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Coopérant, aide au développement

Coopérants et aide au développement : définition et cadre juridique

Définition et distinctions

Le terme « coopérant » désigne des personnes qui exercent, pour une durée limitée, une activité professionnelle dans des pays reconnus comme pays en développement par le gouvernement fédéral, et qui participent sur place à des projets de coopération au développement. L’« aide au développement » (également appelée coopération au développement) désigne en conséquence les programmes, projets ainsi que les apports financiers et humains par lesquels les pays industrialisés soutiennent les pays en développement dans leur progrès social, économique ou écologique.

En droit allemand et international, le statut, les droits, obligations et relations contractuelles des coopérants et des dispositifs d’aide au développement présentent des différences juridiques notables.

Contexte historique et qualification juridique

Si l’aide au développement institutionnalisée s’est développée en Allemagne et sur le plan international à partir des années 1950, la qualification juridique des coopérants et de leurs missions s’est progressivement précisée au cours des dernières décennies. Ceci principalement afin de garantir les conditions-cadres en matière de droit du travail, d’assurance et de responsabilité.

Statut juridique des coopérants

§ 1 Loi sur les coopérants (EhfG)

En droit allemand, l’activité de coopérant est principalement régie par la Loi sur les coopérants (EhfG). Selon l’article 1, alinéa 1 EhfG, les coopérants sont des personnes qui

  • exercent leur activité pendant au moins deux ans
  • avec l’accord d’une organisation reconnue par l’État
  • sont actifs dans des pays en développement
  • et ne poursuivent pas de but lucratif prépondérant.

Le travail est généralement fourni sous forme d’un service de coopération, où l’objectif n’est pas le gain financier personnel, mais l’apport au développement du pays d’intervention.

Agréments et organisations d’envoi

Les organisations d’envoi sont des établissements reconnus par l’État, souvent des sociétés d’utilité publique comme le Service Allemand de Développement (DED), « Brot für die Welt » ou « MISEREOR ». Ces organismes concluent des contrats écrits de coopérant avec les volontaires.

Distinction avec d’autres types de missions à l’étranger

Toute mission à l’étranger au titre de l’aide au développement ne relève pas automatiquement de la définition de l’EhfG. Ainsi, les projets de courte durée, les missions purement économiques ou les activités bénévoles ne bénéficient pas des mêmes garanties et encadrements du droit applicable aux coopérants.

Droits et obligations des coopérants

Droits

  • Protection contractuelle : Grâce au contrat de coopérant, ces derniers bénéficient d’une protection spécifique de droit du travail, couvrant notamment la protection sociale et sanitaire, la durée des congés et la rémunération.
  • Sécurité sociale : Selon l’article 4 EhfG, les organisations d’envoi sont tenues d’assurer une protection adéquate en matière de maladie, d’accident, de responsabilité civile ainsi qu’une prévoyance vieillesse. Il existe des règlements particuliers concernant l’affiliation à la sécurité sociale.
  • Droit à l’aide au retour : Après la mission, un droit à l’accompagnement pour la réinsertion professionnelle en Allemagne existe, par exemple sous forme d’aides à l’intégration (§ 6 EhfG).

Obligations

  • Mission de longue durée : La mission doit durer au moins deux ans (avec certaines exceptions).
  • Renoncement à l’intention lucrative : La loi exige explicitement que la formation et l’activité soient réalisées au profit ou au développement de la région d’intervention — et non principalement à des fins personnelles ou économiques.
  • Obligations de confidentialité : Les obligations de confidentialité contractuelles et statutaires s’appliquent vis-à-vis des organisations partenaires et concernant les informations issues du pays d’intervention.

Droit du travail, de séjour et de visa

Statut en droit du travail

Le coopérant n’est pas salarié au sens classique par rapport à l’organisation d’envoi. Il n’est pas soumis à un pouvoir hiérarchique comparable à celui du salariat classique. Le contrat de coopérant prévoit des conditions et droits différents. Des dispositions spéciales concernent notamment les horaires, les délais de préavis et la rémunération.

Statut de séjour dans le pays d’intervention

Le séjour du coopérant dans le pays d’intervention repose en général sur des autorisations spéciales de séjour et de travail convenues dans le cadre de la coopération entre l’Allemagne ou les organisations internationales et le pays en développement concerné.

Droit de la responsabilité et indemnisation

Responsabilité pendant la mission

Selon l’article 5 EhfG, l’organisation d’envoi est responsable des dommages subis par le coopérant pendant et du fait de sa mission, dans la mesure où aucune autre garantie n’existe. Il existe en outre des règles sur les contrats d’assurance responsabilité civile.

Réglementation fiscale et sociale

Les coopérants, sous certaines conditions, peuvent bénéficier d’un régime fiscal préférentiel, par exemple par l’exonération d’impôt sur les revenus selon § 3 n° 11 et 13 EStG, lorsque ces sommes sont versées dans le cadre d’aides publiques au développement. Les cotisations sociales relèvent de dispositions particulières de l’EhfG et du SGB.

Aspects du droit international

Accords internationaux

L’activité des coopérants repose juridiquement sur des traités et accords bilatéraux. Coopérants et organisations bénéficient souvent de statuts particuliers, tels qu’une protection ou des facilités fiscales dans le pays d’accueil.

Accords d’application

Dans les accords dits d’application, les États d’envoi et les pays en développement règlent les modalités de la mission, notamment les visas, la responsabilité, les immunités et la protection des données.

Aide au développement en général

Définition et distinctions

L’« aide au développement » ou la coopération au développement désigne l’ensemble des efforts, en particulier l’appui humain, financier, technique et matériel visant à promouvoir un développement durable dans un pays. La terminologie a évolué à l’international : le terme « aide au développement » est de plus en plus remplacé par « coopération au développement » afin de souligner le principe de partenariat.

Cadre juridique de l’aide au développement

L’aide au développement est régie en droit international par des organisations internationales telles que l’ONU, la Banque mondiale ou l’Union européenne, mais surtout au niveau national par des lois, programmes et accords bilatéraux.

En Allemagne, divers textes normatifs – dont la Loi sur le budget, la Loi sur les coopérants et les règles de financement du Ministère des Affaires étrangères – régissent l’aide au développement. Les conditions d’éligibilité, les financements, règles d’attribution et contrôles sont soumis à des exigences strictes en termes de transparence et d’affectation des fonds.

Financement

Le budget de la coopération au développement fait partie du budget fédéral et est soumis à une autorisation annuelle du Bundestag. Les bases juridiques découlent des dispositions du plan budgétaire fédéral et des lois de financement spécifiques. L’organisme d’exécution public est la GIZ GmbH ; il existe en outre de nombreux opérateurs privés et ecclésiastiques.

Mécanismes de contrôle et obligation de rendre compte

Des obligations de diligence et de vérification s’appliquent tant aux coopérants qu’aux organismes d’envoi. La Cour fédérale des comptes et le Ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ) effectuent des contrôles et évaluations. L’objectif est l’utilisation efficace et ciblée des fonds publics, conformément au cadre de coopération au développement allemand et international.

Critiques et réformes

L’aide au développement, et en particulier l’envoi de coopérants, sont régulièrement au centre de débats juridiques et sociétaux portant sur l’efficacité, la fiscalité, la régulation et la durabilité. Cela conduit à des ajustements et innovations constants du cadre légal, notamment au regard de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption et des Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies.

Résumé

L’activité des coopérants et l’organisation de l’aide au développement sont strictement encadrées en Allemagne et à l’international. La Loi sur les coopérants constitue la référence en matière de conditions juridiques concernant le statut, l’assurance, le contrat, la responsabilité, le régime fiscal et les prestations de retour. L’aide au développement s’appuie sur un ensemble dense de normes nationales et internationales. L’activité des coopérants et l’octroi de fonds publics à des projets de développement sont protégés en Allemagne par des lois spécifiques, des normes contractuelles et des mécanismes de contrôle.

Questions fréquentes

Quelles sont les conditions légales à remplir pour qu’un coopérant puisse intervenir à l’étranger ?

Les coopérants doivent remplir certaines conditions pour une mission à l’étranger juridiquement sécurisée. Cela inclut en général la majorité légale et la nationalité d’un État membre de l’UE ou (selon l’organisation d’envoi) d’un État contractant de l’Espace économique européen. Les coopérants relèvent généralement d’un statut particulier, par exemple selon la loi allemande sur les coopérants (EhfG). Ils doivent avoir conclu au préalable un contrat réglementé (« contrat de service de coopération ») avec une organisation d’envoi reconnue, où les missions, droits et obligations sont détaillés. Une couverture d’assurance adéquate (notamment maladie, accident, responsabilité civile) est également prescrite par la loi. Dans certains cas, il faut tenir compte des dispositions locales sur les visas et le travail dans le pays d’intervention, une autorisation de travail devant souvent être obtenue au préalable. Un point essentiel est aussi l’aptitude médicale, à prouver par un certificat médical. Le non-respect de ces bases légales peut compromettre le statut de coopérant et entraîner des conséquences civiles voire pénales.

Quelles règles en droit du travail s’appliquent aux coopérants durant leur mission à l’étranger ?

Pendant la mission à l’étranger, les coopérants sont principalement soumis à la Loi sur les coopérants (EhfG), qui leur confère un statut particulier distinct du salariat classique. Contrairement aux employés réguliers, les coopérants concluent avec l’organisation d’envoi un contrat de coopération prévoyant des obligations particulières de protection et d’assistance. Le droit du travail allemand, tel que la protection contre le licenciement, ne s’applique que de manière restreinte. Au contraire, l’EhfG prévaut, car adapté aux spécificités de la mission à l’étranger. Les dispositions du droit du travail du pays d’intervention ne s’appliquent que dans la mesure où elles ne sont pas contraires aux règles allemandes impératives. Le coopérant n’est notamment pas assujetti à la sécurité sociale allemande, mais relève de dispositifs spéciaux de protection sociale mis en place par l’organisation d’envoi.

Quel est le régime d’assurance sociale des coopérants ?

Les coopérants bénéficient d’une protection sociale spécifique, essentiellement régie par l’EhfG. Durant la mission à l’étranger, ils sont généralement dispensés de l’obligation à l’assurance sociale légale allemande. Les organisations d’envoi doivent fournir, à leurs frais, des prestations comparables d’assurance, incluant notamment assurance maladie, accident, vieillesse et responsabilité civile. La couverture doit être au moins équivalente à celle du système allemand. Au retour en Allemagne, une réintégration à l’assurance retraite et chômage légale est prévue pendant trois mois maximum, conformément à l’article 12 EhfG, pour assurer la continuité des droits. En principe, il n’existe pas de droit à l’assurance maladie légale allemande, mais des prestations de remplacement sont prévues par contrat. Ce cadre assure une protection sociale sans double affiliation.

Quelles règles particulières de responsabilité s’appliquent aux coopérants ?

La responsabilité des coopérants est largement encadrée par les dispositions spécifiques de l’EhfG et les conditions contractuelles des organisations d’envoi. Les coopérants sont responsables en Allemagne et à l’étranger des dommages causés intentionnellement ou par négligence grave à des tiers. La négligence légère n’entraîne généralement une responsabilité que dans des cas exceptionnels, celle-ci étant en principe couverte par l’assurance responsabilité civile souscrite par l’organisation d’envoi. Des questions de responsabilité particulières peuvent surgir dans le pays d’intervention, notamment en cas de violation du droit local ou faute d’informations suffisantes sur le contexte juridique du pays d’accueil. L’organisation d’envoi doit informer les coopérants sur tous les aspects liés à la responsabilité et les soutenir en cas de litige. Une exonération de responsabilité personnelle peut être prévue par contrat ou par la loi, notamment lorsque le dommage est intervenu dans le cadre de l’exécution de la mission.

Existe-t-il des dispositions fiscales particulières pour les coopérants ?

Le revenu des coopérants est généralement soumis à des règles fiscales particulières. Les rémunérations issues du service de coopération sont exonérées d’impôt sur le revenu en vertu de l’article 3 n° 12 de la loi allemande sur l’impôt sur le revenu (EStG), à condition qu’elles soient versées par une organisation reconnue conformément à la loi sur les coopérants et que l’activité remplisse les conditions légales. L’exonération est liée à des conditions telles que la mission dans un pays en développement et une durée minimale de deux ans. Toutefois, une imposition peut survenir dans le pays d’intervention ; il convient donc de tenir compte des conventions bilatérales contre la double imposition pour éviter une double charge fiscale. D’autres particularités existent pour les avantages en nature ou allocations accordées, qui peuvent également, sous conditions, être exonérées d’impôt.

Quels droits spécifiques en matière de santé et de sécurité au travail sont accordés aux coopérants ?

Les coopérants bénéficient à l’étranger de dispositions particulières en matière de sécurité et de santé au travail. Selon l’EhfG ainsi que le droit allemand et international du travail, l’organisation d’envoi a une obligation de protection et d’assistance étendue. Elle doit veiller à la sécurité des conditions de travail et à leur conformité aux standards généraux. Cela inclut la prévention des accidents, les mesures médicales, la fourniture d’équipements de protection et la formation sur les questions de sécurité. Une prise en charge psychosociale, notamment en zones de crise, est également requise. Les coopérants ont le droit de refuser le service ou de demander des mesures de protection en cas de danger pour leur intégrité physique. Si l’organisation ne s’acquitte pas de ses obligations, cela peut entraîner des droits à indemnisation. La protection du travail suit les normes minimales du pays d’envoi et, autant que possible, celles du pays d’accueil.