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Conseil de surveillance

Définition et principes fondamentaux du conseil de surveillance

Der Conseil de surveillance est un organe central de nombreuses sociétés de capitaux et d’autres formes juridiques en droit allemand et européen. Il sert notamment à contrôler et surveiller la direction, constituant ainsi un élément essentiel de la constitution d’entreprise. Sa structure juridique, sa composition, ses droits et obligations sont pour l’essentiel détaillés dans la loi sur les sociétés par actions (AktG), la loi sur la codétermination (MitbestG) ainsi que d’autres dispositions légales pertinentes.

Importance et fonction du conseil de surveillance

Le conseil de surveillance est principalement chargé de la surveillance et du conseil de la direction ou de la gérance. Sa mission centrale consiste à contrôler la direction, à l’accompagner stratégiquement et à approuver les décisions stratégiques lorsque la loi l’exige. Cette fonction de contrôle vise particulièrement à protéger la société, les actionnaires ainsi que d’autres parties prenantes, telles que les salariés ou les créanciers.

Bases juridiques du conseil de surveillance

Obligation de conseil de surveillance et ancrage légal

L’obligation de mettre en place un conseil de surveillance est en particulier régie par la loi sur les sociétés par actions (AktG). Selon l’article 95 de l’AktG, toute société anonyme doit disposer d’un conseil de surveillance. D’autres formes juridiques, telles que la GmbH & Co. KGaA, les coopératives ainsi que les grandes GmbH soumises à la loi sur la participation d’un tiers (DrittelbG) ou à la loi sur la codétermination (MitbestG), sont également tenues de constituer un conseil de surveillance.

Aperçu des dispositions légales

  • Loi sur les sociétés par actions (AktG) : Les articles 95 et suivants de l’AktG régissent la nomination, la composition, les droits et les obligations du conseil de surveillance.
  • Loi sur la codétermination (MitbestG) : Réglemente la composition paritaire du conseil de surveillance dans les entreprises à partir de 2 000 salariés.
  • Loi sur la participation d’un tiers (DrittelbG) : Dispositions sur la codétermination liée à l’emploi à partir de 500 salariés.
  • Loi sur les coopératives (GenG) : Règles concernant le conseil de surveillance dans les coopératives enregistrées.
  • Droit européen des sociétés : La Societas Europaea (SE) propose à la fois le système dualiste (avec conseil de surveillance) et le système moniste.

Composition et nomination du conseil de surveillance

Taille et composition

Le nombre de membres du conseil de surveillance dépend de la taille de l’entreprise et des dispositions légales. Selon l’article 95 de l’AktG, le conseil de surveillance se compose généralement d’au moins trois membres. Les statuts peuvent toutefois prévoir un nombre supérieur, divisible par trois. Dans les entreprises soumises à la codétermination, le conseil de surveillance est constitué pour moitié (MitbestG) ou pour un tiers (DrittelbG) de représentants du personnel élus lors d’élections spécifiques.

Élection et durée du mandat

Les membres du conseil de surveillance sont en principe élus par l’assemblée générale. Les représentants des salariés au conseil de surveillance sont élus par des procédures spécifiques selon la loi sur la codétermination, la loi sur la participation d’un tiers ou la loi sur la constitution des entreprises. La durée d’un mandat au conseil de surveillance est, selon l’article 102 AktG, de quatre ans maximum, avec possibilité de réélection.

Conditions et incompatibilités

Selon l’article 100 AktG, certaines personnes ne peuvent pas être nommées au conseil de surveillance. Des incompatibilités existent notamment pour les membres du directoire de la même société, des liens familiaux trop proches ou l’appartenance simultanée à trop d’organes de direction dans différentes entreprises. Des conditions particulières s’appliquent également à la présidence du conseil de surveillance.

Fonctions, droits et obligations du conseil de surveillance

Fonctions de surveillance et de contrôle

La mission principale du conseil de surveillance est le contrôle et la surveillance des organes de gestion (article 111 AktG). Il est tenu de s’informer sur l’évolution des affaires, les stratégies prévues ainsi que les opérations commerciales essentielles. Les décisions majeures, telles que les investissements importants ou les contrats significatifs, requièrent souvent l’approbation du conseil de surveillance, à condition que cela soit prévu dans les statuts ou le règlement intérieur.

Nomination et révocation du directoire

Le conseil de surveillance nomme et révoque les membres du directoire (article 84 AktG) et fixe leur rémunération. Il décide également d’une révocation éventuelle pour des raisons particulières, telles qu’une faute grave ou une perte de confiance.

Obligations de rapport et contrôle des comptes annuels

Le conseil de surveillance examine les comptes annuels ainsi que le rapport de gestion et établit à cet effet son propre rapport (article 171 AktG), qui doit être présenté à l’assemblée générale. Dans les sociétés cotées et les sociétés d’intérêt public, cela inclut également la supervision de la comptabilité, du système de gestion des risques et des mesures de conformité.

Convocation d’une assemblée générale

Selon l’article 111, alinéa 3 AktG, le conseil de surveillance peut, dans l’intérêt de la société, convoquer une assemblée générale extraordinaire. Cette mesure vise à garantir la capacité d’action de la société en situation exceptionnelle.

Obligations de participation

Le conseil de surveillance est tenu de participer à des réunions régulières et de prendre des résolutions. L’accent est mis sur le respect du devoir de diligence (article 116 AktG), l’obligation de confidentialité et l’indépendance. Il engage sa responsabilité personnelle en cas de manquement à ses devoirs, en particulier en cas de surveillance insuffisante.

Dispositions particulières et spécificités

Codétermination au sein du conseil de surveillance

Dans les entreprises allemandes de plus de 500 ou 2 000 salariés, des représentants du personnel doivent être intégrés au conseil de surveillance conformément au DrittelbG ou au MitbestG. Ainsi, les intérêts des salariées et salariés sont représentés au niveau de l’entreprise, le MitbestG prévoyant une composition paritaire (50 % de représentants du personnel).

Commissions au sein du conseil de surveillance

Pour assumer des missions de surveillance complexes, le conseil de surveillance peut constituer des commissions (article 107, alinéa 3 AktG), telles que des comités d’audit, de risque ou de nomination. Les sociétés cotées sont notamment tenues de mettre en place des comités d’audit pour contrôler les comptes annuels et les systèmes de contrôle interne.

Rémunération des membres du conseil de surveillance

La rémunération des membres du conseil de surveillance est régie par les statuts ou fixée par l’assemblée générale (article 113 AktG). Elle dépend de l’étendue de l’activité et peut comprendre des éléments fixes et variables.

Responsabilité et devoirs du conseil de surveillance

Devoirs de diligence et responsabilité

Les membres du conseil de surveillance sont soumis à des obligations particulières de diligence (article 116 AktG en relation avec l’article 93 AktG). En cas de manquement à ces devoirs, comme un contrôle insuffisant ou des décisions erronées, ils engagent leur responsabilité personnelle envers la société pour le préjudice causé.

Atténuation de la responsabilité – Business Judgement Rule

La soi-disant Business Judgement Rule (article 93, alinéa 1, phrase 2 AktG) s’applique également au conseil de surveillance. Elle protège les membres des organes contre une responsabilité lorsqu’ils prennent des décisions d’entreprise sur la base d’informations appropriées et dans l’intérêt de la société.

Contexte international et comparaison

Dispositions européennes et système dualiste allemand

En comparaison internationale, le système dualiste allemand – séparation entre conseil de surveillance et directoire – est largement unique. D’autres pays, comme le Royaume-Uni, connaissent le système moniste avec un seul conseil d’administration (Board of Directors). Les formes de sociétés européennes comme la SE (Societas Europaea) permettent de choisir entre les deux modèles.

Littérature et références complémentaires

  • Loi sur les sociétés par actions (AktG)
  • Loi sur la codétermination (MitbestG)
  • Loi sur la participation d’un tiers (DrittelbG)
  • Loi sur les coopératives (GenG)
  • Code allemand de gouvernance d’entreprise
  • Directives européennes sur la gouvernance d’entreprise

Cet article offre un aperçu complet et détaillé des fondements juridiques, missions, structure, responsabilités et aspects internationaux du conseil de surveillance en droit allemand et européen des sociétés.

Questions fréquemment posées

Quelles sont les exigences légales à remplir pour être membre d’un conseil de surveillance en Allemagne ?

Les membres d’un conseil de surveillance sont soumis en Allemagne à diverses exigences légales, principalement fixées par la loi sur les sociétés par actions (AktG), partiellement aussi par la loi sur la codétermination (MitbestG), la loi sur la participation d’un tiers (DrittelbG) ainsi que d’autres lois spéciales. Fondamentalement, un membre du conseil de surveillance doit avoir la pleine capacité juridique (§ 100, alinéa 1 AktG). Selon le § 100, alinéa 2 AktG, d’autres conditions s’appliquent : notamment, les membres du conseil de surveillance ne peuvent pas appartenir simultanément au directoire de la même société, et d’anciens membres du directoire ne peuvent généralement rejoindre le conseil de surveillance qu’après deux ans, sauf s’ils sont élus sur proposition des actionnaires détenant au moins 25 % du capital. En outre, il existe des critères d’exclusion, par exemple une condamnation pénale pour retard à la déclaration d’insolvabilité, fraude ou abus de biens sociaux au cours des cinq dernières années. Pour certaines entreprises (notamment celles cotées en bourse), des conditions de qualification particulières s’appliquent en vertu du § 100, alinéa 5 AktG, tel que l’obligation de compter au moins un membre compétent en matière de comptabilité ou de contrôle des comptes. Les articles 105 et 107 AktG réglementent d’autres incompatibilités spécifiques : par exemple, les commissaires aux comptes qui ont des contrats d’audit avec la société ne peuvent pas exercer de mandat au sein du conseil de surveillance. Enfin, il faut noter qu’un membre du conseil de surveillance ne peut détenir plus de dix mandats, dont pas plus de cinq dans des sociétés soumises à la codétermination (§ 100, alinéa 2, phrase 1, n° 1 AktG).

Quels sont les droits et obligations du conseil de surveillance selon la loi sur les sociétés par actions ?

La loi sur les sociétés par actions définit les droits et obligations du conseil de surveillance principalement aux articles 111 et suivants de l’AktG. Parmi les principales missions figure la surveillance de la gestion par le directoire (§ 111, alinéa 1 AktG), le conseil de surveillance pouvant consulter tous les documents pertinents et obliger le directoire à rendre compte régulièrement ou à la demande. Le conseil de surveillance dispose de droits décisionnels, car, dans certains cas (notamment pour des opérations soumises à autorisation en vertu des statuts), il doit donner son accord. La nomination et la révocation des membres du directoire relèvent également du conseil de surveillance (§ 84 AktG). Les membres du conseil de surveillance sont soumis à des devoirs de diligence ; ils doivent exercer leurs fonctions consciencieusement et de manière impartiale et peuvent être personnellement responsables en cas de manquement (§ 116 AktG en lien avec le § 93 AktG). De plus, ils ont le droit de convoquer l’assemblée générale si l’intérêt de la société l’exige (§ 111, alinéa 3 AktG). Les obligations de confidentialité protègent les informations d’entreprise sensibles, leur violation pouvant entraîner des sanctions pénales (§ 116, phrase 3 en lien avec § 93, alinéa 1, phrase 3 AktG).

Dans quels cas existe-t-il une obligation de constituer un conseil de surveillance en Allemagne ?

La nécessité de constituer un conseil de surveillance dépend principalement de la forme juridique et de la taille de l’entreprise. Pour la société anonyme (AG), un conseil de surveillance est obligatoirement requis (§ 95 AktG), indépendamment de la taille ou du nombre de salariés. Dans le cas de la GmbH, la loi n’impose un conseil de surveillance que si l’entreprise est soumise à la codétermination, ce qui est généralement le cas avec plus de 500 ou 2 000 salariés (DrittelbG ou MitbestG). Pour la SE (Societas Europaea), ce sont les règles européennes qui s’appliquent, prévoyant également une structure de surveillance ou d’administration définie dans les statuts. D’autres formes sociétaires, telles que la GmbH & Co. KG, peuvent instaurer un conseil de surveillance sur base volontaire si cela est prévu dans le contrat de société. Pour les fondations et les coopératives, des règles particulières s’appliquent. La configuration concrète du conseil de surveillance (taille, composition, mode d’élection des membres) dépend des dispositions spécifiques de la loi et des statuts.

Quels risques de responsabilité existent pour les membres du conseil de surveillance ?

La responsabilité des membres du conseil de surveillance est étroitement liée au respect du devoir de diligence d’un organe compétent et consciencieux. Selon l’article 116 AktG en lien avec l’article 93 AktG, ils répondent envers la société des dommages résultant d’une violation de leurs missions de contrôle et de surveillance, par exemple en cas de défaut de supervision du directoire, de non-vérification des systèmes de gestion des risques ou de conformité, ou d’approbation fautive de mesures soumises à autorisation. La responsabilité est en principe interne, c’est-à-dire limitée à l’indemnisation des dommages subis par la société, mais des manquements graves peuvent aussi engager une responsabilité envers des tiers (ex. : retard à la déclaration d’insolvabilité conformément au § 15a InsO). La charge de la preuve du respect des obligations pèse sur le membre du conseil de surveillance dès la connaissance du dommage. La responsabilité ne peut être limitée ou exclue par des résolutions de la société. Une décharge accordée par l’assemblée générale ne s’applique que dans la mesure où les circonstances et les risques connus ont été divulgués. Une assurance responsabilité civile (D&O – Directors and Officers) est fréquemment souscrite, mais ne couvre généralement ni la négligence grave ni l’intention frauduleuse.

Comment la nomination et la révocation des membres du conseil de surveillance sont-elles juridiquement encadrées ?

La nomination des membres du conseil de surveillance intervient le plus souvent par l’assemblée générale de la société, sauf dispositions spécifiques des statuts ou application de lois sur la codétermination (§ 101 AktG). Les statuts fixent la périodicité et la durée du mandat, qui en AG ne doit pas excéder quatre ans (§ 102 AktG). Dans les sociétés soumises à la codétermination, les salariés élisent – selon la taille de l’entreprise – une partie ou la moitié des membres (§§ 7, 16 MitbestG ; § 4 DrittelbG). La révocation d’un membre n’est en principe possible que pour motif grave (§ 103 AktG), par exemple en cas de manquement grave aux devoirs ou de rupture durable de la relation de confiance. Dans les conseils soumis à la codétermination, des règles de procédure spéciales s’appliquent, comme la nécessité d’un accord des collèges électoraux. Après la révocation, le siège doit immédiatement être pourvu, notamment si le nombre minimal de membres au conseil de surveillance n’est plus atteint.

Quel est le rôle des commissions du conseil de surveillance et comment sont-elles réglementées juridiquement ?

Le conseil de surveillance peut, conformément à l’article 107 de la loi sur les sociétés par actions (AktG), instituer un ou plusieurs comités. Dans les sociétés anonymes employant plus de 2 000 salariés, la mise en place d’un comité d’audit, chargé principalement de la comptabilité et du contrôle des comptes, est légalement obligatoire (§ 107 al. 4 AktG ; § 30 MitbestG). La composition et les compétences des comités doivent être déterminées par les statuts ou le règlement intérieur. Les comités peuvent, selon la loi, assumer des fonctions préparatoires et de surveillance, et se voir déléguer certaines compétences décisionnelles (p. ex. questions de personnel, comités d’audit et des risques). Toutefois, le conseil de surveillance dans son ensemble reste responsable de toutes les tâches de contrôle et de surveillance non transférables (telles que la nomination/révocation du directoire) et demeure solidairement responsable.

Quel est le rôle de la diversité et de l’indépendance au sein du conseil de surveillance d’un point de vue juridique ?

Depuis l’introduction de la loi sur la participation égalitaire des femmes et des hommes aux postes de direction (FüPoG), des quotas sont en vigueur pour les grandes sociétés cotées (§ 96 al. 2 AktG). Ces sociétés sont tenues de pourvoir au moins 30 % des sièges du conseil de surveillance par des femmes et 30 % par des hommes lors de nouvelles élections. La loi prévoit des sanctions en cas de non-respect du quota (« siège vacant »). En outre, les articles 100 et 107 AktG exigent que certains membres soient indépendants, notamment au sein du comité d’audit. Les statuts ou le règlement intérieur peuvent prévoir d’autres exigences en matière d’indépendance, de compétence ou de diversité, qui doivent alors être respectées de manière contraignante. Ces règles visent à garantir un contrôle objectif et diversifié – toute violation peut entraîner la nullité des résolutions et des risques de responsabilité.