Lexique juridique

Comptable

Définition et classification juridique du comptable

La notion comptable désigne en Allemagne une personne chargée de l’enregistrement continu de toutes les opérations commerciales d’une entreprise, d’une association ou d’une personne physique. L’activité du comptable comprend en particulier la tenue de la comptabilité, c’est-à-dire la saisie systématique, l’organisation et l’analyse des opérations de l’entreprise conformément aux dispositions légales. Le comptable joue un rôle central dans le respect des obligations comptables fiscales et commerciales.

Domaines d’activité et distinctions

Comptabilité selon le HGB et le droit fiscal

Dans le cadre de la comptabilité, le droit allemand distingue entre comptabilité commerciale selon le Code de commerce allemand (HGB) et l’obligation de comptabilité fiscale selon le Code fiscal allemand (AO) ou les différentes lois fiscales. Les comptables exercent dans toutes les formes d’entreprise et soutiennent aussi bien les sociétés établissant un bilan que celles qui n’établissent pas de bilan (par exemple, bilan simplifié par excédent de recettes).

Différence par rapport à l’expert-comptable et au commissaire aux comptes

La notion de comptable ne correspond pas juridiquement à la profession réglementée d’expert-comptable ou de commissaire aux comptes. Tandis que les experts-comptables et commissaires aux comptes sont autorisés pour des missions réservées (par exemple, conseil fiscal, établissement de comptes annuels destinés à la publication), l’activité du comptable en Allemagne est encadrée et limitée par l’article 6 n° 3 et 4 de la loi sur le conseil fiscal (StBerG), et se restreint à la tenue de la comptabilité courante des salaires et finances ainsi qu’à la réalisation de prestations connexes.

Limitations légales

Ne sont notamment pas autorisées pour les comptables les activités relevant du conseil fiscal illicite, telles que :

  • Conseil en matière fiscale
  • Établissement de déclarations fiscales (sauf pour les déclarations de retenues à la source / impôt sur les salaires)
  • Établissement de bilans et comptes annuels pour des tiers

Tout manquement à ces limites peut être considéré comme une aide illicite en matière fiscale et poursuivi selon la loi sur le conseil fiscal.

Statut juridique du comptable

Autorisation et qualification

La notion de « comptable » n’est pas protégée juridiquement en Allemagne. Il n’existe aucune obligation d’agrément ni de qualification obligatoire pour exercer l’activité. Les comptables peuvent exercer en profession libérale, en indépendant ou en tant que salariés. Cependant, les comptables indépendants sont soumis aux dispositions de la loi sur le conseil fiscal ainsi qu’aux règles commerciales et fiscales concernant la tenue conforme de la comptabilité.

Obligations dans l’exercice de l’activité

Parmi les principes légaux centraux auxquels un comptable est tenu figurent notamment :

  • §§ 238 et suivants HGB (Obligation de comptabilité commerciale) : Sont réglementés l’étendue et les principes d’une comptabilité conforme pour les commerçants.
  • §§ 140, 141 AO (Obligations comptables fiscales) : Déterminent les obligations d’enregistrement et de tenue de comptabilité du point de vue fiscal.
  • § 6 n° 3 et 4 StBerG (Limitation des compétences en comptabilité) : Réglementation des activités autorisées.

Lors du traitement de données à caractère personnel, il convient également de respecter les dispositions du Règlement général sur la protection des données (RGPD).

Obligation de discrétion

Selon la convention contractuelle et les règles relatives au secret des affaires, les comptables sont soumis à une obligation de confidentialité à l’égard des tiers. Pour les comptables salariés, ces obligations découlent généralement du contrat de travail et de la loi sur la protection du secret des affaires (GeschGehG).

Responsabilité

Les comptables sont en principe responsables des erreurs qu’ils commettent, par exemple lors de l’enregistrement erroné d’opérations commerciales ou en cas de manquement aux obligations de conservation. La responsabilité dépend de l’étendue des missions confiées et peut inclure des demandes de réparation de la part du client.

Services autorisés et champ des prestations

Selon la loi sur le conseil fiscal, les comptables peuvent fournir notamment les prestations suivantes en matière de comptabilité :

  • Enregistrement courant des opérations commerciales (comptabilité financière)
  • Établissement des fiches de paie et déclarations courantes des retenues à la source sur les salaires
  • Imputation comptable et enregistrement des pièces justificatives
  • suivi courant des flux de paiement
  • Assistance à l’établissement des déclarations de TVA périodiques (sans conseil fiscal)

L’établissement des déclarations fiscales, des comptes annuels ou des prestations dites proches de l’audit n’est pas autorisé.

Le métier de comptable en comparaison internationale

Allemagne

En Allemagne, il existe différentes filières de formation initiale et continue pour les comptables, dont la qualification de « Comptable certifié (IHK) ». Le titre professionnel n’est toutefois pas protégé.

Autriche

En Autriche, la profession de comptable est également réglementée. Les « Bilanzbuchhalter » sont ici des indépendants certifiés par l’État, dont la profession est définie par la loi (par ex. BibuG).

Suisse

En Suisse, l’activité dans le domaine de la comptabilité est exercée sous différents diplômes et titres, par exemple spécialiste en finance et comptabilité avec brevet fédéral.

Responsabilité et obligation de rendre des comptes

Responsabilité envers les tiers

Les comptables assument une responsabilité particulière dans la tenue correcte et dans les délais de la comptabilité. Les erreurs peuvent avoir non seulement des conséquences de responsabilité civile, mais aussi, le cas échéant, des conséquences fiscales ou pénales pour l’entreprise ou les donneurs d’ordre.

Responsabilité délictuelle et limitation de la responsabilité

Dans le cadre d’une activité indépendante, il est possible de limiter la responsabilité par une relation contractuelle individuelle ; il est notamment recommandé de couvrir les risques au moyen d’une assurance responsabilité professionnelle.

Obligations de conservation et protection des données

Obligations d’enregistrement

Les comptables sont tenus de respecter les principes comptables réguliers (GoB). Cela concerne en particulier :

  • archivage et organisation réglementaire des justificatifs
  • documentation complète et traçable de toutes les opérations commerciales
  • conservation dans les délais de tous les documents pertinents (en général 10 ans selon § 257 HGB et § 147 AO)

Protection des données

Lors du traitement des données des salariés (comptabilité des salaires), le respect des lois sur la protection des données, notamment du RGPD, est impératif.

Résumé

Le comptable est un acteur clé de la gestion comptable de l’entreprise, dont l’activité est essentiellement régie par les dispositions commerciales et fiscales ainsi que par la loi sur le conseil fiscal. Malgré l’absence de protection du titre professionnel, le périmètre et le contenu des activités autorisées sont clairement définis sur le plan juridique. Le respect de ces prescriptions est fondamental pour la sécurité juridique et la prévention des risques de responsabilité.

Questions fréquemment posées

Un comptable peut-il travailler de manière indépendante pour des clients ?

Un comptable peut en principe exercer à titre indépendant et prendre en charge la comptabilité pour des clients. Cela relève toutefois de restrictions juridiques strictes. La loi clé ici est la loi sur le conseil fiscal (StBerG). Selon celle-ci, les « aides en matière fiscale », tels que les comptables, ne peuvent exercer que des activités limitées : sur mandat de tiers, ils peuvent effectuer la paie courante ainsi que la comptabilité financière courante (§ 6 n° 3 et 4 StBerG). En revanche, l’établissement de comptes annuels, de déclarations fiscales ou la représentation devant les administrations fiscales sont réservés exclusivement aux experts-comptables, commissaires aux comptes et auditeurs agréés. Une violation peut être considérée comme une aide illicite en matière fiscale et entraîner des conséquences civiles et pénales. Les comptables doivent également effectuer une déclaration régulière d’activité auprès de l’autorité compétente.

Quelles sont les conditions légales à remplir pour être comptable en Allemagne ?

Le comptable n’a pas besoin d’une autorisation ou d’un examen d’État spécifique pour exercer de manière indépendante à titre professionnel, toutefois les restrictions mentionnées ci-dessus selon la loi sur le conseil fiscal s’appliquent. Pour exercer comme « comptable externe », une déclaration d’activité auprès des autorités selon § 14 GewO est nécessaire. Celui qui prend également en charge la gestion des salaires doit respecter les prescriptions du Code de la sécurité sociale et du droit de la protection des données. Pour les comptables salariés dans les entreprises, les tâches sont réglées par le contrat de travail et le droit de direction ; ici s’appliquent notamment les dispositions du Code de commerce (HGB) ainsi que, le cas échéant, du Code pénal (StGB) en cas d’infractions telles que l’abus de confiance (§ 266 StGB).

Quels sont les risques de responsabilité pour les comptables ?

Comme tout prestataire, le comptable est responsable des dommages causés par ses erreurs professionnelles. En emploi salarié, la responsabilité du comptable s’inscrit dans la compensation interne des dommages – en cas de négligence, elle est généralement limitée. Les comptables indépendants sont personnellement responsables de leurs propres erreurs, telles que des écritures erronées ou des délais non respectés. La responsabilité comprend les demandes civiles (dommages-intérêts), éventuellement aussi les recours du client. Il est donc fortement recommandé de souscrire une assurance responsabilité professionnelle, même si elle n’est pas légalement obligatoire. Un conseil fiscal non autorisé peut en outre entraîner des poursuites pénales (§ 160 StGB).

Quelles tâches un comptable n’a-t-il pas le droit d’assumer selon la loi ?

Un comptable ne peut notamment pas exercer de tâches relevant des missions réservées aux professions réglementées du conseil fiscal. Cela comprend : l’établissement des déclarations fiscales, des comptes annuels, des bilans, le conseil juridique en matière fiscale ainsi que la représentation devant l’administration fiscale. Sont également interdits le conseil en structuration fiscale, les informations sur les conséquences fiscales de certaines opérations et l’interprétation des prescriptions légales. Les infractions à ces interdictions sont qualifiées d’aide illicite en matière fiscale (§ 160 StBerG) et entraînent des conséquences civiles et pénales.

Quelles sont les obligations du comptable en matière de protection des données et de confidentialité ?

Le comptable est tenu de respecter des règles strictes en matière de protection des données. Le Règlement général européen sur la protection des données (RGPD) ainsi que la Loi fédérale sur la protection des données (BDSG) obligent le comptable à assurer la confidentialité et la sécurité des données à caractère personnel de ses clients. Cela inclut la sécurisation des données physiques et numériques ainsi que la limitation de l’accès aux seules personnes nécessaires. En cas de violation de données, une obligation de notification à l’autorité de protection des données s’impose. Pour les comptables indépendants, une obligation de discrétion relative aux secrets d’affaires et commerciaux de leurs clients s’applique également selon le contrat de prestation de service.

Quelles sont les conséquences d’une violation de la loi sur le conseil fiscal pour les comptables ?

Si un comptable enfreint la loi sur le conseil fiscal – par exemple en apportant une aide illicite en matière fiscale – il encourt des conséquences pénales et civiles. La loi prévoit dans ce cas des peines d’emprisonnement jusqu’à un an ou des amendes (§ 160 StBerG). D’un point de vue civil, le client peut former des recours en dommages-intérêts, notamment en cas de préjudice fiscal dû à un conseil erroné. Une telle infraction peut également entraîner le retrait de l’autorisation d’exercer. Des avertissements de concurrence par des confrères ou des chambres professionnelles sont également possibles. Dans les cas graves, une inscription au registre central du commerce peut s’ensuivre.

Les comptables doivent-ils justifier d’une formation continue ?

Pour les comptables salariés, il n’existe aucune obligation légale de formation continue régulière ; elle est toutefois vivement recommandée, car la législation, notamment en droit fiscal et commercial, évolue constamment. Les comptables indépendants n’ont pas non plus d’obligation légale de formation, mais ils devraient veiller à actualiser leurs connaissances afin d’éviter des erreurs et les éventuels risques de responsabilité en découlant. Des associations professionnelles telles que la Fédération fédérale des comptables et contrôleurs diplomés (BVBC) proposent des formations à cet effet et attendent de leurs membres une formation continue régulière. Pour les prestations proches du conseil fiscal, des formations sur la limitation des prestations autorisées sont recommandées.