Lexique juridique

Démission

Notion et signification de la démission

La notion démission provient du latin « demissio », qui signifie « renvoi » ou « retrait ». Sur le plan juridique, la démission désigne la résignation d’une fonction publique, en particulier dans un contexte politique et constitutionnel. Elle peut intervenir de manière volontaire (retrait) ou être imposée (révocation ou renvoi). En Allemagne et dans d’autres pays, le terme s’applique principalement aux membres du gouvernement, mais également aux organes et fonctions dirigeantes des personnes morales de droit public, ainsi que des associations et sociétés.

La démission en droit public

La démission du gouvernement

En droit constitutionnel, la démission désigne généralement la démission collective ou individuelle de membres du gouvernement. On distingue la démission volontaire et la démission imposée, par exemple par une motion de censure ou une révocation.

La démission gouvernementale en Allemagne

Selon l’art. 64 al. 2 de la Loi fondamentale (GG), le mandat des ministres fédéraux prend fin avec la nomination d’un successeur ou par renvoi. La démission d’un chancelier fédéral (démission) entraîne, conformément à l’art. 69 GG, la démission de l’ensemble du gouvernement. Toutefois, après une démission, le gouvernement fédéral demeure « chargé des affaires courantes » jusqu’à l’élection d’un nouveau chancelier et la formation d’un nouveau gouvernement (art. 69 al. 3 GG). Ce principe de gestion provisoire garantit la continuité de l’État et prévient une incapacité gouvernementale.

Formes et conséquences juridiques

La démission intervient par :

  • Démission individuelle : un membre du gouvernement, par exemple un ministre, renonce à sa fonction.
  • Démission collective : l’ensemble du gouvernement (cabinet) déclare sa démission.
  • Démission forcée : notamment par un vote de confiance ou de défiance du parlement.

En cas de démission, les conséquences juridiques sont particulièrement marquées par la poursuite provisoire des affaires courantes. Les droits et obligations pleins sont limités jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement.

Démission dans les Länder et les communes

Dans les Länder allemands, les constitutions et règlements intérieurs respectifs régissent la démission des gouvernements régionaux selon des dispositions similaires à celles de la Fédération. Au niveau communal également, les maires ou autres titulaires de fonctions peuvent démissionner, les constitutions communales prévoyant des formes et procédures variées.

Démission en droit privé

Droit des associations

En droit des associations, la démission désigne en général la résiliation d’un membre du bureau. Selon l’art. 26 du BGB, un membre du bureau peut à tout moment renoncer à ses fonctions, sauf disposition contraire des statuts. Toutefois, la démission ne doit pas intervenir à un moment inopportun ni de manière abusive, par exemple si elle rend l’association incapable d’agir.

Droit des sociétés

Dans les sociétés de capitaux et de personnes, il en va de même pour les gérants, membres du directoire et organes de contrôle. Ceux-ci peuvent, en principe, renoncer à leur fonction à tout moment, sauf violation particulière du devoir de loyauté. La révocation par les organes sociaux (par exemple assemblée des associés, assemblée générale) constitue aussi une forme de démission forcée.

Forme et procédure de la démission

Formalisme écrit et obligation de notification

En règle générale, la démission doit faire l’objet d’une déclaration explicite devant l’organe ou le mandataire compétent. De nombreux statuts et règlements intérieurs exigent ou recommandent la forme écrite. En droit public, la communication se fait souvent aussi publiquement et via des communiqués de presse.

Effets de la démission

Dès réception de la déclaration de démission, la fonction prend fin, sauf disposition contraire des statuts, de la loi ou du règlement intérieur. En droit public notamment, une gestion provisoire est assurée jusqu’à la nomination d’un successeur ou d’une successeure. Dans ce cas, les pouvoirs sont limités aux affaires courantes.

Particularités en droit international

Dans d’autres États également, l’institution de la démission existe. En particulier dans les systèmes parlementaires, comme la France ou l’Autriche, la démission constitue un instrument constitutionnel important pour un changement de gouvernement sans nouvelles élections. Les modalités sont déterminées par la constitution nationale et les règlements intérieurs applicables.

Différence et distinction par rapport à des notions connexes

Renvoi

Contrairement à la démission, le renvoi est en général unilatéral et s’opère contre la volonté du titulaire de la fonction. Dans un contexte politique, le renvoi—par exemple d’un ministre—peut être décidé par le président ou une autre autorité compétente.

Retrait et résignation de fonction

Les termes retrait et résignation de fonction sont des synonymes de la démission volontaire, notamment dans l’usage allemand. Le contenu est identique, « démission » s’employant surtout dans le contexte du droit constitutionnel.

Signification et objectif de la démission

La possibilité de démissionner garantit, dans tous les domaines du droit, à la fois la liberté de décision individuelle des titulaires de fonctions et un remplacement ordonné et compréhensible à la tête des institutions. Par ailleurs, la réglementation relative aux formes et délais de la démission contribue à la sécurité juridique et à la continuité de la fonction.

Littérature et sources

  • Grundgesetz für die Bundesrepublik Deutschland
  • Bürgerliches Gesetzbuch (BGB)
  • Bundesverfassungsgericht, Beschlüsse zur geschäftsführenden Amtsführung
  • Littérature de commentaire sur le droit constitutionnel et le droit des sociétés

Ces explications offrent une vue d’ensemble complète des aspects juridiques de la démission en droit public et privé, y compris ses conditions formelles, effets et distinctions dans le contexte allemand et international.

Questions fréquentes

Une démission peut-elle être prononcée sans préavis et dans quelles conditions cela est-il légalement possible ?

Une démission sans préavis, c’est-à-dire la résiliation immédiate d’une fonction ou d’un mandat, n’est juridiquement possible que sous certaines conditions. En règle générale, les démissions sont soumises aux délais de préavis contractuels ou légaux, par exemple en droit du travail ou en cas de démission de membres d’organes dans les associations ou sociétés. Une démission sans préavis est admise dès lors qu’il existe un motif grave au sens de l’art. 626 BGB (Code civil allemand) ou de dispositions comparables. Un tel motif existe si, en tenant compte de toutes les circonstances du cas d’espèce et d’un équilibre des intérêts des deux parties, la poursuite de la relation jusqu’à l’expiration du délai ne peut être raisonnablement exigée du démissionnaire. Des exemples sont des manquements graves de l’autre partie ou des perturbations durables du rapport de confiance. Les motifs de la démission sans préavis doivent être communiqués immédiatement à l’autre partie, à défaut de quoi la résiliation immédiate est invalide et les délais ordinaires s’appliquent.

Quelles sont les règles formelles à respecter lors d’une démission du point de vue juridique ?

Les exigences formelles pour une démission dépendent du domaine de droit concerné et de la nature juridique spécifique de la fonction ou du contrat. Il est en principe recommandé de déclarer la démission par écrit afin d’éviter toute difficulté de preuve. Dans certains cas spécifiques—notamment pour les gérants de SARL (§ 38 GmbHG) ou les membres du bureau d’associations (§ 27 BGB)—une démission orale peut également être valable à moins que les statuts ou le contrat de travail n’en disposent autrement. Toutefois, de nombreux contrats de société, statuts ou règlements internes exigent expressément la forme écrite ; certains mandats publics sont aussi soumis à des prescriptions formelles particulières (notamment dans les lois sur la fonction publique). Le respect de la forme prescrite est impératif, à défaut de quoi la démission peut être nulle et tous les droits et obligations subsistent.

Une démission peut-elle avoir des conséquences juridiques pour le démissionnaire ?

La simple résignation d’une fonction (« démission ») n’entraîne pas nécessairement de préjudices pour le démissionnaire. Il peut cependant y avoir des conséquences juridiques. Si le démissionnaire a, par sa démission, violé des obligations contractuelles ou statutaires, par exemple en ne respectant pas les délais convenus ou en agissant de façon intempestive, il peut être tenu à des dommages-intérêts. En droit des sociétés, une démission sans préavis injustifiée peut ouvrir droit à réparation pour la société si des tâches essentielles restent en suspens et entraînent un préjudice patrimonial. Par ailleurs—en particulier dans la fonction publique ou les mandats bénévoles—une démission anticipée peut avoir des effets sur les droits à pension ou titres honorifiques. Il est donc recommandé d’examiner soigneusement les conséquences légales au cas par cas et, le cas échéant, de solliciter un avis juridique.

La démission est-elle possible à tout moment dans le cas de contrats ou mandats à durée déterminée ?

Dans le cas de contrats ou mandats à durée déterminée, la possibilité de démission peut être limitée par contrat. En principe, la démission reste possible pendant la période de validité, notamment s’il existe un motif grave. Sans motif grave, la démission anticipée peut toutefois être exclue ou le démissionnaire peut être tenu de réparer le préjudice subi. Dans certains domaines (par exemple pour les membres de bureaux d’association conformément à l’art. 628 BGB par analogie), la démission n’est pas totalement exclue par la loi, notamment en cas de perturbation grave du rapport de confiance. Tout dépend de la rédaction du contrat et des dispositions légales applicables.

La démission doit-elle être déclarée à une instance précise ?

Oui, la démission doit être déclarée à une personne ou un organe déterminé. En droit des sociétés, l’organe compétent (par exemple, assemblée des associés, conseil de surveillance) est habituellement le destinataire de la déclaration; en droit des associations, c’est l’organe statutaire compétent, dans un contrat de travail, l’employeur. Si la démission est adressée à un destinataire non habilité, elle n’a pas d’effet juridique. Dans certains cas, la loi ou le contrat prévoit que la démission n’est valable qu’à réception par une instance spécifique (par exemple, tribunal du registre du commerce pour les sociétés). Une bonne adresse est donc déterminante pour la validité.

Quelles sont les conséquences de la démission sur les obligations et droits existants ?

Par la démission juridiquement valable, la relation de service ou de fonction concernée prend fondamentalement fin, ainsi que les obligations du démissionnaire qui en découlent, telles que la gestion d’une société ou l’accomplissement de tâches d’organe. Cependant, des obligations subsistent, comme par exemple le devoir de confidentialité, la restitution des documents et avoirs, ainsi que l’obligation de rendre compte (§ 666 BGB en cas de gestion d’affaires). Les droits à une rémunération ou à un remboursement de frais subsistent en règle générale jusqu’à la date de prise d’effet de la démission ; une réduction unilatérale n’est pas admise, sauf stipulation contraire ou manquement grave. Si la démission a été déclarée à tort, des droits à indemnisation ou à compensation peuvent en résulter.

La démission peut-elle être révoquée a posteriori ?

Une fois la démission valablement déclarée et parvenue au bon destinataire, il s’agit d’un acte unilatéral ayant besoin d’être reçu par l’autre partie. Une révocation ultérieure est en principe exclue, sauf si le destinataire y consent expressément ou s’il existe des motifs particuliers d’annulation (par exemple, erreur ou dol au sens des art. 119 et suivants du BGB). En règle générale, une nouvelle nomination ou élection à la fonction doit alors être décidée, avec les obstacles juridiques et factuels que cela implique. Un simple « retrait » de la démission sans accord de l’organe ou du partenaire contractuel est juridiquement impossible.