Définition et champ d’application du droit des étrangers
Das Droit des étrangers désigne la branche du droit qui régit les relations juridiques entre l’État et les personnes dépourvues de nationalité allemande (étrangers). Il englobe les normes concernant l’entrée, le séjour, l’activité professionnelle, l’intégration et la fin du séjour des étrangers en Allemagne. Le droit des étrangers fait partie du droit administratif spécial et est essentiellement déterminé par la législation nationale, les directives européennes ainsi que les accords internationaux.
Sources du droit des étrangers
Le droit des étrangers repose sur un système échelonné de sources juridiques :
Bases légales nationales
- Loi fondamentale (GG) : Prévoit, à l’article 16a (droit d’asile) et à l’article 116 (définition de la nationalité allemande), des prescriptions fondamentales.
- Loi sur le séjour (AufenthG) : Loi centrale concernant le séjour, l’activité professionnelle et l’intégration des étrangers.
- Loi sur la liberté de circulation/UE (FreizügG/EU) : Règle la liberté de circulation pour les citoyens de l’UE et leurs membres de famille.
- Loi sur l’asile (AsylG) : Réglementation de la procédure d’asile.
- Loi sur la nationalité (StAG) : Dispositions concernant la naturalisation et la nationalité.
- Règlement sur l’emploi, loi sur l’intégration et lois connexes : Dispositions sur des situations particulières liées au droit de séjour.
Bases juridiques européennes
- Droit de l’UE (par ex. directives et règlements relatifs à la liberté de circulation des personnes, à l’asile, au regroupement familial, Blue Card) : Agissant directement ou indirectement sur le droit national.
- Accords de Schengen : Dispositions sur l’espace européen sans frontières et les visas.
- Règlement Dublin : Détermination de la compétence pour les procédures d’asile au niveau européen.
Réglementations internationales
- Conventions relatives aux droits de l’homme (par ex. CEDH, Convention de Genève sur les réfugiés) : Normes minimales pour la protection des étrangers et des réfugiés.
Champ d’application matériel
Entrée et séjour
Le droit des étrangers réglemente notamment :
- Obligation et types de visas : Différents types de visas selon la durée (visa Schengen pour courts séjours, visa national pour longs séjours), motifs et conditions.
- Délivrance et prolongation des titres de séjour : Autorisation de séjour pour des motifs humanitaires, familiaux, scolaires, professionnels ou politiques conformément au § 4 AufenthG.
- Prolongation, refus ainsi que révocation et retrait des titres de séjour : Vérification des conditions juridiques applicables à chaque cas.
Activité professionnelle et intégration
Le droit des étrangers prévoit :
- Conditions d’accès à une activité professionnelle : Accès au marché du travail, procédure d’approbation de l’Agence fédérale pour l’emploi, Carte bleue UE, permis d’établissement.
- Mesures d’intégration : Participation à des cours d’intégration, encouragement au regroupement familial, promotion de la langue.
Fin du séjour
Le droit des étrangers règle :
- Expulsion : Obligation de quitter le territoire en raison d’un danger pour la sécurité publique ou d’infractions graves (§§ 53-55 AufenthG).
- Expulsion forcée : Mise en œuvre effective de l’obligation de quitter le territoire.
- Interdiction d’expulsion et tolérance : Conditions dans lesquelles les étrangers ne peuvent temporairement pas être expulsés.
Principes fondamentaux du droit des étrangers
Différenciation selon le statut de séjour
Le droit des étrangers différencie selon le statut et le but du séjour, par exemple :
- Séjour de courte durée (tourisme, voyage d’affaires)
- Séjour de longue durée (études, travail, regroupement familial)
- Séjour à caractère humanitaire (asile, protection subsidiaire, tolérance)
Nationalité et égalité de traitement
Le principe d’égalité de traitement et l’interdiction de la discrimination sont des principes majeurs, mais n’excluent pas la possibilité de règles différentes selon le pays d’origine et le but du séjour.
Pratique administrative et autorités
La mise en œuvre incombe à divers organismes tels que les autorités pour les étrangers, l’Office fédéral pour la migration et les réfugiés (BAMF), la police fédérale et la juridiction administrative (tribunaux administratifs). Coopération et compétences découlent du droit fédéral et du droit des Länder.
Procédures en droit des étrangers
Procédure administrative
Les actes administratifs décisifs (par ex. délivrance d’un titre de séjour) sont généralement pris dans le cadre de la procédure administrative conforme à la loi sur la procédure administrative.
Protection juridique
En cas de mesures défavorables (par ex. refus d’une demande, notification d’expulsion, menace d’expulsion), la voie juridique administrative est ouverte (recours, action devant les tribunaux administratifs).
Particularités
Certaines décisions, notamment dans le cadre de la procédure d’asile, donnent lieu à des formes particulières de protection juridique, par exemple la procédure en référé selon le § 80 al. 5 VwGO.
Le droit des étrangers en lien avec les domaines juridiques connexes
Le droit des étrangers est étroitement lié à :
- Droit de la nationalité
- Droit d’asile
- Droit social : Droits à prestations tels que l’aide sociale, allocations familiales, minimum social.
- Droit du travail : Accès au marché du travail allemand, droits des salariés.
- Droit de la famille : Regroupement familial, mariage, droit de la filiation.
Nouveautés et développements actuels du droit des étrangers
Le droit des étrangers est en constante évolution, influencé par les évolutions sociétales, politiques, européennes et internationales. Parmi les évolutions récentes figurent :
- Développement de la loi sur l’immigration des travailleurs qualifiés
- Améliorations pour l’intégration des personnes immigrées
- La réforme du droit de la nationalité
- Numérisation des procédures de demande et administratives
Résumé
Le droit des étrangers en Allemagne constitue la base juridique pour l’entrée, le séjour, l’intégration et la fin du séjour des personnes dépourvues de nationalité allemande. Il est complexe, contient de nombreuses règles dépassant parfois les frontières nationales et est en évolution constante. Sa mise en œuvre est assurée par de nombreux organismes, en coordination étroite avec les normes européennes et internationales. Une connaissance approfondie et précise des dispositions légales est indispensable pour toute appréciation juridique dans le domaine du droit des étrangers.
Questions fréquemment posées
Combien de temps dure le traitement d’une demande de visa en Allemagne ?
La durée de traitement d’une demande de visa pour l’Allemagne dépend principalement du type de visa demandé (visa Schengen, visa national, par ex. pour études, travail, regroupement familial), de la charge de travail de la représentation allemande compétente à l’étranger ainsi que de l’exhaustivité et de la conformité des documents présentés. Pour les visas Schengen, la durée de traitement habituelle est généralement de 7 à 14 jours calendaires à compter de la demande. Pour les visas nationaux, les délais peuvent être sensiblement plus longs, selon le motif du séjour (par ex. études, activité professionnelle, regroupement de conjoints), pouvant aller de plusieurs semaines à plusieurs mois, notamment parce que l’approbation de l’autorité allemande compétente en matière d’immigration est souvent requise. Des retards peuvent survenir notamment en cas de demandes de renseignements complémentaires adressées au demandeur/demandeuse ou en cas de nécessité de fournir des documents supplémentaires. D’autres facteurs individuels (nationalité, vérifications de sécurité, contexte politique actuel) peuvent également jouer un rôle. L’état d’avancement actuel du traitement peut être consulté auprès des représentations concernées ou sur leurs sites internet ; aucun délai légal obligatoire n’existe toutefois, sauf dans des cas particuliers relevant de l’obligation de consultation selon l’art. 22 du code des visas de l’UE.
Sous quelles conditions une autorisation de séjour peut-elle être prolongée ?
La prolongation d’une autorisation de séjour conformément à la loi sur le séjour (AufenthG) suppose que le but initial du séjour subsiste et que les autres conditions de délivrance soient toujours remplies. Cela inclut en règle générale la preuve de moyens de subsistance suffisants (§ 5, al. 1, n° 1 AufenthG), une couverture d’assurance maladie existante et, si nécessaire, la preuve d’une habitation ainsi que d’autres conditions spécifiques liées au titre de séjour (par ex. progression des études, maintien d’un emploi). La demande de prolongation doit être déposée à temps auprès de l’autorité compétente pour les étrangers avant l’expiration du titre de séjour actuel. En cas de doute concernant la persistance des conditions (par ex. perte d’emploi, séparation en cas de regroupement de conjoints), l’autorité peut refuser la prolongation. Pour certains titres de séjour (par ex. pour formation, Carte bleue UE), des règles particulières s’appliquent concernant la possibilité de prolongation et la durée maximale de séjour. En cas de demande dans les délais, l’autorisation de séjour est considérée comme maintenue jusqu’à la décision de l’autorité (§ 81, al. 4, phrase 1 AufenthG).
Quels sont les droits des titulaires d’un titre de séjour concernant l’activité professionnelle ?
La possibilité et l’étendue pour les titulaires d’un titre de séjour d’exercer une activité professionnelle en Allemagne dépendent du type de titre de séjour ainsi que des dispositions y afférentes. La loi sur le séjour distingue en principe les titres de séjour qui autorisent explicitement une activité professionnelle (par ex. autorisation de séjour à fin d’activité lucrative, Carte bleue UE) et ceux qui l’excluent ou la limitent (par ex. autorisation à des fins d’études ou de formation). L’autorisation de travail correspondante est indiquée expressément sur le titre de séjour (« activité professionnelle autorisée » ou « emploi autorisé/limité à un employeur/activité spécifique »). Sans autorisation explicite, l’activité professionnelle est en principe interdite et peut entraîner des conséquences sur le droit de séjour. De plus, les titulaires remplissant les conditions peuvent exiger la liberté professionnelle totale conformément à l’art. 12 GG, en particulier en cas de prolongation après plusieurs années ou de demande de changement de statut.
Comment la reconnaissance des diplômes étrangers s’effectue-t-elle dans le cadre du droit de séjour ?
Pour la délivrance de certains titres de séjour, notamment pour une activité professionnelle qualifiée, la reconnaissance des diplômes professionnels ou universitaires étrangers est une condition légale impérative. Cette reconnaissance est effectuée en Allemagne par les organismes compétents ou les chambres professionnelles, tels que le Centre d’information pour la reconnaissance des diplômes étrangers (ZAB) pour les diplômes académiques, ou les autorités régionales pour les professions réglementées. La loi sur la reconnaissance (AnerkG) et les lois spéciales concernées régissent l’examen et les conditions d’équivalence. Pour les fins de séjour selon les §§ 18a, 18b ou 18d AufenthG, la présentation d’une attestation d’équivalence positive est régulièrement requise. Le résultat de cette procédure de reconnaissance est déterminant pour l’examen en droit du séjour et, en cas d’absence d’équivalence, peut entraîner le rejet du titre de séjour. En outre, des mesures compensatoires (par ex. stages d’adaptation) peuvent être exigées.
Quels recours juridiques existent en cas de rejet d’une demande de visa ou de titre de séjour ?
Si une personne reçoit une décision de rejet concernant un visa ou un titre de séjour, il existe en principe la possibilité d’introduire un recours. En cas de décision d’une représentation allemande à l’étranger, un recours peut être formé dans le mois qui suit la notification ; alternativement – selon la procédure administrative concrète et le pays – une action en justice devant le tribunal administratif peut être engagée (parfois la procédure de recours est supprimée). Les décisions des autorités nationales peuvent en principe être contestées devant le tribunal administratif. La procédure est régie par les dispositions de la loi sur la procédure devant les tribunaux administratifs (VwGO). Pour certaines procédures spécifiques (par ex. visa Schengen), il convient de tenir compte des particularités liées à la « remontrance » : une remontrance motivée doit d’abord être formulée auprès de la représentation à l’étranger, puis, en cas d’échec, une action peut être intentée. Pendant la procédure de recours, il n’y a en principe pas d’effet suspensif en matière de séjour ; en d’autres termes, le séjour n’est généralement pas régularisé pendant cette période, sauf si le tribunal en décide autrement.
Quand un étranger peut-il demander un titre de séjour illimité (permis d’établissement) en Allemagne ?
Le permis d’établissement est un titre de séjour illimité pouvant être demandé conformément au § 9 AufenthG sous certaines conditions légales. Parmi les principales exigences figurent la possession d’un titre de séjour pendant au moins cinq ans (dans certains cas, par exemple pour les personnes hautement qualifiées, plus tôt), l’autonomie financière, la preuve de connaissances suffisantes de la langue allemande (généralement niveau B1), des connaissances de base en ordre juridique et social, un logement adéquat ainsi que le versement de cotisations à l’assurance retraite pendant au moins 60 mois. Les conditions générales de la loi sur le séjour doivent être remplies dans leur ensemble ; des condamnations pénales peuvent entraîner un refus. Pour certains groupes spécifiques (par ex. conjoints de citoyens allemands, réfugiés reconnus), des conditions différentes ou facilitées s’appliquent parfois. Le permis d’établissement permet l’exercice illimité d’une activité professionnelle et offre un droit de séjour permanent en Allemagne, mais il peut être retiré en cas d’infractions graves.
Quelles sont les conséquences juridiques d’une menace d’expulsion pour l’étranger ?
Une menace d’expulsion (« Abschiebungsandrohung ») est généralement prononcée par l’autorité des étrangers lorsque qu’un ressortissant étranger ne dispose plus d’un titre de séjour valide et n’est pas prêt à quitter le territoire de manière volontaire (§ 59 AufenthG). Une telle menace présuppose une obligation de quitter le territoire, résultant soit de la loi, soit d’un acte administratif officiel. La menace d’expulsion assortit l’étranger d’un délai durant lequel il doit quitter le territoire fédéral de sa propre initiative. À l’issue de ce délai, l’expulsion forcée peut être exécutée. La notification de la menace d’expulsion déclenche normalement une protection légale contre l’expulsion de sept jours (§ 59 al. 1 phrase 8 AufenthG). L’étranger concerné peut engager un recours contre la menace d’expulsion et, si nécessaire, déposer une requête en référé (demande de rétablissement de l’effet suspensif) devant le tribunal administratif. Durant la procédure contentieuse, une interdiction d’expulsion ou un droit de séjour temporaire peut exister sous certaines conditions (par ex. une tolérance selon § 60a AufenthG). La menace d’expulsion constitue un acte administratif formel qui, en règle générale, s’accompagne de la perte de toute base légale de séjour et peut entraîner d’autres mesures relevant du droit des étrangers, telles que des interdictions d’entrée.