Notion et classification du droit de l’eau
Das Droit de l’eau désigne l’ensemble des normes juridiques relatives à l’utilisation et à la protection des eaux de surface, des eaux souterraines et des ouvrages hydrauliques. Il réglemente la gestion, l’utilisation et l’accès aux ressources en eau au sein d’un territoire. Le droit de l’eau constitue une branche distincte du droit de l’environnement et englobe des aspects de droit public, droit privé ainsi que de droit administratif. Son objectif principal est de concilier les intérêts publics et privés liés à la ressource en eau, ainsi que de protéger l’eau en tant qu’élément du milieu naturel.
Outre les règles d’utilisation des eaux, le droit de l’eau comprend également des prescriptions relatives à la protection contre les altérations dommageables, à la préservation de la pureté de l’eau, à la prévention des inondations et à l’aménagement des cours d’eau, ainsi que des dispositions sur les projets hydrauliques. De plus, de nombreux textes européens et internationaux se réfèrent au droit de l’eau et influencent sa conception au niveau national.
Sources du droit de l’eau
Législation nationale
En Allemagne, les principales bases juridiques sont constituées par la Wasserhaushaltsgesetz (WHG) au niveau fédéral ainsi que les lois sur l’eau des Länder des différents États fédérés. La loi fédérale WHG unifie à l’article 1 la protection et la gestion des eaux et prévoit notamment des principes pour l’utilisation durable, la protection contre les inondations et la préservation de la pureté de l’eau.
Par ailleurs, les lois et règlements importants suivants s’appliquent :
- Règlement sur les eaux usées (AbwV)
- Règlement sur les eaux souterraines (GrwV)
- Règlement relatif à la protection des eaux de surface (OGewV)
- Lois sur l’eau des Länder (par ex. BayWG pour la Bavière, LWG NRW pour la Rhénanie-du-Nord–Westphalie)
Dispositions de droit européen
Le droit allemand de l’eau est principalement influencé par le droit européen . La directive-cadre sur l’eau (DCE) (Dir. 2000/60/CE) de l’Union européenne fixe des objectifs communs pour la protection et l’utilisation durable des ressources aquatiques européennes. Elle prévoit des prescriptions contraignantes pour atteindre un bon état des eaux de surface et des eaux souterraines, qui sont transposées en droit national. D’autres dispositions pertinentes comprennent la directive inondations (Dir. 2007/60/CE) ainsi que divers actes juridiques relatifs à la protection des eaux.
Bases du droit international
Parmi les sources internationales figurent notamment la Convention de Genève sur le droit de l’eau ainsi que divers accords bilatéraux et multilatéraux, qui régissent principalement l’utilisation transfrontalière des eaux (par exemple dans les bassins du Rhin, du Danube ou de l’Elbe).
Systématique et principes fondamentaux du droit de l’eau
Le droit de l’eau se divise essentiellement en les domaines suivants :
Droit public de l’eau
Le droit public de l’eau réglemente l’utilisation et la protection des eaux de surface et des eaux souterraines en tant que bien commun. Les principes essentiels sont le principe d’usage commun et la soumission à autorisation et concession. Ainsi, par exemple, les prélèvements d’eau dépassant l’usage commun ne sont autorisés qu’avec une permission ou une concession délivrée par l’autorité compétente (§§ 8-12 WHG).
Usage commun des eaux
L’usage commun inclut l’utilisation des eaux de surface pour se baigner, laver, abreuver ou prélever de petites quantités d’eau pour les besoins personnels sans moyens techniques. Cet usage est en principe permis à toute personne, tant qu’il n’y a pas d’effets nuisibles pour les eaux ou les autres usagers.
Obligation d’autorisation et de concession
Quiconque souhaite prélever, introduire ou utiliser l’eau de façon plus importante (par exemple à des fins industrielles ou agricoles) a besoin d’une autorisation administrative (§ 8 WHG) ou d’une concession, délivrée par écrit et pour une durée limitée. Les conditions et procédures sont strictement réglementées et soumises à des exigences strictes de protection des ressources et de l’environnement.
Obligations d’ordre public et protection de l’eau
Le droit de l’eau contient des règles étendues concernant la préservation de la pureté de l’eau, la prévention des pollutions et la gestion durable de la ressource. Cela comprend des prescriptions relatives à la sécurité des installations, à la limitation des émissions et à l’élimination des eaux usées.
Droit privé de l’eau
Le droit privé de l’eau régit notamment les relations de voisinage et les droits à indemnisation, par exemple en cas d’inondations, d’abaissement de la nappe phréatique ou d’autres atteintes liées à l’utilisation de l’eau. Ces règles se trouvent principalement dans le Code civil allemand (BGB), par exemple l’article 906 BGB – Introduction de substances immatérielles.
Utilisations des eaux et types de droits
Types d’utilisation des eaux
Les utilisations typiques des eaux au sens de la WHG sont :
- Prélèvement et dérivation d’eau (par exemple pour l’alimentation en eau potable ou la production d’énergie)
- Rejet d’eaux usées ou d’autres substances dans les eaux
- Endiguement, abaissement et dérivation d’eaux
- Construction d’ouvrages sur ou au bord de l’eau
Chacune de ces formes d’utilisation nécessite une autorisation et est soumise à un examen approfondi par l’administration quant aux impacts sur le cours d’eau et sur les tiers.
Droits de valeur sur l’eau et droits d’eau
L’autorisation et la concession ne confèrent pas un droit de propriété, mais des droits d’usage relevant du droit public. Ces droits sont souvent limités dans le temps, transmissibles, héréditaires ou révocables selon les dispositions légales. La limitation des droits individuels d’usage a pour but la préservation et la gestion durable des ressources en eau dans l’intérêt général.
Protection des eaux de surface et des eaux souterraines
Exigences concernant l’état des eaux
La directive-cadre sur l’eau et la WHG imposent une gestion durable et préventive afin d’atteindre un « bon état écologique et chimique » des eaux. Cela recouvre les mesures contre l’apport de substances polluantes, l’eutrophisation, les modifications structurelles et la surexploitation. Le respect de ces exigences est régulièrement contrôlé par les autorités compétentes, généralement les services des eaux des Länder.
Pollution et élimination des eaux usées
L’un des objectifs centraux du droit de l’eau est la prévention et l’élimination des pollutions des eaux. Les eaux usées ne peuvent être rejetées dans le milieu aquatique que sous certaines conditions et après traitement préalable autorisé. Des valeurs limites pour les substances polluantes et des standards technologiques respectueux de l’environnement sont obligatoires.
Aménagement des eaux, protection contre les inondations et ouvrages hydrauliques
Aménagement des eaux
L’aménagement des eaux désigne des mesures visant à améliorer ou à garantir l’écoulement et à protéger contre les inondations, telles que le creusement, le redressement ou la stabilisation du lit des cours d’eau. Ces interventions nécessitent selon les §§ 67 et suivants WHG une procédure de planification ou d’autorisation spécifique et sont soumises à une étude d’impact environnemental.
Protection contre les inondations
La protection contre les inondations est un élément essentiel du droit de l’eau. Cela comprend non seulement des mesures techniques telles que la construction de digues ou de bassins de retenue, mais aussi des prescriptions réglementaires limitant la construction dans les zones inondables (§ 78 WHG) et la prévention des catastrophes.
Procédures administratives et protection juridique en droit de l’eau
Procédures d’autorisation et participation administrative
Les utilisations des cours d’eau, projets hydrauliques ou aménagements des eaux nécessitent généralement des procédures formelles d’autorisation ou de planification, dans lesquelles, outre le demandeur direct, des tiers concernés et le public peuvent également intervenir. Il est possible, sous certaines conditions, d’exercer des voies de recours, telles qu’un recours administratif ou un recours devant le tribunal administratif.
Mécanismes de surveillance et de contrôle
La surveillance du respect des prescriptions du droit de l’eau relève des autorités compétentes des Länder. Les infractions aux prescriptions ou l’absence d’autorisation sont considérées comme des infractions administratives et peuvent entraîner des sanctions.
Importance et évolutions actuelles du droit de l’eau
Face au changement climatique, aux modifications des schémas de précipitations et à l’augmentation de la demande de ressources, le droit de l’eau revêt une importance croissante. Les évolutions législatives, tant au niveau national qu’européen, adaptent en permanence les exigences de protection des eaux, de répartition de l’eau et de prévention des inondations aux nouveaux défis. Outre les réglementations techniques, les aspects écologiques et sociaux de la gestion et de la répartition des ressources hydriques sont de plus en plus pris en compte.
Littérature et informations complémentaires
- Ministère fédéral de l’Environnement, de la Protection de la nature, de la Sûreté nucléaire et de la Protection des consommateurs : Dispositions et textes législatifs relatifs au droit de l’eau (bmuv.de)
- Agence fédérale de l’environnement : Eaux et droit de l’eau (umweltbundesamt.de)
- Commission européenne : Directive-cadre sur l’eau (ec.europa.eu/environment/water/water-framework)
Conclusion : Le droit de l’eau constitue le cadre juridique pour l’utilisation, la protection et la gestion de la ressource essentielle qu’est l’eau. Il est caractérisé par une tension permanente entre durabilité, objectifs écologiques et usage économique. Sa complexité et son caractère interdisciplinaire en font l’un des domaines réglementaires les plus importants du droit de l’environnement et du droit administratif.
Questions fréquentes
Qui est compétent pour délivrer une autorisation en droit de l’eau ?
En principe, la délivrance d’une autorisation en droit de l’eau relève des autorités compétentes des Länder. Il s’agit généralement des autorités inférieures des eaux au niveau des districts ou des villes indépendantes ; dans certains cas particuliers, notamment pour les projets importants ou transrégionaux, l’autorité supérieure de l’eau ou le ministère compétent peut également être responsable. La procédure se fonde sur la loi sur l’eau de chaque Land et la Wasserhaushaltsgesetz (WHG). Les demandeurs doivent fournir un dossier complet sur l’utilisation prévue, les conséquences pour le régime des eaux et les mesures de protection contre les pollutions. L’autorisation est délivrée après un examen technique et la consultation d’autres instances, telles que les autorités de protection de la nature ou les voisins riverains, avec des conditions spécifiques ou bien elle est refusée. Pour les autorisations concernant l’utilisation des eaux (§ 9 WHG), telles que le prélèvement ou le rejet d’eau ou le rejet d’eaux usées, le respect des prescriptions européennes, notamment la directive-cadre sur l’eau, est également requis.
Dans quels cas une autorisation en droit de l’eau est-elle nécessaire ?
Une autorisation en droit de l’eau est toujours nécessaire lorsqu’il y a une utilisation d’eau au sens de l’article 9 WHG. Cela inclut notamment le prélèvement ou la dérivation d’eau des eaux de surface ou souterraines, l’introduction ou le rejet de substances dans des cours d’eau, la construction et l’exploitation d’installations dans, sur ou au-dessus des eaux, ainsi que l’endiguement ou l’abaissement de cours d’eau. Même le rejet des eaux pluviales de surfaces imperméabilisées dans un cours d’eau de surface nécessite généralement une autorisation. Il existe aussi des usages exemptés d’autorisation, tels que l’usage commun, mais celui-ci est strictement défini et limité. En cas de doute sur la nécessité d’une autorisation – notamment pour des mesures inhabituelles – il est vivement recommandé de procéder à un examen juridique préalable par l’autorité compétente.
Comment les voisins et le public sont-ils associés à la procédure en droit de l’eau ?
Pour les procédures d’autorisation en droit de l’eau pouvant affecter des tiers (par ex. propriétaires des parcelles voisines, intérêts de protection de la nature), l’implication des voisins et du public est prescrite par la loi. L’annonce publique se fait en général par consultation du dossier à la mairie. Les personnes concernées peuvent formuler des objections dans un certain délai, qui doivent être prises en compte dans la procédure d’autorisation. Pour les projets ayant des impacts environnementaux majeurs (notamment certaines installations industrielles, interventions importantes sur le cours d’eau), une étude d’impact sur l’environnement (EIE) est souvent requise. Dans ce cadre, le public est largement associé dans une procédure formelle et ses arguments doivent être pris en compte dans la décision. Les voisins concernés disposent, sous certaines conditions, d’un droit de recours en justice.
Selon quels critères la décision d’octroi d’une autorisation en droit de l’eau est-elle prise ?
La décision d’octroi d’une autorisation en droit de l’eau obéit à plusieurs critères juridiques et techniques. Selon l’article 12 de la WHG, l’autorisation ne peut être accordée que s’il n’est pas à craindre d’impacts négatifs pour le régime des eaux, la collectivité, les pêcheurs, l’agriculture, l’équilibre écologique ou les droits des tiers. Le demandeur doit prouver que la mesure est techniquement faisable et que toutes les exigences de protection de l’environnement et de la nature – notamment le maintien ou l’amélioration de l’état écologique du cours d’eau – sont respectées. Outre les considérations hydrauliques, des aspects tels que la prévention des accidents et des inondations, l’assainissement des eaux usées, la protection de l’eau potable ou encore la compatibilité avec les usages existants entrent en ligne de compte. L’autorité peut assortir l’autorisation de nombreuses obligations accessoires pour la réalisation, le suivi et l’ajustement ultérieur du projet, si nécessaire.
Quelles obligations incombent au titulaire d’une autorisation en droit de l’eau ?
Le titulaire d’une autorisation en droit de l’eau est soumis à de nombreuses obligations légales et administratives. Il est tenu de respecter strictement toutes les conditions fixées dans la décision, notamment concernant les quantités, la qualité et la période d’utilisation. Il doit apporter la preuve des mesures et contrôles effectués, établir régulièrement des rapports et fournir d’autres données à la demande de l’autorité. En cas d’événements imprévus, comme des incidents ou accidents ayant un impact sur le cours d’eau, une obligation de déclaration immédiate s’applique. Des obligations de mise à niveau des installations ou de pose de dispositifs de mesure peuvent également être imposées. Des mesures de suivi, telles qu’un inventaire piscicole ou des analyses de l’eau, sont fréquemment prescrites. L’autorisation est en général limitée dans le temps et peut être retirée en cas de non-respect des obligations.
Que signifient, juridiquement, la mise à disposition et l’entretien des eaux ?
En droit, on distingue l’obligation d’entretien et l’obligation de mise à disposition concernant les eaux. L’obligation d’entretien (§ 39 WHG) impose au propriétaire ou à une personne tenue à l’obligation d’assurer que l’eau et ses rives soient maintenus et conservés dans un état conforme, d’éviter les atteintes à la gestion de l’eau, à la protection contre les inondations et à la fonction écologique, ainsi que de remédier aux défauts. L’obligation de mise à disposition concerne en général la mise à disposition de surfaces d’eau, par exemple par les communes et les syndicats intercommunaux, et leur disponibilité pour l’usage public, la rétention des eaux de crue ou la protection de la nature. Les deux obligations sont assorties de réglementations étendues, dont la violation peut entraîner des mesures administratives, des amendes ou même des conséquences pénales.
Quelles sont les possibilités juridiques pour agir contre une autorisation de droit de l’eau accordée ou refusée ?
Lorsqu’une autorisation au titre du droit de l’eau est accordée ou refusée, la voie judiciaire est ouverte à l’intéressé. Selon le Land, un recours administratif préalable ou un recours direct devant le tribunal administratif est possible contre une décision de refus. Les tiers affectés par une utilisation relevant du droit de l’eau ont également le droit de former un recours administratif et d’introduire une action en justice, s’ils voient leurs droits publics ou privés affectés par la mesure. Les bases juridiques sont la loi sur la procédure administrative contentieuse (VwGO) et les dispositions pertinentes du droit régional. La protection juridique peut inclure la suspension de la décision, l’obligation de prendre une nouvelle décision dans le respect de l’avis du tribunal ou l’annulation de l’autorisation accordée. Au cours de la procédure, les lois matérielles et formelles, comme les droits de participation, les normes procédurales et les exigences en matière de protection de l’environnement, doivent notamment être examinées et respectées.