Lexique juridique

Wiki»Legal Lexikon»Droit pénal administratif

Droit pénal administratif

Définition et principes fondamentaux du droit administratif pénal

Le droit administratif pénal constitue une branche autonome du droit public, qui régit la sanction des infractions administratives et des violations du droit administratif par des autorités administratives spéciales. Il s’applique chaque fois qu’il existe des manquements aux prescriptions administratives qui, selon la législation en vigueur, ne sont pas considérés comme des infractions pénales, mais seulement sanctionnées par des peines administratives – généralement des amendes ou des mesures similaires. Le droit administratif pénal constitue l’interface entre le droit administratif général et le droit pénal, et il est réglementé dans de nombreux États européens, notamment en Allemagne et en Autriche.

Distinction par rapport à d’autres branches du droit

Différence avec le droit pénal

Le droit administratif pénal se distingue du droit pénal classique en particulier par la compétence des autorités, l’objectif des mesures et la nature des sanctions. Tandis que dans le droit pénal, ce sont les tribunaux qui sont compétents pour statuer et prononcer généralement des peines privatives de liberté ou des amendes pénales, dans le droit administratif pénal, ce sont les autorités administratives qui décident des sanctions, lesquelles ont principalement un effet répressif et préventif, mais possèdent en principe un caractère moins intrusif.

Distinction par rapport au droit des infractions administratives

En Allemagne, le droit des infractions administratives fait partie du droit administratif pénal, régi par la loi relative aux infractions administratives (OWiG). En Autriche, en revanche, le droit administratif pénal est entendu de manière plus large et englobe toute violation des prescriptions administratives, indépendamment du fait qu’elles correspondent ou non à la notion allemande d’infraction administrative.

Rapport avec le droit administratif

Le droit administratif pénal fait partie de la fonction d’ordre du droit public. Il complète le droit administratif dans la mesure où il sanctionne efficacement les manquements aux prescriptions administratives, garantissant ainsi le respect de l’ordre public relevant du droit public.

Fondements juridiques

Allemagne

Les dispositions légales se trouvent principalement dans la loi sur les infractions administratives (OWiG), ainsi que dans de nombreuses lois spéciales telles que la loi sur la circulation routière (StVG) ou le code sur les denrées alimentaires et aliments pour animaux (LFGB). Les règles de procédure administrative jouent également un rôle, notamment en ce qui concerne la notification et les voies de recours.

Autriche

Les dispositions applicables résultent de la loi sur le droit administratif pénal de 1991 (VStG), de la loi générale sur la procédure administrative (AVG) et de diverses lois sectorielles qui définissent des éléments constitutifs d’infractions administratives.

Suisse

En Suisse, les règles en matière de droit administratif pénal figurent dans la loi fédérale sur le droit administratif pénal (VStrR), laquelle pose les principes de la poursuite pénale par les autorités administratives et les tribunaux de la Confédération.

Caractéristiques essentielles du droit administratif pénal

Élément constitutif

L’infraction administrative naît d’une violation d’une disposition administrative qui doit avoir été commise de manière illicite et fautive. En règle générale, une simple négligence suffit.

Sanctions

Les sanctions comprennent principalement des amendes, mais aussi des mesures accessoires telles que des interdictions de conduire, des avertissements, des confiscations ou même des fermetures temporaires d’établissements. La privation de liberté est – sauf exception – typiquement exclue.

Procédure

La procédure en droit administratif pénal suit ses propres règles procédurales. La plupart des procédures sont écrites ; les audiences orales constituent l’exception. La personne concernée a droit à une audition contradictoire et peut introduire un recours contre la décision de l’autorité administrative.

Voies de recours

En matière administrative pénale, la personne concernée dispose en général d’une opposition, d’une réclamation ou d’un appel contre la décision administrative, selon la législation du land concerné.

Systématique et fonction du droit administratif pénal

Fonction préventive et répressive

Le droit administratif pénal a à la fois une fonction préventive et répressive. Il a un effet préventif en rendant les violations des règles peu attrayantes grâce aux sanctions, encourageant ainsi le respect des normes administratives. Il agit de façon répressive en sanctionnant les infractions déjà commises.

Domaines d’application typiques

Les principaux domaines d’application du droit administratif pénal sont notamment :

  • Droit de la circulation routière (p. ex. excès de vitesse, stationnement illicite)
  • Règles relatives à l’exercice d’activités commerciales (p. ex. violation des horaires d’ouverture des magasins)
  • Droit de l’environnement et de la protection de la nature (p. ex. élimination illégale des déchets)
  • Obligations relevant du droit du travail (p. ex. infractions aux règles relatives au temps de travail)
  • Droit alimentaire (p. ex. manquements aux règles d’hygiène dans l’exploitation d’établissements de restauration)

Particularités du droit administratif pénal

Compétence des autorités

La poursuite et la sanction des infractions administratives relèvent régulièrement d’autorités administratives spécialement désignées à cet effet, telles que les offices de l’ordre public, les administrations de districts ou les services spécialisés des administrations locales. Ces autorités disposent de leurs propres pouvoirs d’enquête et de décision.

Protection des droits fondamentaux

Malgré l’intensité d’ingérence moindre, la protection des droits fondamentaux doit être respectée lors de l’édiction de décisions administratives pénales. Cela concerne notamment le droit à une procédure équitable, le principe d’égalité de traitement et le principe de proportionnalité.

Prescription

Les infractions au droit administratif pénal sont soumises à la prescription de la poursuite. La durée du délai de prescription est fixée par la loi applicable et est sensiblement plus courte qu’en droit pénal criminel.

Résumé

Le droit administratif pénal est un instrument central pour l’application des prescriptions administratives et la garantie de l’ordre public. Il se caractérise par des règles matérielles et procédurales spécifiques, et sert à assurer le respect des normes dans le domaine des infractions non pénales. Le respect des standards procéduraux, la proportionnalité des sanctions ainsi que la protection effective des droits fondamentaux constituent des éléments essentiels qui confèrent à cette branche du droit son importance propre.

Questions fréquemment posées

Quels recours sont à disposition contre une décision de condamnation en droit administratif pénal ?

Contre une décision de condamnation en droit administratif pénal, il existe en principe le recours de la réclamation. Celle-ci doit être déposée dans le délai légal, en général dans les deux semaines suivant la notification de la décision, auprès de l’autorité compétente. La réclamation a un effet suspensif et permet à la personne concernée de faire contrôler la décision par le tribunal administratif. Dans le cadre de la réclamation, il est possible de faire valoir tant des arguments juridiques que de fait, des demandes de preuve étant également recevables. Le tribunal administratif examine la décision contestée de manière complète et peut soit la confirmer, la modifier ou l’annuler. Par ailleurs, après épuisement des voies de recours ordinaires, il est possible de former une révision devant la Cour administrative suprême, si une question de droit d’importance fondamentale est concernée. En complément, un recours pour violation alléguée de droits garantis par la Constitution peut être porté devant la Cour constitutionnelle.

Que signifie l’auto-dénonciation en droit administratif pénal et quelles sont ses conséquences juridiques ?

L’auto-dénonciation est une possibilité, prévue en droit administratif pénal, de s’auto-dénoncer auprès de l’autorité compétente pour une infraction administrative commise, avant que celle-ci ne soit découverte par d’autres moyens. Cela suppose que la dénonciation soit complète et effectuée dans les délais ; c’est-à-dire que la personne concernée doit exposer les faits de manière exhaustive et fournir spontanément toutes les informations pertinentes. Une auto-dénonciation efficace entraîne, sous certaines conditions, l’exclusion ou l’atténuation de la peine, à condition qu’aucun dommage n’ait été causé à l’ordre public ou à des tiers, ou que celui-ci ait été réparé. Toutefois, l’auto-dénonciation n’a pas d’effet exonératoire si des investigations ont déjà été engagées contre la personne déclarante ou si l’infraction administrative a déjà été portée à la connaissance de l’autorité par d’autres voies.

Quel rôle joue la faute en droit administratif pénal, et comment est-elle constatée ?

La faute constitue un élément central en droit administratif pénal et représente en principe une condition préalable à l’imposition d’une sanction. La faute signifie que l’infraction administrative a été commise intentionnellement ou par négligence. L’autorité doit établir, lors de la procédure d’instruction, l’étendue de la faute – notamment l’existence d’une intention ou d’une négligence – et l’exposer de manière compréhensible dans la motivation de la décision. Lors de la détermination de la faute, sont pris en compte tant les circonstances objectives que les aspects subjectifs, tels que les connaissances, la volonté de l’auteur et ses possibilités de respecter les dispositions légales. Le degré de faute influe directement sur la fixation de la peine, notamment lors de la pondération entre la fourchette légale et les circonstances aggravantes ou atténuantes individuelles.

Dans quels cas une procédure administrative pénale peut-elle être classée ?

Une procédure administrative pénale peut être classée pour diverses raisons. Cela se produit notamment lorsqu’au cours de la procédure, il s’avère qu’il n’y a pas de comportement punissable, soit parce qu’il n’existe pas de base légale, soit parce que les faits ne sont pas prouvés ou que le prévenu ne peut pas être tenu pour responsable. Un degré de faute faible ou une violation mineure de la loi peuvent également entraîner un classement en vertu du principe d’opportunité. La procédure est également classée en cas de prescription de la poursuite, c’est-à-dire si l’infraction n’a pas été poursuivie dans le délai prévu par la loi. L’autorité peut également classer la procédure si les conditions d’une auto-dénonciation efficace sont remplies ou s’il existe d’autres motifs exonératoires.

Comment est déterminé le montant de la peine en droit administratif pénal ?

Le montant de la peine en droit administratif pénal est en principe déterminé par la fourchette légale fixée dans la législation administrative applicable. Lors de la fixation de la peine, l’autorité doit notamment tenir compte de l’étendue de la faute, de la gravité de la violation, du montant des dommages causés, ainsi que des éventuelles circonstances aggravantes et atténuantes. Parmi les circonstances atténuantes figurent, par exemple, des aveux, un repentir actif ou une réparation effective des dommages. Comme circonstances aggravantes peuvent être retenues, par exemple, des antécédents pertinents. Pour chaque décision relative au montant de la peine, l’autorité est tenue de présenter une motivation compréhensible, dans laquelle la pondération des critères évoqués doit ressortir. De plus, en droit administratif pénal, des amendes ainsi que – dans certains cas exceptionnels – des peines privatives de liberté en substitution sont possibles.

Quelle est l’importance de la prescription de la poursuite en droit administratif pénal ?

La prescription de la poursuite constitue une limite procédurale, après l’expiration de laquelle une infraction administrative ne peut plus être poursuivie. Elle commence en principe à la date de la commission de l’infraction et dure – selon la loi et la gravité des faits – de plusieurs mois à plusieurs années. Pendant la conduite de l’enquête ou lors de l’exercice des voies de recours, la prescription peut être interrompue ou suspendue. Une fois la prescription acquise, l’autorité est tenue de classer la procédure administrative pénale d’office. Les dispositions sur la prescription de la poursuite servent à la sécurité juridique et visent à éviter que les infractions administratives puissent être poursuivies indéfiniment.

Quelle est la fonction de la peine privative de liberté de substitution en droit administratif pénal ?

La peine privative de liberté de substitution s’applique en droit administratif pénal lorsqu’une amende prononcée ne peut pas être recouvrée, c’est-à-dire si la personne condamnée ne paie pas et qu’aucune mesure de saisie ou d’exécution ne peut être réalisée. Elle vise à assurer l’exécution effective de la créance pénale de l’État et à garantir l’effet dissuasif de l’amende initialement infligée. La durée de la peine de substitution est légalement limitée et proportionnelle au montant de l’amende irrécouvrable. Son prononcé est prévu comme ultime recours, lorsque toutes les mesures raisonnables de recouvrement ont été épuisées. L’autorité doit, dans la procédure, procéder à un examen précis de la situation économique et des possibilités d’exécution.