Définition et fondements du droit de la défense
Das Droit de la défense désigne l’ensemble des dispositions légales qui concernent la défense nationale, l’organisation et l’obligation de défense dans un État ainsi que les droits et devoirs des citoyens en cas de défense. Il s’agit d’un domaine central du droit public, dont l’objectif principal est d’assurer la sécurité et la souveraineté d’un État. La conception du droit de la défense varie selon l’ordre étatique et englobe notamment des normes constitutionnelles, des dispositions législatives ordinaires, des règlements administratifs et des ensembles de règles internationales.
Fondements constitutionnels du droit de la défense
Organisation de la défense dans la Loi fondamentale
En droit allemand, le droit de la défense est particulièrement ancré dans la Loi fondamentale. Les articles 12a, 45a à 45d, 65a, 87a et 115a à 115l LF réglementent les aspects essentiels, notamment :
- Obligation de service militaire (Art. 12a LF)
- Organisation et missions de la Bundeswehr (Art. 87a LF)
- État de défense et compétences législatives (Art. 115a LF et suivants)
Le législateur fédéral est habilité à édicter des règles concernant le service dans les forces armées, le service militaire alternatif ainsi que les réglementations relatives à la défense. La Loi fondamentale occupe ici une place prépondérante en modifiant, entre autres, la protection des droits fondamentaux en période de tension ou de défense.
Engagement de la Bundeswehr et limitation des droits fondamentaux
En cas de défense et dans le cas dit de « tension » (danger imminente), la Loi fondamentale permet d’importantes restrictions de certains droits fondamentaux (art. 115c LF), par exemple en ce qui concerne la liberté de réunion, la liberté de circulation ou l’inviolabilité du domicile.
Mise en œuvre législative ordinaire du droit de la défense
Loi sur l’obligation de service militaire
La loi relative à l’obligation de service militaire (Wehrpflichtgesetz – WPflG) réglemente les détails concernant la convocation, la durée, la nature et les modalités du service militaire. Elle fixe les dispositions concernant :
- Tranches d’âge et portée de l’obligation de service militaire
- Motifs de dispense ou de report
- Possibilités de service de remplacement (p. ex. service civil)
L’obligation générale de service militaire a été suspendue en Allemagne depuis 2011, mais l’obligation subsiste en tant que telle et peut être réactivée.
Loi sur le statut des soldats
La loi sur le statut des soldats (SG) régit les relations juridiques des militaires, notamment :
- Devoirs (p. ex. obligation d’obéissance, devoir de camaraderie)
- Droits (p. ex. droit à la protection, maintien dans l’effectif)
- Relations de service et mesures disciplinaires
Loi sur l’objection de conscience au service militaire
Le droit fondamental de refuser d’accomplir le service armé est inscrit à l’art. 4 alinéa 3 LF et est concrétisé par la loi, notamment par la loi sur l’objection de conscience. Les personnes invoquant des motifs de conscience peuvent refuser le service armé et sont affectées à des services civils de remplacement.
Dispositions dérogatoires du droit de la défense en cas de défense
Cas de défense et cas de tension
En cas de menace pour la sécurité de l’État ou d’attaques contre le territoire fédéral, des dispositions particulières s’appliquent :
- Extension des compétences et participation du Bundesrat et du Bundestag
- Entrée en vigueur de dispositions spéciales du droit de la défense, par exemple concernant la mobilisation
- Dérogations à la procédure législative ordinaire
Statut et compétences de la Bundeswehr
Le droit de la défense réglemente les missions et domaines d’intervention de la Bundeswehr :
- Défense et engagements alliés: Opérations dans le cadre de l’OTAN et d’organisations internationales
- État d’urgence intérieur: En cas de menace pour l’ordre démocratique libre, une demande d’assistance des Länder peut être adressée (art. 87a al. 4 LF)
- Intervention en cas de catastrophe: Soutien des autorités civiles
Aspects internationaux et supranationaux
Exigences du droit international
Le droit allemand de la défense est soumis aux engagements du droit international. Le droit international humanitaire (par exemple, les Conventions de Genève) s’applique notamment aux interventions des forces armées et précise les normes humanitaires minimales.
Accords OTAN et UE
Les réglementations sur la défense commune et le stationnement des troupes sont fondées sur des accords et traités internationaux, tels que le Statut des forces OTAN, qui réglemente le statut et les droits des forces alliées.
Contrôle, administration et organisation du droit de la défense
Administration de la défense
Les structures organisationnelles de l’administration de la défense sont minutieusement réglementées dans le droit de la défense. Le ministère fédéral de la Défense est l’autorité suprême, il supervise l’Office fédéral pour la gestion du personnel de la Bundeswehr ainsi que de nombreux commandements et autorités.
Droit disciplinaire militaire
Des dispositions disciplinaires particulières sanctionnent les manquements des soldats à leurs obligations de service (loi disciplinaire militaire). Cela comprend des sanctions pouvant aller jusqu’à la radiation du service.
Sanctions et mesures d’ordre
Infractions pénales et contraventions
Le non-respect des obligations du droit de la défense, tel que la désertion, l’insubordination ou la démoralisation de la troupe, est passible de sanctions pénales (code pénal, loi pénale militaire). Il existe également des contraventions spécifiques, telles que le non-respect des obligations de déclaration.
Domaines particuliers liés au droit de la défense
Droit du travail et droit social
En lien avec le droit de la défense, de nombreuses règles de protection existent en droit du travail et en droit social, telles que la protection contre le licenciement pendant le service militaire, les droits à la retraite et à l’intégration après le retour du service.
Protection des données et collecte de données
La collecte, le traitement et l’utilisation des données personnelles dans le cadre du droit de la défense sont soumis à des exigences strictes en matière de protection des données, par exemple lors de l’incorporation et de l’enregistrement des personnes assujetties au service militaire.
Portée et objectifs du droit de la défense
Le droit de la défense constitue un élément essentiel de l’architecture sécuritaire de l’État et garantit la capacité d’action de l’État en cas de défense ou de tension. Il veille à ce qu’en cas de crise, la protection juridique et organisationnelle de la population et de l’État soit assurée. Les réglementations visent à établir et maintenir un équilibre entre la capacité de défense de l’État et la préservation des droits fondamentaux individuels.
Littérature et dispositions complémentaires
- Loi fondamentale pour la République fédérale d’Allemagne (LF)
- Loi sur l’obligation de service militaire (WPflG)
- Loi sur le statut des soldats (SG)
- Code pénal militaire (WStG)
- Loi sur l’objection de conscience au service militaire (KDVG)
- Traités et conventions internationales (Statut des forces OTAN, Conventions de Genève)
- Instructions administratives et décrets du ministère fédéral de la Défense
Ces bases juridiques, organisations et domaines réglementaires complets font du droit de la défense un domaine complexe et essentiel du droit public pour la sécurité d’un État.
Questions fréquemment posées
Quelles obligations découlent pour les citoyens allemands du droit de la défense ?
Le droit de la défense oblige tout citoyen allemand de sexe masculin ayant atteint l’âge de 18 ans à accomplir le service militaire. Depuis la suspension du service militaire général en 2011, le service de base n’est rétabli qu’en cas de tension ou de défense (§ 1 WPflG). Toutefois, des obligations de déclaration subsistent, notamment dans le cadre de la sélection et du contrôle militaire. Le droit de la défense règle également le statut juridique des réservistes en période de tension ou de défense ainsi que les conditions du service militaire volontaire. En outre, les employeurs et les établissements d’enseignement ont l’obligation de libérer et de réintégrer les personnes effectuant le service militaire conformément à la loi sur la protection de l’emploi et à la loi sur le statut des soldats.
Quelles sont les possibilités légales de refus du service militaire ?
Le refus du service militaire pour des raisons de conscience est garanti par la Loi fondamentale (art. 4 al. 3 LF). Toute personne qui, pour des raisons morales ou religieuses, ne peut accomplir un service armé est en droit de demander la reconnaissance en qualité d’objecteur de conscience. La procédure est réglementée par la loi sur l’obligation de service militaire ainsi que par la loi sur le refus du service armé. Le demandeur doit expliquer qu’il ne peut recourir à la violence armée pour des raisons de conscience. Si la demande est acceptée, un service civil de remplacement doit en principe être accompli. Depuis la suspension de l’obligation de service militaire, ce service de remplacement n’est également prévu qu’en cas de défense.
Quelles sont les sanctions encourues en cas d’infractions au droit de la défense ?
Les infractions aux obligations issues du droit de la défense peuvent être sanctionnées comme des contraventions ou des infractions pénales selon la loi sur les infractions militaires ou le code pénal. Par exemple, l’absence non justifiée à la sélection constitue une contravention (§ 52 WPflG) et peut être sanctionnée par une amende. L’évasion délibérée du service militaire, comme l’absence non autorisée de la troupe, peut être qualifiée de désertion conformément au § 16 de la loi militaire et être sanctionnée par une peine d’emprisonnement ou une amende. Les dissimulations par certificats médicaux ou fausses indications sont également répréhensibles. En outre, des mesures administratives, telles que la reconnaissance de l’inaptitude au service, peuvent être prises.
Quels sont les droits d’un appelé au service militaire pendant son service ?
Les personnes effectuant le service militaire ont droit, durant leur service, à une solde, à des soins gratuits et à un logement conformément à la loi sur le statut des soldats. Elles bénéficient des droits à l’assistance en cas de maladie, d’accident ou de pension selon la loi sur l’assistance aux militaires. Elles bénéficient aussi d’une protection particulière contre le licenciement conformément à la loi sur la protection de l’emploi. Le droit de recours garantit que les appelés peuvent contester les mesures de service (§§ 1 et suivants WDO). Il existe également le droit à une assistance spirituelle et à la préservation des droits humains et fondamentaux dans la mesure des nécessités du service.
Comment la convocation au service militaire est-elle légalement réglementée ?
La convocation s’effectue par une notification écrite émanant des bureaux locaux liés au service militaire. La base juridique est l’article 21 WPflG. La convocation peut intervenir à très court terme en cas de tension ou de défense. La notification doit préciser la durée, la date et l’unité de service. Un recours juridique peut être déposé contre une convocation dans un délai (généralement deux semaines), mais il n’a pas d’effet suspensif, c’est-à-dire que la convocation doit en principe être respectée jusqu’à décision sur le recours (§ 79 WPflG). Il existe par ailleurs des règles de report, notamment pour les apprentis, étudiants ou pères de famille.
Quelles règles particulières s’appliquent aux réservistes dans le droit de la défense ?
Les réservistes sont soumis, selon la loi sur l’obligation de service militaire, à une obligation de suivi du service militaire, ce qui signifie qu’ils peuvent être appelés à servir en cas de tension ou de défense. Des obligations spécifiques de déclaration et de disponibilité s’appliquent à eux. Ils peuvent être convoqués pour des exercices militaires ou pour d’autres missions de réserve (§§ 61 et suivants SG). Les obligations de service peuvent concerner la troupe active ou certaines fonctions dans la protection civile ou en cas de catastrophe. Il existe également des dispositions spécifiques concernant le droit du travail, la couverture d’assurance et, le cas échéant, le maintien de la rémunération conformément à la loi sur la garantie des ressources.
Dans quelle mesure le droit de la défense est-il compatible avec les engagements et accords internationaux de l’Allemagne ?
Le droit allemand de la défense est conforme aux engagements internationaux, en particulier au droit à l’objection de conscience tel que reconnu, par exemple, par la Convention européenne des droits de l’homme. Les dispositions concernant l’obligation de service militaire et sa suspension sont également conformes aux normes internationales, telles que celles de l’Union européenne et de l’Organisation des Nations Unies. L’Allemagne est tenue, en cas de conflits internationaux, de respecter le droit international humanitaire, notamment les Conventions de Genève, de sorte que le droit de la défense inclut des dispositions visant à protéger les droits de l’homme même en cas de défense. Les devoirs de service et les possibilités d’intervention des forces allemandes sont également encadrés par les exigences juridiques de l’OTAN et de l’UE.