Société allemande de sauvetage des naufragés (DGzRS)
La Société allemande de sauvetage des naufragés (DGzRS) est une organisation privée, à but non lucratif, fondée en 1865, dont la mission centrale consiste à assurer les services de sauvetage maritime dans les zones maritimes allemandes de la mer du Nord et de la mer Baltique. La DGzRS compte parmi les plus importantes organisations d’aide du système de secours allemand et constitue, d’un point de vue juridique, un exemple type d’organisation autonome et caritative de sauvetage en Allemagne. Les différents aspects juridiques, la structure et le positionnement de la DGzRS sont exposés en détail ci-après.
Forme juridique et statut de la DGzRS
Forme juridique et structure des organes
La DGzRS est organisée selon le droit allemand en tant qu’association inscrite (e. V.). Son inscription a lieu au registre compétent des associations sous le numéro VR 8047 auprès du tribunal d’instance de Brême. La capacité juridique de l’association est déterminée conformément aux §§ 21 et suivants du Code civil allemand (BGB). Les organes de la DGzRS se composent généralement du conseil d’administration, du conseil de surveillance (curatorium) et de l’assemblée des membres, conformément aux dispositions du droit associatif.
But non lucratif
La DGzRS poursuit exclusivement et directement des objectifs d’intérêt général au sens des §§ 51 et suivants du Code fiscal allemand (AO). Le caractère caritatif est reconnu par l’administration fiscale compétente. Les objectifs de l’association – à savoir le sauvetage des naufragés, la promotion de la protection civile et l’assistance en cas de détresse – servent l’intérêt général et sont considérés comme dignes de soutien au regard du § 52 AO.
Champ d’action et qualification légale
Mission juridique de la DGzRS
Depuis sa fondation, la DGzRS assure la coordination et l’exécution du service de sauvetage en mer le long des côtes allemandes. La base juridique du sauvetage maritime se trouve aussi bien en droit international qu’en droit national.
1. Droit international :
L’obligation de porter assistance aux naufragés découle notamment, sur le plan du droit international, de la Convention internationale sur la sauvegarde de la vie humaine en mer (Convention SOLAS) ainsi que de la Convention internationale sur la recherche et le sauvetage maritimes (Convention SAR) de l’Organisation maritime internationale (OMI), que l’Allemagne a ratifiées.
2. Droit national :
La loi sur la sécurité maritime (SeeSiG), notamment son article 1, réglemente la mise en œuvre des mesures de sauvetage ou d’assistance en cas d’urgence en mer. Au sein du portefeuille du ministère fédéral du Numérique et des Transports (BMDV), la DGzRS est expressément désignée comme organisation mandatée pour la mission de sauvetage en mer ; toutefois, la DGzRS demeure une organisation privée dotée de la personnalité juridique, qui agit de façon indépendante.
Relation avec les services de sauvetage en mer de l’État
La DGzRS coopère avec l’État dans le cadre de contrats de droit public et d’accords administratifs, mais conserve une pleine autonomie juridique. Elle ne reçoit aucun subside public régulier et se finance principalement par des dons, des legs et des donations.
En Allemagne, la compétence pour la coordination du sauvetage en mer relève du Maritime Rescue Coordination Centre (MRCC) de Brême, exploité par la DGzRS. Cette compétence repose sur des accords administratifs internes entre les autorités fédérales, régionales et la DGzRS.
Financement et contrôle juridique
Financement par les dons
La DGzRS s’est financée dans le passé et aujourd’hui encore presque exclusivement par des dons ainsi que par des dispositions testamentaires (legs et successions). Selon le § 52 AO, les contributions à la DGzRS peuvent être déduites fiscalement comme dépenses spéciales, ce qui encourage le soutien. L’utilisation des fonds est, conformément au § 55 AO, liée à l’objet caritatif statutaire et au principe d’altruisme.
Comptabilité et surveillance
Bien que la DGzRS, en tant qu’association, ne soit pas soumise à une surveillance financière étatique étendue, elle doit assurer, conformément aux statuts, une reddition de comptes (comptes annuels, rapports de révision) à ses membres et donateurs. Le contrôle de l’utilisation des fonds a lieu dans le cadre de la vérification de la reconnaissance du caractère caritatif par l’administration fiscale compétente.
Responsabilité, assurance et obligations juridiques
Responsabilité de la DGzRS et de ses membres
La responsabilité de la DGzRS est régie par les dispositions générales du Code civil allemand (§§ 823 et suivants BGB). Il existe des particularités pour les sauveteurs bénévoles exerçant une activité honorifique. Selon le § 31a BGB, la responsabilité envers l’association est limitée à l’intention et à la faute grave. Pour garantir cette sécurité, la DGzRS souscrit une assurance collective couvrant les cas d’accident et de responsabilité civile pour ses membres.
Forces d’intervention et droit du travail
Les membres et employés de la DGzRS sont liés à l’association par un contrat de travail ou de prestation de droit privé, sauf s’ils exercent à titre bénévole. Pour les salariés employés à temps plein s’appliquent les dispositions du droit du travail (BGB, loi sur le temps de travail, conventions collectives, etc.). Les bénévoles ne relèvent pas du droit du travail mais bénéficient de la couverture de l’assurance accidents légale.
Protection des données, transparence et conformité
En tant qu’association traitant des données à caractère personnel, la DGzRS est soumise au Règlement général sur la protection des données (RGPD) ainsi qu’à la loi fédérale allemande sur la protection des données (BDSG). Elle doit garantir une gestion appropriée et sécurisée, tant sur le plan organisationnel que technique, des données des donateurs et des membres. De plus, la DGzRS s’engage statutairement à la transparence envers ses membres et soutiens concernant son organisation, ses finances et ses rapports d’activité.
Coopérations et réseaux juridiques
Selon ses statuts et sa mission, la DGzRS est habilitée à coopérer avec d’autres organisations de sauvetage nationales et internationales, dans la mesure où ces objectifs sont compatibles avec ceux de l’association. La base juridique de cette coopération peut résulter de contrats de coopération, d’exercices conjoints, de programmes d’échange et d’accords administratifs.
Remarque finale
La DGzRS est une organisation unique, qui organise de manière privée, mais sur mandat public, la mise en œuvre des obligations internationales et nationales en matière de sauvetage en mer. Son caractère non lucratif, son financement exclusivement autonome ainsi que son indépendance la distinguent, du point de vue dogmatique et organisationnel, de nombreuses autres organisations d’aide du secteur du secours en Allemagne.
Littérature et sources
- Code civil allemand (BGB)
- Code fiscal allemand (AO)
- Loi sur la sécurité maritime (SeeSiG)
- Convention SOLAS, Convention SAR
- Statuts de la DGzRS
- Publications du ministère fédéral du Numérique et des Transports
Remarque : Cet article propose une présentation exhaustive du cadre juridique et des structures de la DGzRS. Pour des informations complémentaires, il est recommandé de consulter les lois et documents officiels mentionnés.
Foire aux questions
La DGzRS, en tant qu’organisation privée, est-elle soumise au droit public ?
La Société allemande de sauvetage des naufragés (DGzRS) est une organisation à but non lucratif de droit privé et relève donc essentiellement du droit privé, en particulier du droit des associations selon les §§ 21 et suivants du BGB. Elle n’exerce donc pas de fonction souveraine, mais agit sur la base de dispositions de droit civil. Toutefois, dans le cadre du sauvetage en mer, la DGzRS prend en charge des tâches qui servent l’intérêt général et qui empiètent partiellement sur la sphère de droit public. Néanmoins, l’organisation reste indépendante de l’État, n’est soumise à aucun pouvoir hiérarchique d’une autorité et remplit ses missions sur une base volontaire. Sa coopération avec les autorités publiques repose sur des accords de coopération et non sur une obligation légale, comme c’est le cas pour les autorités.
La DGzRS a-t-elle une obligation légale de procéder au sauvetage en mer ?
Aucune obligation légale de mener à bien le sauvetage en mer ne s’impose à la DGzRS. En droit allemand, cette mission est principalement assumée par l’État (§ 1 de la loi sur les tâches en mer). La DGzRS accomplit néanmoins cette mission de manière volontaire et traditionnelle, en vertu de mandats et d’accords passés avec les autorités publiques, notamment le Commandement d’intervention maritime et la police fédérale maritime. Il n’existe ni attribution légale, ni monopole exclusif de la DGzRS en matière de sauvetage en mer, de sorte que l’organisation agit uniquement sur la base d’un engagement volontaire de droit privé et d’une initiative caritative.
Les sauveteurs de la DGzRS sont-ils soumis à des règles de responsabilité particulières ?
Les sauveteurs de la DGzRS sont généralement soumis aux règles générales de responsabilité du droit civil (§§ 823 et suivants BGB), sans privilège particulier de responsabilité. Toutefois, une spécificité découle du § 680 BGB (gestion d’affaires sans mandat en cas d’urgence) : cela confère aux sauveteurs une protection juridique qui limite leur responsabilité à l’intention ou à la faute grave, dès lors qu’ils agissent sans relation contractuelle dans l’intérêt de la personne secourue. Par ailleurs, la DGzRS et ses membres d’équipage sont couverts par des assurances internes afin de réduire les risques juridiques personnels lors des interventions.
Comment le financement de la DGzRS est-il réglementé et contrôlé sur le plan juridique ?
Étant donné que la DGzRS est enregistrée en tant qu’association à but non lucratif conformément aux §§ 51 et suivants AO, les réglementations légales correspondantes s’appliquent à son financement. Elle se finance principalement par les dons, les cotisations de membres et les legs – elle ne reçoit en principe aucune subvention étatique. Le caractère caritatif fait l’objet de contrôles réguliers par les administrations fiscales ; il impose à la DGzRS une utilisation ciblée et économe des fonds ainsi qu’une reddition de comptes envers les autorités fiscales et les membres de l’association. Toute infraction à ces prescriptions peut entraîner des rappels d’impôt ou la perte du statut d’utilité publique.
La DGzRS est-elle habilitée à exercer des mesures relevant de la puissance publique, telles que des perquisitions ou des gardes à vue ?
En tant qu’organisation de droit privé, la DGzRS ne dispose d’aucun pouvoir de puissance publique. Elle ne peut ni fouiller des personnes, ni les placer en garde à vue, ni prendre de décisions à caractère souverain. Ses compétences se limitent au droit civil, notamment à la prévention des dangers dans le cadre du sauvetage en mer. En cas d’urgence, chacun dispose toutefois du droit commun (§ 32 StGB – légitime défense, § 34 StGB – état de nécessité justifié). Les missions de police telles que l’éviction d’un lieu, la vérification d’identité ou les fouilles sont exclusivement réservées aux autorités publiques.
Quelles sont les obligations de la DGzRS en matière de protection des données ?
La DGzRS est soumise à des obligations étendues en matière de protection des données en application du Règlement général sur la protection des données (RGPD) et de la loi fédérale sur la protection des données (BDSG), puisqu’elle traite des données à caractère personnel relatives aux donateurs, membres, employés et personnes concernées par ses interventions. L’organisation est tenue de prendre les mesures techniques et organisationnelles appropriées pour garantir la sécurité des données, d’assurer la transparence à l’égard des personnes concernées par des politiques de confidentialité, de respecter les délais d’effacement et de répondre aux droits d’accès. Les violations de la protection des données doivent être signalées et peuvent entraîner des sanctions de la part des autorités de contrôle.
Quelles bases juridiques s’appliquent aux coopérations entre la DGzRS et les autorités publiques ?
La coopération entre la DGzRS et les autorités publiques s’effectue sur une base contractuelle ou coopérative, le plus souvent sur la base d’accords administratifs ou de plans d’intervention dans le cadre de la gestion des situations de danger en mer (voir loi sur les tâches en mer, Commandement d’intervention maritime). Ces accords précisent l’organisation des opérations, la transmission d’informations et la répartition des responsabilités. D’un point de vue juridique, il s’agit de contrats de droit public, qui définissent clairement les missions et règles de responsabilité, sans octroyer de pouvoirs de puissance publique à la DGzRS.