Lexique juridique

Wiki»Legal Lexikon»Strafrecht»Droit pénal des associations

Droit pénal des associations

Définition et notion du droit pénal des groupements

Das Droit pénal des groupements désigne la branche du droit pénal qui traite de l’imputation, de la sanction et de la prévention des infractions commises au sein et par des personnes morales, notamment les groupements, organisations et entreprises. Alors que le droit pénal classique met l’accent sur la faute personnelle des personnes physiques, le droit pénal des groupements se concentre sur les entités collectives et leur responsabilité pour des infractions commises dans le contexte de leur activité commerciale ou organisationnelle.

Évolution historique du droit pénal des groupements

Origines et développement international

L’imputation de la responsabilité pénale aux groupements a longtemps été rejetée historiquement, le droit pénal étant traditionnellement basé sur la culpabilité personnelle. Les premières tentatives de sanctionner également les personnes morales sont apparues en droit anglo-américain dès le XIXe siècle. Au cours du XXe siècle, l’idée s’est imposée progressivement que les organisations doivent être efficacement impliquées dans la lutte contre la criminalité économique, la corruption et d’autres délits.

Évolution en droit allemand

En Allemagne, l’introduction d’un droit pénal classique des groupements a longtemps été controversée. À ce jour, la véritable responsabilité pénale des personnes morales n’est pas prévue par le droit en vigueur ; cependant, la loi sur les infractions administratives (§ 30, § 130 OWiG) et d’autres lois spéciales prévoient des sanctions contre les groupements. Depuis les années 2000, une réforme visant à instaurer un droit autonome des sanctions applicables aux groupements est en discussion; une loi dédiée à ce sujet, la Verbandssanktionengesetz (VerSanG), n’a toutefois pas encore été adoptée.

Champ d’application et principes fondamentaux du droit pénal des groupements

Destinataires

Le droit pénal des groupements s’applique aux personnes morales de droit privé et public, aux sociétés de personnes dotées de la capacité juridique ainsi, dans certains cas, qu’aux entreprises sans personnalité juridique propre. Les personnes physiques restent soumises au droit pénal individuel classique.

Lien avec l’infraction

Le droit pénal des groupements s’applique lorsqu’un acte délictueux est commis au profit ou dans le ressort de responsabilité d’un groupement par des personnes dirigeantes ou des collaborateurs. Ce qui prime, c’est le lien fonctionnel entre l’infraction et l’activité du groupement.

Principes d’imputation

La question centrale du droit pénal des groupements est de savoir dans quelles conditions une faute pénale propre peut être imputée à un groupement. Selon l’opinion majoritaire, les actes délictueux commis par des personnes dirigeantes (gérants, conseils d’administration, etc.) ou des employés sont imputés à l’entreprise, dès lors qu’ils enrichissent le groupement ou manquent à des obligations incombant à celui-ci (faute d’organisation).

Sanctions et conséquences juridiques dans le droit pénal des groupements

Amendes et sanctions pécuniaires

En l’absence de véritable peine criminelle, la législation actuelle permet d’infliger des amendes substantielles aux groupements, par exemple sur la base du § 30 OWiG. Le montant se détermine en fonction de la gravité de la violation et de la taille de l’entreprise.

Mesures liées au groupement

Outre les amendes, les nouvelles dispositions légales envisagent la possibilité de prononcer d’autres sanctions, telles que :

  • Confiscation des profits
  • Obligations d’améliorer les structures de conformité (compliance)
  • Annonce publique de la sanction
  • Exclusion des marchés publics

Développement prévu : loi sur les sanctions applicables aux groupements

Le projet de loi le plus récent sur la Verbandssanktionengesetz (VerSanG) prévoit un système graduel de sanctions et établit des règles spécifiques pour les enquêtes, les sanctions, des facteurs d’atténuation tels que l’auto-dénonciation et les enquêtes internes. Cette réforme vise ainsi à combler le vide du système de sanctions actuel et à garantir la compatibilité internationale.

Procédure d’enquête et particularités

Procédure à l’encontre des groupements

Le droit actuel des infractions administratives permet aux autorités d’engager une procédure directement contre les groupements. Contrairement à la procédure pénale classique contre des individus, ce sont ici les intérêts économiques et les déficits organisationnels qui sont au premier plan.

Droits et obligations de collaboration

Les groupements disposent dans la procédure de droits de participation, mais peuvent aussi être soumis à des obligations de clarification interne (par exemple, enquêtes internes). Dans la loi sur les sanctions applicables aux groupements envisagée, la coopération active et les mesures préventives sont prises en compte comme facteurs pouvant réduire l’amende.

Principes et objectifs du droit pénal des groupements

Effet préventif et incitations à la conformité

Le droit pénal des groupements poursuit avant tout des objectifs préventifs : par la sanction des déficits d’organisation et de surveillance collectifs, il vise à inciter les entreprises à mettre en place des systèmes de gestion de la conformité efficaces afin de prévenir efficacement les infractions.

Efficacité de la poursuite pénale

La responsabilité individuelle traditionnelle atteint ses limites face à la complexité des structures d’entreprise et des actions de dissimulation. Le droit pénal des groupements doit permettre une sanction même lorsque la responsabilité individuelle ne peut être entièrement établie.

Rapport avec le droit pénal des personnes physiques

Le droit pénal des groupements complète le droit pénal des personnes physiques. Outre la sanction des auteurs naturels, les « bénéficiaires » – c’est-à-dire les entreprises elles-mêmes – doivent également être tenus pour responsables.

Comparaisons internationales et exigences du droit européen

Situation juridique dans d’autres États

De nombreux pays disposent déjà d’un droit pénal des groupements développé. Aux États-Unis, la responsabilité pénale des entreprises est reconnue depuis longtemps. Plusieurs États européens (par exemple la France, le Royaume-Uni, les Pays-Bas) ont introduit ces dernières décennies des systèmes complets de responsabilité pénale des entreprises.

Influence du droit européen

Les exigences du droit européen, notamment en matière de lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent, favorisent l’unification et l’extension du droit pénal des groupements. L’harmonisation devient particulièrement importante pour les infractions transfrontalières et le droit de la concurrence.

Appréciation critique et perspectives

Le droit pénal des groupements constitue un domaine dynamique et vivement débattu de l’ordre juridique. Si les partisans mettent en avant son efficacité et son rôle préventif, les critiques mettent en garde contre une sur-réglementation et un alourdissement de la charge pour les entreprises. Son évolution dépendra largement des progrès législatifs et de l’harmonisation européenne.


Voir aussi :

  • Droit pénal des entreprises
  • Droit des infractions administratives
  • Systèmes de conformité (compliance)

Littérature :

  • Beulke, Strafrecht Besonderer Teil II
  • Joecks/Miebach, Münchener Kommentar zum Strafgesetzbuch
  • Gercke/Kinzig, Handbuch des Wirtschaftsstrafrechts

Liens web :

  • Gesetzesentwurf zum Verbandssanktionengesetz (Juris)
  • Bundesministerium der Justiz : « Verbandsstrafrecht: Fragen und Antworten »

Questions fréquentes

En quoi le droit pénal des groupements diffère-t-il du droit pénal classique applicable aux personnes physiques ?

Le droit pénal des groupements s’adresse principalement aux personnes morales, telles que les sociétés de capitaux ou les associations enregistrées, et se différencie sensiblement du droit pénal traditionnel qui s’applique aux personnes physiques. Alors que les actes pénaux des personnes physiques reposent avant tout sur des éléments constitutifs individuels tels que l’intention, la négligence ou la culpabilité personnelle, le droit pénal des groupements s’appuie sur la « faute organisationnelle ». Cela signifie que des manquements commis par des membres d’organes, du personnel dirigeant, ou des violations des obligations d’organisation, de surveillance et de contrôle, sont imputés au groupement lui-même. Il s’agit donc moins de responsabilité individuelle que de responsabilité collective et du respect des obligations organisationnelles visant à prévenir les actes illicites. Le droit pénal des groupements prévoit en outre des conséquences juridiques spécifiques qui, outre ou à la place des amendes, peuvent comprendre également des mesures structurelles telles que des injonctions, des obligations ou même la dissolution du groupement – des sanctions qui ne sont pas applicables aux personnes physiques.

Quand un groupement peut-il être tenu pénalement responsable ?

La responsabilité pénale d’un groupement suppose qu’une infraction ait été commise « dans l’exercice des missions du groupement » par une personne dirigeante ou avec son approbation. Ce qui est déterminant, c’est que l’acte soit objectivement imputable au groupement, qu’il ait un lien avec l’activité du groupement, et que ce dernier en ait tiré ou tenté de tirer un avantage de réputation, financier ou autre. En règle générale, il est exigé que le groupement ait permis ou favorisé l’infraction par une structure de conformité déficiente ou des carences dans les mécanismes de contrôle. La configuration concrète dépend toujours des fondements légaux, par exemple des dispositions allemandes sur les sanctions applicables aux groupements ou de lois spéciales similaires dans d’autres juridictions.

Quelles sanctions sont encourues dans le cadre du droit pénal des groupements ?

Par opposition à la sanction individuelle, le droit pénal des groupements met l’accent sur des sanctions spécifiques visant le rétablissement de situations licites, la prévention et la dissuasion. Parmi les sanctions les plus fréquentes figurent des amendes substantielles, calculées en fonction de l’avantage économique obtenu par le groupement via l’infraction, pouvant parfois menacer son existence. Il est aussi possible d’imposer des « obligations du groupement », telles que l’obligation de mettre en œuvre ou d’améliorer des programmes de conformité, la désignation de contrôleurs externes ou l’obligation de publication de la sanction. Dans les cas particulièrement graves, la dissolution du groupement peut aussi être décidée. En outre, le groupement peut être exclu des marchés publics ou faire l’objet de mesures disciplinaires professionnelles.

Un système de gestion de conformité efficace constitue-t-il une prévention contre la responsabilité ?

Un système de gestion de conformité (CMS) cohérent et appliqué est un outil central de gestion des risques et peut réduire significativement le risque de responsabilité du groupement. Le droit pénal des groupements prend généralement en compte les efforts du groupement visant à prévenir les infractions via des mesures préventives, des formations, des mécanismes de contrôle efficaces et des systèmes d’alerte, lors de la limitation des sanctions. Plus le CMS est conçu et appliqué de manière efficace et vérifiable selon l’état de la technique, plus cela pourra être reconnu à titre d’atténuation de la sanction, voire conduire dans certains cas à l’exonération totale de responsabilité, à condition qu’il puisse être démontré que, malgré des structures adéquates, l’infraction n’est intervenue qu’à titre exceptionnel et non en raison de défaillances organisationnelles.

Quels droits procéduraux possède le groupement concerné ?

Dans le cadre d’une procédure de droit pénal des groupements, le groupement concerné bénéficie de nombreux mécanismes de protection procédurale, largement similaires à ceux accordés aux personnes physiques. Cela inclut notamment le droit d’être entendu, l’accès au dossier, le droit de garder le silence et la possibilité d’être représenté par des Rechtsanwälte. De plus, le groupement peut présenter des demandes de preuves et a droit à une procédure équitable devant des tribunaux indépendants, y compris la possibilité de contester les décisions judiciaires. Des spécificités existent également concernant les enquêtes internes d’entreprise et la soumission de documents sensibles, qui doivent prendre en compte à la fois la protection des données et la déontologie professionnelle.

Comment s’articule la relation entre le droit pénal des groupements et la responsabilité civile des entreprises ?

Le droit pénal des groupements et la responsabilité civile des groupements s’entrecroisent souvent mais se distinguent par leur objectif et le type de sanction. Le premier vise à sanctionner des comportements pénalement répréhensibles, tandis que la responsabilité civile vise principalement les demandes de réparation de tiers lésés du fait du comportement fautif du groupement. Une condamnation pénale peut constituer un indice fort d’une violation illicite et fautive des obligations du groupement lors d’une procédure civile. Par ailleurs, en plus des sanctions encourues au titre du droit pénal des groupements, des demandes d’indemnisation civile, émanant par exemple des victimes ou des partenaires contractuels, peuvent être présentées en parallèle, ce qui peut considérablement aggraver les conséquences économiques pour le groupement.