Définition et qualification juridique de la coopérative de commercialisation
Die Coopérative de commercialisation est une forme particulière de coopérative enregistrée selon le droit allemand, dont l’objectif principal est la commercialisation collective des biens ou services de ses membres. L’objectif d’une coopérative de commercialisation est de promouvoir les intérêts économiques de ses membres par la vente groupée de leurs produits, afin de renforcer leur position sur le marché et d’obtenir de meilleures conditions de commercialisation. Les coopératives de commercialisation occupent une place importante au sein du droit des coopératives, car elles associent à la fois des éléments de regroupement entrepreneurial et des principes d’entraide collective.
Caractéristiques fondamentales de la coopérative de commercialisation
Les coopératives de commercialisation se distinguent des autres formes de coopératives notamment par l’objectif de leur regroupement : alors que les coopératives d’achat servent à l’approvisionnement collectif de biens ou de services, les coopératives de commercialisation sont exclusivement axées sur la commercialisation commune et la promotion de la vente des produits de leurs membres.
Parmi les caractéristiques essentielles figurent :
- Distribution collective : La coopérative prend en charge pour ses membres des tâches liées à la commercialisation, allant du marketing et du stockage jusqu’aux négociations de prix et à la conclusion des contrats.
- Principe de promotion : Le principe central est la promotion économique des membres par l’action collective.
- Structure démocratique : La prise de décision a lieu selon les principes coopératifs : chaque membre dispose en principe d’une voix à l’assemblée générale.
Fondements juridiques de la coopérative de commercialisation
Loi sur les coopératives (GenG) comme cadre juridique
Le fondement juridique des coopératives de commercialisation est, en Allemagne, principalement la loi sur les coopératives (GenG). Les dispositions de la GenG (§§ 1 et suivants GenG) régissent la fondation, la structure, l’organisation, ainsi que les droits et obligations des membres et des organes de la coopérative.
Création et inscription
Pour la création d’une coopérative de commercialisation, les exigences juridiques suivantes doivent être respectées :
- Nombre minimum de membres fondateurs : Au moins trois personnes physiques ou morales (§ 4 GenG).
- Statuts : Des statuts écrits sont nécessaires, qui doivent notamment préciser clairement l’objet et le but de la coopérative de commercialisation (§ 6 GenG).
- Inscription : La coopérative n’acquiert la personnalité morale qu’après son inscription au registre des coopératives (§ 11 GenG).
Contenu des statuts
Les statuts d’une coopérative de commercialisation doivent contenir, conformément à l’article 6 GenG, des mentions obligatoires, en particulier :
- Dénomination et siège de la coopérative
- Objet de l’entreprise (défini clairement comme coopérative de commercialisation)
- Dispositions relatives à l’adhésion, aux apports, à la responsabilité et à la représentation
Spécificités liées aux droits des membres
Peut devenir membre d’une coopérative de commercialisation toute personne physique ou morale ou société de personnes, dans la mesure où cela est compatible avec l’objet social des statuts. Les droits des membres comprennent notamment :
- Participation à la commercialisation collective de leurs produits
- Droits de participation et de codécision à l’assemblée générale
L’adhésion oblige généralement les membres à commercialiser tout ou partie de leurs produits exclusivement par l’intermédiaire de la coopérative (obligation de livraison).
Obligations et responsabilité des membres
Les membres souscrivent des parts sociales et s’engagent en règle générale à écouler une quantité déterminée ou la totalité de la production de leurs biens par la coopérative. Les statuts de la coopérative peuvent contenir des dispositions détaillées concernant les obligations de livraison et de prise en charge.
La responsabilité des membres est en principe limitée aux parts sociales, sauf si les statuts prévoient une obligation de paiement complémentaire au-delà de l’apport (§ 22 GenG).
Structure organisationnelle de la coopérative de commercialisation
Organes
La structure des organes de la coopérative de commercialisation correspond aux dispositions légales de la loi sur les coopératives :
Assemblée générale
L’assemblée générale est l’organe suprême de décision de la coopérative et prend des décisions fondamentales, telles que les modifications des statuts, la décharge du conseil d’administration et du conseil de surveillance ainsi que l’affectation des résultats.
Conseil d’administration
Le conseil d’administration gère les activités de la coopérative de commercialisation et la représente en justice et hors justice, notamment lors de la conclusion et de l’exécution des opérations de commercialisation.
Conseil de surveillance
Le conseil de surveillance contrôle la gestion du conseil d’administration et exerce des fonctions de contrôle et de conseil. Les petites coopératives (moins de 20 membres) peuvent, conformément à l’article 9, al. 2 GenG, se dispenser de la mise en place d’un conseil de surveillance.
Gestion et droit de la concurrence
Le conseil d’administration est tenu d’assurer une gestion correcte, orientée vers l’intérêt général. Les coopératives de commercialisation doivent également respecter les dispositions du droit de la concurrence, notamment les articles 1 et suivants de la loi contre les restrictions de concurrence (GWB). Il convient alors d’examiner si une coopérative de commercialisation, en raison d’une commercialisation commune, se trouve en position dominante ou enfreint les règles de concurrence.
Des dispositions dérogatoires de la GWB (§ 2, al. 2 GWB) permettent, sous certaines conditions, une coopération étroite des organisations coopératives, dès lors que la promotion de l’activité ou de l’économie des membres de la coopérative reste prioritaire.
Avantages juridiques et défis
Avantages
- Renforcement de la position sur le marché : En mutualisant la commercialisation, il est possible d’obtenir de meilleures conditions sur le marché.
- Pouvoir de négociation : Les membres bénéficient d’une position renforcée face aux gros acheteurs et partenaires commerciaux.
- Répartition des risques : Les risques liés au marché et aux prix sont supportés collectivement.
Défis juridiques typiques
- Obligation de livraison : Une obligation de livraison trop stricte peut être considérée comme une restriction inadmissible à la liberté d’action économique des membres.
- Limites juridiques en droit de la concurrence : Une coopération intensive et la fixation commune des prix peuvent poser des problèmes au regard du droit de la concurrence.
- Questions de responsabilité : Malgré la limitation de la responsabilité aux parts sociales, des appels de fonds supplémentaires peuvent être exigés conformément aux statuts.
Aspects fiscaux de la coopérative de commercialisation
Les coopératives de commercialisation sont soumises à l’impôt sur les sociétés ainsi qu’à l’impôt commercial. L’obligation d’imposition concerne les bénéfices issus de la commercialisation. Les ristournes coopératives versées aux membres sont généralement considérées comme recettes d’exploitation chez ces derniers. De plus, sous certaines conditions, des avantages fiscaux peuvent être accordés aux coopératives agricoles (§§ 5 KStG, 3 GewStG).
Types et exemples d’application de la coopérative de commercialisation
Domaines d’application typiques
- Agriculture : Coopératives de commercialisation de produits agricoles
- Secteur artisanal et industriel : Organisations coopératives de distribution pour les produits artisanaux
- Coopératives de viticulture, laiteries et arboricoles
Distinction par rapport à d’autres formes de sociétés
Les coopératives de commercialisation se distinguent des entreprises individuelles indépendantes, des sociétés civiles ou des sociétés commerciales par leur structure collective, démocratique et dotée de la personnalité juridique. Elles diffèrent également des autres organisations coopératives de distribution (par exemple, GmbH & Co. KG comme canal de vente) par la primauté de la promotion des membres et l’intégration statutaire des membres dans les structures coopératives.
Importance et évolution en Allemagne
Les coopératives de commercialisation ont largement contribué au renforcement des petits et moyens acteurs, notamment dans le secteur agricole. Leur développement est étroitement lié à la promotion de l’entraide collective ainsi qu’à la création de structures de marché durables à long terme. Face à la mutation constante du marché et à l’accentuation de la concentration, la sécurité juridique dans la conception et la gestion efficace des coopératives de commercialisation revêt une importance croissante.
Référence bibliographique : Pour un approfondissement, il est conseillé d’étudier la loi sur les coopératives (GenG) ainsi que les commentaires spécialisés en droit économique relatifs à l’organisation et à la pratique des coopératives dans le droit en vigueur.
Questions fréquemment posées
Quelles sont les exigences juridiques à remplir pour la création d’une coopérative de commercialisation ?
La création d’une coopérative de commercialisation est soumise aux dispositions légales générales de la loi sur les coopératives (GenG). La participation d’au moins trois membres fondateurs est requise, ceux-ci pouvant être des personnes morales, physiques ou des sociétés commerciales. Le contrat de fondation, appelé statuts, doit être authentifié par notaire et signé par tous les membres. Les statuts doivent contenir des informations spécifiques, notamment le nom de la coopérative, son siège, l’objet de l’entreprise – pour la coopérative de commercialisation, notamment la promotion de la vente des produits des membres – ainsi que les règles relatives aux droits et aux obligations des membres, les conditions d’admission et de cessation de la qualité de membre, la composition du conseil d’administration et du conseil de surveillance et les réserves. La coopérative de commercialisation doit être inscrite au registre des coopératives auprès du tribunal compétent. Ce n’est qu’après son inscription qu’elle acquiert la personnalité juridique propre et peut engager des droits et des obligations.
Quelles sont les obligations des membres d’une coopérative de commercialisation du point de vue juridique ?
Les membres d’une coopérative de commercialisation sont soumis à une série d’obligations juridiques détaillées dans les statuts. L’obligation principale consiste en la « Pflicht de promotion », c’est-à-dire que les membres sont tenus de participer activement à la promotion de la commercialisation de leurs produits et, si les statuts le prévoient, de réaliser un volume minimal de ventes par l’intermédiaire de la coopérative. À cela s’ajoutent des obligations de contribution et de paiement, telles que la souscription de parts sociales et, le cas échéant, des obligations de versement complémentaires prévues par les statuts. Les membres sont également tenus de respecter les obligations d’information, de contrôle et de transparence vis-à-vis de la coopérative, par exemple par la communication de données économiques pertinentes nécessaires au bon déroulement de la coopérative de commercialisation. Un comportement contraire aux statuts peut entraîner des sanctions, allant jusqu’à l’exclusion de la coopérative.
Dans quelle mesure la coopérative de commercialisation répond-elle de ses engagements nés des contrats de commercialisation conclus ?
La coopérative de commercialisation répond, en tant que personne morale, de ses propres biens pour les engagements résultant des contrats de commercialisation qu’elle a conclus. Une responsabilité immédiate et supplémentaire des membres pour les dettes de la coopérative n’existe pas en principe – une obligation de versement complémentaire peut toutefois être prévue dans les statuts et est généralement limitée à la part détenue par le membre ou à une limite contractuelle prédéfinie. Lorsqu’un membre quitte la coopérative, il reste responsable des engagements contractés pendant sa période d’adhésion, tant qu’ils existent. Une responsabilité personnelle et illimitée des membres est exclue, sauf disposition contraire des statuts ; ce n’est qu’en cas d’insolvabilité de la coopérative de commercialisation que l’obligation de versement complémentaire peut s’appliquer.
Quels contrôles légaux et obligations de surveillance s’appliquent aux coopératives de commercialisation ?
Les coopératives de commercialisation sont, selon la loi sur les coopératives, tenues à un contrôle régulier. Au moins tous les deux ans (pour les plus grandes coopératives tous les ans), les statuts, la situation économique et la gestion doivent être examinés par une association de contrôle juridiques spécialisée en droit coopératif. Ce contrôle ne vise pas seulement la protection des créanciers, mais également la vérification que la coopérative sert exclusivement ou principalement à promouvoir l’activité ou l’économie de ses membres, ou leurs intérêts sociaux ou culturels, au moyen de l’exploitation collective. Les résultats du contrôle doivent être rendus accessibles au conseil d’administration et au conseil de surveillance, ainsi que sur demande aux membres. Les manquements à l’obligation de contrôle peuvent entraîner des conséquences pénales ou civiles pour les organes de la coopérative.
Quelle est l’importance juridique des statuts pour la coopérative de commercialisation ?
Les statuts d’une coopérative de commercialisation sont le document central et juridiquement contraignant qui régit l’organisation interne, les droits et obligations des membres ainsi que les missions et compétences des organes dirigeants. Ils ont valeur contractuelle et sont contraignants pour tous les membres. Les exigences minimales légales relatives au contenu des statuts sont énoncées dans la loi sur les coopératives ; des dispositions supplémentaires peuvent être convenues individuellement, à condition qu’elles ne contreviennent pas au droit impératif. Les règlements statutaires relatifs à l’obligation de versement complémentaire, à la limitation de la responsabilité des membres, aux modalités de participation et de sortie, ainsi qu’à la répartition des résultats, sont particulièrement importants pour le statut juridique des membres et de la coopérative. Les modifications des statuts requièrent en règle générale des majorités qualifiées de l’assemblée générale et doivent être déclarées auprès du registre.
Comment se déroule la sortie juridique d’un membre d’une coopérative de commercialisation, et quelles en sont les conséquences ?
La sortie d’un membre d’une coopérative de commercialisation est régie par la loi sur les coopératives ainsi que de manière complémentaire et précise dans les statuts respectifs. En règle générale, la sortie se fait par écrit en respectant un délai de préavis, souvent pour la fin de l’exercice social. Après la sortie, il existe une obligation de garantie pour les engagements contractés pendant la période d’adhésion, typiquement pour une durée de deux ans suivant le départ. Le membre sortant a en principe droit au remboursement de son apport social après établissement du bilan à la fin de la période d’adhésion, mais il peut être tenu de participer à d’éventuelles pertes subies pendant sa période d’adhésion. Des dispositions spéciales peuvent être prévues pour l’exclusion ou la résiliation pour motif grave.
Quelle juridiction est compétente en cas de litige entre un membre et la coopérative de commercialisation ?
Pour les litiges entre membres et la coopérative de commercialisation ou entre les organes de la coopérative, la juridiction civile compétente au siège de la coopérative est en principe compétente. Les statuts peuvent prévoir des tribunaux arbitraux, mais cela doit être expressément et précisément réglementé, sinon la voie judiciaire ordinaire reste ouverte. Les litiges concernant les droits d’adhésion, les demandes de paiement des apports, les demandes de dommages-intérêts ou les violations des statuts sont régulièrement traités devant les juridictions ordinaires ; le tribunal du registre peut être compétent dans certains cas pour les litiges relatifs à l’inscription ou la radiation d’informations du registre des coopératives. Une procédure de conciliation peut être prévue à titre complémentaire, mais n’est obligatoire que si les statuts le prévoient.