Lexique juridique

DIHK

Définition et statut juridique de la DIHK

Die Chambre Allemande de l’Industrie et du Commerce (DIHK) e.V. est l’association active au niveau national des Chambres régionales de l’industrie et du commerce (IHKs) en Allemagne. La DIHK est souvent désignée comme l’organisation faîtière des IHKs. Elle remplit des missions centrales aux niveaux national, européen et international et participe de manière déterminante à la représentation des intérêts de l’économie allemande. Sur le plan juridique, elle est organisée en tant qu’association enregistrée de droit privé (e.V.), mais elle est soumise dans son activité et sa structure à de nombreuses dispositions de droit public.

Missions et fonction

Bases légales

La base légale de la DIHK se trouve notamment dans la Loi sur la réglementation provisoire du droit des Chambres de l’industrie et du commerce (IHKG). La DIHK n’est pas elle-même détentrice de prérogatives de puissance publique ; celles-ci restent du ressort des IHKs régionales. La mission de la DIHK est de défendre les intérêts de l’ensemble des chambres qui lui sont affiliées, ainsi que de coordonner les affaires transversales au niveau fédéral et européen.

Missions dans le détail

  • Représentation des intérêts : La DIHK représente les intérêts des IHKs, et donc de l’économie allemande, au niveau fédéral, auprès du législateur, du gouvernement, des ministères et d’autres institutions.
  • Conseil politique : En tant que lien central, elle émet des avis sur les projets de loi et participe aux processus décisionnels politiques.
  • Tâches de coordination : Elle coordonne les préoccupations nationales des IHKs et harmonise leurs actions à l’échelle du pays.
  • Représentation internationale : La DIHK assure la représentation de l’économie allemande au niveau européen et mondial, par exemple auprès de l’Union européenne.
  • Promotion économique : Promotion du commerce extérieur allemand, ainsi que de la création et du développement des entreprises.
  • Prestations de services : Élaboration de standards nationaux, par exemple dans le domaine de la formation professionnelle.

Structure des membres et organisation

Adhésion

Les membres de la DIHK sont exclusivement les Chambres allemandes de l’industrie et du commerce (IHKs). Les entreprises ne sont pas directement membres de la DIHK, mais appartiennent respectivement à leur IHK compétente ; une adhésion directe d’entreprises auprès de la DIHK est exclue.

Organes

Les principaux organes de la DIHK sont :

  • Assemblée générale : L’organe suprême, qui décide des questions fondamentales.
  • Présidium : Responsable de la direction stratégique et de la représentation de la DIHK.
  • Direction générale principale : Dirige les activités opérationnelles.

La composition et les modalités d’élection des organes sont régies par les statuts de la DIHK.

Surveillance publique et répartition des missions

Comme la DIHK agit comme association de droit privé, tout en remplissant des missions d’intérêt public d’envergure pour l’ensemble de l’économie, elle est soumise à une tutelle publique exercée par le ministère fédéral compétent (Ministère fédéral de l’Économie et de la Protection du climat). Cette tutelle fédérale porte tant sur l’activité que sur les statuts de la DIHK.

La DIHK agit de manière autonome, mais dans les limites de la législation, et ses statuts doivent être approuvés par le ministère compétent.

Différenciation par rapport aux Chambres de l’industrie et du commerce (IHKs)

Alors que les IHKs en tant qu’établissements de droit public exercent directement des missions de puissance publique (ex. délivrance de certificats, organisation des examens), la DIHK elle-même ne dispose pas de prérogatives d’autorité. Elle ne peut pas adopter d’actes juridiques contraignants à l’égard d’entreprises ou de personnes. Ses compétences se limitent à la coordination supra-régionale, à la représentation des intérêts et au conseil.

Financement et contributions

La DIHK est financée par des contributions annuelles versées par les IHKs affiliées. Ces contributions sont prélevées proportionnellement selon des critères définis. Les entreprises privées ne versent pas de paiements à la DIHK, mais uniquement à leur IHK respective.

Litiges et évolutions juridiques

La DIHK a, par le passé, fait l’objet à plusieurs reprises de contrôles juridictionnels concernant les limites de son activité et sa conformité aux prescriptions de droit public. L’arrêt déterminant a été notamment celui du Tribunal administratif fédéral du 14.10.2020 (n° 8 C 23.19). Celui-ci a examiné dans quelle mesure la DIHK peut prendre position politiquement au nom et pour le compte des IHKs, et quelles limites s’imposent à elle dans son action politique. La jurisprudence exige une nette séparation organisationnelle et fonctionnelle entre les missions de puissance publique confiées aux IHKs et les activités de droit privé de la DIHK.

Participation dans le domaine de la formation en alternance

La DIHK joue un rôle central dans la coordination des formations professionnelles en alternance et dans l’organisation des examens nationaux. Elle élabore, en collaboration avec les IHKs régionales, des normes pour les règlements de formation et les exigences d’examen, et se concerte avec les instances fédérales.

Relations avec d’autres organisations économiques

La DIHK coopère avec de nombreuses fédérations économiques, chambres d’autres professions (ex. chambres des métiers), ainsi qu’avec des organisations internationales. Elle exerce ici une fonction de médiateur entre économie, politique et administration.

Conclusion et portée

La DIHK constitue un élément organisationnel central dans le système des chambres allemandes, avec une influence considérable sur les cadres de la politique économique et éducative en Allemagne. Sa structure juridique d’association privée investie de missions de droit public et placée sous surveillance de l’État est unique, et place la DIHK à l’interface entre la représentation autonome des intérêts et la régulation publique. Les décisions et prises de position de la DIHK ont des conséquences pratiques sur les processus législatifs et administratifs et assurent une coordination efficace au sein de l’économie allemande.


Remarque : Cet article examine la DIHK dans sa dimension juridique, structurée selon son mandat légal, son organisation, sa fonction et les cadres juridiques applicables.

Questions fréquentes

Quelles bases légales régissent les missions et compétences de la DIHK ?

Les bases légales des missions et compétences de la Chambre allemande de l’industrie et du commerce (DIHK) découlent principalement de la loi sur la réglementation provisoire du droit des chambres de commerce et d’industrie (IHKG), en particulier de son § 11. L’IHKG prévoit que la DIHK agit en tant qu’organisation faîtière pour les chambres de commerce et d’industrie (IHKs) au niveau fédéral et représente leurs intérêts auprès des autorités fédérales, du Bundestag, du Bundesrat ainsi que des organisations européennes et internationales. D’autres sources de droit sont les statuts de la DIHK et certaines exigences du droit européen liées à la représentation d’intérêts. Les missions de la DIHK doivent toujours rester en accord avec le périmètre légal de compétences confié légalement à chaque IHK. La jurisprudence, notamment celle du Tribunal administratif fédéral et de la Cour constitutionnelle fédérale, a précisé à plusieurs reprises la légalité et la portée des missions de la DIHK, en particulier en ce qui concerne la représentation politique des intérêts et le respect de l’obligation de neutralité.

Quels liens juridiques existent entre la DIHK et chaque chambre de commerce et d’industrie ?

D’un point de vue juridique, les IHKs sont des établissements publics autonomes dotés de leurs propres droits et obligations. La DIHK est également une personne morale de droit public, agissant comme organisation faîtière des IHKs, sans disposer toutefois d’un pouvoir de tutelle sur chaque chambre. La relation entre la DIHK et les IHKs est régie par l’IHKG et les statuts de la DIHK, instaurant principalement une fonction de coordination et de représentation. L’adhésion des IHKs à la DIHK est légalement prévue et découle de l’IHKG. Est ainsi juridiquement contraignante pour les IHKs leur participation aux décisions de la DIHK dans le cadre de la formation collective de la volonté, tandis que chaque chambre conserve de façon autonome la gestion de son domaine de compétence et ses droits d’autoadministration.

Existe-t-il des restrictions juridiques à la représentation politique des intérêts par la DIHK ?

Oui, des restrictions juridiques découlent fondamentalement du caractère de la DIHK comme personne morale de droit public et dépositaire des missions de puissance publique des IHKs. La DIHK ne peut agir que dans le cadre de ses missions légales et des limites fixées par l’IHKG. En particulier, la DIHK ne doit pas mener d’activité politique partisane, mais intervenir exclusivement dans le cadre de la représentation légale des intérêts de l’ensemble de l’économie. La jurisprudence, en particulier la Cour constitutionnelle fédérale (BVerfG, décision du 12.07.2017, 1 BvR 2222/12), a souligné que la DIHK, lors de la représentation d’intérêts politiques, est strictement liée au cercle des attributions institutionnelles et ne doit pas exprimer d’opinions en dehors du consensus soutenu par les adhérents des chambres ou dépasser son mandat légal.

Quel rôle jouent les statuts et le règlement intérieur de la DIHK du point de vue juridique ?

Les statuts et le règlement intérieur de la DIHK fixent le cadre juridique de l’organisation interne, de la formation de la volonté et de la répartition des tâches. Sont juridiquement contraignantes, en particulier, les dispositions relatives aux compétences, à la composition des membres (actuellement les 79 IHKs) et à la structure des organes (par ex. assemblée générale, présidium, direction générale principale). Les statuts doivent être conformes aux exigences légales de l’IHKG et ne peuvent les dépasser. Les modifications des statuts doivent en principe être approuvées par l’assemblée des membres et, le cas échéant, par l’autorité de supervision compétente. Le règlement intérieur précise les procédures, par exemple pour la mise en place des commissions et pour la prise de décision.

La DIHK est-elle soumise à la tutelle de l’État et selon quelles modalités ?

La DIHK est, en tant que personne morale de droit public, soumise à la tutelle légale de l’État, qui est en principe exercée par le ministère fédéral de l’Économie et de la Protection du climat (BMWK). Cette tutelle se limite au respect des prescriptions légales et statutaires ; il n’existe aucune tutelle technique ou d’opportunité. L’État peut notamment intervenir si la DIHK excède ses missions, enfreint la législation applicable, en particulier l’IHKG ou ses propres statuts, ou commet d’autres manquements juridiques importants. La nature et l’étendue de la tutelle sont définies à l’article 11, alinéa 5 IHKG.

Quelles conséquences juridiques peuvent découler de manquements de la DIHK à ses obligations ?

Si la DIHK ne satisfait pas à ses obligations légales ou statutaires, diverses conséquences juridiques peuvent en résulter. D’une part, le BMWK peut prendre des mesures de tutelle, telles que des observations, des injonctions de rétablissement de la légalité ou – dans des cas graves – la révocation de membres d’organes. D’autre part, il est aussi envisageable, en cas de dommages précis, que se posent indirectement des responsabilités civiles, ce qui reste rare dans la pratique. Par ailleurs, les membres des IHK, en raison de leurs droits fondamentaux, peuvent contester certains actes de la DIHK par voie juridictionnelle, notamment devant le juge administratif ou par une plainte constitutionnelle, si des droits fondamentaux ont été violés.

Quelle est l’importance de la jurisprudence de la Cour constitutionnelle fédérale allemande pour l’activité de la DIHK ?

La jurisprudence de la Cour constitutionnelle fédérale joue un rôle déterminant pour la DIHK, notamment en ce qui concerne la définition des limites de ses missions, le respect de la neutralité de l’État dans la représentation des intérêts et les droits de participation des membres des IHK. Les arrêts majeurs ont par exemple précisé que la DIHK, lors de la représentation politique des intérêts, est tenue de respecter les droits fondamentaux de ses membres obligatoires, notamment la liberté d’opinion et le droit qui découle de l’article 2 de la Loi fondamentale, sans les porter atteinte par des prises de position unilatérales. En outre, la possibilité de contrôle juridictionnel des actions de la DIHK et la définition des droits de participation dans les organes de la DIHK ont été déterminées. Cette jurisprudence a permis un renforcement du contrôle juridique ainsi qu’une transparence accrue et une plus grande implication des membres des IHK.