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Discrimination en droit international

Notion et signification de la discrimination en droit international

En droit international, la discrimination désigne tout traitement inéquitable ou différencié de personnes ou de groupes de personnes sur la base de caractéristiques telles que l’origine, le sexe, la religion, la langue, les convictions politiques ou autres, l’origine nationale ou sociale, l’appartenance à une minorité nationale, la fortune, la naissance ou tout autre statut. La prévention et la lutte contre la discrimination font partie des objectifs fondamentaux de la protection internationale des droits de l’homme. Le concept de discrimination est défini de façon centrale dans de nombreux traités et conventions internationaux.

Évolution historique de l’interdiction de la discrimination

Premières codifications

L’interdiction de la discrimination trouve son origine dans la fondation des Nations Unies (ONU) et la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH, 1948). L’article 2 de la DUDH reconnaît explicitement le droit à l’égalité de traitement sans discrimination. Par la suite, la protection contre la discrimination a été précisée au moyen d’accords internationaux juridiquement contraignants.

Évolution dans les principaux accords relatifs aux droits de l’homme

Avec l’entrée en vigueur des deux Pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme – le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC, tous deux 1966) – l’interdiction de la discrimination et le principe d’égalité de traitement ont acquis force obligatoire en droit international.

En outre, des interdictions spécifiques de discrimination ont été formulées dans des conventions internationales, par exemple :

  • Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (ICERD, 1965)
  • Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW, 1979)
  • Convention relative aux droits des personnes handicapées (CRPD, 2006)

Cadre juridique de l’interdiction de la discrimination

Interdiction générale de la discrimination

L’interdiction générale de la discrimination est prévue par les articles 2 et 7 de la Déclaration universelle des droits de l’homme ainsi que par l’article 2 du PIDCP et l’article 2 du PIDESC. Elle oblige les États parties à :

  • garantir droits et libertés à tous sans discrimination
  • offrir une protection juridique effective contre la discrimination

La discrimination comprend aussi bien les désavantages directs qu’indirects lorsqu’ils ne sont pas objectivement et raisonnablement justifiés et ne poursuivent pas des objectifs légitimes.

Formes de discrimination en droit international

Discrimination directe et indirecte

Le droit international distingue la discrimination directe (intentionnelle, immédiate) de la discrimination indirecte (de fait, médiate) :

  • Discrimination directe existe lorsqu’une personne est traitée explicitement de manière moins favorable en raison d’une caractéristique protégée.
  • Discrimination indirecte est constatée lorsque des dispositions ou mesures apparemment neutres entraînent en réalité un désavantage pour certains groupes.

Mesures positives et différenciation

Toute différenciation n’équivaut pas automatiquement à une discrimination au sens du droit international. Les différenciations sont admises lorsqu’elles reposent sur des motifs objectifs et raisonnables et poursuivent un but légitime. De plus, le droit international autorise des mesures positives (“action affirmative”) visant à compenser de manière ciblée des désavantages existants.

Interdictions de discrimination dans certaines conventions

  • ICERD : Définit la discrimination raciale et oblige les États à éliminer toute forme de discrimination fondée sur la race, la couleur, l’ascendance, l’origine nationale ou ethnique.
  • CEDAW : Interdit la discrimination fondée sur le sexe et exige l’égalité de traitement entre les sexes dans tous les domaines de la vie.
  • Convention relative aux droits des personnes handicapées (CRPD) : Protège les personnes handicapées contre la discrimination et oblige les États parties à promouvoir leur pleine participation à la vie sociale.

Instruments juridiques régionaux en matière de droit international

On retrouve également des interdictions de discrimination au niveau régional, notamment dans :

  • Convention européenne des droits de l’Homme (CEDH, art. 14 et Protocole additionnel n° 12)
  • Convention américaine relative aux droits de l’homme (CADH, art. 1)
  • Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (art. 2 et 3)

Ces instruments offrent une protection supplémentaire à l’échelle régionale et prévoient des procédures de plaintes individuelles et collectives pour garantir le respect de l’interdiction de la discrimination.

Mise en œuvre et contrôle

Mécanismes des organes conventionnels

Des instances internationales et régionales de surveillance, telles que le Comité des droits de l’homme de l’ONU, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD), le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW-Committee) ou la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), contrôlent le respect des interdictions de discrimination par les États parties.

Procédures d’examen des rapports des États et plaintes individuelles

De nombreuses conventions prévoient des procédures d’examen des rapports des États, dans le cadre desquelles les États rendent régulièrement compte de la mise en œuvre de l’interdiction de la discrimination. Par ailleurs, il existe parfois des procédures de plainte individuelle, permettant aux personnes concernées de faire valoir leurs droits au niveau international.

Effets des interdictions de discrimination du droit international sur le droit national

Les États parties sont tenus d’ancrer les interdictions de discrimination dans leur ordre juridique interne et de les appliquer efficacement. Les tribunaux nationaux doivent prendre en compte les interdictions internationales de discrimination dans l’application du droit interne. Dans certains pays, les traités internationaux relatifs aux droits de l’homme bénéficient d’une applicabilité directe (self-executing), permettant ainsi aux personnes concernées de se prévaloir directement de leurs droits.

Pertinence et évolutions actuelles

L’interdiction de la discrimination et sa signification dans le contexte mondial

L’interdiction de la discrimination en droit international demeure d’une grande importance face aux défis sociaux, politiques et technologiques actuels (migration, numérisation, mouvements mondiaux pour l’égalité). Aujourd’hui, la protection contre la discrimination s’étend également à de nouveaux faits, tels que les désavantages générés par l’intelligence artificielle ou les discriminations socio-économiques.

Évolution continue des standards en matière de discrimination

Les juridictions internationales et les comités conventionnels élargissent et précisent continuellement la portée et la signification des interdictions de discrimination par des arrêts, recommandations et « Observations générales ». Cela permet un affinage, une précision et une extension de la protection contre la discrimination en droit international et dans les droits nationaux.

Résumé

En droit international, la discrimination désigne toute inégalité de traitement injustifiée fondée sur des caractéristiques protégées. L’interdiction de la discrimination en droit international est largement ancrée dans de nombreux instruments universels et régionaux relatifs aux droits de l’homme. Elle oblige les États à garantir l’égalité des droits et à lutter activement contre la discrimination directe et indirecte. Grâce à de nombreux mécanismes de contrôle et d’application, un minimum international est établi qui protège et promeut, en tant que principe juridique contraignant, l’égalité de traitement de tous les individus dans le monde.

Questions fréquemment posées

Quels traités internationaux interdisent la discrimination en droit international ?

De nombreux instruments juridiques internationaux contiennent des interdictions explicites de discrimination. La Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) en constitue la référence la plus complète, notamment son article 2, qui énonce l’interdiction de discrimination selon toutes caractéristiques imaginables. Son pendant contraignant est le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), en particulier l’art. 2, par. 1 et l’art. 26, et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC), art. 2, par. 2. Il existe également au niveau régional la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), art. 14 et le Protocole additionnel n° 12, la Convention américaine relative aux droits de l’homme et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, chacune avec leur propre interdiction de discrimination. Des conventions spécifiques visent également des formes particulières de discrimination, comme la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (ICERD), la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) ou la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CRPD).

Comment la discrimination est-elle contrôlée et sanctionnée en droit international ?

Le contrôle du respect des interdictions de discrimination relève principalement des organes conventionnels compétents, appelés ‘Treaty Bodies’, tels que le Comité des droits de l’homme (Human Rights Committee) pour le PIDCP ou le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD Committee) pour l’ICERD. Ces organes examinent les rapports des États, procèdent à des procédures de plainte individuelle (si l’État y a consenti) et publient des observations finales ainsi que des commentaires généraux sur l’interprétation des dispositions conventionnelles. Par ailleurs, des juridictions régionales telles que la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) ou la Cour interaméricaine des droits de l’homme peuvent rendre des arrêts contraignants dans des cas individuels. Le droit international ne prévoit que rarement de véritables sanctions ; le « levier juridique » réside le plus souvent dans la condamnation des États ou dans la constatation publique de la violation. Dans les cas graves, des sanctions politiques ou économiques peuvent être imposées par des organisations interétatiques, par exemple les Nations Unies.

Existe-t-il des exceptions à l’interdiction de la discrimination en droit international ?

L’interdiction de la discrimination n’est pas absolue dans son application. Certaines différenciations sont admissibles si elles se fondent sur des critères objectifs et raisonnables et poursuivent un but légitime (« justification objective et raisonnable »). Ces distinctions admissibles sont souvent autorisées sous forme de « mesures positives » (action affirmative) pour compenser des inégalités existantes, telles que des systèmes de quota pour des groupes défavorisés. La Cour des droits de l’homme applique à cet égard des critères stricts de proportionnalité et de nécessité. Des clauses d’exception figurent explicitement dans certains traités relatifs aux droits de l’homme, notamment concernant la sécurité nationale, l’ordre public ou la morale publique. Un désavantage injustifié demeure interdit en droit international, même à titre exceptionnel.

Dans quelle mesure les États sont-ils tenus de mettre en œuvre l’interdiction de la discrimination dans leur droit interne ?

Les États ont l’obligation, en vertu du droit international, non seulement de respecter l’interdiction de la discrimination de manière passive (c’est-à-dire de ne pas discriminer eux-mêmes), mais aussi de la protéger activement par des mesures législatives, administratives et judiciaires appropriées. Cela implique l’adaptation de la législation nationale pour prévenir et lutter contre la discrimination, l’instauration d’une protection juridique effective pour les personnes concernées ainsi que des mesures de sensibilisation du public. Les organes de surveillance exigent régulièrement la preuve, dans leur processus de monitoring, de la manière dont l’interdiction de la discrimination est intégrée et appliquée dans la politique et l’ordre juridique nationaux. De plus, l’État est tenu de prévenir et sanctionner les discriminations commises également par des tiers (« acteurs privés »).

Quel rôle jouent les plaintes individuelles dans la mise en œuvre de l’interdiction de la discrimination ?

Les plaintes individuelles sont un instrument clé pour aider à faire respecter l’interdiction de la discrimination en droit international. Les personnes ou groupes concernés peuvent, si l’instrument conventionnel concerné et l’État l’autorisent, déposer une plainte auprès d’instances internationales de contrôle (par exemple CEDH, Comité des droits de l’homme des Nations Unies, Comité CERD, etc.), lorsque les recours internes sont épuisés. Ces organes examinent les faits, évaluent la conformité des agissements de l’État avec l’interdiction de la discrimination et peuvent obliger l’État à supprimer la discrimination et à accorder réparation. L’effectivité pratique de ces procédures dépend toutefois de la disposition des États à mettre en œuvre les recommandations ou décisions.

Existe-t-il en droit international des groupes spécifiques bénéficiant de mécanismes de protection particuliers contre la discrimination ?

Le droit international prévoit des mécanismes de protection spécifiques pour certains groupes particulièrement vulnérables. Cela inclut notamment les femmes (CEDAW), les minorités ethniques et les peuples autochtones (ICERD, UNDRIP), les enfants (Convention relative aux droits de l’enfant), les personnes handicapées (CRPD) et les réfugiés (Convention de Genève). Ces instruments reconnaissent les risques et formes spécifiques de discrimination auxquels ces groupes sont exposés et obligent les États parties à adopter des mesures ciblées allant au-delà de l’interdiction générale de discrimination. Cela inclut, par exemple, des mesures de promotion spécifiques, la protection contre la discrimination intersectionnelle ainsi que des obligations de rapport sur les progrès et défis constatés.

Comment la discrimination est-elle traitée en droit international dans le contexte des conflits armés ?

Même dans le contexte des conflits armés, l’interdiction de la discrimination demeure un principe fondamental. Le droit international humanitaire, notamment les Conventions de Genève et leurs protocoles additionnels, interdit toute discrimination injustifiée dans l’accès aux mesures de protection et d’assistance pour des motifs de race, de religion, de sexe, de naissance ou de statut social. Les civils et les combattants doivent être traités de manière égale, indépendamment de leur appartenance à une partie au conflit. Les violations peuvent être poursuivies comme crimes de guerre, et les tribunaux pénaux internationaux (par exemple la Cour pénale internationale) peuvent engager des poursuites en cas de discrimination systématique et grave, notamment en cas de persécution.