Lexique juridique

Wiki»Legal Lexikon»Verkehrsrecht»Circulation routière internationale

Circulation routière internationale

Circulation routière interétatique

Le terme « circulation routière interétatique » désigne l’ensemble des transports transfrontaliers de personnes ou de marchandises sur les voies publiques, effectués par des véhicules automobiles entre deux États ou plus. Ce trafic routier international est régi par une multitude de réglementations juridiques tant au niveau européen qu’international, élaborées sur une base bilatérale et multilatérale. Les dispositions légales visent à favoriser le trafic entre les États, tout en garantissant la sécurité routière, la protection de l’environnement, la fiscalité, les règles en matière de taxes, ainsi que le contrôle et l’harmonisation des exigences techniques et des prescriptions relatives au droit de la circulation.

Principes de base et définition des termes

La circulation routière interétatique utilise des véhicules automobiles conçus pour franchir les frontières nationales. Le transport peut être commercial (notamment dans le domaine du transport de marchandises et de personnes) ou privé. Cette notion se distingue du trafic routier national ainsi que du transit, qui implique seulement la traversée d’un pays tiers.

Définitions juridiques

Dans de nombreux accords internationaux et européens, tels que la Convention de Genève sur la circulation routière (1949), la Convention de Vienne sur la circulation routière (1968) ou les dispositions de l’Union européenne, la notion de circulation routière interétatique est consacrée. Par exemple, la loi allemande sur les transports routiers de marchandises (GüKG) définit, dans le contexte des transports de marchandises, le trafic interétatique comme le transport onéreux ou exercé à titre professionnel de marchandises par véhicule automobile, au-delà des frontières de la République fédérale d’Allemagne ou en provenance d’un territoire étranger vers la République fédérale d’Allemagne.

Sources du droit et fondements de droit international

Accords internationaux

Les principaux fondements internationaux de la circulation routière interétatique sont les accords multilatéraux et bilatéraux permettant la reconnaissance réciproque des immatriculations, des permis de conduire, des normes techniques et des actes administratifs.

Parmi les principaux accords multilatéraux figurent notamment :

  • Convention de Genève sur la circulation routière (1949)
  • Convention de Vienne sur la circulation routière (1968)
  • Accord européen relatif au travail des équipages des véhicules effectuant des transports internationaux par route (AETR, 1970)
  • Règlements CEE de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe

Au niveau de l’UE, les sources juridiques suivantes sont notamment déterminantes :

  • Règlement (CE) n° 1072/2009 relatif aux règles communes pour l’accès au marché du transport international de marchandises par route
  • Règlement (CE) n° 1073/2009 relatif à la réglementation des services occasionnels et réguliers internationaux de transport de voyageurs par autocar et autobus
  • Directives et règlements concernant le droit du permis de conduire ainsi que les normes techniques

Transposition nationale

La mise en œuvre de ces accords internationaux s’effectue par le biais de règles spécifiques dans chaque État. En Allemagne, sont notamment concernés la loi sur le transport de marchandises par route (GüKG), la loi sur le transport de personnes (PBefG), la loi sur la circulation routière (StVG), le règlement sur le permis de conduire (FeV), le code des homologations des véhicules routiers (StVZO), ainsi que les prescriptions fiscales.

Procédure d’autorisation et de délivrance de permis

Conditions pour le transport international de marchandises

La réalisation du transport de marchandises interétatique nécessite généralement des autorisations particulières :

  • Licence communautaire (licence UE) : Pour les entreprises établies dans un État membre de l’UE ou de l’EEE qui effectuent des transports de marchandises dans l’UE/EEE, une licence communautaire est requise.
  • Licences CEMT : Pour les trajets à destination et à travers les pays hors UE (notamment les membres non-UE de la Conférence européenne des ministres des transports, aujourd’hui ITF).
  • Licences bilatérales : Des réglementations particulières relatives aux licences, qu’elles soient monopolistiques, contingentées ou non, existent avec de nombreux États.

Transport de personnes

Pour le transport international de personnes, l’obligation de disposer d’une autorisation dépend du mode de transport :

  • Transports réguliers : Nécessitent une autorisation spécifique, souvent conjointe dans le cadre des règlements européens
  • Transport occasionnel (par ex. autocars de tourisme) : Exigences d’autorisation déterminées par les règles européennes ou bilatérales applicables
  • Cabotage : Les transports nationaux réalisés par un opérateur étranger dans le cadre du transport international ne sont autorisés que dans des limites légales strictes.

Exigences techniques et administratives

Immatriculation et identification des véhicules

Les véhicules circulant dans le cadre du trafic interétatique doivent être immatriculés pour le trafic international et porteurs des signes distinctifs appropriés. Les exigences des pays d’origine et les documents d’immatriculation internationalement reconnus, tels que le sigle international (code du pays) et les certificats internationaux d’immatriculation, sont déterminants.

Permis de conduire et personnel de conduite

Les conducteurs doivent être titulaires d’un permis de conduire reconnu sur le plan international ou européen. En cas de transport commercial, il convient également de respecter les preuves de qualification et les règles relatives au temps de conduite (notamment conformément à l’AETR ou aux réglementations sociales de l’UE, telles que le règlement (CE) n° 561/2006 et le règlement (CEE) n° 3821/85 [tachygraphe numérique]).

Normes techniques

Les véhicules doivent répondre aux exigences techniques tant de l’État d’origine que des règlements internationaux et européens (par exemple les règlements CEE). Les normes relatives à l’équipement de sécurité, aux émissions et aux dimensions sont primordiales.

Droit fiscal, assurance et responsabilité

Taxes automobiles et péage

En vertu des accords bilatéraux ou multilatéraux, des exceptions à la fiscalité automobile peuvent s’appliquer lors de transits ou de transports combinés. De plus, des taxes d’utilisation des routes (péages) ou des redevances d’infrastructure peuvent être exigées.

Exigences en matière d’assurance

Les véhicules engagés dans un transport international sont soumis à l’obligation d’assurance responsabilité civile conformément au droit national du pays où le véhicule circule. Le système de la carte verte sert de preuve de la couverture d’assurance dans les États membres.

Règles de responsabilité

En cas de sinistre, la réglementation applicable en matière de responsabilité civile est celle du pays où l’accident s’est produit. Les accords internationaux tels que la Convention de La Haye sur la circulation routière ou les tableaux de règles pour les dommages au transport (CMR – Convention relative au contrat de transport international de marchandises par route) peuvent également s’appliquer.

Aspects douaniers

Les véhicules circulant dans le cadre du transport interétatique sont soumis aux règles douanières lors du passage dans des pays tiers. Pour les trajets entre États membres de l’UE, il n’y a pas de formalités douanières, tandis que pour les échanges avec les pays tiers, des règles spécifiques s’appliquent, telles que les carnets TIR et les lettres de voiture CMR.

Particularités et exceptions

Utilisation temporaire

Des accords internationaux, tels que la Convention d’Istanbul et la Convention relative à l’utilisation temporaire, réglementent la possibilité d’employer des véhicules à l’étranger pour une durée limitée, en exemption de droits de douane et sans obligation d’immatriculation nationale supplémentaire.

Circulation diplomatique et militaire

Des règles particulières sont applicables aux véhicules utilisés dans le cadre de missions diplomatiques ou militaires, qui sont exemptés de certaines taxes et obligations administratives.

Contrôle, surveillance et sanctions

Les autorités compétentes de chaque État ont le droit de contrôler les véhicules engagés dans la circulation routière interétatique quant aux exigences d’immatriculation, d’autorisation, de péage et aux normes techniques. Les infractions peuvent entraîner des sanctions allant de l’amende à l’immobilisation du véhicule, voire à l’interdiction d’entrée sur le territoire.

Résumé

La circulation routière interétatique constitue un domaine du droit international des transports particulièrement complexe, régi par de nombreuses règles internationales, européennes et nationales. Ces réglementations garantissent non seulement le bon déroulement des transports routiers transfrontaliers, mais servent aussi la sécurité routière et opérationnelle, la préservation des conditions de concurrence, la protection de l’environnement, ainsi que le contrôle fiscal et administratif. Le respect attentif de l’ensemble des prescriptions légales applicables est indispensable tant pour les entreprises que pour les particuliers circulant à l’international.

Questions fréquemment posées

Qui est compétent pour l’immatriculation des véhicules dans la circulation routière interétatique ?

Dans la circulation routière interétatique, la compétence en matière d’immatriculation dépend en principe du domicile ou du siège social du titulaire du véhicule. Le principe de territorialité s’applique : le véhicule doit être immatriculé dans le pays où le titulaire a sa résidence ou son siège habituel. L’autorité nationale d’immatriculation vérifie le respect des conditions techniques et juridiques selon le droit national et, dans certains cas, européen. En cas d’utilisation temporaire dans un autre pays – par exemple lors d’un séjour temporaire ou dans le cadre du dit « transport routier international » – les documents d’immatriculation et la plaque officielle du pays d’origine sont généralement reconnus dans le pays de destination, mais seulement pour une durée limitée (en règle générale jusqu’à 12 mois conformément à l’article 35 de la Convention de Vienne sur la circulation routière). Lors du transfert permanent du véhicule dans un autre pays, une nouvelle immatriculation dans ce pays est nécessaire.

Quelles sont les règles applicables en matière d’assurance responsabilité civile dans la circulation routière interétatique ?

Dans la circulation routière interétatique, il est en principe obligatoire de fournir la preuve d’une assurance responsabilité civile automobile conforme aux exigences du pays traversé ou visité. Dans l’Espace économique européen (EEE) et en Suisse, la plaque d’immatriculation officielle suffit généralement comme preuve d’une assurance valide (accord sur les plaques). Pour les trajets en dehors de l’EEE et dans les pays qui ne font pas partie de cet accord, il faut être en possession d’une carte internationale d’assurance automobile (« carte verte »). Les montants minima de couverture peuvent varier d’un pays à l’autre et doivent être vérifiés à l’avance. Le non-respect de l’obligation de justification peut entraîner de lourdes amendes, la saisie du véhicule, voire des poursuites pénales.

Dans quelles conditions les conducteurs étrangers peuvent-ils utiliser leur permis national dans la circulation routière interétatique ?

Les personnes actives dans la circulation routière interétatique peuvent en principe utiliser leur permis national, tant que celui-ci est reconnu dans le pays de séjour ou de transit. Au sein de l’UE/EEE, la reconnaissance mutuelle des permis de conduire est juridiquement garantie par la directive 2006/126/CE. Pour les pays tiers, la reconnaissance est souvent valable uniquement accompagnée d’un permis de conduire international, à présenter avec le permis national. Cette reconnaissance est généralement limitée dans le temps (par exemple jusqu’à six mois de séjour en Allemagne selon l’article 29 du FeV). En cas d’établissement durable, une conversion en permis national du pays d’accueil est généralement nécessaire.

Quelles règles s’appliquent aux plaques d’immatriculation et aux documents d’immatriculation dans la circulation routière interétatique ?

Les plaques d’immatriculation et documents délivrés dans le pays d’origine sont reconnus au niveau transfrontalier dans la circulation routière interétatique. Au sein de l’UE et de l’EEE, cette reconnaissance est harmonisée par plusieurs règlements et directives, notamment la directive 1999/37/CE relative aux certificats d’immatriculation de véhicules. Les véhicules doivent porter un code de pays conformément à l’annexe 3 de l’ordonnance sur le transport routier international (IntKfzV). En cas de séjour prolongé ou d’utilisation permanente dans le pays d’accueil, le réenregistrement des plaques et des documents doit alors être effectué sans délai.

Qu’en est-il du contrôle technique (par exemple, contrôle technique/« TÜV ») dans la circulation routière interétatique ?

Le contrôle technique des véhicules en circulation routière interétatique est régi par les prescriptions internationales et européennes. Les véhicules doivent pouvoir prouver sans interruption qu’ils ont satisfait aux contrôles techniques de leur pays d’immatriculation. Lors de l’entrée ou de l’utilisation du véhicule à l’étranger, la preuve correspondante est généralement acceptée si elle est valable. Selon l’article 4 de la directive 2014/45/UE, les États membres sont tenus de reconnaître les certificats de contrôle technique délivrés par d’autres États membres pendant toute leur période de validité. Si le véhicule doit être immatriculé durablement dans un autre pays, les exigences légales de ce pays (fréquence et étendue du contrôle, par exemple) doivent alors être respectées.

Comment la responsabilité en cas d’accident est-elle réglée dans la circulation routière interétatique ?

La responsabilité civile en cas d’accident dans la circulation routière interétatique est régie par le droit international privé, notamment le règlement Rome II (CE n° 864/2007) ainsi que les règles nationales en matière de responsabilité. En règle générale, la loi applicable est celle du pays dans lequel l’accident s’est produit. Par ailleurs, le système de la carte verte ainsi que le système d’indemnisation des victimes de la circulation permettent de faire valoir un droit à indemnisation auprès de l’assureur étranger. Dans les pays de l’UE, les victimes peuvent s’adresser à des mandataires pour le règlement des sinistres dans leur pays d’origine. La détermination de la responsabilité tient compte aussi bien des règles nationales que du droit de l’Union.

Quelles particularités s’appliquent au dédouanement dans la circulation routière interétatique ?

Dans le cadre de la circulation routière interétatique, le passage de véhicules aux frontières extérieures de l’UE – c’est-à-dire vers ou en provenance de pays tiers – est soumis à des règlements douaniers et fiscaux particuliers. Les véhicules sont considérés comme des marchandises, dont l’admission en libre pratique douanière exige en principe une déclaration en douane. Pour les voyages privés, l’utilisation temporaire sans formalités douanières est possible dans certaines conditions, conformément à l’article 137 et suivants du Code des douanes ; cependant, le véhicule doit être réexporté après utilisation temporaire. En cas de transfert permanent vers le territoire national, la TVA à l’importation ou les taxes nationales sont dues. Pour le transport intra-communautaire (au sein de l’UE), il n’y a pas de frontières douanières, mais l’obligation de TVA subsiste (imposition des acquisitions pour les véhicules neufs).