Notion et définition : créancier poursuivant
Der créanciers poursuivants est une partie centrale dans le droit allemand et suisse de l’exécution forcée ou de la poursuite. Elle désigne la personne physique ou morale qui tente de faire valoir ses créances patrimoniales contre un débiteur dans le cadre d’une procédure d’exécution étatique (par exemple l’exécution forcée en Allemagne ou la poursuite pour dettes en Suisse). Le rôle du créancier poursuivant varie selon les systèmes juridiques nationaux, mais suit en principe l’idée que les créances issues d’un rapport d’obligation privé ou légal sont revendiquées et poursuivies à l’aide d’organes de l’État.
Statut juridique et rôle du créancier poursuivant
Conditions pour être créancier poursuivant
Pour agir en tant que créancier poursuivant, il faut en principe disposer d’une créance exécutoire contre une autre personne ou entité. Cette créance peut être fondée sur un contrat, la loi ou un titre exécutoire (par exemple un jugement, une ordonnance d’exécution). Le créancier doit être déterminable de manière concrète et individuelle ; aussi bien les personnes physiques que morales, les autorités ou les personnes morales de droit public peuvent être des créanciers poursuivants.
Tâches et droits
Le créancier poursuivant est l’initiateur de la procédure d’exécution ou de poursuite. Parmi ses tâches et droits principaux figurent :
- Introduction de l’exécution forcée: Il prend les mesures nécessaires pour engager la procédure d’exécution à l’encontre du débiteur (par ex. notification du titre exécutoire, dépôt de demande auprès de l’organe compétent).
- Détermination de l’objet de l’exécution: Le créancier poursuivant peut choisir sur quel bien du débiteur (par ex. comptes, biens immobiliers, objets mobiliers) doit porter l’exécution, à condition qu’il n’y ait pas de limitations légales.
- Droits à l’information: Dans le cadre de la procédure, le créancier poursuivant peut demander des informations limitées sur la situation économique ou le patrimoine du débiteur (par ex. dans le cadre de la déclaration de patrimoine).
- Droit de demander d’autres mesures: Selon les circonstances, il peut solliciter d’autres mesures d’exécution, telles que la restitution ou la saisie.
Obligations du créancier poursuivant
Outre ses droits, le créancier poursuivant doit également respecter certaines obligations :
- Obligation de preuve: Il supporte la charge de l’allégation et de la preuve concernant l’existence et le caractère exécutoire de sa créance.
- Obligation d’avancer les frais: Dans de nombreux règlements de procédure, le créancier poursuivant est tenu d’avancer les frais de procédure (par ex. frais de justice, honoraires des organes d’exécution).
- Obligation de coopération: Au cours de la procédure, une collaboration supplémentaire peut être nécessaire sous forme de nouvelles demandes ou de prises de position.
Le créancier poursuivant en droit allemand
Exécution forcée civile
En droit allemand (§§ 704 et suivants ZPO), le créancier poursuivant est la partie qui introduit la procédure d’exécution forcée contre le débiteur devant un tribunal ou une autorité d’exécution. En règle générale, cela suppose la possession d’un titre exécutoire, d’une formule exécutoire et la signification de ces documents au débiteur.
Le créancier poursuivant peut demander différentes mesures d’exécution, notamment :
- Saisie de biens mobiliers par un huissier de justice,
- Saisie de comptes bancaires par voie d’ordonnance de saisie et de transfert,
- Vente forcée de biens mobiliers et immobiliers,
- Déclaration de patrimoine.
Plusieurs créanciers
Si plusieurs créanciers présentent des créances différentes contre le même débiteur (concurrence de créanciers), la loi prévoit des règles spécifiques de répartition et de priorité (par ex. procédure de répartition selon § 873 ZPO).
Le créancier poursuivant en procédure d’insolvabilité
En droit de l’insolvabilité, le créancier poursuivant est souvent appelé « créancier requérant ». Il introduit la procédure d’insolvabilité par requête auprès du tribunal (§ 14 InsO), s’il rend vraisemblable sa créance et invoque un motif d’ouverture (cessation des paiements, surendettement).
Le créancier poursuivant en droit suisse
Procédure de poursuite selon la Loi fédérale sur la poursuite pour dettes et la faillite (LP)
Selon la loi suisse sur la poursuite pour dettes et la faillite (LP), le créancier poursuivant (désigné officiellement comme « créancier ») est la partie qui, en son propre nom, fait valoir au moyen d’une procédure d’introduction (réquisition de poursuite) une créance pécuniaire ou assortie de sûretés contre un débiteur.
Déroulement et participation
Le créancier poursuivant dépose une réquisition de poursuite auprès de l’office des poursuites compétent. Après notification du commandement de payer et, le cas échéant, après rejet de l’opposition, le créancier poursuivant peut engager d’autres démarches (par ex. réquisition de continuer la poursuite, demande de commination de faillite pour certaines créances).
Mécanismes de protection et risques d’abus
Le droit de la poursuite prévoit des mécanismes de protection contre les agissements abusifs des créanciers, par exemple des dispositions sur la répartition des frais et des sanctions en cas de réquisition de poursuite manifestement injustifiée.
Situations particulières
Cession de créance et succession
La qualité de créancier poursuivant peut être transmise à une autre personne par cession (dation), succession ou toute autre forme de transmission de droits. Le nouveau créancier prend intégralement la place et les droits du créancier poursuivant initial dès lors que les conditions imposées par le régime juridique concerné sont remplies.
Communauté de créanciers poursuivants
Plusieurs personnes peuvent agir conjointement en tant que créanciers poursuivants, par exemple dans le cadre d’une communauté de main commune ou après division de la créance (par ex. communauté héréditaire). Les règles de représentation sont celles de la communauté, ce qui peut nécessiter la désignation d’un représentant commun.
Protection juridique et contestation des mesures du créancier poursuivant
Protection juridique du débiteur
Le débiteur dispose de plusieurs recours contre les mesures du créancier poursuivant, notamment :
- Contestations de la créance (par exemple opposition, opposition en Suisse),
- Action en suspension ou limitation de l’exécution forcée,
- Recours contre les mesures illégales des organes d’exécution.
Bonne foi, proportionnalité et équité procédurale
Les mesures du créancier poursuivant sont soumises au principe de proportionnalité et ne doivent pas être vexatoires ou abusives. Les poursuites illicites ou injustifiées peuvent ouvrir droit à des dommages et intérêts ou à des actions en cessation de la part du débiteur.
Conclusion
Le créancier poursuivant occupe une position clé dans le droit de l’exécution et des poursuites. Son rôle est caractérisé à la fois par des droits (introduction et exécution de mesures), mais également par des obligations (preuve, devoir de coopération, participation aux frais). Les règles juridiques protègent non seulement son intérêt à l’exécution des créances fondées mais aussi le débiteur contre d’éventuelles atteintes injustifiées. Une connaissance approfondie des droits et obligations du créancier poursuivant est fondamentale tant dans la pratique du droit des créances qu’en droit comparé.
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Questions fréquentes
Quels sont les droits d’un créancier poursuivant dans le cadre de la procédure d’exécution forcée ?
Un créancier poursuivant dispose, dans le cadre de la procédure d’exécution forcée, de nombreux droits lui permettant de faire valoir efficacement sa créance constatée. Parmi les droits les plus importants figurent la possibilité de demander un titre exécutoire (par ex. jugement, ordonnance d’exécution, acte notarié revêtu de la formule exécutoire) contre le débiteur et, sur cette base, d’introduire l’exécution forcée. Le créancier peut choisir le type d’exécution forcée à entreprendre, par exemple la saisie de biens meubles, la saisie de créances (par ex. saisie du salaire ou de soldes bancaires) ou l’exécution forcée sur les biens immobiliers (immeubles, terrains). De plus, le créancier a le droit de faire valoir des droits à l’information contre le débiteur ou contre des tiers, notamment lorsque le lieu de résidence ou le patrimoine du débiteur est inconnu (§ 802l ZPO). Il a également le droit de demander l’adoption de mesures conservatoires (par ex. séquestre ou ordonnance de référé) pour ne pas compromettre l’exécution de sa créance. Dans le cadre de l’exécution forcée, le créancier peut aussi solliciter la déclaration de patrimoine, afin d’identifier les biens du débiteur. Enfin, le créancier poursuivant peut non seulement accélérer la procédure mais aussi obtenir sa suspension provisoire ou sa limitation, par exemple par le retrait de demandes ou la conclusion d’accords de paiement.
Quelles sont les obligations du créancier poursuivant lors de la procédure d’exécution forcée ?
Le créancier poursuivant est tenu, dans la procédure d’exécution forcée, de fournir des informations exactes et complètes, notamment sur le montant de la créance en souffrance et sur les titres existants. Il doit produire correctement les documents nécessaires (par exemple le titre exécutoire, la formule exécutoire, la preuve de signification) et avancer les frais requis pour la réalisation de l’exécution (frais de justice, avances aux huissiers). Le créancier doit veiller à la proportionnalité de ses mesures et ne pas solliciter de mesures excessives ou vexatoires. En cas de paiements complémentaires ou partiels, il est tenu d’en informer immédiatement l’huissier de justice et d’imputer les sommes déjà versées. En outre, il doit demander la clôture de la procédure dès que la créance est intégralement réglée (§ 775 n° 1 ZPO). Le non-respect de ces obligations peut entraîner des conséquences financières et éventuellement des demandes de dommages-intérêts de la part du débiteur.
Un créancier poursuivant peut-il choisir librement le mode d’exécution forcée ?
En principe, le créancier poursuivant est libre de choisir le mode d’exécution forcée (§ 803 ZPO). Il peut selon le cas engager soit la saisie de biens meubles, la saisie de créances, soit l’exécution sur le patrimoine immobilier du débiteur. Il n’est donc pas obligé de privilégier un mode particulier à moins que la loi n’impose un ordre de priorité pour certains cas (par ex. saisie sur salaire ou comptes bancaires). Toutefois, le créancier assume le risque de l’exécution : s’il choisit un moyen inefficace, cela peut entraîner des coûts supplémentaires qui, en cas d’insolvabilité du débiteur et d’absence de remboursement, peuvent rester à sa charge. Une restriction existe également si le juge ou l’huissier refuse une mesure manifestement abusive ou disproportionnée.
Quelles options s’offrent au créancier poursuivant si les mesures d’exécution ont échoué ?
Si les mesures d’exécution forcée échouent, plusieurs autres alternatives sont disponibles pour le créancier poursuivant. Il peut demander la déclaration de patrimoine selon § 802c ZPO, obligeant ainsi le débiteur à fournir des informations complètes sur l’ensemble de son patrimoine. Cette information est enregistrée au registre des débiteurs, ce qui exerce souvent une pression sur le débiteur. Le créancier peut également tenter d’identifier des actifs inconnus, par exemple par des demandes d’information auprès de l’administration fiscale, de l’office national des véhicules ou d’autres tiers. Il est aussi possible d’essayer à nouveau l’exécution après l’expiration de certains délais de blocage si la situation financière du débiteur s’est améliorée entre-temps. À titre exceptionnel, le créancier peut introduire une demande d’insolvabilité ou d’ouverture, afin d’éviter une éventuelle remise de dettes et d’espérer une satisfaction, même partielle, via la liquidation des actifs du débiteur.
Quel est le rôle du créancier poursuivant dans l’ordre de priorité entre plusieurs créanciers ?
Dans l’exécution forcée, en particulier concernant la saisie de créances et la vente forcée, la priorité entre créanciers poursuivants est déterminante. En règle générale, la date à laquelle une ordonnance de saisie ou une inscription au registre foncier (pour les biens immobiliers) a été obtenue est décisive. Le créancier poursuivant qui opère la saisie ou l’inscription en premier est prioritaire sur les créanciers suivants. En cas de saisies simultanées ou de droits égaux entre plusieurs créanciers, il y a exécution collective, les créances étant satisfaites au prorata. Face à la concurrence, il est donc conseillé au créancier d’agir rapidement pour obtenir le meilleur rang possible. Pendant la procédure, chaque créancier a le droit d’intervenir comme partie, mais le créancier poursuivant initial reste central pour l’initiation et la coordination du dossier.
Dans quelle mesure le créancier poursuivant est-il responsable en cas d’exécution forcée erronée ou injustifiée ?
Un créancier poursuivant peut être tenu responsable de tous les dommages résultant d’une exécution forcée erronée ou injustifiée. La responsabilité découle de l’article 717 du ZPO, selon lequel le créancier doit indemniser le débiteur du préjudice subi du fait de l’exécution lorsque le titre est annulé ou modifié. Cela s’applique, par exemple, si le titre sous-jacent s’avère ultérieurement invalide ou si le créancier a fourni des informations inexactes ayant conduit à une exécution injustifiée. L’obligation d’indemnisation comprend aussi bien les dommages matériels qu’immatériels et peut s’étendre à l’ensemble des frais de procédure ainsi qu’aux éventuels préjudices consécutifs. En outre, le créancier qui engage une exécution forcée injustifiée peut se voir imputer la totalité des frais de justice. Cependant, il n’y a pas de responsabilité si le créancier peut prouver qu’il n’a commis aucune faute.
Le créancier poursuivant peut-il renoncer à la procédure d’exécution ou y mettre fin ?
Le créancier poursuivant est autorisé à déclarer à tout moment renoncer à la poursuite de la procédure d’exécution forcée. Cela peut se faire par le retrait de la demande d’exécution, par une déclaration d’extinction en cas de paiement ou par la conclusion d’un accord avec le débiteur. La suspension de la procédure peut également être demandée, par exemple pour accorder un délai de paiement au débiteur. Dès que la créance est satisfaite, le créancier est obligé de prendre l’initiative pour obtenir la cessation de la procédure (§ 775 n° 1 ZPO). S’il ne respecte pas cette obligation, le débiteur peut, de son côté, demander la cessation de la procédure et réclamer le remboursement des frais. Une approbation de la cessation de la procédure peut également être déclarée dans le cadre de demandes judiciaires. Le créancier dispose ainsi d’un large pouvoir d’influence sur la gestion et la fin de l’exécution forcée, mais il est également tenu de respecter les obligations légales concernant la cessation de la procédure une fois la créance satisfaite.