Lexique juridique

Contrebande

Définition et qualification juridique de la contrebande

La contrebande désigne au sens juridique le transport non autorisé ou la tentative de transport de marchandises, biens ou autres objets à travers les frontières nationales en contournant les dispositions légales, notamment les règlements douaniers ou d’importation. L’accent est mis sur la dissimulation illégale, la tromperie ou la dissimulation des mouvements de marchandises, dans le but d’éviter les contrôles étatiques et de contourner les taxes, interdictions ou restrictions.

La notion comprend tant la forme classique de la contrebande frontalière (par exemple, d’alcool, de tabac, de produits de luxe ou de drogues) que le contournement des réglementations nationales d’importation et d’exportation, notamment en ce qui concerne les biens culturels ou les espèces animales et végétales protégées. Au sens large, l’importation illégale de produits interdits ou l’évitement de restrictions économiques est également considérée comme de la contrebande.

Évolution historique et fondements juridiques

Historiquement, la contrebande a toujours joué un rôle important en lien avec l’introduction de droits de douane, de monopoles commerciaux et de mesures de protection économique. Des dispositions légales plus récentes en matière de contrebande se trouvent dans le droit pénal, le droit douanier, le droit du commerce extérieur et le droit pénal accessoire.

En droit allemand, ce sont notamment le Code pénal (StGB), la Loi sur les infractions administratives (OWiG), la Loi sur le commerce extérieur (AWG) et la Loi sur l’administration des douanes (ZollVG) qui réglementent le traitement de la contrebande. Diverses lois spéciales, telles que la Loi sur les stupéfiants (BtMG), prévoient en outre des infractions pénales et des amendes concernant le transport illégal de certaines marchandises.

Contrebande en tant qu’infraction pénale

En Allemagne, la contrebande est réglementée dans différentes normes, selon l’objet de la contrebande et le type de contournement des dispositions légales. La forme classique de la contrebande en tant qu’infraction pénale est notamment régie par le droit douanier (contrebande de marchandises), le droit des stupéfiants (contrebande de drogue) et le droit des armes (contrebande d’armes).

Contrebande douanière

Das Le droit douanier distingue différentes infractions de contrebande, mais l’essentiel consiste à introduire des marchandises par-delà la frontière douanière sans déclaration ou avec de fausses informations lors du dédouanement :

  • Contrebande à l’importation : L’importation illégale dans la zone douanière de marchandises soumises à droits ou interdites, afin d’éviter taxes ou contrôles.
  • Contrebande à l’exportation : L’exportation non autorisée de biens en violation de licences ou de restrictions à l’exportation.

Die Fraude fiscale (dissimulation de droits) selon le § 370 Abgabenordnung (Code fiscal allemand) joue un rôle central à cet égard. La tentative de soustraction intentionnelle de droits de douane, d’impôts à l’importation ou à l’exportation est également punissable.

Contrebande au sens du droit des stupéfiants

Im Selon la Loi sur les stupéfiants (BtMG) et les conventions internationales applicables, le transport, l’exportation ou l’importation non autorisés de stupéfiants sont sévèrement réprimés. La contrebande de drogue est, conformément aux §§ 29 sqq. BtMG, une infraction grave dont la forte peine reflète notamment la dimension transfrontalière et le haut niveau de dangerosité.

Contrebande relevant du droit des armes, des explosifs et du contrôle des armes de guerre

Selon la Loi sur les armes (WaffG), la Loi sur les explosifs (SprengG) et la Loi sur le contrôle des armes de guerre (KrWaffKontrG) , le transfert, l’importation ou l’exportation interdits d’armes, de munitions, d’explosifs ou d’armes de guerre sont punis de lourdes peines.

Autres cas particuliers de contrebande

D’autres dispositions concernent la contrebande de :

  • Biens culturels et œuvres d’art (Loi sur la protection des biens culturels, KultG)
  • Espèces animales et végétales protégées (Loi fédérale sur la protection de la nature, BNatSchG ; Convention CITES)
  • Produits soumis à accises (tabac, alcool)

Conséquences juridiques et peines en cas de contrebande

La peine encourue en cas de contrebande dépend essentiellement de l’intérêt juridiquement protégé, de l’ampleur et de la valeur des biens passés en fraude, ainsi que de circonstances aggravantes (par exemple, contrebande en bande organisée, contrebande armée). En règle générale, les infractions mineures sont punies d’une amende ou d’une peine d’emprisonnement allant jusqu’à plusieurs années. Pour les délits graves, notamment dans le domaine de la drogue, des armes ou de la traite des êtres humains, des peines d’emprisonnement allant jusqu’à 15 ans peuvent être prononcées.

En plus de la peine principale, les mesures suivantes peuvent également s’appliquer fréquemment :

  • La confiscation de la marchandise de contrebande
  • La confiscation du patrimoine acquis par la contrebande
  • La saisie des moyens de transport (véhicules, bateaux, avions)

Infractions administratives et distinction par rapport à l’infraction pénale

Toute infraction aux dispositions douanières ou aux règles d’importation et d’exportation ne constitue pas nécessairement une infraction pénale au sens du Code pénal. Des violations mineures, par exemple en cas de non-déclaration involontaire de marchandises, peuvent être sanctionnées comme simple infraction administrative (§ 378 AO). La distinction dépend de l’intention, de la valeur des biens et du degré de dangerosité.

Droit international et contrebande transfrontalière

La contrebande internationale est soumise à de nombreux règlements et conventions, notamment ceux de l’Union européenne (notamment le Code des douanes de l’Union), des Nations unies concernant la lutte contre la contrebande de drogues et d’armes ou encore des accords bilatéraux de coopération en matière de poursuites pénales.

Coopération entre les autorités

Pour lutter contre la contrebande transfrontalière, les autorités nationales des douanes, de police et de poursuite coopèrent avec des réseaux internationaux tels que :

  • Europol
  • Interpol
  • Organisation mondiale des douanes (OMD)
  • Parquet européen (EUStA)

Limites et difficultés de la lutte contre la contrebande

L’application des interdictions et règlements en matière de contrebande devient de plus en plus difficile en raison des innovations technologiques, des structures commerciales internationales et du crime organisé. En particulier, la numérisation, les nouveaux moyens de transport et de communication ainsi que les réseaux cryptés représentent de nouveaux défis pour les autorités de lutte contre la contrebande.

Importance et répercussions sur la société

La contrebande cause d’importants préjudices financiers aux économies nationales, nuit à l’efficacité des réglementations étatiques et met en danger la sécurité et la santé de la population (par exemple à travers la contrebande de drogues et d’armes). Elle joue également un rôle central dans le financement de la criminalité organisée ou d’activités terroristes.

Littérature et textes de référence

  • Code fiscal allemand (AO)
  • Code pénal (StGB)
  • Loi sur l’administration des douanes (ZollVG)
  • Loi sur le commerce extérieur (AWG)
  • Loi sur les stupéfiants (BtMG)
  • Loi sur les armes (WaffG)
  • Loi sur la protection des biens culturels (KultG)
  • Convention CITES

Conclusion

La contrebande est un phénomène complexe et multiforme dont la répression juridique exige une coopération étroite entre autorités nationales et internationales. Les dispositions légales et les incriminations assorties de sanctions protègent les intérêts étatiques, économiques et sociaux contre les conséquences des mouvements illégaux de marchandises. Une connaissance approfondie des réglementations applicables constitue la base d’une lutte efficace contre ce domaine de la criminalité économique.

Questions fréquemment posées

Quelles sont les conséquences pénales encourues en cas de contrebande ?

La contrebande constitue une infraction pénale qui, en Allemagne, est notamment poursuivie conformément aux §§ 370 sqq. du Code fiscal allemand (AO), lorsqu’il s’agit de la fraude à l’importation ou à l’exportation. Si une marchandise est introduite ou sortie du territoire fédéral en contournant les règles douanières ou d’importation en vigueur, des amendes ou des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans sont encourues. Dans les cas particulièrement graves, tels que la contrebande à but lucratif ou la criminalité organisée en bande, la peine peut même aller jusqu’à dix ans d’emprisonnement. En outre, la saisie et la confiscation des marchandises de contrebande, la destruction des produits illégaux ainsi que des interdictions de séjour ou de sortie peuvent être ordonnées. Outre les conséquences pénales, des mesures disciplinaires pour les agents publics et d’importants redressements fiscaux sont également possibles.

Quelles autorités sont compétentes pour la lutte contre la contrebande ?

En Allemagne, la lutte contre la contrebande relève principalement des autorités douanières. Celles-ci exercent des missions de contrôle, d’investigation et d’enquête aux points de passage des frontières, dans les aéroports et sur l’ensemble du territoire fédéral. Elles collaborent fréquemment avec le service de recherche des douanes, la police et le parquet, en particulier lorsque la contrebande est liée à d’autres infractions telles que le trafic de drogues, la contrefaçon de produits ou le blanchiment d’argent. La direction générale des douanes coordonne l’ensemble des enquêtes au niveau fédéral. Dans certains cas, notamment en matière de stupéfiants, les offices régionaux de police criminelle ou des services d’enquête spécialisés peuvent être sollicités.

Quelles sont les obligations de coopération lors des contrôles liés à la contrebande ?

Dans le cadre des contrôles, les personnes physiques et les entreprises ont une obligation générale de coopération envers les autorités douanières. Cela comprend l’obligation de présenter spontanément les documents pertinents tels que lettres de voiture, factures et déclarations en douane, ainsi que de fournir des informations sur la nature, la quantité et la provenance des marchandises transportées. Les moyens de transport, contenants et bagages doivent pouvoir être ouverts ou inspectés sur demande. Le non-respect de ces obligations de coopération peut entraîner une procédure de sanction administrative ou pénale, indépendamment du fait qu’il y ait ou non eu contrebande effective.

Quand existe-t-il un cas particulièrement grave de contrebande ?

Un cas particulièrement grave est généralement retenu selon le § 370 al. 3 AO lorsque l’auteur agit à grande échelle, à titre professionnel, en tant que membre d’une bande, ou porte gravement atteinte aux finances publiques par son acte. Selon la jurisprudence, on considère qu’il y a « grande échelle » pour une valeur de marchandises supérieure à 50 000 euros. En cas de contrebande à but lucratif, la récidive suffit déjà pour caractériser l’infraction. Ce type d’appréciations conduit à un cadre pénal aggravé et vise à dissuader les structures organisées.

La tentative de contrebande est-elle également punissable ?

Oui, la simple tentative de contrebande est également punissable (§ 370 al. 2 AO). Cela signifie que le fait d’initier ou de commencer l’exécution d’une infraction douanière, telles que la dissimulation de marchandises ou la manipulation de documents douaniers, est poursuivi même en l’absence de résultat. Selon le cas, la peine prévue pour la tentative peut être plus clémente que pour l’acte accompli, mais la responsabilité pénale est en principe engagée.

Quelles particularités s’appliquent à la contrebande de stupéfiants ?

La contrebande de stupéfiants est soumise non seulement au droit douanier, mais en particulier à la Loi sur les stupéfiants (BtMG). En plus des règles douanières, des peines beaucoup plus lourdes sont prévues par les §§ 29 sqq. BtMG. Même de petites quantités peuvent entraîner plusieurs années d’emprisonnement et, dans les cas graves, notamment en cas de trafic en bande organisée ou à but lucratif et d’importation, la peine peut aller jusqu’à 15 ans d’emprisonnement. Il existe en outre peu de marge de manœuvre pour un allégement de la peine, les tribunaux mettant régulièrement l’accent sur la lutte contre la criminalité organisée liée à la drogue.

Existe-t-il des possibilités d’atténuation de la peine, par exemple par une auto-dénonciation en cas de contrebande ?

Une auto-dénonciation exonératrice comme en matière de fraude fiscale est en principe exclue en cas de contrebande consommée, conformément au § 371 AO, car la contrebande relève des règles plus strictes du droit douanier et fiscal. Dans certains cas, un comportement coopératif, comme la révélation volontaire avant que les autorités n’en aient connaissance, peut être pris en compte pour atténuer la peine, notamment lors d’infractions premières ou mineures. De plus, la coopération active à l’élucidation des faits ou l’identification des auteurs peut conduire à une réduction notable de la peine. Un avocat peut à ce sujet conseiller individuellement et indiquer la meilleure stratégie à adopter.