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Cruauté envers les animaux

Notion et définition de la maltraitance animale

La maltraitance animale désigne l’infliction intentionnelle ou par négligence de souffrances, douleurs ou dommages à des animaux. La maltraitance animale est punissable dans de nombreux systèmes juridiques nationaux et internationaux et constitue une catégorie centrale du droit de la protection animale. Il est particulièrement important de la distinguer des actes autorisés et de fixer les critères à remplir pour qu’une infraction relève d’une sanction pénale ou d’une amende.

Bases juridiques de la maltraitance animale en Allemagne

Loi sur la protection animale (TierSchG)

La loi principale en Allemagne est la loi sur la protection animale (TierSchG). D’après l’article 1 TierSchG, l’objectif suprême est de « protéger la vie et le bien-être de l’animal, en tant qu’être vivant, par la responsabilité de l’humain ».

§ 17 TierSchG : Infractions pénales

L’article 17 TierSchG régit les infractions pénales de maltraitance animale. L’infraction pénale de maltraitance animale y est définie comme suit :

  • Quiconque tue un vertébré sans raison valable,
  • Quiconque inflige à un vertébré, par cruauté, des douleurs ou souffrances importantes,
  • Quiconque inflige à un vertébré des douleurs ou souffrances importantes prolongées ou répétées,

se rend coupable d’une infraction pénale selon le droit allemand. La sanction peut aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement ou une amende.

§ 18 TierSchG : Infractions administratives

Toute infraction à la loi sur la protection animale ne constitue pas forcément un délit. L’article 18 TierSchG régit les infractions administratives passibles d’amendes, comme des violations mineures des prescriptions relatives à la détention des animaux.

Définition de la « raison valable »

Un critère décisif de la loi est la « raison valable ». Sans cela, toute mise à mort ou atteinte à l’intégrité des vertébrés est illicite. Les motifs reconnus comme valables comprennent par exemple :

  • Abattage à visée vétérinaire pour réduire la souffrance
  • Abattage selon la réglementation pour la production alimentaire
  • Prévention de dangers pour l’homme ou les animaux

Les objectifs purement lucratifs ou de divertissement ne sont en règle générale pas reconnus comme motifs valables.

Autres règlements et directives

Le règlement sur la protection des chiens, le règlement sur la protection des animaux d’élevage et de nombreux autres textes spécifiques complètent les bases légales concernant la détention, le transport et la gestion des différentes espèces animales.

Distinctions et éléments constitutifs

Élément subjectif de l’infraction

La maltraitance animale peut être commise intentionnellement ou par négligence. L’intention signifie que l’auteur fait souffrir l’animal consciemment et volontairement. Il y a négligence lorsque la prudence normalement requise dans la vie courante n’a pas été observée, entraînant douleurs, souffrances ou dommages.

Douleurs, souffrances et dommages

La loi distingue entre :

  • Douleurs importantes: Altérations corporelles dépassant la mesure habituelle
  • Souffrances importantes: Etat prolongé de mal-être ou de torture, y compris d’ordre psychique
  • Dommages: Atteintes à la santé physique ou psychique, de nature durable ou permanente

Le dépassement du seuil d’une infraction pénale est toujours apprécié au cas par cas, en s’appuyant sur des expertises et avis vétérinaires.

Maltraitance animale dans le contexte international

Législation européenne

Il existe également au niveau européen de nombreux règlements visant à la protection des animaux. La Convention européenne pour la protection des animaux de compagnie (Convention de Strasbourg) impose aux États signataires des normes minimales pour le traitement des animaux domestiques et interdit d’infliger des douleurs ou souffrances inutiles.

Les directives européennes sur la protection animale fixent aussi des normes concernant le transport du bétail, l’abattage, l’expérimentation animale et l’élevage.

Accords internationaux

La Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction (CITES) protège les animaux particulièrement menacés contre l’exploitation et les traitements cruels.

Procédures pénales et administratives en cas de maltraitance animale

Dépôt de plainte et enquête

La poursuite pénale débute le plus souvent par une plainte, souvent déposée par des tiers (ex. voisins, associations). Le parquet vérifie s’il existe un soupçon initial de maltraitance animale. En cas de soupçon, l’enquête est menée par la police ou les autorités vétérinaires.

Sanctions

En cas de condamnation, les risques sont :

  • Amende ou peine d’emprisonnement allant jusqu’à trois ans (§ 17 TierSchG)
  • Mesures complémentaires telles qu’une interdiction de détention d’animaux, la confiscation de l’animal ou l’imposition d’obligations par l’administration
  • Amendes allant jusqu’à 25 000 euros en cas d’infractions administratives

Prescription

La prescription de poursuite dépend des règles générales du droit pénal et administratif. En général, le délai de prescription pour les infractions administratives est de trois ans et pour les délits de cinq ans.

Formes particulières de maltraitance animale

Maltraitance animale dans le contexte de l’expérimentation animale

Les expérimentations animales sont soumises à une autorisation stricte et à une obligation de documentation selon la loi sur la protection animale ainsi que la directive européenne sur l’expérimentation animale. Les violations de ces dispositions peuvent être qualifiées de maltraitance animale et poursuivies pénalement.

Maltraitance animale dans le cadre privé

Pour les animaux de compagnie notamment, il peut y avoir maltraitance par blessures, négligence, refus de nourriture ou omission de soins vétérinaires.

Maltraitance animale dans l’élevage agricole

Ici, les problèmes relèvent surtout de mauvaises conditions de détention, d’insuffisances dans les soins vétérinaires ou de contraintes excessives (ex. transport, surpopulation, hygiène insuffisante). L’appréciation se fait sur la base des normes et lignes directrices minimales en matière de protection animale.

Prévention et contrôle

Autorités de contrôle et instances compétentes

La surveillance du respect de la protection animale incombe aux services vétérinaires au niveau régional et communal. Par ailleurs, la police et le parquet ont un rôle central dans la répression des infractions pénales.

Associations de protection animale et lanceurs d’alerte

Les associations de protection animale jouent un rôle clé dans la détection et la documentation de la maltraitance et peuvent déposer plainte. Les lanceurs d’alerte bénéficient, s’ils agissent légalement, d’une protection particulière.

Littérature et sources complémentaires

  • Loi allemande sur la protection animale (TierSchG)
  • Règlement relatif à la protection des animaux lors du transport (TierSchTrV)
  • Directives européennes sur la protection animale
  • Commentaires sur le droit pénal et la protection animale

Conclusion

La maltraitance animale constitue une infraction pénale et administrative réglementée en détail par le droit allemand et européen. Une détention conforme à la loi et la protection du bien-être animal sont garanties par des dispositions légales exhaustives, des directives européennes et des accords internationaux. Toute violation, qu’elle soit intentionnelle ou par négligence, est sévèrement sanctionnée et peut entraîner de lourdes conséquences pour les personnes concernées.

Questions fréquemment posées

Quelles peines encourt-on en cas de maltraitance animale avérée ?

En cas de maltraitance animale avérée selon le droit allemand, notamment conformément à l’article 17 de la loi sur la protection animale (TierSchG), il s’agit d’une infraction pénale. Les sanctions vont d’une amende à une peine d’emprisonnement allant jusqu’à trois ans. L’emprisonnement sans sursis est possible à partir d’une condamnation de plus de deux ans. La maltraitance ayant entraîné la mort, résultant de cruauté ou ayant un caractère répété est considérée comme particulièrement grave. En plus de la peine principale, des mesures de sûreté ou des sanctions accessoires telles qu’une interdiction de détenir des animaux ou la confiscation de l’animal peuvent être ordonnées. Le paragraphe 2 de l’article 17 TierSchG permet également au tribunal de prononcer la confiscation des appareils ou dispositifs ayant servi à commettre l’infraction. Par ailleurs, le casier judiciaire peut mentionner des inscriptions qui ont des conséquences sur certaines activités professionnelles, comme dans l’agriculture, l’élevage ou les soins animaliers.

Comment prouver la maltraitance animale devant un tribunal ?

Pour prouver la maltraitance animale devant un tribunal, il faut généralement présenter des preuves concrètes. Il peut s’agir de témoignages, d’expertises vétérinaires, d’enregistrements vidéo, de photos et de certificats vétérinaires. En droit pénal, le principe « en cas de doute, en faveur de l’accusé » s’applique, ce qui rend indispensable une chaîne de preuves ininterrompue. Les tribunaux s’appuient régulièrement sur l’expertise d’experts judiciaires pour évaluer objectivement la nature et l’ampleur des mauvais traitements. Outre les constatations physiques sur l’animal, les conditions de détention et les mesures de précaution prises par le prévenu sont souvent examinées. En cas de violations répétées ou systématiques de la loi sur la protection animale, une poursuite pénale plus soutenue est possible. Cependant, chaque cas doit être examiné individuellement, en tenant compte de la motivation de l’acte, de ses conséquences pour l’animal et d’éventuelles situations d’urgence.

Qui est compétent pour le dépôt de plainte et la poursuite de la maltraitance animale ?

Sur le plan juridique, plusieurs autorités sont compétentes pour réprimer et poursuivre la maltraitance animale. Toute personne peut déposer plainte auprès de la police, de la mairie (service de l’ordre public) ou du parquet. Une enquête pourra alors être ouverte. Les services vétérinaires locaux sont des interlocuteurs privilégiés, dotés de droits de perquisition et de confiscation et pouvant ordonner des mesures préventives. Pour les sanctions pénales, c’est le parquet qui instruit l’affaire et porte l’accusation devant le tribunal compétent. En droit administratif, des mesures supplémentaires (ex. interdiction de détention, amendes) peuvent être prononcées par l’autorité compétente, indépendamment des éventuelles poursuites pénales parallèles.

Y a-t-il des différences selon l’espèce animale ou le détenteur concernant la maltraitance ?

La loi sur la protection animale ne prévoit généralement pas de différences dans la sanction en fonction des espèces (animaux domestiques, animaux d’élevage, animaux sauvages ou autres). Toutefois, la nature et la sensibilité de l’animal, les valeurs sociétales et les conditions de détention influencent l’appréciation juridique. Les animaux proches de l’homme ou sous sa garde sont considérés comme particulièrement protégés. Il existe aussi des règles spécifiques, par exemple pour les animaux de rente ou les animaux de laboratoire, qui vont au-delà des dispositions générales et autorisent parfois des exceptions (ex. pour les tests sur animaux ou certaines formes de détention culturellement spécifiques). Les détenteurs d’animaux ont une obligation particulière de diligence, dont la violation peut entraîner des sanctions aggravées.

Quels sont les moyens juridiques à la disposition des témoins de maltraitance animale ?

Les personnes témoins de maltraitance animale peuvent porter plainte auprès de la police, de la mairie (service de l’ordre public) ou directement auprès du parquet. En cas d’urgence, il est aussi possible de prévenir une organisation locale de protection animale ou le service vétérinaire, qui peuvent alors immédiatement intervenir pour protéger l’animal concerné — cela inclut la mise sous séquestre, l’hébergement temporaire ou la prise en charge médicale de l’animal. Les témoins peuvent également se constituer partie civile ou, s’il y a motif, faire valoir des droits civils tirés de la loi sur la protection animale (par exemple, une action en cessation). Il est aussi possible de faire un signalement anonyme, ce qui peut rallonger la procédure d’enquête, car les faits doivent alors être établis avec rigueur.

Des amendes peuvent-elles être infligées en cas de maltraitance animale, et dans quels cas ?

Outre les sanctions pénales, la loi sur la protection animale prévoit à l’article 18 la possibilité d’infliger des amendes, en particulier pour des infractions administratives, c’est-à-dire des manquements moins graves ou par négligence aux obligations de détention ou de déclaration des animaux. Le montant d’une amende peut atteindre 25 000 euros, par exemple si des animaux ne sont pas détenus conformément à leur espèce, si des obligations importantes de soins ne sont pas respectées ou si certaines prescriptions d’enregistrement et d’identification sont violées. Ce ne sont alors pas des délits, mais des infractions administratives, dont la poursuite et la sanction relèvent également des autorités compétentes. En cas de douleurs ou souffrances persistantes pour l’animal ou d’intention délibérée, une procédure pénale est généralement engagée.

Existe-t-il des délais de prescription dans la poursuite de la maltraitance animale ?

En droit allemand, le délai de prescription pour la poursuite de la maltraitance animale est de cinq ans, car l’infraction de l’article 17 TierSchG est passible d’une peine maximale de trois ans (§ 78, alinéa 3, n° 4 StGB). Passé ce délai, une poursuite pénale pour ces faits n’est plus possible. Les infractions administratives à la loi sur la protection animale sont soumises à un délai de prescription plus court, généralement trois ans (§ 31, alinéa 2 OWiG). Ce délai commence à courir le jour de la commission de l’infraction, mais peut être interrompu, par exemple en cas de mise en accusation publique ou d’autres mesures procédurales. Le calcul correct du délai de prescription est vérifié par les tribunaux si la chose est contestée lors d’une procédure.