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Contrainte, immédiate

Notion et définition : contrainte immédiate

La contrainte immédiate est un concept central du droit de la police et de l’ordre ainsi que du droit de l’exécution des peines en République fédérale d’Allemagne. Elle désigne une forme d’exercice de la contrainte par l’autorité publique, dans laquelle une violence physique est exercée directement contre des personnes, des objets ou des animaux, afin d’imposer la volonté de l’État. Dans la gradation des moyens de contrainte, la contrainte immédiate constitue le dernier recours (« ultima ratio »), lorsque d’autres mesures de contrainte plus douces – en particulier la contrainte administrative sous la forme de moyens tels que l’astreinte ou l’exécution d’office – ne sont pas suffisantes ou ne sont pas possibles.

Bases juridiques

Droit de la police et de l’ordre public

Les fondements juridiques de la contrainte immédiate se trouvent dans les lois de police des Länder (par exemple, § 61 PolG NRW) ainsi que dans le droit fédéral, notamment dans la Loi sur la police fédérale (BPolG, §§ 49 et suivants) et dans la Loi relative à l’application de la contrainte immédiate dans l’exercice du pouvoir public par les autorités administratives fédérales (UZwG).

Droit de l’exécution des peines et code de procédure pénale

Dans l’exécution des peines et lors de mesures prises par le ministère public et la police dans la procédure pénale, des dispositions complémentaires s’appliquent, par exemple les §§ 70, 70a de la Loi sur l’exécution des peines (StVollzG) et le § 81a du Code de procédure pénale (StPO), qui régissent spécifiquement la contrainte immédiate dans ces domaines.

Formes de la contrainte immédiate

La contrainte immédiate comprend différentes formes d’actions, caractérisées systématiquement par l’emploi de la force physique :

  • Violence physique: Action directe sur le corps d’une personne par la saisie, le déplacement ou d’autres mesures physiques.
  • Moyens auxiliaires de la force physique: Utilisation de moyens de contention, d’agents irritants (par exemple, spray au poivre), de matraques ou de chiens de service.
  • Usage d’armes: L’utilisation d’armes à feu ou d’autres armes constitue une forme particulièrement intense de la contrainte immédiate et est soumise à des conditions plus strictes (§§ 61 et suivants PolG NRW, § 10 UZwG).

Conditions et limites d’application

Principe de proportionnalité

Toutes les mesures de contrainte immédiate sont soumises au principe de proportionnalité. Cela signifie :

  • Aptitude: La mesure doit être apte à réaliser l’objectif visé.
  • Nécessité: Aucun moyen moins sévère et tout aussi efficace ne doit être disponible.
  • Adéquation: La mesure ne doit pas entraîner un préjudice disproportionné au regard du but recherché.

Principe de subsidiarité

La contrainte immédiate ne peut être appliquée que si d’autres moyens de contrainte (par exemple, l’astreinte) ne peuvent être pris ou sont restés sans effet (subsidiarité). Une menace préalable est en principe requise, sauf si le but de la mesure s’en trouverait compromis (§ 13 al. 2 UZwG).

Légalité de la mesure de base

Condition préalable au recours à la contrainte immédiate : l’existence d’un acte de base légal (par exemple, une injonction régulière ou un acte administratif) dont l’exécution doit être imposée.

Obligations de protection et considérations particulières

L’application de la contrainte immédiate requiert une attention particulière à :

  • Le bien-être et l’intégrité physique de la personne concernée.
  • Les droits des tiers.
  • Les dommages collatéraux éventuels aux biens et aux animaux.

Conséquences juridiques en cas de contrainte immédiate illégale

Une contrainte immédiate illégitime peut avoir des conséquences importantes :

  • Responsabilité de l’État selon le § 839 BGB en liaison avec l’art. 34 GG.
  • Responsabilité pénale de la personne agissante, par exemple pour blessures corporelles dans l’exercice de ses fonctions (§§ 223, 340 StGB).
  • Interdiction d’utilisation de la preuve dans une procédure pénale ou administrative en cas de violation de droits procéduraux ou fondamentaux.

Différence avec d’autres formes de contrainte

La contrainte immédiate se distingue notamment de :

  • Astreinte: Somme d’argent menaçée et fixée pour forcer l’exécution d’une décision.
  • Exécution d’office: L’administration fait exécuter l’acte dû aux frais de l’obligé.

Tandis que ces mesures agissent de manière médiate, la contrainte immédiate vise directement la réalisation physique sans intervention d’étapes intermédiaires.

Voies de recours

Les personnes concernées peuvent contester l’application de la contrainte immédiate au moyen des recours suivants :

  • Recours gracieux et, le cas échéant, Recours contentieux (pour les actes administratifs dans le cadre de la mesure de base).
  • Protection juridique en urgence (demande de référé selon le § 80 al. 5 VwGO).
  • Réclamation auprès de la hiérarchie en raison de l’action policière ou administrative.
  • Plainte pénale en cas de suspicion d’usage illégal de la contrainte.

Contrainte immédiate et droits fondamentaux

L’application de la contrainte immédiate touche régulièrement des positions protégées par les droits fondamentaux, notamment :

  • L’intégrité physique (art. 2 al. 2 phrase 1 GG),
  • La liberté de la personne (art. 2 al. 2 phrase 2 GG, art. 104 GG),
  • Le droit de propriété (art. 14 GG).

C’est pourquoi la base légale revêt une importance particulière. Le principe de la réserve de la loi doit être pleinement respecté.

Exemples pratiques

Cas typiques d’application de la contrainte immédiate :

  • Évacuation de logements sur ordre d’évacuation,
  • Arrestation et établissement de l’identité,
  • Mise en œuvre d’interdictions de lieu ou d’interdictions de séjour,
  • Expulsion ou conduite forcée de personnes.

Littérature et indications complémentaires

  • Lois de police des différents Länder
  • UZwG – Loi relative à la contrainte immédiate lors de l’exercice du pouvoir public par les autorités administratives fédérales
  • Loi sur la police fédérale (BPolG)
  • Loi sur l’exécution des peines (StVollzG)
  • Loi fondamentale de la République fédérale d’Allemagne

Résumé : La contrainte immédiate est le moyen le plus intense et le dernier recours de l’exercice de la puissance publique pour exécuter des mesures d’autorité. Son usage est strictement encadré par la loi, marqué par la proportionnalité, la légalité et une attention particulière aux droits fondamentaux des intéressés. Les dispositions légales distinguent soigneusement la contrainte immédiate des autres moyens de contrainte et offrent des voies de recours efficaces aux personnes concernées.

Questions fréquemment posées

Quand la contrainte immédiate peut-elle être appliquée en droit ?

La contrainte immédiate ne peut être appliquée en droit allemand que si elle est expressément autorisée par des bases légales particulières – en particulier le droit de la police des Länder ou le droit fédéral. Un acte administratif, par exemple un ordre de police, doit en général avoir été émis au préalable et être resté inexécuté de manière volontaire. Ce n’est qu’en cas d’échec des mesures plus douces, telles que des injonctions simples, l’astreinte ou l’exécution d’office, ou si celles-ci sont d’emblée vouées à l’échec (principe de proportionnalité et de subsidiarité), que la contrainte immédiate est admissible. Il est toujours requis que la mesure soit proportionnée et que l’intérêt juridique menacé prime le risque de dommage lié au recours à la contrainte. L’application de la contrainte immédiate est en outre soumise à des obligations strictes de documentation et de contrôle.

Qui est habilité légalement à exercer la contrainte immédiate ?

L’exercice de la contrainte immédiate relève en principe des agents publics spécialement habilités à cet effet, en général les agents de police ou d’autres personnes mandatées pour prévenir les dangers. La compétence exacte est déterminée selon les lois de police des Länder ou des dispositions spécifiques au niveau fédéral, par exemple la Loi sur la police fédérale. Souvent, des conditions complémentaires comme le port d’uniforme officiel ou la possession d’une carte de service sont requises. Les services de sécurité privés ou les particuliers ne sont en principe pas autorisés à recourir à la contrainte immédiate, sauf cas particuliers comme la légitime défense ou l’assistance à autrui selon les §§ 32, 34 StGB.

Quelles formes de contrainte immédiate le droit prévoit-il ?

La contrainte immédiate comprend divers types de moyens de contrainte. En font partie notamment la force physique (par ex. immobilisation ou déplacement), l’usage de moyens auxiliaires de la force physique (par ex. menottes, matraques, spray au poivre) ainsi que l’emploi d’armes (par ex. armes à feu). Les moyens autorisés sont définis par les lois spécialisées respectives. L’usage de moyens auxiliaires ou techniques nécessite généralement une autorisation et un contrôle supplémentaires quant à la proportionnalité, notamment lors d’interventions dangereuses telles que l’utilisation d’armes à feu.

Quelles limites juridiques encadrent l’usage de la contrainte immédiate ?

L’application de la contrainte immédiate est strictement soumise au principe de proportionnalité. Cela signifie que le moyen utilisé doit être approprié, nécessaire et proportionné. Il existe en outre souvent des obligations de transparence, comme le rapport complet sur l’intervention et l’information de la personne concernée quant au motif et à la nature de la mesure. L’emploi de la contrainte est ensuite soumis à un contrôle judiciaire a posteriori – notamment lorsque des droits fondamentaux tels que l’intégrité physique ont été affectés. Le non-respect des limites légales peut entraîner des droits à indemnisation ou des poursuites pénales à l’encontre de l’agent public concerné.

Comment la proportionnalité de la contrainte immédiate est-elle contrôlée ?

Le contrôle de proportionnalité dans le cadre de la contrainte immédiate s’effectue en plusieurs étapes : il convient d’abord de vérifier si la mesure est propre à atteindre l’objectif recherché. Ensuite, il ne doit pas exister de moyen moins sévère et tout aussi efficace (nécessité). Enfin, il faut procéder à une mise en balance, en termes d’adéquation, entre l’intérêt public dans la mesure et l’intensité de l’atteinte portée aux droits de la personne concernée. Les moyens de contrainte particulièrement graves – tels que l’emploi d’armes à feu ou une violence physique importante – ne sont dès lors autorisés qu’exceptionnellement dans les cas extrêmes.

Quels droits ont les personnes concernées par la contrainte immédiate ?

Les personnes concernées par la contrainte immédiate disposent de différents droits. Elles ont généralement le droit d’être informées, à tout moment, des fondements et du motif de l’usage de la contrainte à leur encontre. Elles peuvent en outre contester la mesure par la voie juridique, notamment par un recours gracieux, une réclamation ou une action devant les juridictions administratives. Dans les cas de mesures particulièrement graves, une protection juridictionnelle en urgence (par exemple, requête selon § 123 VwGO) peut être envisagée. En cas de contrainte injustifiée ou disproportionnée, des droits à réparation ou à indemnisation contre l’État peuvent également être invoqués.

Quel rôle particulier jouent les obligations de documentation et de contrôle dans le cadre de la contrainte immédiate ?

Les obligations de documentation et de contrôle sont d’une importance centrale lors de l’exercice de la contrainte immédiate. Chaque intervention doit être consignée en détail, notamment la date et l’heure, les personnes impliquées, la nature et la forme de la mesure de contrainte ainsi que les circonstances et fondements juridiques. Cela sert tant au contrôle judiciaire ultérieur qu’à la protection tant de la personne concernée que de l’agent intervenant. Une documentation incomplète ou erronée peut entraîner des difficultés de preuve et, au besoin, avoir aussi des conséquences disciplinaires ou pénales pour les agents concernés.