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Directives de sélection

Directives de sélection

Définition et qualification juridique

Directives de sélection sont des prescriptions normatives ou internes qui s’appliquent aux décisions de sélection dans des contextes spécifiques, notamment dans la fonction publique, le droit des marchés publics ou le droit du travail. Elles servent à objectiver et à assurer la transparence des processus de sélection et visent à garantir que les décisions ne sont pas prises de manière arbitraire, mais selon des critères prédéterminés et compréhensibles. Les directives de sélection sont un outil central pour éviter la discrimination et garantir l’égalité des chances.

En règle générale, les directives de sélection sont fréquemment utilisées dans le cadre de la sélection du personnel dans la fonction publique, des procédures de recrutement, des décisions de promotion ainsi que dans l’attribution de marchés publics. Outre les directives de sélection légalement obligatoires (légales ou conventionnelles), il existe également des instructions internes ou des directives précisées par des réglementations administratives ou des accords d’entreprise.

Fondements juridiques des directives de sélection

Bases constitutionnelles

Les prescriptions juridiques relatives aux directives de sélection découlent principalement du principe d’égalité de traitement de la Loi fondamentale (art. 3 GG), du principe de performance dans la fonction publique (art. 33, al. 2 GG), ainsi que de réglementations spéciales, par exemple la Loi générale sur l’égalité de traitement (AGG). De ces dispositions, il résulte que les nominations à des postes ou l’attribution de marchés doivent être opérées sans discrimination et selon des critères objectifs.

Réglementations légales ordinaires

En droit de la fonction publique, les directives de sélection sont principalement concrétisées par le principe de performance (§ 9 Loi sur le statut des fonctionnaires, § 8 Loi fédérale sur les fonctionnaires). En droit des conventions collectives, les décisions de sélection s’appuient sur les conventions collectives, les accords d’entreprise ainsi que l’interdiction de discrimination (§ 1 AGG). En droit des marchés publics, les §§ 97 sqq. de la loi contre les restrictions de concurrence (GWB) ainsi que le règlement sur les marchés publics (VgV) garantissent que les décisions de sélection sont prises selon des critères objectifs, transparents et préalablement connus.

Caractère et force obligatoire des directives de sélection

Directives de sélection internes et externes

Les directives de sélection peuvent constituer des règlements purement internes à l’administration ou produire leur effet vers l’extérieur en tant qu’instructions générales, notamment lorsqu’elles servent de base à de nombreux cas. Alors que les directives internes lient principalement l’autorité décisionnaire, les directives réglementaires ou légales peuvent également avoir un effet externe, par exemple sous la forme de droits individuels des candidats à une décision de sélection selon les critères établis.

Degré de force obligatoire et contrôle juridictionnel

La force obligatoire des directives de sélection découle de leur fondement juridique. Les normes légales et instructions administratives sont immédiatement contraignantes. Les directives internes, instructions de service ou accords d’entreprise lient certes l’administration ou l’entreprise concernée, mais ne sauraient en général engager directement des tiers. Les tribunaux contrôlent le respect des directives de sélection notamment dans le cadre de recours de concurrents ou de procédures de réexamen en droit des marchés publics.

En cas de violation des prescriptions essentielles d’une directive de sélection, la décision de sélection peut être entachée d’illégalité ou être nulle, et peut donner lieu, le cas échéant, à un droit à indemnisation.

Contenus et formes des directives de sélection

Catalogue de critères

Les directives de sélection contiennent généralement les éléments suivants :

  • Critères d’exigence : Définition des qualifications, expériences et compétences que les candidats doivent posséder (par exemple formation, expérience professionnelle, compétences particulières).
  • Méthodes d’évaluation : Détermination des procédures d’évaluation et des méthodes de sélection (par exemple systèmes de points, listes de classement, entretiens structurés).
  • Règles de procédure : Règles relatives au déroulement de la procédure de sélection, à ses étapes et aux délais de procédure.
  • Compétence décisionnelle : Identification des organes habilités à décider et, le cas échéant, participation de commissions de sélection.
  • Obligations de documentation : Directives relatives à la traçabilité de la décision de sélection adoptée par une documentation écrite.

Exemples de domaines d’application

  • Procédures de sélection dans la fonction publique : Application régulière lors des décisions de promotion et de nomination.
  • Procédures d’attribution des marchés publics : Utilisation de grilles d’évaluation et de critères d’attribution objectifs.
  • Employeurs privés : Utilisation occasionnelle de directives de sélection dans le cadre de la codétermination d’entreprise (par exemple pour la sélection sociale lors des licenciements économiques conformément à l’art. 1, al. 3 KSchG).

Protection juridique et contrôle judiciaire

Protection juridique individuelle

En cas de non-respect des directives de sélection, les personnes concernées peuvent, selon le cas, obtenir une protection juridique par le biais des tribunaux. Dans la fonction publique, il s’agit souvent du recours concurrent. Dans le domaine des marchés publics, il est possible, lors d’une procédure de réexamen, de faire valoir une application erronée ou une non-application des directives de sélection.

Critères de contrôle des tribunaux

Lors du contrôle judiciaire, il est particulièrement vérifié si la décision de sélection :

  • a été prise selon le principe du choix du meilleur candidat,
  • que les directives de sélection pertinentes ont été respectées,
  • que la décision a été dûment documentée,
  • qu’aucune considération étrangère à l’objet n’a été prise en compte.

Une violation des directives de sélection peut entraîner l’annulation de la mesure adoptée et rendre nécessaire la répétition de la procédure de sélection – dans le respect des directives prescrites.

Importance pour la transparence et la lutte contre la discrimination

Les directives de sélection sont un instrument central pour promouvoir la transparence, l’équité et la traçabilité de toute décision de sélection. Elles servent notamment à éviter la discrimination fondée sur le sexe, l’âge, la religion, l’origine ethnique ou d’autres caractéristiques, et soutiennent ainsi la mise en œuvre du principe d’égalité de traitement.

Littérature

  • Battis, Ulrich : Droit constitutionnel, 3e édition
  • Schütz, Wolfgang/Schumacher, Bernd : Loi fédérale sur les fonctionnaires et droit général du service public. Commentaire
  • Langen/Bunte : Commentaire sur la loi contre les restrictions de concurrence (GWB)
  • Hüffer, Ulrich : Droit du travail, 16e édition

Liens web


Remarque : Cette définition offre une vue d’ensemble générale. Pour son application à un cas concret, il convient de prendre en compte les bases légales spécifiques et la jurisprudence actuelle.

Questions fréquemment posées

Quelles prescriptions juridiques doivent être respectées lors de l’élaboration de directives de sélection ?

Lors de l’élaboration de directives de sélection, il est impératif de respecter notamment les prescriptions de la Loi générale sur l’égalité de traitement (AGG). Celle-ci protège les candidats et les salariés contre toute discrimination fondée sur des caractéristiques telles que le sexe, l’origine ethnique, la religion, le handicap, l’âge ou l’identité sexuelle. Les critères de sélection doivent donc se référer exclusivement aux exigences de la fonction concernée et ne pas entraîner de discrimination illicite. En outre, il convient de respecter les prescriptions de la loi sur la constitution de l’entreprise, par exemple le droit de participation du comité d’entreprise conformément à l’art. 95 BetrVG lors de l’établissement de directives de sélection. Selon le secteur d’activité, des conventions collectives, accords d’entreprise et lois spéciales (telles que la loi sur les soldats ou le droit de la fonction publique) peuvent également s’appliquer. L’employeur doit en outre respecter les obligations de documentation et être en mesure de motiver les décisions de sélection afin de résister à un éventuel contrôle judiciaire.

Dans quelle mesure l’introduction de directives de sélection nécessite-t-elle l’accord du comité d’entreprise ?

L’introduction, la modification ou la suppression de directives de sélection relève, conformément à l’art. 95, al. 1 de la loi sur la constitution de l’entreprise (BetrVG), de la codétermination obligatoire du comité d’entreprise. L’employeur ne peut établir des directives de sélection qu’avec l’accord du comité d’entreprise. En cas de désaccord, la commission de conciliation peut être saisie, et sa décision a la valeur d’une convention collective d’entreprise. La codétermination s’étend tant à la définition des critères de sélection qu’à leur pondération et à leurs modalités d’application. En l’absence de comité d’entreprise, l’employeur peut établir des directives de sélection selon son appréciation équitable, tout en respectant les autres principes juridiques, notamment les interdictions de discrimination.

Quelle est l’importance des directives de sélection dans le cadre des licenciements ?

Les directives de sélection jouent un rôle central en cas de licenciements économiques, car elles fixent de manière transparente et compréhensible les critères de sélection sociale conformément à l’art. 1, al. 3 de la loi sur la protection contre le licenciement (KSchG). Par une directive de sélection, l’employeur définit à l’avance des critères d’évaluation objectifs et conformes à la loi pour la protection sociale, tels que l’ancienneté, l’âge, les obligations alimentaires et le handicap. L’application correcte d’une directive de sélection peut contribuer à éviter les litiges relatifs au licenciement ou à faciliter la défense du licenciement devant les tribunaux. L’employeur reste cependant tenu de respecter de manière exacte et équitable les critères fixés au cas par cas.

Comment les erreurs dans l’application des directives de sélection sont-elles appréciées juridiquement ?

Les erreurs dans l’application des directives de sélection peuvent avoir des conséquences juridiques graves. Si, par exemple, des critères illicites sont appliqués, que les décisions de sélection ne sont pas documentées ou que des pratiques discriminatoires sont révélées, cela peut rendre les mesures individuelles (telles que licenciements, mutations, embauches) invalides. Les salariés concernés peuvent faire valoir des droits à indemnisation conformément à l’AGG. En outre, une application erronée peut enfreindre les droits de codétermination du comité d’entreprise et entraîner des procédures devant les tribunaux du travail. Il est donc recommandé de vérifier régulièrement l’application et le respect des directives de sélection et de les sécuriser juridiquement.

Quelles obligations de documentation existent concernant les directives de sélection ?

Les employeurs sont légalement tenus de documenter avec soin tant l’existence que l’application concrète des directives de sélection. Cela inclut la justification objective des critères de sélection, les décisions prises avec le comité d’entreprise ainsi que la décision individuelle de sélection dans chaque cas particulier. La documentation doit être établie de manière à satisfaire à l’exigence d’un contrôle judiciaire et à garantir la transparence de la décision prise. Les justificatifs tels que les procès-verbaux, grilles d’évaluation et correspondances doivent être conservés et, si nécessaire, présentés, par exemple dans le cadre d’une procédure devant le conseil des prud’hommes. Une documentation incomplète ou défaillante peut entraîner un désavantage probatoire pour l’employeur.

Dans quels cas les directives de sélection n’ont-elles pas d’effet contraignant ?

Les directives de sélection n’ont qu’un effet contraignant si elles ont été introduites valablement, c’est-à-dire en particulier en accord avec le comité d’entreprise conformément à l’art. 95 BetrVG. Si cette codétermination fait défaut ou si des prescriptions légales essentielles (comme le respect des principes d’égalité de traitement) n’ont pas été respectées, les directives de sélection peuvent être non contraignantes pour les salariés concernés ou pour l’entreprise. Par ailleurs, dans les entreprises soumises à des conventions collectives, celles-ci priment souvent sur les directives de sélection et limitent donc leur effet. Dans les petites entreprises sans comité d’entreprise ou en dehors du champ d’application de la KSchG, les directives de sélection n’ont en général pas de force obligatoire (immédiate).

Les directives de sélection peuvent-elles être contrôlées par les tribunaux ?

Oui, les directives de sélection sont soumises au contrôle judiciaire. Notamment dans le cadre de procédures de protection contre le licenciement ou de procédures relevant de la Loi générale sur l’égalité de traitement (AGG), les conseils de prud’hommes examinent si les directives de sélection sont conformes à la loi, ont été correctement instituées et appliquées correctement dans le cas concret. Si des violations des prescriptions impératives du droit du travail ou du droit de la non-discrimination sont constatées, les mesures individuelles adoptées peuvent être annulées ou déclarées invalides. L’examen judiciaire porte aussi bien sur les conditions formelles de la directive de sélection que sur sa pertinence matérielle au regard de l’objectif visé.