Définition et explication du terme : devis
Ein devis est une estimation prévisionnelle, écrite ou orale, des coûts susceptibles d’être engagés pour une prestation ou une livraison planifiée. Sur le plan juridique, le devis constitue une présentation détaillée et une évaluation des postes de coût, incluant le matériel, la main-d’œuvre, les frais annexes et d’éventuelles prestations complémentaires, qui est soumise au partenaire contractuel à titre explicatif ou avec force obligatoire avant la conclusion du contrat. Le devis sert notamment de base à la conclusion du contrat ainsi qu’à la transparence sur la rémunération ou la demande de paiement attendue.
Nature juridique du devis
Le devis ne constitue pas une relation contractuelle autonome, mais doit être considéré comme une partie dépendante de la relation contractuelle précontractuelle ou en cours. Sa qualification juridique dépend du fait qu’il s’agisse d’un devis contraignant ou non contraignant devis.
Devis non contraignant
Un devis non contraignant doit être compris comme une simple estimation de coûts. Les coûts indiqués n’ont pas de valeur définitive. Un dépassement des coûts prévus dans une marge tolérable est généralement admis par la jurisprudence, tant que les écarts significatifs sont communiqués à temps au client et que le dépassement est objectivement justifié.
Devis contraignant
Si un devis est indiqué comme contraignant, cela doit être interprété comme une garantie juridiquement engageante du montant total. Le prestataire ne peut, en principe, pas demander a posteriori un surcoût par rapport au devis contraignant, sauf en cas d’erreur ou de circonstances imprévues portées à la connaissance du client à temps.
Réglementation juridique du devis en Allemagne
Code civil allemand (BGB)
Das Code civil allemand (BGB) ne prévoit pas de dispositions légales explicites concernant le devis, mais des principes impératifs découlent notamment des règles applicables au contrat d’entreprise (§§ 631 et suivants BGB), au contrat de prestation de services et des dispositions générales du droit des obligations.
§ 650 BGB – Devis
Conformément au § 650 BGB, dans les contrats d’entreprise, le prestataire peut établir un devis, la prise en charge des frais dépendant de l’accord convenu. En principe, le devis doit être remboursé lorsqu’il existe un accord exprès entre les parties ou si la réalisation du devis sert les intérêts du client et que le montant des frais est proportionné.
Gratuité du devis
Le devis doit en principe être établi gratuitement, à moins qu’une rémunération n’ait été expressément convenue à cet effet. Un tel accord doit généralement être consigné par écrit afin d’éviter d’éventuels litiges ultérieurs. Les devis simples, standardisés ou de faible montant sont particulièrement gratuits, tandis qu’une estimation complexe (notamment pour des projets techniques complexes) peut donner lieu à une rémunération.
Dépassement du devis
Un dépassement significatif du devis non contraignant oblige le prestataire, selon le § 650 al. 2 BGB, à informer sans délai le client du surcoût. Si cette notification fait défaut, le client peut réclamer l’indemnisation du préjudice en résultant ou se rétracter du contrat. Un dépassement supérieur à 15 à 20 pourcents est généralement considéré comme significatif.
Droit de rétractation en cas de dépassement
Si, après la conclusion du contrat, l’exécution s’avère nettement plus coûteuse que ce qui était prévu dans le devis, le client peut, conformément aux §§ 313, 314 et 648 BGB, faire valoir un droit extraordinaire de résiliation, sous réserve que les prestations déjà effectuées soient rémunérées.
Dispositions particulières dans d’autres domaines juridiques
Droit des marchés publics et commande publique
Dans le secteur public, notamment dans le droit des marchés publics et lors d’appels d’offres dans le secteur du bâtiment, le devis joue un rôle essentiel. Il sert notamment à l’évaluation standardisée des coûts prévisionnels et à la comparabilité des offres, et doit être établi et vérifié conformément aux dispositions du code des marchés publics.
Droit artisanal
Dans le droit artisanal, les prestataires ont l’obligation de fournir gratuitement au consommateur, préalablement à la conclusion du contrat et sur demande, un devis dès lors que la prestation envisagée est de nature ou de valeur significative (§ 650 BGB conjointement avec § 3HandwO).
Protection du consommateur
Selon les principes de la protection du consommateur un prestataire doit informer le consommateur, avant qu’il ne fasse appel à une prestation payante, de la possibilité d’établir un devis ainsi que de son contenu. Cela entraîne, en particulier au titre du § 650 BGB ainsi que dans la loi sur la vente à distance, des obligations particulières d’information.
Différence avec l’offre
Bien que le devis et l’offre soient souvent assimilés dans le langage courant, il existe d’importantes différences sur le plan juridique. Tandis que l’offre constitue une déclaration de volonté juridiquement contraignante tendant à la conclusion d’un contrat au prix indiqué, le devis n’est qu’une estimation de coûts sans effet engageant immédiat sur le prix. Si un contrat est conclu sur la base d’un devis, la force obligatoire de l’offre peut toutefois porter sur le contenu du devis.
Exigences en matière de contenu d’un devis
Un devis qualifié doit contenir au minimum les informations suivantes :
- Désignation complète des parties (prestataire et client)
- Description de l’étendue des prestations
- Postes de calcul détaillés (matériel, temps de travail, frais annexes)
- Montant total et devise
- Indication du caractère contraignant ou non contraignant
- Date d’établissement et durée de validité du devis
En l’absence d’indication sur le caractère contraignant, il est en principe supposé non contraignant.
Fonction probatoire et charge de la preuve
Le devis revêt une importance majeure en matière de fonction probatoire dans le cas de litiges relatifs à l’adéquation des coûts et services facturés. En procédure civile, le devis sert d’indice quant à l’étendue des prestations convenues et au niveau des prix. La charge de l’exposé et de la preuve d’un dépassement important des coûts incombe au prestataire qui invoque sa nécessité.
Aspects internationaux
D’autres systèmes juridiques, notamment au sein du marché intérieur européen, prévoient également des règles similaires relatives au devis. Cependant, les termes et modalités peuvent différer, notamment dans la sphère anglo-saxonne où l’on parle davantage d’« estimate » ou de « quotation », avec des particularités quant à l’analyse juridique.
Conclusion
Le devis est un instrument central de planification financière, de transparence et de répartition des risques dans le cadre des contrats d’entreprise et de prestation de services. Son importance juridique réside principalement dans la protection du client contre des surcoûts inattendus ainsi que dans la distinction claire avec les offres fermes. Des formulations précises, des mentions sur le caractère contraignant et une information complète du partenaire contractuel constituent des exigences essentielles pour éviter les futurs litiges de responsabilité et de facturation. Celui qui établit ou reçoit un devis doit prêter attention avec soin aux différences juridiques existantes et aux droits et obligations qui en découlent.
Questions fréquentes
Quelles sont les exigences juridiques applicables à un devis ?
Un devis n’est soumis à aucune forme particulière, il peut donc être établi verbalement ou par écrit. En pratique, il est cependant recommandé, pour des raisons de preuve et afin de clarifier les droits et obligations mutuels, de privilégier la forme écrite. Juridiquement, le devis doit être formulé de manière à permettre au client de comprendre sans équivoque la nature, l’étendue et le coût prévisible de la prestation. Il doit comporter des éléments essentiels tels que la description de la prestation, les quantités, les prix (TTC ou HT), la durée de validité, d’éventuelles prestations annexes et autres conditions. Il doit également préciser s’il s’agit d’un devis non contraignant ou d’un prix ferme contraignant. Un devis contraignant ne doit en principe être dépassé que dans les limites du prix convenu, sous réserve que le prestataire respecte les obligations légales (par exemple, information en temps utile concernant des surcoûts conformément au § 650 BGB pour les contrats d’entreprise).
Comment la loi distingue-t-elle un devis contraignant d’un devis non contraignant ?
Le droit allemand distingue clairement entre le devis contraignant et non contraignant. Un devis contraignant oblige le prestataire à exécuter la prestation proposée au prix indiqué, sauf circonstances imprévisibles justifiant une adaptation. En cas d’écarts significatifs, le prestataire doit informer immédiatement le client, à défaut de quoi il assume le risque des surcoûts. Un devis non contraignant, en revanche, constitue une simple estimation ; le prix réellement dû peut différer. Toutefois, cet écart ne doit pas porter atteinte de manière disproportionnée à la base de calcul ou aux attentes légitimes du client (voir § 650 al. 2 BGB). Même dans ce cas, l’entrepreneur est légalement tenu de signaler tout dépassement prévisible à son client.
Le client a-t-il un droit d’accès aux éléments ayant servi au devis et de consultation de ses bases de calcul ?
D’un point de vue juridique, le client n’a en principe aucun droit à la divulgation intégrale de toutes les bases de calcul internes du devis, sauf si cela a été convenu individuellement ou de manière sectorielle. Cependant, le devis doit être suffisamment transparent (principe de bonne foi, § 242 BGB) pour permettre au client de comprendre la prestation proposée et les différents postes de coûts. Le client peut toutefois exiger des justificatifs lorsqu’il a des doutes légitimes concernant la justesse de certains postes, notamment en cas de prix de matériaux ou de taux horaires inhabituels, par exemple en vue d’un contrôle de prix ou d’une contestation motivée. Dans les marchés publics, il existe de plus des règles spécifiques d’attribution et de passation de marchés (telles que VOL/A ou VOB/B) imposant des obligations renforcées de transparence.
Un prestataire peut-il demander des frais pour l’établissement d’un devis écrit ?
La possibilité, pour un prestataire, de demander des frais pour l’établissement d’un devis dépend essentiellement du contenu et de l’effort de calcul ainsi que d’une information expresse sur la possibilité d’une facturation. Juridiquement, le devis est généralement une prestation de service gratuite avant la conclusion du contrat, sauf s’il nécessite un travail préparatoire conséquent (calcul ou planification particulière). Selon le § 632 al. 3 BGB, une rémunération ne peut être exigée que si cela a été convenu à l’avance ou clairement indiqué au client avant la remise du devis. En l’absence d’information claire préalable, l’établissement du devis est en principe gratuit. En cas de litige, il incombe au prestataire de prouver l’existence d’une obligation de rémunération.
Quelles sont les conséquences juridiques d’un dépassement notable du devis ?
Si le coût réel dépasse sensiblement l’estimation du devis non contraignant, le prestataire a légalement l’obligation d’en informer le client sans délai (§ 650 al. 2 BGB). À défaut, le client dispose de plusieurs droits : il peut notamment résilier le contrat avec paiement des prestations déjà fournies, ou demander des dommages-intérêts si le prestataire ne l’a pas informé à temps et que cela lui a causé un préjudice financier. Dans le cas d’un devis contraignant, il n’existe en principe aucun droit à paiement d’un supplément, sauf s’il découle de circonstances qui échappaient au contrôle du prestataire et qui n’auraient pas pu être prévues dans le cadre d’un calcul normal.
La durée de validité d’un devis est-elle juridiquement pertinente ?
La durée de validité d’un devis n’est pas légalement imposée, mais elle est très importante dans la pratique. Si aucune période n’est précisée dans le devis, il n’est contraignant que pendant le délai pendant lequel un engagement peut être exigé de bonne foi et selon les usages commerciaux. En particulier en cas de fortes fluctuations des prix des matériaux ou de prestations saisonnières, il est donc conseillé de déterminer une période d’engagement précise. Après expiration du délai, le prestataire n’est plus lié par les prix indiqués ; une nouvelle offre ou une adaptation des conditions sera alors nécessaire. Si le client n’accepte pas le devis dans le délai imparti, tout engagement contractuel relatif aux conditions du devis prend fin.