Lexique juridique

Conseil consultatif

Notion et qualification juridique du conseil consultatif

Un conseil consultatif est un organe qui exerce des fonctions consultatives ou de surveillance dans différents contextes juridiques et économiques. Contrairement aux organes décisionnels, tels que la direction ou le directoire, le conseil consultatif dispose principalement de compétences d’accompagnement. La structuration juridique du conseil consultatif varie selon la forme juridique de la société, les statuts ou un accord individuel, et n’est généralement pas imposée par la loi. On trouve des conseils consultatifs notamment dans les sociétés, les associations, les fondations ainsi que dans le secteur public et privé.

Fondements juridiques et types de conseils consultatifs

Conseil consultatif en droit des sociétés

Conseil consultatif dans la GmbH

Pour la Gesellschaft mit beschränkter Haftung (GmbH, société à responsabilité limitée), la création d’un conseil consultatif n’est pas imposée par la loi, mais est possible par les statuts ou une décision des associés. Le conseil consultatif agit souvent comme organe consultatif de la direction et exerce des fonctions de contrôle, de surveillance ou de médiation. Ses compétences, sa composition et ses domaines d’intervention sont réglés individuellement et figurent surtout dans le contrat de société ou un règlement intérieur.

Les principales missions du conseil consultatif dans la GmbH peuvent être, par exemple :

  • Surveillance et conseil de la direction
  • Réserves d’approbation pour certaines mesures de gestion
  • Médiation en cas de conflits entre associés
  • Soutien lors de décisions stratégiques

Le conseil consultatif n’est pas un organe de contrôle obligatoire, comme peut l’être le conseil de surveillance dans certaines GmbH conformément au § 52 GmbHG en lien avec les lois de codétermination.

Conseil consultatif dans la société anonyme (AG)

La loi sur les sociétés anonymes ne prévoit pas d’organe de conseil consultatif. L’AG est tenue, selon les §§ 76 et suivants de l’AktG, de constituer un directoire et un conseil de surveillance. Néanmoins, l’assemblée générale ou le conseil de surveillance peut instituer des conseils consultatifs à titre consultatif. Ceux-ci ne disposent ni de droits, ni d’obligations légales définis, mais soutiennent l’entreprise par leur expertise ou leurs réseaux.

Autres formes de sociétés

Des conseils consultatifs peuvent aussi être mis en place dans la société en commandite (KG), la société en nom collectif (OHG) ou la société de personnes. Leurs compétences découlent des accords contractuels.

Conseil consultatif en droit des associations et des fondations

Dans le secteur associatif, le conseil consultatif est un organe fréquemment utilisé aux côtés du conseil d’administration conformément au § 26 du BGB. Il sert à soutenir le conseil, à superviser les décisions de l’association et peut assurer un rôle de médiateur. Les missions concrètes résultent des statuts.

En droit des fondations, le conseil consultatif exerce souvent un contrôle sur le conseil d’administration de la fondation, apporte son appui à l’utilisation des fonds et assure des fonctions de conseil. Là encore, la structuration relève des statuts de la fondation concernée.

Conseil consultatif dans le secteur public et privé

Outre les sociétés et les associations, on trouve des conseils consultatifs notamment dans les institutions publiques, les communes, les universités, les organes consulaires ou les coopératives. Ici aussi, missions et fondements juridiques varient. Ils vont du simple conseil à la participation, voire à des réserves de décision, si ceci est prévu par les statuts ou la loi.

Missions et fonctions du conseil consultatif

Fonction de conseil

La mission principale d’un conseil consultatif consiste à conseiller la direction ou l’organe de direction statutaire. Selon les structures de l’entreprise ou de la réglementation statutaire, cette fonction peut être de nature stratégique, technique ou de médiation.

Fonction de surveillance et de contrôle

Dans certaines entreprises, le conseil consultatif exerce volontairement des fonctions de contrôle. Cela concerne notamment la surveillance de la direction ou le respect des règles de conformité. Contrairement au conseil de surveillance légal, aucune compétence légale spécifique n’est attribuée au conseil consultatif.

Fonction de médiation et de conciliation

Le conseil consultatif peut, notamment dans les entreprises familiales ou les sociétés de personnes, jouer un rôle de conciliation lors de litiges entre associés ou membres. Ces missions sont généralement prévues par les statuts.

Cadre de compétences et pouvoirs de décision

En principe, le conseil consultatif, en tant qu’organe non transactionnel, ne dispose d’aucune compétence propre de décision concernant la société ou l’entreprise. Cependant, il peut se voir attribuer des réserves d’approbation dans le cadre des statuts et ainsi influencer certaines décisions de gestion.

Composition et nomination du conseil consultatif

Nombre et choix des membres

Le nombre de membres du conseil consultatif est librement déterminé et résulte des statuts, du contrat de société ou d’un règlement intérieur complémentaire. La composition dépend souvent des besoins de l’entreprise ou de l’association et peut inclure aussi bien des membres internes qu’externes.

Nomination, révocation et durée du mandat

La nomination a généralement lieu par l’assemblée des associés, le conseil d’administration, le conseil de surveillance ou un organe décisionnel équivalent. La révocation et la durée du mandat sont également définies par contrat. Les statuts prévoient souvent la possibilité de révoquer les membres à tout moment.

Droits et obligations des membres du conseil consultatif

Les membres du conseil consultatif sont soumis, en principe, aux dispositions contractuelles ou statutaires. Il n’existe pas automatiquement d’obligation légale de confidentialité, mais celle-ci fait généralement partie des contrats de services ou des statuts. Une responsabilité particulière n’incombe aux membres qu’autant que leur conseil ou activité de contrôle engendre des manquements à leurs obligations envers la société ou des tiers, et si ceux-ci sont contractuellement reliés à la société.

Distinction avec d’autres organes sociaux

Conseil consultatif versus conseil de surveillance

Contrairement au conseil de surveillance légal, dont les droits et devoirs sont définis par la loi sur les sociétés anonymes et les lois de codétermination, le conseil consultatif est un organe optionnel, facultatif, et à la mission personnalisable. Il ne bénéficie pas de pouvoirs exécutifs ou de contrôles obligatoires tels que ceux attribués au conseil de surveillance.

Conseil consultatif versus directoire et direction

Tandis que le directoire et la direction sont responsables de la gestion opérationnelle et de la représentation de la société, le conseil consultatif se limite à un rôle d’appui ou de conseil sans pouvoir de représentation.

Responsabilité et rémunération du conseil consultatif

Questions de responsabilité

La responsabilité des membres du conseil consultatif relève du droit civil général, en particulier des §§ 280 et suivants du BGB en cas de violation d’obligations liées à l’activité du conseil consultatif. Une responsabilité d’organe selon les normes des sociétés anonymes ou des GmbH ne s’applique pas, à moins que le conseil consultatif ne dispose de compétences effectivement équivalentes à celles d’un organe.

Rémunération

La rémunération des membres du conseil consultatif n’est pas fixée par la loi et peut être soit gratuite, soit payante. Les accords contractuels inscrits dans les statuts ou dans des contrats de prestation individuelle déterminent le montant de la rémunération ou le remboursement des frais.

Importance et pratique du conseil consultatif

Le conseil consultatif prend une importance croissante, notamment dans les entreprises familiales, lors des successions ou pour élargir l’expertise entrepreneuriale. Grâce à sa flexibilité, il constitue un outil adapté pour le conseil, le contrôle et la défense des intérêts de différents groupes parties prenantes.

Résumé

Le conseil consultatif est un organe juridiquement flexible qui assume principalement des fonctions de conseil, de contrôle ou de médiation. Ses compétences, sa composition et ses obligations sont définies par les statuts, le contrat social ou des accords spécifiques. L’instauration d’un conseil consultatif offre aux entreprises, associations et fondations de nombreux avantages en matière de pilotage, de surveillance et de résolution des conflits, mais ne se substitue pas aux organes légalement obligatoires tels que le directoire ou le conseil de surveillance.


Voir aussi :

Questions fréquentes

Qui est responsable des décisions du conseil consultatif ?

La responsabilité des membres d’un conseil consultatif dépend essentiellement de la structuration juridique du conseil dans l’entreprise. S’il s’agit d’un conseil purement consultatif, sans propres pouvoirs de décision ou de gestion, il n’existe en principe pas d’obligations propres d’organe envers l’entreprise, comme c’est le cas pour les gérants ou les administrateurs. Néanmoins, les membres du conseil consultatif peuvent être tenus responsables des dommages causés par des conseils fautifs, intentionnels ou par négligence grave, en particulier si une violation d’obligations contractuelles accessoires peut être prouvée. Dans de rares cas, par exemple lors de la prise de fonctions de surveillance ou de gestion effective, une responsabilité d’organe selon le § 43 GmbHG ou § 93 AktG peut s’appliquer par analogie. De plus, une responsabilité personnelle à l’égard de tiers, tels que des créanciers ou associés, peut survenir si des fonctions légales ou contractuelles sont violées de façon grave. Il est donc recommandé de définir précisément et clairement les missions et responsabilités du conseil consultatif dans les statuts ou le contrat de conseil consultatif, et, le cas échéant, de souscrire une assurance D&O pour les membres du conseil.

Comment un conseil consultatif est-il nommé ou révoqué en droit ?

La nomination et la révocation des membres du conseil consultatif se font généralement selon les dispositions des statuts de la société ou d’une décision des associés. Si les statuts ne contiennent pas de dispositions spécifiques, les règles générales du Code civil allemand (§§ 705 et suivants du BGB pour les sociétés civiles) ou des textes spéciaux (par exemple §§ 52 et suivants GmbHG avec le contrat de société) s’appliquent aux conseils consultatifs facultatifs. Dans la GmbH ou l’AG, les membres du conseil sont habituellement nommés sur proposition d’un organe ou par décision majoritaire de l’assemblée des associés et peuvent être révoqués de la même manière. Les modalités, notamment le délai, la forme et le quorum, doivent être clairement définis dans le contrat de société ou le règlement intérieur du conseil consultatif. Un conseil consultatif n’a pas de protection légale contre la révocation à tout moment, sauf indication contraire dans les statuts.

Quels sont les droits et devoirs d’un conseil consultatif au sens juridique ?

Les droits et obligations juridiques d’un conseil consultatif sont en grande partie définis par les statuts de la société, le contrat du conseil et d’éventuels règlements (par exemple, le règlement intérieur). Parmi les droits typiques figurent les droits à l’information, de conseil et de vérification auprès de la direction ou du directoire, mais aussi parfois des droits de participation à certaines opérations (droit de veto, nécessité d’approbation). Les devoirs résultent principalement de l’exercice fiduciaire des missions confiées, du devoir de confidentialité sur les secrets d’affaires ou d’entreprise ainsi que, le cas échéant, d’une obligation de surveillance quant à certaines mesures. Si le conseil consultatif dispose de pouvoirs décisionnels élargis (par exemple, obligations d’autorisation pour les investissements), les exigences en matière de diligence et la portée de la responsabilité sont accrues. Des obligations légales de participation existent en particulier dans les sociétés cogérées (codétermination selon la loi sur la participation d’un tiers ou la loi de codétermination).

L’activité de membre de conseil consultatif donne-t-elle droit à une rémunération ?

La question de savoir si les membres du conseil consultatif perçoivent une rémunération, et à quel montant, dépend principalement des stipulations du contrat de société ou du contrat du conseil consultatif. En principe, cette activité peut être bénévole, sauf convention contraire. Cependant, une indemnité pour frais, un jeton de présence ou une rémunération annuelle fixe sont souvent versés. Le traitement fiscal et social de la rémunération doit être examiné séparément, car la qualification en tant qu’activité indépendante ou emploi dépend de la nature des missions et de l’intégration dans l’entreprise. La rémunération doit être transparente et fixée par écrit afin d’éviter des litiges ultérieurs.

Quels sont les droits de participation d’un conseil consultatif par rapport au conseil de surveillance ou à la direction ?

D’un point de vue juridique, le conseil consultatif classique (notamment dans la GmbH) se distingue des organes prévus par la loi, tels que le conseil de surveillance ou la direction. Tandis que le conseil de surveillance assume des obligations légales de contrôle et de surveillance (§ 52 GmbHG, §§ 95 et suivants AktG), le conseil consultatif est un organe facultatif qui ne dispose que des compétences qui lui sont expressément attribuées par les statuts ou le règlement intérieur. Si les statuts le permettent, le conseil consultatif peut définir des affaires nécessitant son accord pour certaines décisions de gestion, mais il ne détient pas de pouvoir d’instruction originaire. En principe, la direction reste indépendante, sauf disposition statutaire contraire. Le conseil consultatif ne dispose d’un droit de contrôle, de participation aux décisions de personnel ou de convocation de l’assemblée des associés, que si cela a été expressément convenu.

Le conseil consultatif peut-il bloquer juridiquement des décisions de la direction ?

La capacité du conseil consultatif à bloquer des décisions de la direction dépend exclusivement des compétences définies dans le contrat de société. En général, le conseil consultatif n’occupe qu’un rôle consultatif sans pouvoir de blocage. Toutefois, si les statuts prévoient explicitement des droits d’approbation ou de veto pour certaines opérations, le conseil consultatif a alors un effet juridiquement contraignant : la direction ne peut réaliser ces actes qu’avec l’accord (à la majorité) du conseil consultatif, sinon de telles décisions seraient caduques ou susceptibles d’être contestées. Il n’est toutefois pas permis d’octroyer au conseil consultatif la pleine compétence de gestion, ce qui violerait la séparation des pouvoirs des organes. La validité formelle et les limites de ces droits de veto font régulièrement l’objet de litiges en droit des sociétés.

Un conseil consultatif est-il soumis à des dispositions légales spécifiques ?

Contrairement au conseil de surveillance et au directoire, il n’existe pas de réglementation légale uniforme en droit des sociétés pour le conseil consultatif. Sa structuration repose largement sur la liberté contractuelle et doit être fixée dans le contrat de société. Une exception concerne les entreprises cogérées et certaines formes spéciales, comme le conseil consultatif obligatoire dans certaines sociétés anonymes (§ 30d WpÜG). S’il s’agit de représentants des salariés, des règles spécifiques relevant du droit du travail et de la participation s’appliquent. Les principes généraux du droit civil et du droit des sociétés (en particulier les devoirs de loyauté et de diligence conformément au § 242 BGB) s’appliquent également aux membres du conseil consultatif. D’autres dispositions du droit fiscal, de la protection des données et du droit pénal peuvent également être applicables, en particulier en cas de violation du devoir de confidentialité.