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Création autonome de personnes morales de droit public

Notion et signification de la formation libre de personnes morales

Die Formation libre de personnes morales est un concept juridique particulièrement important en droit constitutionnel, associatif et des sociétés allemand. Il décrit le droit pour les personnes physiques et morales de s’associer à des fins déterminées en tant que personnes morales autonomes — c’est-à-dire sous la forme d’associations de membres dotées de la personnalité juridique — et de structurer ces groupements de manière autonome. La formation libre de personnes morales constitue un élément fondamental des systèmes démocratiques et garantit la participation et la représentation des intérêts des groupes sociaux en dehors des organisations étatiques.

Cadre constitutionnel

Ancrage dans les droits fondamentaux

Le droit à la formation libre de personnes morales est étroitement lié au droit fondamental de la liberté d’association. En Allemagne, ce droit est inscrit à l’article 9, alinéa 1 de la Loi fondamentale (Grundgesetz – GG) :

« Tous les Allemands ont le droit de constituer des associations et des sociétés. »

Ce droit protège non seulement la simple création d’associations, mais aussi la fondation d’autres personnes morales privées et non étatiques, telles que les coopératives, les fondations ou les organisations professionnelles.

Limites et restrictions

La Loi fondamentale prévoit explicitement des restrictions. L’article 9, alinéa 2 GG exclut par exemple les groupements dont l’objet ou les activités contreviennent aux lois pénales, s’opposent à l’ordre constitutionnel ou sont dirigés contre l’entente entre les peuples. En outre, des dispositions particulières existent pour les associations professionnelles et les groupements dans certains domaines, notamment en droit du travail ou en droit religieux.

Formes et types de formation de personnes morales

Distinction selon le degré de capacité juridique

Les personnes morales peuvent être dotées ou non de la capacité juridique. La capacité juridique signifie qu’une association est titulaire de droits et d’obligations, c’est-à-dire qu’elle peut, par exemple, ester en justice ou être poursuivie.

Personnes morales dotées de la capacité juridique au sens de la formation libre de personnes morales sont notamment :

  • Associations déclarées (§ 21 et suivants du BGB)
  • Coopératives (§ 1 GenG)
  • Sociétés anonymes (AG) et sociétés à responsabilité limitée (GmbH)
  • Communautés religieuses (article 140 GG en liaison avec l’art. 137 al. 3 WRV)

Personnes morales dépourvues de la capacité juridique sont, en revanche, des groupements sans personnalité morale propre, tels que les associations non déclarées.

Distinction selon le porteur

Les personnes morales peuvent être de droit privé ou de droit public. La formation libre de personnes morales concerne principalement les structures de droit privé. Les personnes morales de droit public (par ex., communes, universités, chambres de commerce et d’industrie) sont créées par une loi ou un acte de l’État et obéissent à d’autres mécanismes de constitution.

Conditions juridiques de constitution

Acte constitutif

La constitution d’une personne morale s’effectue généralement par un acte constitutif (par ex., adoption de statuts). Pour les associations déclarées, la rédaction des statuts est nécessaire, ceux-ci devant respecter certaines exigences minimales de contenu (§ 57 BGB). Par ailleurs, l’enregistrement au registre des associations est une condition préalable à l’obtention de la pleine capacité juridique.

Nombre de membres

Selon le type de personne morale, le nombre minimum de membres requis varie. Pour les associations déclarées, au moins sept membres fondateurs sont nécessaires (§ 56 BGB), tandis que les coopératives en exigent au moins trois (§ 4 GenG).

Autonomie statutaire

L’un des éléments centraux de la formation libre de personnes morales est l’autonomie statutaire. Elle permet aux membres fondateurs de déterminer librement — dans la limite des lois supérieures (par ex., Constitution, droit pénal) — l’organisation interne, les objectifs et les procédures de la personne morale, sans intervention de l’État.

Surveillance, contrôle et intervention de l’État

Légalité et surveillance

En principe, les personnes morales autonomes ne sont pas soumises à un contrôle étatique général ; elles ne font l’objet d’un contrôle que dans des cas exceptionnels prévus par la loi (par exemple, pour les associations déclarées, les coopératives ou les fondations). Cependant, l’État peut intervenir par dissolution ou interdiction lorsque la personne morale enfreint la loi ou menace certains biens protégés (§§ 129 et suivants StGB, § 3 VereinsG).

Interdiction et dissolution

La loi sur les associations (VereinsG) prévoit des pouvoirs d’intervention spécifiques dans l’éventualité où une personne morale présente un danger grave pour la sécurité publique. Une interdiction étatique doit cependant toujours être une mesure de dernier recours et nécessite un examen minutieux ainsi qu’une garantie effective de voies de recours conformément à l’article 19, al. 4 GG.

Pertinence dans les relations entre État et société

Importance pour la société pluraliste

La formation libre de personnes morales sert de fondement à une société civile dynamique. Elle permet l’expression et la défense de divers intérêts au travers d’organisations autonomes. Notamment dans les domaines politique, social, économique ou culturel, son existence incarne la formation démocratique de la volonté en dehors des structures étatiques.

Distinction avec les personnes morales de droit public

Les personnes morales libres se distinguent des organisations créées légalement et contrôlées par l’État — telles que les personnes morales de droit public. Alors que ces dernières exercent des missions d’administration publique ou disposent de droits spéciaux (par ex., chambres, universités), les personnes morales libres émergent et s’organisent de manière autonome au sein de la société civile.

Références internationales

Niveau européen

Au niveau européen également, la formation libre de personnes morales est reconnue comme un droit fondamental. La Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) protège la liberté d’association à l’article 11. La jurisprudence tant de la Cour constitutionnelle fédérale allemande que de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) souligne l’importance essentielle de cette liberté pour la création et l’activité d’associations et de personnes morales.

Dimension de droit international public

Les traités internationaux, tel que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), garantissent également la liberté d’association, et donc la faculté de création libre de personnes morales sous différentes formes juridiques à travers le monde.

Conclusion

Die Formation libre de personnes morales est un principe fondamental de l’État de droit démocratique et de la société pluraliste. Il confère aux individus et aux groupes la possibilité de poursuivre, de défendre et de contribuer à l’évolution sociale de leurs intérêts communs de manière structurée et diversifiée. Les conditions légales et les mécanismes de protection garantissent cet espace de liberté contre des ingérences étatiques injustifiées, tout en établissant un cadre assurant la légitimité, la sécurité juridique et l’ordre public.

Questions fréquemment posées

Quelles conditions juridiques doivent être remplies pour la création d’une personne morale libre ?

Pour la création d’une personne morale libre au sens juridique, certaines conditions doivent être respectées, lesquelles peuvent varier selon la forme juridique (par ex., association, fondation, coopérative). Il est d’abord nécessaire de constituer une union juridiquement contraignante de plusieurs personnes autour d’un but commun, ce but n’ayant pas nécessairement à être lucratif. En règle générale, le Code civil allemand (BGB) exige pour la fondation d’une association déclarée (§ 21 et s. BGB) au moins sept membres fondateurs. Des statuts doivent être rédigés, contenant notamment les indications sur l’objet, le nom, le siège et l’organisation de la société. Les statuts doivent satisfaire aux exigences légales minimales et être signés par les membres fondateurs. De plus, l’inscription correcte auprès du tribunal compétent est requise, y compris, le cas échéant, la désignation du représentant légal (par ex. du bureau). Dans certains cas, notamment pour les structures à but non lucratif, les prescriptions fiscales de l’administration fiscale doivent également être respectées afin d’obtenir ou de confirmer des avantages fiscaux. Enfin, la société doit exercer son activité dans le respect des bases juridiques en vigueur (telles que le droit des associations, des fondations ou des coopératives).

Quels sont les droits et obligations des membres d’une personne morale libre ?

Les membres d’une personne morale libre disposent de droits et d’obligations étendus, régis principalement par les statuts et la loi applicable. Les droits fondamentaux incluent la participation au processus de décision de la personne morale, telle que le droit de vote lors de l’assemblée générale, ainsi que le droit d’information et d’accès à certains documents. Les statuts peuvent également donner droit à l’utilisation des services ou offres de la personne morale. Les obligations consistent notamment à verser des cotisations si les statuts le prévoient, à défendre les intérêts de la personne morale et à respecter ses règles. Les membres sont en outre tenus de participer aux assemblées ou d’assumer certaines tâches, si cela est prévu en interne. En cas de litige, une procédure interne de conciliation est souvent prévue avant tout recours judiciaire.

Comment s’effectue le contrôle judiciaire sur les personnes morales libres ?

Les personnes morales libres sont en principe soumises au contrôle juridique de l’État, l’étendue et la nature de ce contrôle dépendant du cadre légal applicable. Pour les associations déclarées, le tribunal chargé du registre vérifie le respect des dispositions légales et la régularité des statuts, tandis que pour les fondations ce contrôle est renforcé par l’autorité de surveillance des fondations. Le contrôle porte notamment sur la gestion correcte, la réalisation de l’objet social ainsi que sur le respect des statuts et des dispositions légales. En outre, un contrôle judiciaire peut intervenir dans le cadre de litiges, par exemple en cas de contestation de décisions ou de différends relatifs aux droits et obligations des membres. En cas d’infraction grave à la loi, le tribunal peut même ordonner la dissolution de la personne morale.

Dans quelles conditions une personne morale libre peut-elle perdre sa capacité juridique ?

La perte de la capacité juridique d’une personne morale libre intervient en règle générale par dissolution et radiation au registre correspondant (tel que le registre des associations, des fondations ou des coopératives). La dissolution peut être décidée volontairement par l’assemblée générale conformément aux statuts ou imposée judiciairement (par exemple, en raison de violations graves de la loi). La radiation du registre requiert généralement la liquidation, c’est-à-dire la résolution de toutes les affaires et la répartition du patrimoine conformément aux prescriptions légales (§§ 47 et s. BGB). Dans le cas des fondations — contrairement aux associations —, la dissolution n’est possible que sous des conditions légales strictes, par exemple en cas d’impossibilité d’atteindre l’objet ou de disparition durable du fondement économique. Après la radiation, la capacité juridique de la personne morale disparaît définitivement.

Quelles règles de responsabilité s’appliquent aux organes d’une personne morale libre ?

Les membres des organes (par exemple, conseil d’administration, direction) d’une personne morale libre sont en principe responsables, selon les règles du droit civil général (§ 280 BGB), des dommages causés à la société du fait d’une violation fautive de leurs obligations. Pour les membres d’organes bénévoles, le BGB (§ 31a) prévoit toutefois une limitation de responsabilité ; ils ne sont redevables de dommages-intérêts qu’en cas de faute intentionnelle ou de négligence grave. Dans les relations extérieures, une responsabilité envers des tiers peut aussi exister (par exemple, en cas de comportement délictueux), la société étant généralement tenue des actes de ses organes (§ 31 BGB). Des responsabilités fiscales ou sociales supplémentaires peuvent s’ajouter, notamment en cas de non-paiement de charges. Les statuts peuvent prévoir des limitations ou des exclusions de responsabilité, qui, cependant, ne s’appliquent en règle générale qu’aux relations internes à la société elle-même.

Quelles particularités fiscales s’appliquent aux personnes morales libres ?

Fiscalement, les personnes morales libres sont traitées différemment selon leur domaine d’activité. Les personnes morales d’utilité publique telles que définies par le Code fiscal allemand (§§ 51 et s. AO) bénéficient d’importants avantages fiscaux, notamment l’exonération de l’impôt sur les sociétés et sur les activités commerciales, des allègements de TVA et la possibilité de délivrer des reçus de dons. Il est exigé que la structure poursuive de manière exclusive et directe des buts d’utilité publique, de bienfaisance ou religieux, et qu’elle en apporte la preuve. Les personnes morales non reconnues d’utilité publique sont en principe soumises à l’imposition complète de leurs bénéfices. Il existe par ailleurs des règles particulières concernant l’utilisation des fonds, la constitution de réserves et l’affectation du patrimoine lors de la dissolution. L’administration fiscale vérifie régulièrement la conformité à ces exigences via des avis d’imposition ou des contrôles fiscaux.

Comment les statuts d’une personne morale libre peuvent-ils être modifiés de manière juridiquement sécurisée ?

La modification des statuts requiert en principe une décision de l’organe compétent, le plus souvent l’assemblée générale, à une majorité qualifiée fixée dans les statuts. Sauf disposition contraire, le BGB (§ 33, al. 1) exige pour les modifications des statuts d’une association une majorité des trois quarts des voix exprimées. Les projets de modification doivent être communiqués aux membres en temps utile et dans leur intégralité. Une fois la décision prise, les statuts modifiés doivent être présentés au tribunal du registre pour inscription, sachant que seules certaines modifications — en particulier celles concernant l’objet ou les pouvoirs de représentation — sont obligatoirement soumises à inscription. Ce n’est qu’après leur inscription que les nouveaux statuts acquièrent une validité juridique envers les tiers. Des modifications statutaires effectuées irrégulièrement peuvent conduire à leur nullité ou à des objections formelles de la part du tribunal du registre.