Défense de la possession
Définition de la défense de la possession
Die Défense de la possession est un terme du droit civil allemand et désigne une forme particulière d’autodéfense qui permet à une personne possédante de repousser les atteintes illicites à sa possession. Ce droit est notamment réglementé à l’article 859, paragraphe 1, du Code civil allemand (BGB). La défense de la possession autorise le possesseur immédiat à se défendre, par des moyens appropriés, contre toute atteinte ou tout retrait de la possession par un tiers, tant que la perturbation ou le retrait de possession perdure.
Bases légales de la défense de la possession
Consécration légale
La base juridique centrale de la défense de la possession se trouve à l’article 859, paragraphe 1, du BGB :
« Le possesseur peut repousser une usurpation illicite par la force. »
Cette disposition constitue une exception au principe selon lequel la mise en œuvre des droits civils relève en principe des tribunaux d’État. Grâce à la défense de la possession, le possesseur dispose d’une possibilité autonome et légalement légitimée de défense.
Distinction avec la reprise de possession
La défense de la possession se distingue de la reprise de possession (art. 859, al. 2 BGB). Alors que la défense de la possession vise la protection immédiate contre une attaque en cours, la reprise de possession permet au possesseur de mettre fin, par la force, à un recent retrait de possession et de récupérer la possession, pour autant que l’évènement soit encore dans la « possession fraîche ».
Conditions de la défense de la possession
1. Possession de la personne habilitée à se défendre
La défense de la possession suppose l’existence d’une possession effective au sens de l’art. 854 al. 1 BGB, qu’il s’agisse d’une possession pour soi-même ou pour autrui. Il n’est pas nécessaire que la possession ait été acquise légalement ; même un possesseur illégalement en possession est protégé.
2. Existence d’une usurpation illicite
La défense de la possession suppose une usurpation illicite au sens de l’art. 858 al. 1 BGB. Selon la loi, cela désigne toute atteinte à la possession sans la volonté du possesseur et sans autorisation légale. Cela englobe en particulier le retrait de la possession, la perturbation de la possession ou d’autres interventions.
3. Caractère actuel de l’attaque
La défense contre une usurpation illicite n’est autorisée que tant que l’attaque est en cours, c’est-à-dire actuelle . Un acte achevé de retrait de possession ne peut plus être traité par la défense de la possession, mais éventuellement par la reprise de possession ou via une aide judiciaire.
4. Licéité des moyens employés
Les mesures de défense adoptées ne doivent servir qu’à repousser l’attaque actuelle de manière nécessaire et appropriée. Elles doivent respecter le principe de la proportionnalité. Un usage excessif de la force n’est pas acceptable et peut entraîner des réclamations en dommages-intérêts ou même des conséquences pénales.
Conséquences juridiques de la défense de la possession
Effet justificatif
La défense de la possession exclut l’illicéité d’actes qui seraient autrement juridiquement ou pénalement pertinents, par exemple au sens de l’art. 823 BGB ou des art. 223, 303 du StGB, dans le cadre de la défense. Le possesseur agit alors de façon justifiée, dans la mesure où son comportement est couvert par l’art. 859 al. 1 BGB.
Limites de la défense de la possession
L’usage de la force autorisé est limité au strict nécessaire. Toute violence excédant ce qui est requis pour la défense peut engager la responsabilité du possesseur. Surtout, la défense de la possession ne doit pas être comprise comme une justice privée générale, mais sert exclusivement à préserver la situation existante contre des atteintes illicites.
Relations avec d’autres droits d’autodéfense
Chevauchement avec la légitime défense et l’état de nécessité
La défense de la possession présente des recoupements avec la légitime défense selon l’art. 227 BGB ainsi qu’avec les dispositions sur l’état de nécessité civil (art. 228, 904 BGB). Dans la pratique, un acte de défense de la possession peut également constituer une légitime défense, bien que les deux institutions reposent sur des bases juridiques différentes. La défense de la possession est spécifiquement axée sur la protection de la possession, tandis que la légitime défense et l’état de nécessité couvrent des situations plus larges.
Exemples d’application et limites pratiques
Situations typiques
- Défense contre l’intrusion dans un domicile : Expulser un tiers se trouvant illégalement dans un logement par l’emploi d’une force physique proportionnée.
- Jardin ou propriété foncière : Empêcher une perturbation de la possession en érigeant des obstacles temporaires ou en demandant à la personne de quitter la propriété avec recours à une force appropriée.
- Véhicules : Repousser une tentative de vol par l’intervention physique, à condition de ne pas recourir à une violence disproportionnée.
Formes inadmissibles de la défense de la possession
- Usage excessif de la force, comme des blessures graves ou des actes mettant en danger la vie.
- « Actes de vengeance » postérieurs à la fin de la perturbation de la possession.
- Défense de la possession contre des mesures de police ou d’autorités, dès lors que celles-ci sont menées légalement.
Défense de la possession par rapport à la protection judiciaire
La défense de la possession ne constitue qu’une mesure transitoire et d’urgence ; l’assurance durable de la possession est en règle générale garantie par la protection judiciaire, notamment les actions en protection de la possession (art. 861 et suiv. BGB). Le recours à l’aide étatique demeure toujours ouvert au possesseur.
Défense de la possession et appréciation pénale
L’exercice de la défense de la possession, tant qu’elle reste proportionnée, peut avoir un effet justificatif tant en droit civil qu’en droit pénal. En cas de dépassement des limites autorisées, des sanctions pénales sont possibles, notamment pour blessures ou dégradations.
Références bibliographiques
Pour approfondir le sujet de la défense de la possession, il est recommandé de lire les commentaires spécialisés du Code civil allemand et des articles académiques en droit de la possession.
Conclusion : La défense de la possession est un droit d’autodéfense prévu par la loi pour protéger immédiatement la possession contre des attaques illicites en cours. Elle est caractérisée par des conditions et des limites strictes, et ne constitue pas une autorisation générale pour faire valoir soi-même ses droits subjectifs. Le respect précis des exigences légales et du principe de proportionnalité est ici essentiel.
Questions fréquemment posées
La défense de la possession peut-elle également être dirigée contre le propriétaire ?
Oui, la défense de la possession peut en principe être exercée aussi contre le propriétaire, dès lors que celui-ci prend possession sans la volonté du possesseur. Selon le droit allemand – en particulier l’art. 859 al. 1 BGB –, le possesseur a le droit de se protéger, indépendamment du fait que le perturbateur soit le propriétaire ou non. L’aspect déterminant est ici la légalité de la possession au moment de la perturbation. Ainsi, tant que le possesseur n’a pas acquis la possession par une usurpation illicite ou par un autre moyen illicite, il peut se défendre par la possession contre toute forme d’atteinte immédiate à la possession, même si celle-ci provient du propriétaire. Cependant, la proportionnalité des moyens doit toujours être respectée dans la défense de la possession, c’est-à-dire que les moyens employés ne doivent pas être disproportionnés par rapport à la perturbation et doivent être nécessaires à la défense.
Existe-t-il des restrictions à l’utilisation de la défense de la possession ?
L’usage de la défense de la possession n’est pas permis sans réserve. Des limites juridiques importantes s’appliquent, en particulier le principe de proportionnalité. L’action à des fins de défense de la possession doit uniquement servir à mettre fin à une perturbation illicite de la possession en cours. Ne sont donc pas autorisées les mesures qui ne visent que la vengeance, la punition ou la prévention d’interventions futures. De plus, la défense de la possession ne doit pas être dirigée contre les mesures des autorités, car ici s’applique le principe du monopole de la violence de l’État. Enfin, le recours à la force dans le cadre de la défense de la possession peut être limité, dans chaque cas particulier, par les règles de la légitime défense (§ 32 StGB) et par l’étendue de l’autodéfense permise (§ 859 BGB). Il est particulièrement important de noter qu’un comportement disproportionné peut entraîner des réclamations en dommages-intérêts ou même des conséquences pénales.
Quand le droit à la défense de la possession disparaît-il ?
Le droit à la défense de la possession disparaît en principe lorsque la perte de possession est déjà consommée et que le possesseur a perdu le contrôle effectif de la chose. Dans ce cas, ce n’est plus la défense de la possession qui s’applique, mais au mieux la reprise de possession, c’est-à-dire la récupération immédiate de la possession, ou une action en restitution devant le tribunal. De même, si le possesseur a abandonné son droit de possession ou si ce droit a pris fin par voie légale ou contractuelle (par exemple par une résiliation régulière), il ne bénéficie plus de la défense de la possession. Une faute ou un comportement abusif de la part du possesseur peut également conduire à la perte du droit à la défense de la possession.
Quels moyens peuvent être utilisés dans le cadre de la défense de la possession ?
Le possesseur est en principe autorisé, dans le cadre de la défense de la possession, à utiliser tous les moyens appropriés et nécessaires pour repousser immédiatement la perturbation de la possession. Ces moyens ne doivent toutefois pas être disproportionnés par rapport à la perturbation imminente ou en cours (principe de proportionnalité). Par exemple, un possesseur peut repousser physiquement un perturbateur ou lui refuser l’accès, à condition que cela soit nécessaire, comme dans le cas d’un intrus illégal. L’utilisation d’armes ou d’objets dangereux n’est admise que dans des cas exceptionnels, par exemple en cas de perturbation grave et dangereuse, et doit toujours rester dans les limites légales applicables (notamment le StGB, droit de légitime défense). Les mesures excessivement dures ou mettant en danger la vie sont interdites et peuvent être sanctionnées pénalement.
La défense de la possession est-elle également autorisée contre des mineurs ou d’autres groupes de personnes particulièrement protégés ?
En principe, la défense de la possession peut aussi être exercée contre des mineurs ou d’autres groupes particulièrement protégés comme les femmes enceintes, les personnes âgées ou les personnes en situation de handicap, mais il existe ici des exigences particulièrement strictes concernant la proportionnalité des moyens utilisés. L’usage de la force n’est autorisé que s’il n’existe pas d’alternative moins contraignante pour repousser la perturbation de la possession. La vulnérabilité de ces groupes exige du possesseur qu’il agisse avec une retenue particulière. En cas d’usage excessif de la force, le possesseur encourt des conséquences civiles ou pénales, notamment en cas de dureté excessive ou d’atteinte à la santé.
Quelles sont les conséquences d’une défense de la possession injustifiée ?
Une défense de la possession injustifiée, c’est-à-dire exercée en dehors des conditions légales ou à l’aide de moyens disproportionnés, peut avoir de graves conséquences juridiques. Au civil, celui qui invoque la défense de la possession peut être tenu d’indemniser le perturbateur lésé (§§ 280 ss. BGB). Pénalement, des infractions telles que les blessures (§ 223 StGB), les dommages matériels (§ 303 StGB) ou la contrainte (§ 240 StGB) peuvent être retenues si le seuil de nécessité et de proportionnalité est dépassé. Dans les cas graves, un droit à indemnisation selon l’art. 823 BGB, par exemple pour acte illicite, peut également naître. L’invocation injustifiée de la défense de la possession ne protège pas contre ces conséquences juridiques.