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Écrits pornographiques

Concept et définition des écrits pornographiques

Au sens du droit allemand, les écrits pornographiques sont des écrits, images, représentations, enregistrements sonores ou autres formes de représentation qui traitent d’actes sexuels de manière à exciter ou satisfaire l’instinct sexuel et à pouvoir exprimer un mépris important pour la dignité humaine. Ils sont notamment réglementés par les §§ 184 et suivants du Code pénal (StGB). Le terme « écrit » doit être compris au sens large et inclut divers types de médias imprimés, manuscrits, picturaux et électroniques.

Distinction avec les écrits érotiques

Tout contenu à caractère sexuel n’est pas automatiquement considéré comme pornographique au sens du droit pénal. Les représentations érotiques qui ne montrent pas d’actes sexuels explicites ou qui ne limité pas la représentation de la sexualité à l’excitation, mais permettent par exemple une approche artistique, documentaire ou littéraire, ne sont pas considérées comme des écrits pornographiques au regard des dispositions pénales. Ce qui importe, c’est l’effet d’ensemble de l’œuvre sur un observateur moyen.

Bases juridiques

Les écrits pornographiques sont largement traités dans le droit allemand, notamment en lien avec la protection de la jeunesse, les infractions pénales, ainsi que dans le contexte du droit des médias et des publications.

Code pénal (StGB)

§ 184 StGB : Diffusion d’écrits pornographiques

Selon le § 184 al. 1 StGB, la diffusion, la mise à disposition au public, la production et l’offre de la pornographie sans mesures de protection appropriées sont punissables. Le § 184a StGB et les suivants réglementent des formes spécifiques de pornographie telles que les écrits violents ou zoophiles ainsi que la pornographie enfantine.

Pornographie des enfants et des jeunes (§§ 184b, 184c StGB)

Le traitement des écrits pédopornographiques (§ 184b StGB) et des écrits pornographiques concernant les jeunes (§ 184c StGB) est strictement encadré par le droit allemand et fait l’objet d’interdictions étendues. La simple possession de tels écrits est en principe punissable.

Faits constitutifs élargis de responsabilité pénale

Le droit pénal ne réprime pas seulement la production et la diffusion, mais aussi l’acquisition, la possession, l’importation et l’exportation d’écrits pornographiques. Les sanctions sont alourdies lorsque certaines catégories de personnes (notamment les mineurs) sont protégées ou s’il s’agit de représentations pornographiques particulièrement graves.

Protection des mineurs dans les médias

Loi sur la protection de la jeunesse (JuSchG)

Outre les dispositions pénales, la loi sur la protection de la jeunesse réglemente la légalité de la diffusion et de l’accès aux écrits et représentations pornographiques pour les personnes de moins de 18 ans. La remise, l’accessibilité et la présentation de tels contenus aux mineurs sont interdites.

Contrat d’État sur la protection des mineurs dans les médias (JMStV)

Le Contrat d’État sur la protection des mineurs dans les médias réglemente le traitement des médias préjudiciables à la jeunesse, y compris des contenus pornographiques dans la radiodiffusion et les télécommunications (par exemple, les offres sur Internet). Les offres à caractère pornographique ne peuvent être accessibles qu’aux adultes, des systèmes de vérification de l’âge étant obligatoires.

Conséquences pénales

Diffusion, acquisition et possession

La diffusion, la publication et la possession d’écrits pornographiques sont en principe interdites selon les §§ 184 et suivants StGB, notamment lorsqu’ils sont rendus accessibles à des mineurs ou qu’ils enfreignent d’autres dispositions de protection spécifiques. S’agissant de représentations impliquant des enfants ou des jeunes, la simple possession et le téléchargement sont également punissables, indépendamment de l’accessibilité.

Sanctions

Selon l’infraction retenue et le type de pornographie, différentes peines sont prévues. Pour la « simple » pornographie, les peines sont moindres, tandis que les infractions impliquant la violence ou la pornographie enfantine entraînent de lourdes peines d’emprisonnement.

Aspects du droit des médias

Diffusion sur Internet et par les nouveaux médias

À l’ère numérique, des règles particulières s’appliquent aux médias électroniques et aux services en ligne. Les écrits pornographiques ne peuvent être proposés qu’aux adultes. Les fournisseurs d’accès Internet sont tenus à des mesures de protection adéquates, telles que des systèmes de vérification d’âge avec contrôle effectif de l’identité et de l’âge.

Commerce du livre, film, supports d’images

La diffusion d’écrits pornographiques dans le commerce traditionnel (librairies, vidéothèques) ou par correspondance est soumise à de nombreuses restrictions. Ces contenus ne doivent pas être proposés publiquement, doivent être conservés séparément et leur acquisition doit faire l’objet d’un contrôle efficace.

Implications en droit de la propriété intellectuelle

Les écrits pornographiques sont en principe protégés par le droit d’auteur, à condition de répondre aux exigences de création et de ne pas contrevenir à l’ordre public. Toutefois, les droits issus d’œuvres contraires aux bonnes mœurs peuvent être restreints dans certains cas.

Histoire du concept et aspects internationaux

Évolution historique

Le législateur considère la pornographie notamment comme un phénomène social à forte capacité de mutation. La définition et l’évaluation du terme « écrit pornographique » ont plusieurs fois évolué au fil de la législation et de la jurisprudence, notamment sous l’influence de l’évolution des valeurs sociales et du développement technique.

Droit international

Il existe des différences importantes au niveau international en ce qui concerne la définition et la répression pénale des écrits pornographiques. L’Union européenne fixe par des directives des exigences minimales pour la protection des mineurs et la lutte contre la pornographie enfantine. En comparaison, de nombreux pays réglementent plus librement les représentations à caractère sexuel entre adultes consentants qu’en droit allemand.

Conclusion

Les écrits pornographiques représentent en droit allemand une notion complexe, qui englobent de nombreuses règles de droit pénal, de droit des médias et de protection des mineurs. L’objectif du législateur réside principalement dans la protection des enfants et des adolescents ainsi que dans celle de la dignité humaine contre des représentations dégradantes. L’appréciation et la qualification juridiques des écrits pornographiques restent un domaine évolutif à la lumière des progrès techniques et du changement social.

Questions fréquemment posées

Dans quels cas la possession d’écrits pornographiques est-elle punissable ?

En Allemagne, la possession d’écrits pornographiques n’est punissable que dans certains cas clairement définis. La protection des enfants et adolescents est ici primordiale. Selon le § 184b StGB (Code pénal), la possession, l’acquisition, la production ou la diffusion d’écrits pédopornographiques sont constitutives d’une infraction pénale. Cela concerne tous les types de supports, comme les images, vidéos et fichiers numériques montrant des enfants dans des situations sexuellement explicites. Il en va de même pour les écrits pornographiques impliquant des jeunes (§ 184c StGB), la tranche d’âge allant ici jusqu’à 18 ans. La simple possession de « pornographie adulte », c’est-à-dire de représentations n’impliquant que des adultes et ne contenant aucun autre contenu répréhensible (comme des scènes de violence ou de contrainte), n’est en règle générale pas punissable pour les personnes majeures. Néanmoins, des conséquences pénales peuvent survenir si ces écrits sont diffusés sans identification d’âge appropriée ou rendus accessibles à des mineurs. De même, des dispositions particulières s’appliquent pour les formes les plus graves de contenus pornographiques, comme les écrits présentant de la violence ou de la zoophilie (§ 184a, § 184b, § 184c StGB).

Quand la diffusion d’écrits pornographiques est-elle pénalement pertinente ?

Selon le droit allemand, la diffusion d’écrits pornographiques est en principe punissable lorsqu’elle s’adresse à des mineurs ou lorsque les contenus en cause représentent des formes particulièrement graves de pornographie, telles que la violence ou la pornographie animale (§ 184a StGB), la pornographie enfantine (§ 184b StGB) ou la pornographie concernant les jeunes (§ 184c StGB). Même entre adultes, des restrictions existent : ainsi, selon le § 184 al. 1 StGB, les écrits pornographiques ne peuvent être accessibles à une personne n’ayant pas atteint l’âge de 18 ans, ni être rendus publiquement accessibles ou diffusés sans mesures suffisantes de protection des mineurs (par exemple, par des systèmes de vérification d’âge sur Internet). Leur diffusion sans protection particulière prévue par la loi sur la protection de la jeunesse (JuSchG) ou le contrat JMStV constitue également une infraction pénale. L’envoi par courrier ou par e-mail à des destinataires non consentants constitue régulièrement un acte répréhensible.

Quelles peines encourt-on en cas d’infraction à l’interdiction de la pornographie enfantine ou de la pornographie impliquant des jeunes ?

Les infractions à l’interdiction de la pornographie enfantine ou de la pornographie impliquant des jeunes sont très sévèrement sanctionnées en Allemagne. Selon le § 184b StGB, la possession, l’acquisition ou la diffusion de documents pédopornographiques sont punies d’une peine d’emprisonnement d’un an à dix ans, et dans les cas moins graves, d’au moins trois mois. Pour les écrits pornographiques impliquant des jeunes au sens du § 184c StGB, la peine encourue est une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans ou une amende ; en cas de commission à titre professionnel ou en bande, elle peut même être supérieure. La simple tentative est déjà punissable. Pour la possession dite de contenus « durs » (par exemple, des représentations graves d’abus sexuels), les peines sont en règle générale encore plus lourdes. Souvent, des mesures d’enquête telles que des perquisitions, des saisies de matériel informatique ou une détention provisoire sont également ordonnées.

Quel rôle joue la protection des mineurs dans la diffusion de la pornographie sur Internet ?

La protection des mineurs joue un rôle central en lien avec la diffusion de contenus pornographiques, notamment sur Internet. Selon le Contrat d’État sur la protection des mineurs dans les médias (JMStV), les contenus pornographiques ne doivent pas être rendus accessibles au public. Les fournisseurs doivent veiller à ce que les mineurs n’aient pas accès aux sites ou fichiers concernés, par exemple grâce à des systèmes efficaces de vérification d’âge. Les violations de ces dispositions peuvent être poursuivies selon le § 24 JMStV comme des infractions administratives ou, dans les cas graves, comme des délits. La loi sur les télémédias (TMG) et la NetzDG contiennent également des dispositions concernant le traitement des contenus illégaux sur Internet, y compris les représentations pornographiques. Le respect des obligations légales est régulièrement contrôlé et appliqué par les autorités de régulation des médias des Länder.

Quelles sont les exigences légales applicables à la production d’écrits pornographiques ?

Pour la production légale d’écrits pornographiques au sens juridique, il est déterminant que toutes les personnes représentées aient atteint l’âge de 18 ans et participent volontairement à la production. Toute forme de contrainte, de violence ou d’exploitation de relations de dépendance constitue régulièrement une infraction, par exemple selon le § 184e StGB (diffusion, acquisition et possession d’écrits pornographiques extrêmement violents) ou le § 232 StGB (traite des êtres humains). Le consentement des personnes impliquées doit être documenté, par exemple par des preuves d’âge et des formulaires de consentement écrits (appelés « model releases »). Si ces conditions ne sont pas respectées ou si des prises de vues de mineurs ou des contenus violents ou coercitifs sont produits, des conséquences pénales importantes sont encourues, jusqu’à des peines de prison de plusieurs années.

Quelles obligations incombent aux exploitants de sites web proposant des contenus pornographiques ?

Les exploitants de sites web diffusant des contenus pornographiques doivent mettre en place des mesures étendues de protection de la jeunesse et des données. Cela comprend notamment l’utilisation de moyens techniques efficaces pour la vérification de l’âge, tels que le contrôle d’identité via des données de pièce d’identité ou de carte de crédit. Les parties accessibles au public ne doivent pas contenir de contenus pornographiques tant que la vérification d’âge n’a pas été réalisée. L’exploitant a également l’obligation de fournir les informations relatives au responsable de la protection des mineurs (§ 7 JMStV) et de signaler les contenus de manière appropriée. En cas de non-respect de ces obligations, des demandes civiles peuvent être engendrées, et l’exploitant peut également être poursuivi pour infraction administrative ou pénale. Les autorités de régulation des médias des Länder procèdent à des contrôles réguliers et peuvent imposer des sanctions telles que des amendes, des blocages ou la fermeture du site.

Existe-t-il des exceptions à l’interdiction de certains écrits pornographiques à des fins scientifiques, historiques ou reconnues ?

Oui, le droit allemand prévoit effectivement des exceptions pour certaines actions en lien avec des écrits pornographiques interdits, notamment dans un contexte scientifique, historique, de recherche ou de criminalistique. Cela est explicitement réglementé dans les infractions concernées (§ 184b al. 5 StGB, § 184c al. 4 StGB) : la possession, la production ou la diffusion d’écrits pédopornographiques ou pornographiques impliquant des jeunes ne sont pas punissables si elles se font exclusivement à des fins de recherche, d’enseignement, de criminalistique ou d’art et qu’il n’existe pas de risque de diffusion. Il est toujours nécessaire que cette utilisation soit clairement attribuée à l’un de ces objectifs reconnus et que les contenus soient conservés en lieu sûr pour éviter tout abus. L’existence d’une exception devra être vérifiée au cas par cas et, le cas échéant, par le ministère public ou les tribunaux.