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Éléments paysagers protégés

Définition et qualification juridique des éléments paysagers protégés

Les éléments paysagers protégés (EPP) constituent un instrument central de la protection particulière des biotopes et de la protection de la nature sur des surfaces au sein du droit allemand de la protection de la nature. Selon l’article 29 de la loi fédérale sur la protection de la nature (BNatSchG), cette catégorie de protection vise à préserver, développer ou restaurer certaines parties de la nature et du paysage pour des raisons scientifiques, historiques ou régionales, en raison de leur rareté, singularité ou beauté, ou comme habitats de certaines espèces animales et végétales sauvages. Les EPP existent tant en milieu urbain que rural et concernent principalement des unités de petite taille telles que haies, bosquets, arbres anciens, étangs ou espaces verts.


Fondements juridiques

Réglementation fédérale (§ 29 BNatSchG)

La base juridique des éléments paysagers protégés en Allemagne est définie à l’article 29 de la loi fédérale sur la protection de la nature (BNatSchG). Cette disposition précise ce que sont les EPP, comment ils peuvent être désignés et quels sont les effets de leur protection. La BNatSchG renvoie en outre à la possibilité de réglementations complémentaires et détaillées par les Länder (droit des Länder).

Aspects essentiels selon § 29 BNatSchG :

  • Classement comme protégé : La désignation se fait par voie de décret ou de décision individuelle de l’autorité compétente de protection de la nature.
  • Objet de la protection : Des surfaces, objets isolés ou unités spatiales particulièrement appropriés peuvent constituer des éléments paysagers protégés.
  • But de la protection : Préserver, développer ou restaurer la diversité naturelle, l’image du paysage ou, en particulier, des habitats précieux.
  • Restrictions aux activités : Les mesures qui détruisent, altèrent ou modifient l’élément paysager protégé sont en principe interdites.

Réglementation au niveau des Länder

La concrétisation et l’application relèvent des Länder. De nombreuses lois régionales sur la protection de la nature comportent des dispositions supplémentaires sur les conditions, la procédure, l’administration et l’étendue de la protection. Les Länder peuvent créer leurs propres catégories, définir des objectifs de protection différents et adopter des dispositions d’exécution pour l’application et l’entretien. La gestion et la surveillance sont généralement assurées par les autorités locales de protection de la nature au niveau des arrondissements ou des villes.


Objet et finalité de la protection

Objets protégés

Les éléments paysagers protégés typiques comprennent notamment :

  • Arbres isolés et alignements d’arbres
  • Haies, bosquets, rangées d’arbres
  • Murs de vigne et murs en pierres sèches
  • Vergers traditionnels
  • Étangs, mares, zones humides
  • Haies fossés, talus bocagers

Le choix se fonde sur des critères paysagers, biologiques et écologiques, l’importance comme habitat et la fonction de connexion écologique étant prioritaires.

Objectifs de la protection

La protection poursuit des objectifs multiples. Notamment :

  • Préservation et restauration des biotopes pour la faune et la flore
  • Garantie de la diversité, de la singularité et de la beauté de la nature et du paysage
  • Protection de structures écologiques particulières
  • Conservation d’éléments importants du patrimoine culturel et historique


Procédure de classement

Procédure de désignation

La désignation d’un EPP peut être initiée par l’autorité de protection de la nature ou sur proposition de tiers, en particulier de citoyens, d’associations ou d’autres autorités. La procédure est généralement de nature publique et comporte les étapes suivantes :

  1. Initiative de classement (par ex. par cartographie ou dépôt de demande)
  2. Examen du mérite et de la nécessité de la protection par l’autorité compétente
  3. Participation du public et des parties institutionnelles concernées lors d’une consultation ou d’une procédure de participation
  4. Désignation par décret ou décision individuelle
  5. Publication officielle ainsi qu’inscription dans l’inventaire ou le registre des zones et éléments protégés

Participation et voies de recours

La participation comprend généralement :

  • Consultation des propriétaires concernés
  • Participation des services spécialisés concernés et du public

Des recours contre la désignation sont ouverts conformément au code de procédure administrative.


Effets et portée de la protection

Interdictions et obligations

La désignation s’accompagne de prescriptions de protection, notamment :

  • Interdiction de retirer, d’endommager ou de modifier l’élément protégé
  • Obligation d’autorisation pour les exceptions et les dérogations (par ex. en cas de projets de construction, d’exploitation forestière ou agricole)
  • Prescriptions d’entretien pour le maintien de l’état de protection

Possibilités d’exception et de dérogation

Dans certaines conditions, l’autorité de protection de la nature peut accorder des exceptions ou dérogations à l’interdiction dans des cas individuels. Celles-ci sont délivrées notamment lorsqu’il existe des raisons impérieuses d’intérêt général ou qu’une charge excessive pour les intéressés en résulte, à condition qu’aucun intérêt public n’exige la protection.

Moyens de contrôle et de mise en œuvre

Le respect des dispositions est assuré par la surveillance des autorités de protection de la nature. En cas d’infraction, des amendes peuvent être infligées ou des mesures de remise en conformité ordonnées.


Éléments paysagers protégés par rapport à d’autres catégories de protection

Les EPP font partie du système de protection graduée du droit allemand de la conservation de la nature et se distinguent des réserves naturelles, des zones protégées au titre du paysage ainsi que des monuments de surfaces ou isolés.

Distinction :

  • Ils concernent le plus souvent des unités spatiales de petite taille ou des objets isolés.
  • L’intensité de la protection est en général moindre que dans les réserves naturelles, mais plus spécifique que dans la protection paysagère générale.
  • Les EPP peuvent se superposer à d’autres catégories de protection et ainsi exercer des effets complémentaires.


Exemples et applications pratiques

Exemples pratiques

  • Des arbres anciens isolés dans un lotissement sont classés EPP afin de protéger des espèces rares d’oiseaux cavernicoles.
  • Les haies champêtres et les paysages de haies sont protégés comme biotopes linéaires afin de garantir la continuité écologique dans une zone agricole.
  • Des murs en pierres sèches historiques sont protégés pour des raisons régionales et écologiques.

Conséquences pour les propriétaires et les usagers

Les propriétaires des surfaces concernées sont soumis à des restrictions d’utilisation, mais bénéficient en contrepartie fréquemment de conseils et d’un soutien pour l’entretien et le développement. Sauf expropriation, les restrictions doivent en principe être acceptées sans dédommagement, toutefois, selon la législation des Länder, des droits à indemnisation ne sont pas exclus dans certains cas exceptionnels.


Lectures complémentaires et références

  • Loi fédérale sur la protection de la nature (BNatSchG), notamment § 29 BNatSchG
  • Lois d’exécution des Länder
  • Commentaire sur la loi fédérale sur la protection de la nature
  • Ouvrages sur la planification paysagère et l’administration de la protection de la nature

Résumé

Les éléments paysagers protégés constituent un instrument important du droit de la protection de la nature, destiné à préserver les petites structures de valeur écologique, paysagère ou historique. Les exigences juridiques en matière de désignation, de gestion et d’effet protecteur sont abondamment réglementées ; l’application relève des autorités compétentes des Länder. Les EPP contribuent ainsi durablement à la préservation de la diversité biologique, du paysage et de la qualité environnementale.

Questions fréquemment posées

Quelles bases juridiques régissent la désignation des éléments paysagers protégés ?

La désignation des éléments paysagers protégés en Allemagne repose principalement sur la loi fédérale sur la protection de la nature (BNatSchG), en particulier l’article 29 BNatSchG. Des dispositions et précisions supplémentaires sont prévues au niveau des Länder par leurs lois régionales sur la protection de la nature. La délimitation légale s’effectue par acte administratif, généralement sous forme de décret ou de mesure administrative, plus rarement par règlement ou par disposition dans les plans d’urbanisme. Ces bases légales définissent pour chaque élément paysager protégé son étendue, son objectif et les dispositions concrètes de protection. Le respect des prescriptions est contrôlé par les autorités de protection de la nature ; en cas de violations, des amendes importantes, voire des sanctions pénales, peuvent être imposées.

Qui est responsable du contrôle et de la mise en œuvre de la protection ?

La surveillance et la mise en œuvre de la protection des éléments paysagers protégés relèvent principalement des autorités inférieures de protection de la nature au niveau des arrondissements ou des villes indépendantes. Ces autorités veillent au respect des exigences de protection fixées par décret. Elles peuvent également effectuer des contrôles sur place, ordonner la suppression de situations illégales et, le cas échéant, engager des procédures administratives. En cas d’infractions graves, le ministère public peut être saisi, notamment lorsqu’une infraction au sens de l’article 329 du Code pénal (« Mise en danger de territoires protégés ») est en cause.

Quelles utilisations sont légalement autorisées dans un élément paysager protégé ?

Au sein d’un élément paysager protégé, les usages ne sont admissibles que dans la mesure où ils ne contreviennent pas à l’objectif de la protection. Le décret ou la décision de protection respective définit les actes interdits, autorisés ou exceptionnellement susceptibles d’autorisation. En règle générale, les interventions telles que l’arrachage de boisements, la modification du régime des eaux ou la construction de bâtiments sont interdites, si elles compromettent la valeur protégée. Les usages agricoles, forestiers ou horticoles peuvent être autorisés avec des restrictions, à condition que la protection ne soit pas compromise ou que cela soit expressément prévu par la réglementation. L’objectif prioritaire est toujours la préservation et la sauvegarde des éléments protégés.

Les droits acquis, notamment relatifs à la propriété ou à la gestion, peuvent-ils être limités par le statut de protection ?

Oui, le statut de protection d’un élément paysager menacé peut limiter les droits d’usage et de propriété existants. La loi fédérale sur la protection de la nature prévoit explicitement que des usages existants peuvent être restreints ou interdits par ordonnance dès lors qu’ils compromettent l’objectif de la protection. Dans certains cas, les propriétaires ou les titulaires de droits peuvent réclamer une indemnisation en cas de préjudices économiques anormaux, comme le prévoit également la BNatSchG (§ 68 BNatSchG). Les modalités et conditions exactes de la revendication d’une indemnisation sont précisées dans les lois des Länder et les directives administratives concernées.

Une intervention ou une dérogation aux règles de protection est-elle possible et comment est-elle décidée ?

Une intervention ou une dérogation aux règles de protection n’est en principe possible qu’à titre exceptionnel et après examen individuel par l’autorité compétente de protection de la nature. La réglementation légale prévoit que des exceptions ne peuvent être accordées que si l’objectif de la protection n’est pas substantiellement compromis ou si des raisons impérieuses d’intérêt général le justifient. La décision doit être prise en tenant compte de toutes les prescriptions légales pertinentes et en équilibrant intérêts publics et privés. En pratique, une demande écrite de dérogation ou d’exemption est nécessaire, sur laquelle l’autorité statue par une décision susceptible de recours.

Quelle est l’importance des éléments paysagers protégés par rapport aux autres types de zones protégées ?

Les éléments paysagers protégés correspondent au niveau de protection le plus bas dans le système allemand des zones protégées et se distinguent ainsi juridiquement et fonctionnellement des zones protégées plus strictes comme les réserves naturelles ou les parcs nationaux. Leur champ d’application est plus restreint, visant des éléments isolés ou de petites parties du paysage (tels que groupes d’arbres, allées, étangs), tandis que les grandes zones protégées poursuivent une ambition de protection plus vaste et globale. Les prescriptions de protection des éléments paysagers protégés sont juridiquement plus spécifiques et généralement moins contraignantes que celles d’autres types de zones protégées, mais leur respect demeure obligatoire.

Quelles sont les conséquences juridiques en cas de violation des règles de protection ?

En cas de violation des règles de protection des éléments paysagers protégés, les autorités compétentes peuvent infliger des amendes selon la loi sur les infractions administratives (OWiG). Selon la gravité de l’infraction et les dispositions des Länder, des amendes pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros peuvent être imposées. Dans les cas graves, notamment en cas de danger intentionnel ou répété, des sanctions pénales au titre de l’article 329 du Code pénal peuvent également s’appliquer, si des biens naturels d’une importance majeure sont menacés. Des mesures de remise en état du site initial (ordres de restauration) peuvent aussi être prescrites. L’obligation de réparer les dommages s’applique indépendamment d’éventuelles amendes ou sanctions.