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Droit de l’environnement

Définition et principes fondamentaux du droit de l’environnement

Das Droit de l’environnement désigne l’ensemble des normes juridiques visant à protéger l’environnement naturel, à préserver les écosystèmes et à promouvoir l’utilisation durable des ressources naturelles. Il régit les relations entre l’homme et l’environnement dans le but d’éviter ou de réduire les atteintes à l’environnement. Le droit de l’environnement regroupe diverses sources juridiques et concerne plusieurs domaines du droit public, parfois également du droit privé, ainsi que du droit européen et international.

Évolution et importance

Développement historique

Le droit de l’environnement s’est établi comme une branche juridique autonome, principalement à partir des années 1970. Face à l’augmentation des pollutions et à la prise de conscience sociétale des enjeux écologiques, des réglementations complètes ont vu le jour. En Allemagne, des jalons tels que la Loi fédérale sur la protection contre les immissions (BImSchG) de 1974 et la Loi fédérale sur la protection de la nature (BNatSchG) en témoignent. Au niveau européen et international, des normes telles que les directives de l’Union européenne ou les accords mondiaux prennent une importance croissante.

Le droit de l’environnement dans le système juridique

Le droit de l’environnement relève principalement du droit public et se situe à l’intersection de nombreux domaines juridiques, dont le droit administratif, le droit pénal, le droit civil, le droit constitutionnel, ainsi que le droit européen et international. Il se caractérise par son approche transversale et son interdisciplinarité prononcée.

Sources du droit de l’environnement

Fondements constitutionnels

L’ancrage de la protection de l’environnement dans la Loi fondamentale (GG) constitue la base du droit de l’environnement en Allemagne. L’article 20a GG est particulièrement pertinent, car il impose à l’État le devoir constitutionnel de protéger les fondements naturels de la vie.

Prescriptions internationales et européennes

Accords internationaux

Les conventions des Nations Unies, telles que l’Accord de Paris sur le climat ou la Convention sur la diversité biologique de Rio, exercent une influence majeure sur le droit environnemental national.

Droit de l’environnement européen

Le droit de l’environnement est fortement influencé par le droit de l’Union européenne. Parmi les actes juridiques importants figurent la directive sur l’évaluation des incidences sur l’environnement, la directive-cadre sur l’eau ou les directives sur la protection de la nature (directive Habitats-Faune-Flore et directive Oiseaux).

Législation nationale

Au niveau national, de nombreuses lois environnementales existent. Parmi les principales, on compte le Code de l’environnement, qui regroupe plusieurs lois individuelles. Les textes suivants sont particulièrement importants pour la pratique :

  • Loi fédérale sur la protection contre les immissions (BImSchG)
  • Loi sur l’économie circulaire (KrWG)
  • Loi fédérale sur la protection de la nature (BNatSchG)
  • Loi sur le régime des eaux (WHG)
  • Loi sur les dommages environnementaux (USchadG)
  • Loi sur les produits chimiques (ChemG)
  • Loi sur l’accès à l’information environnementale (UIG)

De plus, de nombreux décrets précisent les exigences légales.

Champs d’application du droit de l’environnement

Droit de la protection contre les immissions

Le droit de la protection contre les immissions vise à protéger contre les effets nuisibles sur l’environnement, notamment la pollution de l’air, le bruit, les vibrations, la lumière, la chaleur et les radiations. Son fondement essentiel est la Loi fédérale sur la protection contre les immissions, complétée par de nombreux décrets tels que la TA Luft ou la BImSchV.

Droit de la protection de la nature et de l’entretien des paysages

Le droit de la protection de la nature protège les espèces animales et végétales sauvages, les biotopes et les paysages contre les modifications préjudiciables. Les règles principales se trouvent dans la Loi fédérale sur la protection de la nature ainsi que dans les lois spécifiques des Länder.

Droit de l’eau

Le droit de l’eau encadre la gestion des eaux de surface, des eaux souterraines et des eaux pluviales. La norme centrale est la Loi sur le régime des eaux, complétée par les lois des Länder. Les thèmes essentiels concernent la gestion des ressources en eau, les autorisations relatives à l’eau, le traitement des eaux usées et la prévention des risques pour la ressource en eau.

Droit des déchets

Le droit des déchets met l’accent sur l’élimination appropriée des déchets, la promotion du recyclage et la prévention des déchets. Les fondements juridiques sont surtout la Loi sur l’économie circulaire et les règlements associés.

Droit de la protection des sols et des sites pollués

Le droit de la protection des sols vise la protection préventive et corrective des sols contre les modifications nuisibles. Il comprend des mesures de réhabilitation et de prévention des dangers liés aux sites pollués, régies notamment par la Loi fédérale sur la protection des sols.

Droit de la protection du climat et droit de l’énergie

Le domaine de la protection du climat devient de plus en plus central. Les principales réglementations figurent dans la Loi fédérale sur la protection du climat, ainsi que dans divers accords européens et internationaux. En lien avec l’énergie, le droit de l’énergie joue un rôle clé, notamment pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la promotion des énergies renouvelables et l’amélioration de l’efficacité énergétique.

Droit à l’information environnementale et droit procédural de l’environnement

La Loi sur l’accès à l’information environnementale garantit à chaque citoyen l’accès aux informations relatives à l’environnement. Le droit procédural de l’environnement comprend les règles de procédure pour l’application des lois environnementales, notamment en ce qui concerne la participation du public et la reconnaissance des recours collectifs (par exemple, droit d’action des associations conformément à la Loi sur le recours en matière d’environnement).

Principes et instruments du droit de l’environnement

Principe du pollueur-payeur

Le principe du pollueur-payeur est central en droit de l’environnement : celui qui cause une atteinte à l’environnement doit assumer la responsabilité de sa réparation ainsi que les coûts associés.

Principe de précaution

Le principe de précaution impose de prendre des mesures préventives afin d’éviter les dangers environnementaux, et ce dès avant qu’ils ne se produisent.

Principe de durabilité

Le principe de durabilité exige la préservation et le développement de l’environnement naturel et des ressources pour les générations futures.

Principe de solidarité collective

Le principe de solidarité collective s’applique lorsque l’attribution individuelle n’est pas possible, de sorte que la collectivité prend en charge la compensation des dommages environnementaux.

Évaluation environnementale (EIE)

L’évaluation environnementale est une procédure administrative importante visant à identifier, décrire et évaluer les impacts des projets planifiés sur l’environnement. Les résultats de cette évaluation sont pris en compte dans le processus d’autorisation, afin de prévenir ou de minimiser les effets négatifs sur l’environnement.

Mise en œuvre et contrôle du droit de l’environnement

Administration de l’environnement

Le contrôle et l’exécution des normes environnementales relèvent des autorités environnementales aux niveaux fédéral, régional et local. Celles-ci vérifient le respect des exigences légales, délivrent les autorisations et prononcent, en cas d’infractions, des mesures administratives appropriées.

Droit pénal et droit administratif de l’environnement

Les comportements préjudiciables à l’environnement peuvent être sanctionnés par des peines d’emprisonnement ou des amendes selon le Code pénal (StGB) et les lois spéciales. Par ailleurs, des infractions administratives peuvent être poursuivies sur la base de différentes lois sectorielles.

Droit d’action des associations et participation du public

Le droit de l’environnement implique fortement les acteurs de la société civile. Par le droit d’action des associations, des organisations reconnues de protection de l’environnement ou de la nature peuvent agir en justice contre certaines décisions environnementales. La participation précoce du public lors des procédures de planification et d’autorisation renforce la légitimité démocratique et la transparence.

Évolutions actuelles et défis

Face au changement climatique, à la diminution de la biodiversité et à l’émergence de nouveaux risques environnementaux, le droit de l’environnement fait l’objet d’une évolution constante. Les activités législatives et la jurisprudence réagissent continuellement aux évolutions scientifiques, aux besoins sociétaux et aux engagements internationaux.

Les défis actuels concernent notamment :

  • Protection du climat et transition énergétique
  • Numérisation et surveillance environnementale
  • Promotion de l’économie circulaire
  • Application stricte et règles d’exécution dans le cadre européen et international
  • Adaptation à de nouvelles substances telles que les microplastiques ou les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS)

Importance du droit de l’environnement pour l’économie et la société

Les exigences environnementales ont un impact significatif sur l’activité des entreprises, les projets d’infrastructure et le développement communal. Elles garantissent que les activités économiques restent compatibles avec la protection de l’environnement et offrent une protection juridique étendue aux personnes concernées ainsi qu’à la collectivité.

Littérature et sources complémentaires

Pour approfondir ses connaissances en droit de l’environnement, il est recommandé de consulter les commentaires des lois pertinentes, les manuels, la jurisprudence actuelle ainsi que les publications des autorités compétentes et des organisations internationales. Les publications de l’Agence fédérale pour l’environnement (UBA), du Ministère fédéral de l’Environnement (BMUV) et de la Commission européenne sont particulièrement centrales.


Cet article offre un large aperçu du droit de l’environnement, de ses fondements juridiques ainsi qu’une présentation détaillée de la structure, des principes et des défis actuels de cette branche du droit.

Questions fréquemment posées

Quel est le rapport entre le droit de l’environnement allemand et le droit de l’environnement européen ?

Le droit de l’environnement allemand est largement influencé par le droit de l’environnement européen. De nombreux domaines essentiels, tels que la protection contre les immissions, le droit de l’eau, le droit des produits chimiques ou le droit des déchets, sont fondés sur des directives ou des règlements de l’UE. La République fédérale d’Allemagne est tenue de transposer les directives européennes dans son droit national dans les délais impartis. Une marge de manœuvre existe, mais elle est limitée par les exigences d’interprétation et d’application de la Cour de justice de l’Union européenne. Les règlements européens d’application directe, comme le règlement REACH sur les produits chimiques, doivent être appliqués sans nouvelle mesure de transposition et prévalent sur le droit national. En cas de conflit entre le droit de l’environnement allemand et le droit européen, le droit de l’Union prime. Les dispositions nationales doivent alors être interprétées conformément au droit de l’Union ou, le cas échéant, ne pas être appliquées. C’est ainsi que le droit de l’environnement allemand est devenu un droit d’intégration, qui ne peut être examiné isolément.

Qui est responsable du respect et de l’application du droit de l’environnement en Allemagne ?

La compétence de contrôle et d’application des normes environnementales relève en principe des autorités à différents niveaux administratifs. Selon le domaine, il peut s’agir d’autorités fédérales, régionales ou communales. Les autorités fédérales telles que l’Agence fédérale pour l’environnement ou l’Office fédéral pour la protection de la nature assument surtout des missions de coordination et d’expertise à l’échelle nationale. L’application proprement dite du droit de l’environnement, comme la délivrance d’autorisations, le contrôle des entreprises, la réalisation de mesures, la prise d’arrêtés ou la poursuite des infractions, est généralement assurée au niveau des Länder par les offices régionaux ou au niveau communal par les autorités locales de l’environnement. Les règles de compétence se trouvent dans les lois environnementales pertinentes, les directives administratives et les décrets d’organisation des Länder. En outre, les autorités collaborent souvent de manière interdisciplinaire avec d’autres services, comme la santé publique ou la surveillance des entreprises. Outre l’administration, les juridictions jouent également un rôle lorsqu’il s’agit de contrôler ou de sanctionner les règles environnementales.

Quels sont les recours dont disposent les personnes concernées en cas de violations du droit de l’environnement ?

Les personnes concernées, telles que les particuliers, les entreprises ou les associations environnementales, peuvent contester les actes administratifs relevant du droit de l’environnement au moyen des voies de recours prévues par le droit administratif. Les principaux instruments sont le recours administratif (Widerspruch) puis le recours contentieux devant le tribunal administratif. Pour certaines décisions, en particulier les autorisations relevant de la législation sur les immissions, les associations environnementales reconnues peuvent également introduire un recours en justice, sous certaines conditions (action d’association selon la loi sur les voies de recours en matière d’environnement). Outre les procédures administratives, des recours civils sont envisageables, par exemple sur le fondement de l’article 1004 BGB (action en suppression ou en cessation) ou selon des dispositions spécifiques du droit de la responsabilité environnementale. Des procédures pénales ou administratives peuvent également être engagées, par exemple en cas d’infractions environnementales (art. 324 et suivants du StGB) ou de contraventions selon l’article 62 BImSchG.

Quelle est l’importance du principe de précaution en droit de l’environnement ?

Le principe de précaution est l’un des principes directeurs du droit allemand et européen de l’environnement. Il impose de prendre des mesures préventives avant même le début d’activités à risque environnemental ou en cas de signes de dommage, et ce même en l’absence de preuve scientifique complète du dommage. Il s’agit principalement d’éviter préventivement les atteintes à l’environnement et non seulement de réagir à des dommages déjà survenus. Des lois comme la Loi sur la protection contre les immissions, la Loi sur le régime des eaux ou la Loi sur l’économie circulaire intègrent explicitement ou implicitement ce principe, en subordonnant la recevabilité des installations et activités à enjeu environnemental à des conditions d’autorisation et de précaution (par exemple, meilleure technique disponible). Ce principe est également régulièrement invoqué pour interpréter des notions juridiques indéterminées. Au niveau européen, il occupe une place centrale dans la politique environnementale de l’UE, par exemple dans la directive Habitats-Faune-Flore ou dans la directive-cadre sur les déchets.

Quel rôle jouent les évaluations environnementales (EIE) dans le système juridique allemand ?

Les évaluations environnementales (EIE) constituent un outil important de planification et d’autorisation en droit environnemental. Elles visent à recenser, évaluer et prendre en compte, dès la phase de planification, les effets des grands projets (installations industrielles, infrastructures de transport, exploitations agricoles intensives, etc.) sur l’environnement. L’EIE comprend des règles sur la procédure, la participation du public, la collecte et l’évaluation des informations environnementales ainsi que l’examen d’alternatives. Elle est une condition préalable à l’autorisation de certains projets, conformément à la Loi relative à l’évaluation environnementale (UVPG) ainsi qu’à d’autres lois sectorielles (BImSchG, BauGB, WHG). L’EIE n’est pas un acte administratif indépendant, mais une composante intégrée des procédures d’autorisation et produit un effet procédural : en l’absence d’EIE ou en cas d’EIE lacunaire, la décision d’autorisation peut être entachée d’illégalité. Sa mise en œuvre en Allemagne est étroitement liée aux prescriptions du droit européen (directive EIE).

Quelles sont les conséquences pénales encourues en cas de violation du droit de l’environnement ?

Les atteintes au droit de l’environnement peuvent être sanctionnées pénalement en tant qu’infractions environnementales conformément aux art. 324 et suiv. du StGB. Les infractions visent notamment la pollution des eaux (art. 324 StGB), la pollution des sols (art. 324a StGB), la pollution de l’air (art. 325 StGB), l’élimination illégale de déchets (art. 326 StGB) et la manipulation illicite de déchets ou de substances dangereuses. Une action intentionnelle ou par négligence qui compromet l’environnement dans une certaine mesure est généralement requise. Les peines vont de l’amende à plusieurs années de prison. De plus, de nombreuses infractions administratives existent, par exemple en vertu de la Loi sur la protection contre les immissions, de la Loi sur le régime des eaux ou de la Loi sur l’économie circulaire. Des conséquences additionnelles telles que la confiscation des profits illégaux ou des interdictions professionnelles peuvent aussi être prononcées. Les entreprises peuvent également être sanctionnées, notamment par des amendes administratives selon la loi sur les infractions administratives.

Comment la participation du public est-elle réglementée en droit de l’environnement ?

La participation du public constitue un élément central de la législation environnementale moderne et découle d’exigences nationales ainsi que d’engagements internationaux, notamment de la Convention d’Aarhus. Celle-ci prévoit un large accès à l’information, des droits de participation et de recours pour le public dans les processus décisionnels ayant un impact sur l’environnement. En Allemagne, la participation du public est légalement obligatoire dans de nombreuses procédures d’autorisation et de planification, par exemple dans le cadre de la loi sur l’étude d’impact environnemental, de la loi fédérale sur la protection contre les nuisances ou de la loi sur la gestion de l’eau. La procédure de participation comprend l’accès aux informations relatives à l’environnement, la mise à disposition des dossiers de demande, la possibilité de formuler des observations et l’organisation de réunions de discussion. Les objections doivent être examinées et évaluées par l’autorité compétente. Afin de garantir l’effectivité des droits du public, un droit de recours existe également, sous certaines conditions (par exemple selon la loi sur les recours en droit de l’environnement), pour les personnes concernées ainsi que pour les associations.