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Commission européenne

Notion et fonction de la Commission européenne

Die Commission européenne (en abrégé : Commission ou Commission de l’UE) est l’organe exécutif central de l’Union européenne (UE) et assume le rôle de l’administration ainsi que de la direction politique. La Commission est à la fois l’organe d’initiative pour les actes juridiques, la gardienne des traités et la garante des intérêts de l’Union. À ce titre, elle dispose de pouvoirs étendus en droit de l’Union, qu’elle exerce en étroite concertation avec les autres organes de l’UE.

Fondements juridiques de la Commission européenne

Droit primaire de l’Union

Les fondements juridiques de la Commission européenne se trouvent principalement dans le Traité sur l’Union européenne (TUE) et dans le Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE). Les dispositions importantes concernent notamment les articles 17 à 19 TUE et les articles 244 à 250 TFUE. Celles-ci réglementent la composition, les missions, les procédures de nomination et les compétences de la Commission.

Réglementations de droit dérivé

Le droit primaire de l’Union est complété par divers règlements et décisions qui organisent plus précisément le fonctionnement, la structure et l’administration interne de la Commission européenne.

Structure et composition de la Commission européenne

Nombre de membres et nomination

La Commission se compose d’un nombre de membres correspondant à celui des États membres, chaque État membre désignant un commissaire. Le mandat de la Commission est de cinq ans.

La procédure de nomination se présente comme suit :

  • Le Conseil européen propose, en accord avec le Parlement européen, le président désigné de la Commission.
  • Les États membres désignent, en concertation avec le président désigné, les membres de la Commission.
  • Le Parlement européen se prononce sur l’ensemble du collège des commissaires.
  • Après l’approbation du Parlement, la Commission est nommée par le Conseil européen.

Le président peut répartir les portefeuilles, demander la démission de membres de la Commission et est responsable de la direction générale de la Commission.

Indépendance et exercice du mandat

Selon l’article 17 paragraphe 3 TUE, les membres de la Commission sont tenus d’exercer leurs fonctions en toute indépendance et exclusivement dans l’intérêt de l’Union. Ils ne peuvent ni solliciter, ni accepter d’instructions d’un gouvernement ou d’un autre organisme pendant leur mandat.

Missions et compétences de la Commission européenne

Droit d’initiative en matière législative

La Commission détient le monopole d’initiative pour les propositions d’actes juridiques de l’UE (art. 17, al. 2 TUE). Elle soumet des propositions de directives, de règlements et de décisions au Parlement européen et au Conseil de l’Union européenne. Des exceptions existent uniquement dans certains domaines prévus par la loi, où d’autres organes disposent également du droit d’initiative.

Surveillance du respect du droit de l’Union

En tant que « gardienne des traités » (art. 17, al. 1 TUE), la Commission contrôle l’application du droit de l’Union dans les États membres. Elle peut engager une procédure en manquement contre les États membres (art. 258 et suivants TFUE).

Gestion et mise en œuvre

La Commission est responsable de l’exécution et de la gestion du budget de l’UE (art. 317 TFUE), du contrôle du respect des règles de concurrence (art. 101 et suivants TFUE) ainsi que de la gestion de divers autres domaines politiques, comme l’agriculture, l’énergie ou les fonds régionaux.

Représentation extérieure

Conformément à l’art. 17, al. 1 TUE, la Commission représente l’UE à l’extérieur, sauf lorsqu’il est expressément réservé au Conseil européen ou au Haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.

Contrôle légal et responsabilité

Contrôle par le Parlement européen

Le Parlement européen exerce un contrôle politique sur la Commission. Il peut contraindre la Commission à démissionner par un vote de défiance (art. 234 TFUE). La Commission est tenue de rendre compte au Parlement.

Contrôle par la Cour de justice de l’Union européenne

Les actes et omissions de la Commission peuvent faire l’objet de recours en annulation, en carence et en manquement devant la Cour de justice de l’Union européenne (art. 263, 265, 258 et suiv. TFUE).

Fonctionnement et organisation de la Commission européenne

Principe de collégialité et répartition des dossiers

La Commission agit selon le principe de collégialité. Les décisions sont en principe prises collectivement par l’ensemble des membres de la Commission. Le règlement intérieur de la Commission organise la procédure de prise de décision et son organisation.

Pour mener ses activités, la Commission est subdivisée en directions générales. Chaque direction générale est responsable d’une politique et est supervisée par un membre de la Commission.

Principe de subsidiarité et de proportionnalité

Lorsqu’elle adopte des mesures, la Commission respecte le principe de subsidiarité (art. 5, al. 3 TUE) et le principe de proportionnalité (art. 5, al. 4 TUE), afin de protéger les intérêts des États membres et de respecter les limites des compétences de l’Union.

Particularités et voies de recours

Voies de recours contre les décisions de la Commission

Contre les décisions de la Commission — notamment en droit de la concurrence ou dans le cadre des procédures d’aides d’État — les entreprises concernées et les États membres peuvent former des recours devant la Cour de justice de l’Union européenne conformément à l’art. 263 TFUE.

Attribution des aides et compétences en politique économique

La Commission attribue des fonds européens via divers programmes et fonds, coordonne la politique économique des États membres, surveille le respect de la discipline budgétaire et publie des rapports sur l’évolution économique.

Résumé et importance dans l’ordre constitutionnel européen

La Commission européenne est l’organe exécutif central de l’Union européenne, doté de compétences étendues et variées ancrées à différents niveaux du droit de l’Union. En tant qu’institution, elle se trouve au cœur de l’action politique, juridique et administrative de l’UE. Son action est juridiquement détaillée et soumise à divers mécanismes de contrôle, ce qui lui confère une position clé dans le système institutionnel de l’Union.

Questions fréquemment posées

Quelle est la position juridique de la Commission européenne dans la structure institutionnelle de l’Union européenne ?

La Commission européenne est, selon les traités de l’Union européenne, en particulier le Traité sur l’Union européenne (TUE) et le Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), un organe central de l’UE. Elle représente l’exécutif de l’Union et dispose du monopole d’initiative législative. Juridiquement, la Commission agit dans le cadre des compétences qui lui sont attribuées par les traités de l’UE et elle est tenue de garantir le respect du droit communautaire ainsi que la mise en œuvre des traités. La Commission agit indépendamment des États membres, elle ne peut ni solliciter ni accepter d’instructions des gouvernements (art. 17, al. 3 TUE). Toutefois, sa composition est fixée par les États membres — conformément à l’art. 17, al. 4 TUE — et ses membres doivent être approuvés par le Parlement européen. Dans un contexte juridique, il convient de souligner qu’elle assume le rôle de gardienne des traités, poursuit les violations du droit de l’Union et veille au respect du droit communautaire (art. 17, al. 1 TUE en liaison avec l’art. 258 TFUE).

Quelles sont les compétences juridiques de la Commission européenne en matière de législation ?

Selon l’art. 17, al. 2 TUE, la Commission détient le droit exclusif d’initiative pour les propositions législatives, le dénommé monopole d’initiative, sauf disposition contraire des traités. Elle prépare des propositions de loi qui sont soumises au Conseil de l’Union européenne et au Parlement européen. Dans certains cas (par ex. en matière de politique étrangère et de sécurité commune), la Commission, les États membres et le Haut Représentant partagent ces compétences. Juridiquement, la Commission est liée par les traités et ne peut outrepasser la répartition des compétences dans ses propositions. Elle doit solliciter des avis (par ex. de comités d’experts) et effectuer des analyses d’impact dans la préparation de la législation afin d’assurer la légalité et la pertinence de ses propositions.

Sur quelle base juridique la Commission européenne contrôle-t-elle le respect du droit de l’Union par les États membres ?

La procédure dite de manquement est régie par les articles 258 à 260 TFUE. La Commission est tenue d’assurer l’application des traités ainsi que des mesures adoptées par les organes de l’Union, avec le soutien des gouvernements des États membres. Si un État membre enfreint le droit de l’Union, la Commission peut, après une phase de consultation informelle et une mise en demeure formelle, introduire une procédure devant la Cour de justice. La CJUE statue ensuite sur l’existence d’une infraction et peut, en cas de non-exécution, imposer des sanctions financières. La base juridique et la procédure sont détaillées dans les articles mentionnés ainsi que dans des règles procédurales complémentaires.

Quel rôle la Commission européenne joue-t-elle dans l’adoption d’actes délégués ?

Les actes délégués sont régis par l’art. 290 TFUE. La Commission reçoit, dans ce cadre, du Parlement et du Conseil l’autorisation expresse d’adopter des actes à portée générale qui précisent ou modifient certains éléments non essentiels d’un acte législatif. Le mandat doit définir précisément les objectifs, le contenu, la portée et la durée. La Commission européenne est tenue d’assurer la transparence et la participation du Parlement et du Conseil tout au long du processus, ces derniers disposant du droit de révoquer ou de s’opposer à la délégation. Les conditions de tels actes et leur contrôle sont concrètement définis dans les actes juridiques de base et dans des accords institutionnels généraux.

Quelles compétences juridiques la Commission européenne possède-t-elle en matière de droit de la concurrence ?

Dans le domaine du droit de la concurrence (art. 101-109 TFUE), la Commission joue un rôle particulièrement important. Elle peut examiner, détecter et sanctionner les infractions au droit européen de la concurrence, telles que les ententes entre entreprises ou l’abus de position dominante. Dans le cadre de ses enquêtes, la Commission peut ordonner des perquisitions, demander des renseignements et imposer des amendes aux entreprises. Ses décisions sont susceptibles de recours immédiat et contrôlées par le Tribunal et la Cour de justice de l’UE. Les procédures et compétences pertinentes sont détaillées dans le règlement (CE) n° 1/2003 et d’autres actes juridiques.

Dans quelle mesure la Commission européenne est-elle tenue de rendre des comptes juridiquement ?

La Commission est soumise à un contrôle juridique complet par les autres organes de l’Union, en particulier par le Parlement européen, qui peut lui exprimer une motion de censure (art. 17, al. 8 TUE, art. 234 TFUE). En outre, ses décisions peuvent être examinées par le Tribunal/la CJUE quant à leur légalité (art. 263 et suiv. TFUE). La Commission doit rendre des rapports, est tenue à la transparence (notamment via le Journal officiel, des registres et des rapports) et engage sa responsabilité à l’égard de tiers en vertu de l’art. 340 TFUE. Des organes de contrôle internes et externes, tels que la Cour des comptes européenne, contrôlent en outre la légalité et la régularité de ses dépenses.