Notion et principes fondamentaux du droit des armes
Das Droit des armes désigne l’ensemble des normes juridiques qui régissent la manipulation des armes et des munitions. Il comprend aussi bien les dispositions relatives à la fabrication, l’acquisition, la détention, le port, la conservation que le commerce et la cession d’armes. L’objectif du droit des armes est de garantir la sécurité et l’ordre publics en limitant et contrôlant l’accès aux armes ainsi que leur utilisation.
Développement historique du droit des armes
Le droit des armes s’est historiquement développé par la nécessité de protéger la souveraineté étatique et le monopole étatique de la violence. Déjà au Moyen Âge, il existait des réglementations en ce sens. Avec l’apparition des armes à feu modernes, le droit des armes est devenu de plus en plus détaillé et complexe. En Allemagne, par exemple, la loi impériale sur les armes de 1938, puis la loi sur les armes de 1972, ont posé les bases du droit des armes moderne. Suite à des réformes fondamentales en 2002 et d’autres modifications ultérieures, l’actuel droit allemand des armes est essentiellement codifié dans la loi sur les armes (WaffG).
Systématique du droit des armes
Réglementations nationales
Allemagne
La législation centrale encadrant la manipulation des armes en Allemagne est la loi sur les armes (WaffG). Des règlements complémentaires, tels que le Règlement général sur la loi sur les armes (AWaffV) et le Règlement sur le banc d’épreuve (BeschussV), précisent les prescriptions légales. Il existe également diverses directives administratives qui soutiennent l’application pratique.
Autriche
En Autriche, la loi sur les armes de 1996 (WaffG 1996) réglemente la détention d’armes, en distinguant entre armes soumises à autorisation et armes libres.
Suisse
Le droit suisse des armes repose principalement sur la Loi fédérale sur les armes, accessoires d’armes et munitions (Loi sur les armes, LArm) ainsi que sur l’Ordonnance sur les armes (OArm) correspondante.
Droit des armes au niveau international
À l’échelle internationale, il existe de nombreux accords, dont le Protocole des Nations unies contre les armes à feu et les règlements de l’Union européenne comme la directive européenne sur les armes à feu. Ces dispositions visent à harmoniser les lois sur les armes et à lutter contre le commerce illégal d’armes grâce à des normes minimales en matière d’autorisation, de contrôle et d’obligation d’information.
Champ d’application et définitions
Le droit des armes distingue entre armes soumises à autorisation, armes libres et armes interdites. Les définitions de base sont :
- Armes : Objets destinés ou adaptés à l’attaque ou à la défense et propres à réduire la capacité d’attaque ou de défense des personnes (armes à feu, armes blanches et armes de jet, certains objets comme les pistolets électriques).
- Munitions : Projectiles, poudres et autres accessoires appartenant aux armes à feu.
- Obligation de détention d’une autorisation : Certaines actions, telles que l’acquisition, la détention ou le port d’une arme, nécessitent une autorisation administrative.
Armes soumises à autorisation, armes libres et armes interdites
Les dispositions du droit des armes distinguent :
- Armes soumises à autorisation : Acquisition, détention et port nécessitent une autorisation ou un permis de port d’armes (par ex. pistolets, revolvers, certains fusils).
- Armes libres : Aucune autorisation administrative spécifique n’est requise pour l’acquisition et la détention (par ex. armes à air comprimé jusqu’à une certaine limite d’énergie).
- Armes interdites : La fabrication, le commerce, l’acquisition et la possession sont en principe interdits (par ex. armes à feu entièrement automatiques, certains couteaux à cran d’arrêt).
Autorités et compétences
Les autorisations en matière de droit des armes sont délivrées par les autorités administratives compétentes, généralement des services municipaux ou régionaux dédiés aux armes. L’Office fédéral de police criminelle (BKA) et le Ministère fédéral de l’Intérieur édictent des dispositions fondamentales et tiennent à jour les listes des objets interdits.
Acquisition, détention et port d’armes
Acquisition et détention
L’acquisition d’armes soumises à autorisation est soumise, entre autres, aux conditions suivantes :
- Majorité légale : L’acquisition n’est en principe autorisée qu’à partir de 18 ans révolus, et pour certaines armes à partir de 21 ou 25 ans.
- Fiabilité : Aucune circonstance ne doit permettre de conclure à une absence de fiabilité (ex. antécédents judiciaires).
- Aptitude personnelle : Les aptitudes physiques et psychiques sont vérifiées.
- Connaissances spécialisées : Preuve de la capacité à manipuler en toute sécurité les armes et munitions.
- Justification du besoin : Intérêt légitime, par exemple en tant que tireur sportif, chasseur ou collectionneur.
- Conservation : Les armes et munitions doivent être conservées en lieu sûr, généralement dans des contenants spéciaux (coffres-forts).
Port d’une arme
Le port d’une arme à feu en public n’est autorisé qu’avec un permis de port d’armes. Pour le simple transport vers un stand de tir ou pour la chasse, un petit permis de port d’armes ou une autorisation de transport suffit. Les armes ne doivent en principe pas être portées prêtes à l’emploi dans l’espace public.
Carte de détention d’armes à feu et permis de port d’armes
- Carte de détention d’armes à feu (WBK) : Autorisation d’acquérir et de posséder une arme à feu.
- Permis de port d’armes : Autorisation de porter une arme chargée en dehors de son domicile, de ses locaux professionnels ou de sa propriété privée.
- Petit permis de port d’armes : Autorisation de port d’armes à blanc, de défense ou de signalisation.
Infraction et sanctions
Une infraction aux dispositions du droit des armes est sanctionnée pénalement ou par une amende. Parmi les sanctions possibles figurent des amendes, des peines d’emprisonnement ainsi que le retrait de toutes les autorisations en matière d’armes. En cas de manque de fiabilité, les autorités sont tenues de retirer immédiatement les autorisations accordées.
Lien avec d’autres branches du droit
Droit des armes et droit pénal
De nombreuses violations du droit des armes constituent également des infractions pénales, par exemple la possession illicite d’armes (§ 52 WaffG) ou l’importation/exportation illégale d’armes.
Droit des armes et droit administratif de l’ordre public
Le droit des armes fait partie du droit général de l’ordre public et sert, outre la protection des biens juridiques individuels, principalement à la prévention des risques et au contrôle des objets particulièrement dangereux.
Dispositions spécifiques
Chasseurs et tireurs sportifs
Des besoins particuliers et preuves spécifiques s’appliquent aux chasseurs et aux tireurs sportifs, car ces catégories de personnes peuvent généralement acquérir plus d’armes et sont exemptées de certaines dispositions restrictives. Les détails sont régis par la Loi fédérale sur la chasse (BJagdG) et les statuts des fédérations de tir.
Principe du besoin
Le besoin de posséder des armes doit être prouvé régulièrement ; si ce besoin disparaît, les autorisations doivent être retirées.
Droit des armes et héritiers
Les héritiers d’armes doivent également respecter les exigences légales. Ils peuvent conserver les armes héritées, mais doivent les sécuriser conformément aux prescriptions du droit des armes et les déclarer sans délai.
Obligations de conservation et de sécurisation
La loi sur les armes impose une protection et une sécurisation particulières des armes et munitions. Elles doivent être stockées séparément et protégées contre l’accès de personnes non autorisées. Les exigences précises relatives aux coffres-forts et aux locaux de stockage sont fixées par l’AWaffV. Les autorités vérifient le respect de ces obligations par des contrôles réguliers sur place.
Influence européenne et internationale
L’évolution du droit des armes se fait sous l’influence du droit européen et international. La directive européenne sur les armes à feu (Directive (UE) 2021/555) a été transposée en droit national et concerne notamment l’enregistrement des armes à feu, les exigences minimales pour les transactions et les obligations de contrôle de l’administration.
Littérature et informations complémentaires
- Loi sur les armes (WaffG) avec annexes et règlements
- Directive européenne sur les armes à feu et lois nationales de transposition
- Protocole des Nations unies contre les armes à feu
Remarque : Cet article sert à l’information générale et ne remplace pas un conseil individuel sur des questions de droit des armes. Les dispositions mentionnées sont susceptibles d’être régulièrement modifiées et peuvent varier en détail selon la législation nationale.
Questions fréquemment posées
Quelle est la différence entre une carte de détention d’armes à feu (WBK) et un permis de port d’armes ?
La carte de détention d’armes à feu (WBK) et le permis de port d’armes sont deux autorisations administratives distinctes, jouant un rôle important dans le droit allemand des armes. La WBK autorise le titulaire à acquérir et détenir certaines armes soumises à autorisation, notamment des armes à feu, ainsi que leur munitions. Elle ne permet cependant pas de porter une arme en public ; cela reste en principe interdit. La WBK est délivrée à différents groupes, tels que les tireurs sportifs ou chasseurs, après examen approfondi et sous certaines conditions (par ex. justification du besoin, expertise, fiabilité et aptitude personnelle).
Le permis de port d’armes, en revanche, autorise le port d’armes à feu en public, c’est-à-dire de porter une arme chargée en dehors de sa propriété privée ou d’un stand de tir. Les exigences pour l’obtention d’un permis de port d’armes sont nettement plus élevées : outre les conditions requises pour la WBK, il faut établir un intérêt de protection particulier et accru, comme pour des personnes considérablement menacées ou certaines professions exposées. Un simple risque ne suffit généralement pas. Le permis de port d’armes est également limité dans le temps et octroyé très restrictivement. La majorité des particuliers ne l’obtiennent pas.
Quand une arme à feu est-elle considérée comme « prête à tirer » au sens du droit allemand des armes ?
Au sens du droit allemand des armes, une arme à feu est « prête à tirer » lorsqu’elle est chargée, en bon état de fonctionnement, et qu’elle peut être tirée dans un délai très court, c’est-à-dire sans préparatifs majeurs. C’est notamment le cas lorsqu’une cartouche se trouve dans la chambre ou dans le chargeur d’une arme semi-automatique et que le chargeur est déjà inséré dans l’arme. Ce concept a une importance particulière dans le contexte de l’interdiction du port d’armes en public (§ 52 al. 3 n° 1 WaffG). En ce qui concerne le transport et la conservation, il s’ensuit que les armes doivent être transportées et conservées en principe déchargées et dans un contenant fermé ou un emballage adéquat, sans qu’elles soient accessibles ou prêtes à tirer, afin d’éviter une contravention ou une infraction pénale.
Quelles sont les obligations de conservation pour les armes à feu soumises à autorisation et les munitions ?
Les armes à feu et munitions soumises à autorisation doivent, selon le droit allemand des armes, être conservées dans un contenant répondant aux normes techniques – un coffre-fort pour armes respectant le niveau de sécurité requis. Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation en juillet 2017, un coffre-fort de sécurité niveau 0 selon DIN/EN 1143-1 est généralement le minimum requis, tandis que pour plus de dix armes de poing, le niveau I est obligatoire. Les munitions, si elles sont stockées avec les armes dans le même coffre, doivent être inaccessibles à des tiers. Les sociétés de tir, chasseurs et collectionneurs doivent respecter des règles particulièrement strictes. Le propriétaire d’armes est tenu d’empêcher tout accès non autorisé (y compris par des membres du foyer) et de pouvoir prouver à tout moment à l’administration la conformité du stockage. En cas de non-respect, le retrait des autorisations en matière d’armes ainsi que des conséquences pénales et administratives sont encourus.
Existe-t-il des restrictions lors de l’acquisition d’armes et de munitions par les tireurs sportifs ?
Oui, les tireurs sportifs sont soumis à des restrictions particulières en matière d’acquisition d’armes à feu et de munitions dans le droit allemand des armes. Ils doivent d’abord prouver un besoin, généralement en adhérant à un club de tir reconnu et en participant régulièrement à la pratique (au moins une fois par mois ou 18 fois par an). De plus, un délai d’au moins 12 mois doit s’écouler avant d’acquérir une arme de poing. Le nombre d’armes détenues simultanément et la gamme des types d’armes autorisés sont également limités. Pour l’achat de munitions, ils doivent – outre la WBK – disposer d’une mention spécifique. En outre, il faut utiliser régulièrement les armes ; en cas de non-utilisation, le besoin peut être retiré et l’autorisation révoquée.
Comment la fiabilité personnelle est-elle vérifiée et évaluée dans le droit allemand des armes ?
La fiabilité personnelle est une condition essentielle pour l’octroi d’autorisations liées aux armes selon la loi allemande sur les armes (§ 5 WaffG). Elle est vérifiée par l’administration, qui examine l’existence d’antécédents judiciaires, de procédures pénales en cours, d’affiliation à des organisations extrémistes ou de comportements remettant en cause l’aptitude à la détention d’armes. Sont notamment réputées non fiables les personnes condamnées pour crimes intentionnels à une peine privative de liberté d’au moins un an ou celles auxquelles une autorisation en matière d’armes a été retirée au cours des dix dernières années. L’abus d’alcool ou de drogues, les troubles psychiques ou un comportement notablement inquiétant peuvent également conduire à une déclaration de non-fiabilité. Le contrôle est effectué régulièrement et peut entraîner le retrait ou la révocation des autorisations déjà accordées.
Quelles obligations s’appliquent à l’héritier d’armes à feu ?
En cas d’acquisition d’armes à feu par héritage, des dispositions particulières s’appliquent (§ 20 WaffG). L’héritier doit déclarer l’acquisition à l’administration compétente dans un délai d’un mois et demander une carte de détenteur d’armes. Il n’a pas à justifier d’un besoin particulier, mais doit faire la preuve de sa fiabilité et de son aptitude personnelle. Les armes doivent être soit rendues inutilisables, soit transmises à un ayant droit, soit stockées dans un coffre conforme à la réglementation, le tir avec ces armes étant interdit (sauf si l’héritier remplit les conditions applicables, par ex. tireur sportif ou chasseur). Pour les armes ne relevant pas d’une autorisation, d’autres obligations de déclaration et de conservation s’appliquent. Une violation de l’obligation de déclaration ou de conservation peut avoir des conséquences pénales et administratives importantes.