Lexique juridique

Dépenses imprévues

Notion et histoire du concept des dépenses extraordinaires

Les dépenses extraordinaires constituent un instrument central du droit budgétaire public. Elles désignent les charges financières du budget public qui ne sont pas prévues dans le plan budgétaire respectif, ou qui ne sont expressément pas couvertes par celui-ci. Ces dépenses surviennent généralement de manière imprévue ou à la suite d’événements imprévisibles et requièrent une attention et une autorisation particulières sur le plan budgétaire.

Les dispositions juridiques relatives aux dépenses extraordinaires figurent notamment dans les réglementations budgétaires de l’État fédéral, des Länder et des collectivités locales. L’objectif de ces dispositions est d’assurer l’effet contraignant du plan budgétaire et le contrôle du pouvoir législatif sur l’utilisation des fonds publics.

Bases légales et normalisation

Droit fédéral

La disposition centrale du droit fédéral concernant les dépenses extraordinaires est l’article 37 de la Loi sur le budget fédéral (BHO). Selon celle-ci, les dépenses ne peuvent être effectuées que si elles sont prévues au plan budgétaire et sont nécessaires (principe de l’annualité budgétaire).

Si la dépense envisagée n’est pas inscrite au plan budgétaire, une dépense extraordinaire ne peut être engagée que dans des conditions strictes. Elle doit être incontournable et le besoin ne peut être repoussé jusqu’au prochain collectif budgétaire. Dans ce cas, non seulement une autorisation du ministère compétent est requise, mais dans certains cas également celle du ministère fédéral des Finances. En outre, la commission budgétaire du Bundestag doit être informée.

Droit des Länder

Les réglementations budgétaires des Länder s’inspirent dans leurs prescriptions en grande partie de la loi budgétaire fédérale. Elles contiennent régulièrement des conditions et procédures similaires concernant les dépenses extraordinaires. Toutefois, leurs modalités concrètes (notamment d’éventuelles exigences d’approbation du parlement du Land ou de ses commissions) varient selon la législation du Land.

Droit communal

Au niveau communal également, les dépenses extraordinaires ne sont autorisées que sous certaines conditions légales. Les règlements budgétaires communaux exigent généralement l’autorisation préalable de l’organe de représentation communale (par exemple conseil municipal, conseil communal) ou du maire si l’urgence de la dépense le justifie. Par la suite, un devoir complet d’information envers l’organe de représentation s’applique.

Conditions et procédure pour les dépenses extraordinaires

Caractère incontournable

La principale condition des dépenses extraordinaires est leur caractère incontournable. Cela signifie qu’une dépense ne doit être effectuée à titre extraordinaire que si elle est inévitable et que son urgence ne permet aucun report jusqu’au prochain ajustement du plan budgétaire. Les cas typiques incluent les catastrophes naturelles, les décisions de justice ayant un effet de paiement immédiat ou les sinistres d’une ampleur considérable.

Couverture et autorisation

Pour toute dépense extraordinaire, il convient d’examiner si une couverture — par exemple par des économies sur d’autres postes budgétaires — est possible. Les modalités de couverture doivent être clairement documentées et approuvées.

Pour accorder une dépense extraordinaire, une autorisation budgétaire est généralement nécessaire. La capacité décisionnelle appartient alors aux services gestionnaires du budget et, selon le cas, aux autorités supérieures régionales ou fédérales, ou aux organes élus.

Approbation a posteriori et collectif budgétaire

Si une dépense extraordinaire ne peut initialement être engagée qu’en raison d’une situation d’urgence, sans autorisation préalable, il est impératif d’obtenir a posteriori l’approbation de la commission parlementaire compétente ou de l’organe de représentation concerné. Dans certains cas, l’inscription de la dépense et de sa couverture se fait dans le prochain collectif budgétaire.

Obligations de documentation et de communication

Les dépenses extraordinaires doivent être intégralement documentées. Cela inclut notamment l’exposé du caractère incontournable, des modalités de couverture ainsi que l’information et l’implication des organes de contrôle.

Distinction par rapport aux dépenses supplémentaires

Au sein du droit budgétaire, la distinction entre dépenses extraordinaires et dépenses supplémentaires revêt une grande importance.

  • Dépenses extraordinaires : dépenses qui ne sont absolument pas prévues au plan budgétaire.
  • Dépenses supplémentaires : dépenses qui sont en principe prévues au budget, mais dépassent une certaine dotation budgétaire.

Les deux formes sont soumises à de strictes restrictions légales, mais diffèrent par leur origine, leur procédure et leurs obligations d’autorisation.

Conséquences et contrôle des dépenses extraordinaires

Contrôle budgétaire

Le contrôle des dépenses extraordinaires est assuré par des organes indépendants de vérification des comptes, tels que la Cour fédérale des comptes et les cours régionales des comptes. Ces organes vérifient a posteriori la légalité, le respect des dispositions budgétaires ainsi que la gestion adéquate des fonds publics.

Sanctions en cas de manquement aux obligations

Les violations des règles budgétaires relatives aux dépenses extraordinaires peuvent entraîner des conséquences disciplinaires et pénales pour les responsables. En outre, une responsabilité personnelle peut être engagée en cas de faute lourde ou d’intention délibérée.

Transparence et contrôle parlementaire

Les dépenses extraordinaires reflètent le principe fondamental de la fidélité budgétaire et constituent une exception au principe de rattachement de l’action exécutive au budget. La transparence envers le Parlement et une reddition de comptes exhaustive sont des principes centraux à cet égard.

Conclusion

Les dépenses extraordinaires constituent un instrument important pour réagir à des besoins imprévisibles et incontournables dans la gestion des finances publiques. Elles sont soumises à des exigences juridiques élevées, à des obligations de documentation exhaustives ainsi qu’à un contrôle renforcé par les parlements et les organes de vérification des comptes. Leur application correcte garantit à la fois la flexibilité de l’action publique et le respect de l’ordre budgétaire ainsi que du contrôle parlementaire.


Cet article fournit une présentation juridique exhaustive de la notion de « dépenses extraordinaires » dans le droit budgétaire allemand et tient compte des normes juridiques en vigueur ainsi que des dispositions applicables au niveau fédéral, régional et communal.

Questions fréquemment posées

Qui est habilité à engager des dépenses extraordinaires ?

Les dépenses extraordinaires ne peuvent en principe être engagées que par les organes ou personnes dûment habilitées au sein d’une organisation, collectivité ou autorité. Dans le secteur public, ce pouvoir est généralement limité par les dispositions du droit budgétaire, par exemple conformément à l’article 37 de la Loi sur le budget fédéral (BHO). Celui-ci prévoit que les dépenses extraordinaires requièrent l’approbation du ministère des Finances ou de l’autorité budgétaire compétente. Dans les entreprises, l’autorisation d’engager des dépenses extraordinaires peut être déterminée par des règlements internes, des délégations de signature ou des directives internes. Dans tous les cas, il est impératif de veiller à ce que les dépenses ne soient pas engagées de manière autonome ou sans autorisation préalable, afin d’éviter tout risque de responsabilité et toute infraction au droit budgétaire ou aux règles internes de gouvernance.

Sous quelles conditions les dépenses extraordinaires sont-elles légalement autorisées ?

Sur le plan juridique, les dépenses extraordinaires ne sont en principe permises que si elles sont imprévisibles et incontournables, de telle sorte qu’une prise en compte préalable au budget était impossible. L’imprévisibilité signifie que la cause ayant généré la dépense ne pouvait raisonnablement être anticipée lors de l’élaboration du budget. Le caractère incontournable implique que le renoncement à la dépense entraînerait des désavantages significatifs pour l’institution ou la violation d’obligations légales. Dans le secteur public, les dépenses extraordinaires doivent être notifiées et approuvées dans les meilleurs délais, puis, en règle générale, intégrées à posteriori au budget ou faire l’objet d’un collectif budgétaire. Les procédures d’approbation et de notification propres à chaque cas doivent impérativement être respectées, car leur non-observation peut entraîner des conséquences budgétaires, disciplinaires, voire pénales.

Comment les dépenses extraordinaires sont-elles approuvées ?

L’autorisation des dépenses extraordinaires se déroule généralement selon une procédure formelle. Dans le domaine public, celle-ci est régie par les dispositions budgétaires applicables, telles que la Loi sur le budget fédéral ou les lois correspondantes des Länder. L’instance requérante doit justifier pourquoi la dépense est incontournable et imprévisible et exposer pourquoi un autre financement (par exemple, par une réaffectation budgétaire) n’est pas possible. La décision appartient ensuite à l’organe de contrôle ou à l’autorité financière compétente – généralement le responsable financier ou le ministère des finances. Dans les entreprises, c’est la direction ou une personne expressément habilitée qui décide. La décision et sa motivation doivent être documentées afin d’assurer le respect des instructions internes et des exigences de contrôle externes.

Quels sont les risques juridiques liés à des dépenses extraordinaires non approuvées ?

Des dépenses extraordinaires non approuvées exposent à des conséquences juridiques importantes. Dans le secteur public, une violation des règles budgétaires peut constituer un manquement à la fidélité budgétaire et être poursuivie sur le plan disciplinaire ou pénal. Dans les entreprises, un dépassement des autorisations de dépenses, en particulier dans le cadre de délégations de signature, peut entraîner la responsabilité personnelle des personnes concernées. De plus, le non-respect des procédures d’autorisation requises peut entraîner la contestation des dépenses engagées, la récupération des fonds ou la perte de droits à subventions. Il est donc indispensable de respecter scrupuleusement les exigences légales afin d’éviter de tels risques.

Les dépenses extraordinaires doivent-elles être inscrites a posteriori dans le budget ?

Oui, dans le secteur public, une inscription a posteriori des dépenses extraordinaires dans le budget est impérativement prévue. Cela s’effectue généralement par la présentation d’un budget rectificatif, dans lequel ces dépenses sont formellement autorisées et inscrites. Cette démarche garantit la transparence et la traçabilité de la gestion budgétaire. Dans les entreprises, un réajustement correspondant s’effectue souvent via le reporting interne et l’adaptation des prévisions budgétaires. Ici aussi, une documentation correcte s’avère nécessaire pour le contrôle interne et les audits externes.

Existe-t-il des différences juridiques entre les dépenses extraordinaires et les dépenses supplémentaires ?

Oui, tant dans le secteur public que privé, il existe des différences juridiques : Les dépenses extraordinaires sont celles pour lesquelles le plan budgétaire ou le budget ne prévoit aucun poste budgétaire ou dotation. Les dépenses supplémentaires, en revanche, concernent un poste budgétaire existant mais dépassent le budget alloué. Juridiquement, les conditions préalables, les procédures d’approbation et les conséquences éventuelles diffèrent notamment s’agissant de la justification et de la documentation de la nécessité et de la recevabilité. Dans les deux cas, des règles d’autorisation et de notification strictes s’appliquent, dont la méconnaissance entraîne des conséquences juridiques.