Lexique juridique

Wiki»Legal Lexikon»Strafrecht»Corporations de personnes

Corporations de personnes

Les corporations de personnes : nature juridique, concept et importance

Définition et principes fondamentaux de la corporation de personnes

La corporation de personnes est une forme juridique présente dans le droit public allemand et, dans une moindre mesure, en droit privé. Il s’agit d’une personne morale dont l’existence et le maintien dépendent essentiellement de la composition de ses membres – le substrat personnel. Contrairement à la collectivité territoriale, pour laquelle l’adhésion dépend d’un critère géographique, l’appartenance à une corporation de personnes est généralement fondée sur l’appartenance à un groupe professionnel, social ou sur d’autres critères personnels.

La corporation de personnes est une personne morale de droit public dotée de la personnalité juridique par la loi ou sur la base d’une disposition légale. Elle est titulaire autonome de droits et d’obligations, et possède ainsi la capacité d’agir, d’être sujet et partie en justice.

Distinction par rapport à d’autres formes de personnes morales

Différence avec la collectivité territoriale

La principale distinction entre la corporation de personnes et la collectivité territoriale réside dans le fondement de l’adhésion. Tandis que, dans les collectivités territoriales (par exemple, communes, arrondissements), l’adhésion résulte de la résidence ou du séjour dans une zone déterminée, l’appartenance à une corporation de personnes est déterminée par des caractéristiques personnelles ou par l’exercice de certaines fonctions (par exemple, étudiants, fonctionnaires, membres d’ordre professionnel).

Distinction avec l’établissement public et la fondation de droit public

L’établissement public est caractérisé par la réunion de biens et de personnels (par exemple, organisme de radiodiffusion). La fondation de droit public repose sur un patrimoine spécifique destiné à réaliser un but statutaire. À l’inverse, la corporation de personnes associe des personnes physiques ou morales pour constituer une entité juridique permanente.

Statut juridique et structure organisationnelle

Capacité juridique et capacité d’agir

Les corporations de personnes disposent de la personnalité juridique en vertu de la loi. Elles peuvent agir de manière autonome dans les rapports juridiques, conclure des contrats, acquérir des biens et intenter ou subir des actions en justice. Elles sont dotées d’autonomie dans le cadre de leurs missions légales et disposent de leur propre organisation, du pouvoir de se doter de statuts et de leurs propres organes administratifs.

Adhésion et organisation interne

L’adhésion naît généralement en vertu de la loi, et non par adhésion volontaire (par exemple, ordre des médecins, association d’étudiants). L’organisation interne, c’est-à-dire les droits et devoirs des membres ainsi que les organes, missions et procédures décisionnelles, est en grande partie régie par la loi et le statut. Les membres interviennent souvent par le biais de représentants élus pour influencer la formation de la volonté et l’administration de la corporation.

Organes

Les organes typiques d’une corporation de personnes incluent l’assemblée générale (ou une assemblée représentative), un conseil d’administration ou un bureau, ainsi que d’autres commissions ou comités prévus par le statut. L’élection des organes et la répartition des missions sont encadrées par la législation applicable et le statut de la corporation.

Missions et fonctions des corporations de personnes

Les corporations de personnes remplissent des missions de puissance publique pour le compte de l’État. Cela comprend notamment :

  • Autogestion des intérêts essentiels d’un groupe déterminé (par exemple, ordres professionnels)
  • Détermination et garantie de la qualité et de l’ordre de certaines activités
  • Exercice de la surveillance et représentation des intérêts professionnels spécifiques
  • Délivrance d’autorisations, procédures d’examen et d’admission
  • Affaires organisationnelles et disciplinaires

Sont des exemples classiques : les chambres des métiers, les ordres des médecins, les chambres des avocats, les universités avec une autogestion étudiante ainsi que les Églises en tant que corporations de personnes de droit public.

Particularités juridiques : adhésion, droits et obligations

Adhésion obligatoire

L’adhésion à une corporation de personnes est souvent obligatoire (obligation de s’inscrire à une chambre), lorsque la loi le prévoit. Elle ne peut pas être résiliée de manière volontaire, mais prend fin en règle générale avec la disparition des conditions d’appartenance (par exemple, cessation d’activité professionnelle).

Droits des membres

Les membres disposent de droits de participation dans les organes, du droit de présenter des candidatures et de voter, ainsi que de droits de participation dans la gestion autonome. Ils influencent les décisions relatives aux normes professionnelles, à la représentation des intérêts et aux questions de qualification.

Obligations des membres

Les membres sont en général soumis à des obligations de contribution financière et de participation, notamment à l’autogestion, et doivent se conformer aux prescriptions professionnelles ou statutaires.

Exemples de corporations de personnes

Corporations en droit professionnel

  • Ordres des médecins : Responsables de l’exercice correct de la profession médicale, fixent les normes, délivrent les cartes professionnelles, exercent la juridiction disciplinaire.
  • Chambres des métiers : Régissent les affaires du secteur de l’artisanat, examens de maîtrise, représentation d’intérêts.
  • Chambres de commerce et d’industrie : Soutien de l’économie régionale, formation, représentation d’intérêts.

Associations étudiantes et clubs sportifs

Les universités comprennent, en tant que corporations de personnes, la corporation étudiante comme sous-corporation, garantissant l’autogestion des étudiants. Parfois, des fédérations sportives ou organismes de sécurité sociale sont également organisés en corporations de personnes.

Églises

Les corporations de personnes ecclésiastiques sont historiquement importantes en raison de leurs membres et du statut particulier du domaine religieux (art. 140 en liaison avec l’art. 137 al. 5 WRV GG).

Tutelle et contrôle de l’État

Les corporations de personnes sont soumises à la tutelle juridique de l’État, au niveau régional ou national. Cette tutelle porte principalement sur le respect du droit et de la légalité, sans exercer d’influence directe sur leur organisation interne. L’État peut contrôler l’accomplissement des missions, approuver les statuts et, le cas échéant, prendre des mesures de tutelle.

Dissolution et succession juridique

La perte de capacité juridique d’une corporation de personnes peut résulter de la loi ou d’un acte administratif, par exemple par suppression de la base légale ou fusion. La liquidation et le transfert éventuel du patrimoine sont régis par la législation applicable.

Conclusion

La corporation de personnes constitue, en droit allemand, une forme juridique de droit public créée dans l’intérêt général afin d’assurer des missions publiques par l’autogestion d’un groupe déterminé. Grâce à l’adhésion obligatoire imposée par la loi et à son rôle de puissance publique, la corporation de personnes occupe une position particulière dans le système de l’autogestion publique. Elle contribue de manière significative à l’organisation, à la surveillance et à la représentation de groupes sociaux spécifiques et constitue un instrument essentiel de l’activité organisationnelle de l’État.

Questions fréquemment posées

Quelles bases juridiques s’appliquent aux corporations de personnes en droit allemand ?

Les corporations de personnes sont, en droit allemand, essentiellement des personnes morales de droit public, dont l’adhésion ne dépend pas d’une participation au capital, mais de l’attribution personnelle de personnes physiques ou morales. Les principales bases juridiques sont posées par la Loi fondamentale, en particulier pour les chambres et corporations de droit public, ainsi que dans les lois professionnelles spécifiques (par ex. code de l’artisanat, lois sur les professions de santé). Par ailleurs, des dispositions se retrouvent dans les lois sur la procédure administrative et souvent dans les statuts des différentes corporations. Le droit administratif général, en particulier la loi sur la procédure administrative (VwVfG), s’applique également aux corporations de personnes, de même que certaines dispositions du Code civil (BGB) et du Code de procédure administrative (VwGO), lorsqu’elles concernent les actes administratifs de ces corporations ou leur contestation.

Quelle forme juridique une corporation de personnes adopte-t-elle généralement ?

Dans le contexte juridique, les corporations de personnes sont généralement des personnes morales de droit public dotées d’une personnalité juridique propre et de la faculté d’être titulaire de droits et d’obligations. Elles sont distinctes de leurs membres et de la collectivité qui les contrôle (par exemple, l’État) et sont soumises à la tutelle juridique des instances étatiques. Sont incluses les chambres de commerce et d’industrie, les ordres des médecins ou des avocats. Ces corporations sont généralement créées par la loi et disposent de leurs propres statuts. Elles exercent des missions d’autorité et peuvent bénéficier d’une autonomie statutaire, mais sans disposer d’une pleine autonomie comme les collectivités territoriales.

Les corporations de personnes sont-elles placées sous la surveillance de l’État et en quoi cela consiste-t-il ?

Les corporations de personnes relèvent en principe d’une tutelle juridique de l’État, concernant la légalité des actes de gestion. Cette tutelle est exercée par les ministères compétents ou autres autorités de contrôle. Elle peut porter sur l’approbation de modifications statutaires, le contrôle de la gestion ou la vérification d’actes individuels. Toutefois, les interventions n’ont lieu qu’en cas de violation du droit en vigueur ou de manquement grave aux obligations. La tutelle de l’État vise à garantir l’accomplissement des missions publiques ainsi qu’à protéger les intérêts des membres et de la collectivité.

Comment se déroule l’adhésion à une corporation de personnes et quels droits et obligations en découlent ?

L’adhésion à une corporation de personnes est en principe établie par la loi ou un règlement et n’est généralement pas volontaire, mais obligatoire (on parle de l’adhésion forcée). Par exemple, tous les commerçants ont l’obligation d’adhérer à la chambre régionale de commerce et d’industrie. Les membres disposent de droits de codécision (par exemple, par le biais des élections au conseil d’administration), du droit de profiter des prestations mises à disposition par la corporation ainsi que de la protection de leurs intérêts professionnels. En contrepartie, ils sont soumis à des obligations substantielles, telles que le paiement de cotisations, la collaboration à certaines missions (par exemple, dans les organes ou commissions) et le respect des statuts et des instructions de la corporation.

Comment les corporations de personnes engagent-elles leur responsabilité juridique pour leurs actes et ceux de leurs organes ?

Les corporations de personnes, en tant que personnes morales, sont responsables de façon autonome de leurs actes dans le respect de la loi. Cette responsabilité couvre en principe tous les dommages causés dans le cadre de leur activité légale ou statutaire, tant que l’exécution de leurs missions relève du droit public. Les organes (par ex. conseil d’administration, bureau) ne sont responsables à l’égard de la corporation qu’en cas de faute intentionnelle ou de négligence grave. À l’égard des tiers, cependant, c’est la corporation qui est principalement responsable, la responsabilité personnelle des membres des organes n’étant engagée qu’exceptionnellement. Dans le cadre de la responsabilité administrative, une obligation d’indemnisation peut naître vis-à-vis de tiers si un dommage est causé de manière illicite et fautive par un organe (§ 839 BGB en liaison avec l’art. 34 GG).

Quels sont les droits légaux de contrôle et de participation des membres d’une corporation de personnes ?

Les membres des corporations de personnes disposent de droits de contrôle et de participation garantis par la loi. Ceux-ci comprennent notamment le droit de vote actif et passif pour les organes de la corporation (le plus souvent l’assemblée représentative ou le conseil d’administration), le droit d’être entendu lors des décisions importantes, et fréquemment le droit d’initiative pour la convocation des assemblées. Par ailleurs, ils ont le droit de poser des questions et de réclamer un compte rendu sur l’utilisation des cotisations ou sur l’exécution des missions. Les droits précis et leurs modalités d’exercice sont définis par le statut de chaque corporation ainsi que par les lois en vigueur au niveau fédéral ou régional.

Quels recours juridiques s’offrent aux membres d’une corporation de personnes contre les mesures prises par celle-ci ?

Les membres d’une corporation de personnes qui estiment que leurs droits sont lésés par des mesures de la corporation peuvent intenter une action devant la juridiction administrative. La base juridique est généralement la loi sur la juridiction administrative (VwGO). Il faut souvent, dans un premier temps, épuiser les voies de recours internes, comme une procédure préalable ou d’opposition. Ce n’est qu’après épuisement de ces recours que l’on peut introduire un recours administratif, le plus souvent sous forme de recours pour excès de pouvoir ou recours en obligation. Les décisions des organes, en particulier celles qui ont un effet externe, sont en principe susceptibles de contrôle juridictionnel. Dans certains cas, des recours constitutionnels peuvent aussi être envisageables, par exemple si les droits fondamentaux sont atteints par l’adhésion obligatoire ou des atteintes à la liberté d’exercer une profession.