Code civil (BGB), du Code pénal allemand (StGB) ainsi que des règles relatives à la protection des données.


Fondements juridiques de l’enregistrement sonore illicite

§ 201 StGB (Atteinte à la confidentialité de la parole)

L’article § 201 StGB revêt une importance particulière. Selon cette disposition, il est passible de sanctions pénales d’enregistrer la parole non publique d’une autre personne sur un support audio, de transmettre ou de rendre public un tel enregistrement. La loi accorde ici la priorité à la protection de la confidentialité de la communication privée.

  • Non public est une conversation lorsque les participants ne souhaitent pas ou ne s’attendent pas à ce que des tiers non impliqués puissent l’écouter.
  • Un enregistrement sonore illicite existe déjà lorsqu’une telle conversation est enregistrée sans le consentement d’au moins une des personnes concernées.
  • La disposition s’applique indépendamment du fait que l’enregistrement soit réalisé à l’aide d’un dispositif technique (par exemple smartphone, dictaphone, dispositif d’écoute) ou autre technique.

Conditions de la responsabilité pénale

  • Enregistrement d’une parole prononcée non publiquement
  • Absence de consentement de la/des personne(s) concernée(s)
  • Connaissance ou volonté d’enregistrement de la part de la personne qui enregistre, c’est-à-dire intention

Sanctions pénales

La peine varie d’une amende à une peine d’emprisonnement allant jusqu’à trois ans.

Aspects civils (§§ 823, 1004 BGB)

En plus de l’interdiction pénale, l’enregistrement sonore illicite fait également naître régulièrement des droits civils issus du droit général de la personnalité :

  • Demande d’interdiction (analogue à l’art. 1004 BGB) à l’encontre de celui qui réalise ou diffuse illicitement un enregistrement sonore.
  • Demande de dommages-intérêts (§ 823 al. 1 BGB) en cas de préjudice matériel ou moral prouvé résultant de l’enregistrement ou de sa diffusion.

Qualification juridique en matière de protection des données

La réalisation d’enregistrements sonores constitue un traitement de données à caractère personnel au sens du Règlement général sur la protection des données (RGPD), dès lors que des personnes physiques sont identifiables sur l’enregistrement.

  • En matière de protection des données, un consentement préalable est exigé dans la plupart des cas.
  • Dans certains cas, un traitement peut se fonder sur un intérêt légitime (art. 6 al. 1 let. f RGPD), mais cette interprétation doit rester restrictive.

Cas particuliers et exceptions

Enregistrements sonores en public

Les conversations qui ont lieu en public ne sont pas soumises aux mêmes mécanismes stricts de protection que les échanges privés. Ici, les exigences relatives à l’illicéité d’un enregistrement sont restreintes, mais les droits de la personnalité et les intérêts légitimes des personnes concernées doivent néanmoins être respectés.

Enregistrements sonores dans la relation de travail

L’enregistrement secret de conversations professionnelles ou de dialogues avec des supérieurs, des collègues ou des clients est en règle générale illicite et peut entraîner des conséquences en droit du travail, y compris un licenciement sans préavis.

Autorités de poursuite pénale

Des règles légales spécifiques s’appliquent aux autorités de poursuite pénale (§§ 100f sqq. StPO). Un enregistrement sonore dissimulé par la police ou le parquet est soumis à des exigences juridiques strictes et n’est généralement permis qu’en cas d’infractions graves.


Conséquences d’un enregistrement sonore illicite

Conséquences pénales

  • Procédure d’enquête menée par le ministère public
  • Amende ou peine d’emprisonnement
  • Peines complémentaires telles que la confiscation de l’enregistrement sonore

Conséquences civiles

  • Demandes d’interdiction sous peine d’une amende de procédure ou d’un emprisonnement en cas de récidive
  • Indemnisation en cas de violation grave du droit à la personnalité
  • Droit à l’effacement ou à la destruction de l’enregistrement

Conséquences en droit du travail

  • Licenciement du contrat de travail pour motif grave
  • Réclamations de dommages et intérêts de la part de l’employeur

Sanctions en matière de protection des données

  • Amendes d’ordre et pénalités selon l’article 83 RGPD en cas de violation de la réglementation sur la protection des données

Utilisation d’enregistrements sonores illicites dans les procédures civiles et pénales

Les enregistrements réalisés sans consentement sont souvent frappés d’une interdiction d’utilisation comme preuve, ce qui signifie qu’ils ne peuvent généralement pas être admis comme moyen de preuve devant un tribunal :

  • Selon la jurisprudence de la Cour fédérale de justice (BGH), l’utilisation d’enregistrements sonores illicites dans les procédures civiles est en principe exclue.
  • En matière pénale, il peut dans certains cas être procédé à une mise en balance entre l’intérêt à l’élucidation et les droits de la personne concernée, la protection du droit à la personnalité prévalant en règle générale.

Moyens techniques et distinction avec les mesures autorisées

Enregistrements sonores licites

Un enregistrement est en principe licite lorsque toutes les personnes concernées donnent explicitement ou implicitement leur accord à la réalisation de l’enregistrement. Même dans ce cas, les règles relatives à la protection des données doivent être respectées.

Distinction avec les enregistrements vidéo

Pour les enregistrements vidéo avec son, il convient toujours d’examiner à la fois le droit à l’image et le droit à la parole. Les deux types d’enregistrements peuvent être illicites s’ils sont réalisés sans consentement.


Conclusion

Un enregistrement sonore illicite existe toujours lorsque la parole prononcée non publiquement d’une personne est enregistrée sans son consentement ou sans une autorisation légale. En Allemagne, il est dans la grande majorité des cas interdit, protège le droit à la personnalité et peut entraîner d’importantes conséquences pénales, civiles, en matière de protection des données ainsi qu’en droit du travail. Les réglementations légales visent à préserver la confidentialité de la communication privée et le droit à la personnalité de chaque individu. En cas de doute, il est toujours recommandé d’obtenir le consentement de toutes les personnes concernées avant d’enregistrer.

Questions fréquemment posées

L’enregistrement secret de conversations est-il puni par la loi en Allemagne ?

Oui, l’enregistrement secret de conversations est en Allemagne en principe puni par la loi et relève de l’article § 201 StGB (Code pénal) : atteinte à la confidentialité de la parole. Il est interdit d’enregistrer la parole non publique d’autrui à l’aide d’un dispositif d’enregistrement sonore sans son consentement exprès, ou d’utiliser ou de dévoiler un tel enregistrement à des tiers. Cela s’applique même si l’on participe soi-même à la conversation. La loi protège le droit à la parole non publique et donc le droit général de la personnalité des interlocuteurs. Les infractions sont sanctionnées par une amende ou une peine d’emprisonnement allant jusqu’à trois ans. Une exception n’est prévue qu’en cas de situations très limitées, par exemple pour écarter un danger concret pour la vie, l’intégrité physique ou la liberté personnelle d’une personne, dans lesquelles une justification peut exister.

Quelles conséquences juridiques encourt-on en cas d’enregistrements sonores illicites ?

L’auteur d’enregistrements sonores illicites doit s’attendre à des conséquences pénales. Outre une peine d’amende ou d’emprisonnement, le matériel enregistré peut être saisi et détruit par les autorités d’enquête. De plus, la victime peut faire valoir des droits civils comme l’interdiction, l’effacement des enregistrements et la demande de dommages et intérêts. En matière de relations de travail, la réalisation d’enregistrements secrets peut également entraîner des conséquences en droit du travail et constituer un motif sérieux de licenciement sans préavis. Cela est particulièrement lourd de conséquences lorsque la relation de confiance entre les parties – par exemple entre employeur et salarié – est gravement compromise.

Existe-t-il des situations où un enregistrement sonore illicite peut quand même être utilisé ?

En règle générale, les enregistrements sonores illicites ne peuvent pas être utilisés. L’interdiction d’utilisation comme preuve découle de la protection des droits de la personnalité des personnes concernées. Seuls dans de très rares exceptions un tel enregistrement peut être accepté comme moyen de preuve, notamment lorsqu’il s’agit d’écarter des infractions graves ou de faire valoir un droit légitime de légitime défense ou de secours nécessaire. Les tribunaux procèdent alors à une mise en balance des intérêts de la preuve et du droit à la personnalité. Dans les procédures devant les juridictions du travail ou civiles, les enregistrements sonores illicites ne sont généralement pas recevables.

Les personnes concernées doivent-elles toujours être informées activement d’un enregistrement sonore ?

Oui, la loi allemande exige le consentement actif de tous les participants à la conversation avant le début de tout enregistrement sonore. Il ne suffit pas qu’un simple avis général soit donné ou qu’un dictaphone soit visible, par exemple. Chaque participant doit exprimer explicitement son accord à l’enregistrement. Cette exigence de consentement préalable et éclairé protège la confidentialité de la parole et n’autorise pas une acceptation tacite.

Quelles différences y a-t-il entre les règles applicables aux enregistrements dans un contexte privé et professionnel ?

La loi ne fait en principe pas de distinction entre le contexte privé et professionnel, dès lors qu’une conversation non publique est enregistrée sans le consentement de toutes les personnes concernées. Dans les deux cas, cela est interdit et puni selon l’article § 201 StGB. Notamment dans le contexte professionnel (par exemple lors d’entretiens du personnel), la réalisation d’enregistrements secrets peut avoir des conséquences lourdes, telles que des mesures disciplinaires ou l’irrecevabilité comme preuve devant le tribunal. Même dans la sphère privée, l’enregistrement secret demeure interdit, une exception ne s’appliquant qu’en cas de situations graves menaçant la vie, l’intégrité ou la liberté.

Quel rôle joue la nature technique de l’appareil d’enregistrement ?

La protection juridique s’étend à tous les moyens techniques permettant d’enregistrer, d’écouter ou de reproduire la parole non publique, qu’il s’agisse d’un dictaphone classique, d’un smartphone, d’une montre connectée ou de microphones dissimulés. Ce qui importe, c’est que la parole soit techniquement enregistrée sans ou contre la volonté des personnes concernées. Même le fait de fournir la technique ou d’aider à l’enregistrement peut constituer une participation punissable. Ce n’est donc pas la nature de l’appareil qui est déterminante, mais l’absence de consentement des personnes enregistrées.

Des règles différentes s’appliquent-elles aux paroles prononcées publiquement ou aux conversations téléphoniques ?

Pour les conversations téléphoniques, l’interdiction est essentiellement identique à celle applicable aux discussions en présentiel ; là aussi, l’enregistrement sans le consentement exprès de tous les participants est une infraction pénale (§ 201 StGB). Les paroles prononcées publiquement, par exemple lors de discours lors d’événements publics ou d’interviews médiatiques, ne bénéficient pas de cette protection. Ici, l’enregistrement est en principe autorisé sans consentement particulier, car la déclaration est explicitement adressée à un public. La distinction de ce qui est « public » doit cependant être appréciée juridiquement au cas par cas.